Sud de l'Ukraine: Un référendum prorusse incertain après la contre-offensive de Kiev

Le centre commercial Fabrika, détruit dans la ville de Kherson, le 20 juillet 2022 (Photo, AFP).
Le centre commercial Fabrika, détruit dans la ville de Kherson, le 20 juillet 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 06 septembre 2022

Sud de l'Ukraine: Un référendum prorusse incertain après la contre-offensive de Kiev

  • Depuis des semaines, l'administration d'occupation des régions de Kherson et Zaporijjia disait préparer des «référendums»
  • Mais Kherson et sa région sont ciblées par une contre-offensive de l'Ukraine, qui affirme avoir reconquis du territoire, infligé des pertes aux Russes

KIEV: Les autorités d'occupation russe dans le sud de l'Ukraine ont évoqué lundi le report d'un référendum d'annexion prévu par la Russie, en pleine contre-offensive des forces ukrainiennes dans cette région.

Kiev revendique des succès sur ce front en frappant en profondeur la logistique de l'armée russe dans la région de Kherson, occupée depuis mars. Moscou assure de son côté infliger de lourdes pertes à son adversaire.

"Nous étions préparés au vote, nous voulions organiser le référendum très bientôt, mais du fait des évènements du moment, je crois que nous allons faire une pause", a déclaré à la télévision publique russe Kirill Stremooussov, chef adjoint de l'administration d'occupation régionale.

Peu après, il a tempéré ses propos sur Telegram en revenant sur le terme de "pause", mais en relevant que "tout ne va pas aussi vite" que prévu. Selon lui, "le référendum aura lieu quoiqu'il arrive", mais la date ne peut être fixée.

Depuis des semaines, l'administration d'occupation des régions de Kherson et Zaporijjia disait préparer des "référendums" pour rattacher ces régions à la Russie dès cet automne, un scénario déjà mis en oeuvre en 2014 lors de l'annexion de la Crimée.

Mais Kherson et sa région sont ciblées par une contre-offensive de l'Ukraine, qui affirme avoir reconquis du territoire, infligé des pertes aux Russes et désorganisé les lignes de ravitaillements en rendant inutilisables les principaux ponts de la zone, coupée du nord au sud par le fleuve Dniepr.

Deux nouvelles usines pour réparer des véhicules blindés russes

Le gouvernement russe a ordonné d'ouvrir dans le pays deux nouvelles usines chargées de réparer des véhicules blindés, en plein conflit en Ukraine, selon un décret officiellement publié lundi sur un site spécialisé des autorités russes.

L'usine numéro 71 et l'usine numéro 72 doivent obtenir une licence d'État d'ici quatre mois, selon ce décret du Premier ministre russe Mikhaïl Michoustine datant du 2 septembre.

Leur "objectif principal est de réparer des véhicules blindés et des automobiles (...) dans les intérêts de la défense", précise le décret publié sur le portail officiel des documents juridiques du gouvernement russe.

Couper les ponts

Dimanche, un dépôt de munitions russe a été détruit, selon l'armée ukrainienne, à Tomyna Balka, localité à l'ouest de Kherson, tout comme un pont flottant près du village de Lvové et un centre de contrôle de l'armée russe au sud-est de Kherson.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait de son côté annoncé dimanche soir la reprise de "deux localités dans le Sud" et d'une dans l'Est, sans préciser leurs noms.

Quant au renseignement militaire ukrainien (GUR), il a assuré lundi avoir détruit dans la région de Zaporijjia un dépôt où étaient stockés des bulletins pour le "référendum" voulu par Moscou.

"Tous les ponts" sur le Dniepr de la région de Kherson "sont hors d'usage", a dit la porte-parole du commandement Sud de l'armée ukrainienne Natalia Goumeniouk lors d'une conférence de presse, ajoutant que "trois ponts flottants" construits par l'armée russe avaient également été détruits.

Le ministère russe de la Défense a de son côté affirmé infliger de lourdes pertes aux Ukrainiens "qui tentent de s'enraciner dans certaines zones" du sud.

Le dernier réacteur en marche de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, à Zaporijjia (sud), au centre de toutes les préoccupations et où se trouvent des experts de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), a été lui débranché du réseau lundi, en raison de bombardements ayant provoqué un incendie, selon l'opérateur ukrainien Energoatom.

Lundi soir, l'AIEA a précisé que la ligne électrique en question avait été "délibérément déconnectée afin d'éteindre un incendie", mais qu'elle n'avait "pas été endommagée" et qu'elle devrait être reconnectée dès que possible.

Deux experts de l'AIEA, arrivés la semaine dernière, sont toujours sur place.

Dans son intervention quotidienne, le président ukrainien indiqué que le rapport de la mission de l'AIEA "devrait être publié demain" (mardi). "J'espère qu'il sera objectif", a-t-il ajouté.

La Russie a actuellement stoppé l'essentiel de son effort offensif après quelques succès dans l'Est. L'armée ukrainienne, forte d'approvisionnements militaires occidentaux, a elle lancé il y a une semaine une contre-offensive dans le Sud.

La Russie continue de frapper les villes ukrainiennes avec son artillerie et ses missiles.

Puissantes explosions

Ainsi, à Mykolaïv (sud), "de puissantes explosions ont été entendues dans la ville cette nuit", a dit le maire Oleksandre Senkevitch sur Telegram, indiquant qu'il n'y avait pas de victimes.

À Kharkiv, la grande ville du nord-est proche de la frontière russe, "3 personnes ont été blessées par les bombardements" dimanche soir, selon le gouverneur Oleg Sinegoubov. Dans la même région, 2 civils ont été tués dans un bombardement russe lundi matin, à Zolotchiv.

Selon les autorités ukrainiennes, trois civils ont été tués dimanche dans la région de Donetsk (est) et une femme lundi dans celle de Dnipropetrovsk (centre).

Sur le plan diplomatique et économique, la Commission européenne et l'Ukraine ont signé lundi un accord sur une aide de 500 millions d'euros qui sera consacrée au logement et à l'éducation des personnes déplacées ainsi qu'à l'agriculture.

Réagissant le même jour à l'élection de Liz Truss comme Première ministre britannique, M. Zelensky a déclaré espérer qu'elle aidera à "contrecarrer tous les efforts destructeurs de la Russie".

Disant se "réjouir" de la coopération future avec Mme Truss, dont le pays est l'un des principaux soutiens de Kiev en Europe, il a estimé qu'elle "a toujours été du bon côté de la politique européenne".

Le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal a de son côté plaidé pour "l'introduction d'un embargo énergétique total contre la Russie".

Mais dans ce domaine, ce sont les Européens qui sont actuellement victimes de leur dépendance à l'égard du gaz russe.

Le Kremlin a ainsi assuré lundi que l'arrêt des livraisons vers l'Allemagne via le gazoduc Nord Stream était de la seule faute des Occidentaux, leurs sanctions empêchant la maintenance des infrastructures gazières.

"Les problèmes de pompage (de gaz) sont apparus à cause des sanctions des Etats occidentaux. Il n'y a aucune autre raison à ces problèmes", a affirmé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Il s'exprimait quelques jours après l'arrêt complet de Nord Stream, gazoduc crucial pour l'approvisionnement des Européens qui craignent une crise énergétique cet hiver.

L'AIEA se prononce sur la centrale de Zaporijjia

"Mardi, Rafael Grossi publiera un rapport sur la situation en matière de sûreté, sécurité et garanties en Ukraine comprenant notamment les constatations de sa mission à Zaporijjia et il rendra compte au Conseil de sécurité de l'ONU de la mission menée à la centrale", a tweeté l'AIEA lundi soir en évoquant son directeur général.

"J'espère qu'il sera objectif", a avancé le président Volodymyr Zelensky lundi soir à propos de ce rapport.

Sa publication intervient au lendemain de la déconnexion du dernier réacteur en fonctionnement de la centrale, située dans le sud du pays. Cette ligne, reliée à une centrale thermique voisine, "a été délibérément déconnectée afin d'éteindre un incendie", a expliqué l'AIEA dans un communiqué. Mais "elle n'a pas été endommagée", et elle devrait être reconnectée dès que possible.

Selon l'opérateur ukrainien Energoatom, le feu "s'est déclaré à cause des bombardements".

"Une fois de plus - c'est la deuxième fois - à cause des provocations russes, la centrale nucléaire de Zaporijjia a été à deux doigts d'une catastrophe radiologique", a dénoncé le président Zelensky.


Un médecin syrien condamné à perpétuité en Allemagne pour crimes contre l'humanité sous Assad

L'Allemagne a déjà poursuivi et jugé des auteurs de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis hors de son territoire, notamment des Syriens et des Irakiens, au nom du principe juridique de compétence universelle. (AFP)
L'Allemagne a déjà poursuivi et jugé des auteurs de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis hors de son territoire, notamment des Syriens et des Irakiens, au nom du principe juridique de compétence universelle. (AFP)
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  • Agé de 40 ans, il réfutait toutes les accusations, parmi lesquelles celles d'avoir mis le feu aux parties génitales d'un adolescent et d'avoir administré une injection létale à un détenu qui avait résisté aux coups
  • "Il a tué deux personnes et blessé grièvement neuf autres", a affirmé en rendant son verdict le juge Christoph Koller, soulignant que ces actes commis en 2011 et 2012 "s'inscrivaient dans la réaction brutale du régime dictatorial et injuste d'Assad"

FRANCFORT: Un médecin syrien, accusé de tortures d'opposants au régime de Bachar al-Assad, a été condamné à la prison à vie lundi par la justice allemande, après un procès fleuve de plus de trois ans à Francfort.

Arrivé en Allemagne en 2015, où il a exercé comme chirurgien orthopédique jusqu'à son arrestation en 2020 après avoir été reconnu par d'autres réfugiés syriens, Alaa Moussa était jugé pour de multiples crimes sur des détenus dans des hôpitaux militaires de Damas et de Homs durant la guerre civile en Syrie.

Agé de 40 ans, il réfutait toutes les accusations, parmi lesquelles celles d'avoir mis le feu aux parties génitales d'un adolescent et d'avoir administré une injection létale à un détenu qui avait résisté aux coups.

"Il a tué deux personnes et blessé grièvement neuf autres", a affirmé en rendant son verdict le juge Christoph Koller, soulignant que ces actes commis en 2011 et 2012 "s'inscrivaient dans la réaction brutale du régime dictatorial et injuste d'Assad" aux manifestations des opposants.

Dénonçant "une violation massive des droits de l'Homme" par l'accusé, le juge a souligné que le verdict était aussi une façon de montrer "que la souffrance des victimes n'est pas oubliée".

"Outre les difficultés inhérentes à un délai de 12 ans, le régime syrien a tenté jusqu'à sa chute (en décembre 2024, ndlr) d'exercer une influence sur la procédure" allemande, a-t-il poursuivi, évoquant des menaces sur des proches des témoins.

Etant donné la gravité des faits, la condamnation à la perpétuité d'Alaa Moussa a été assortie d'une peine de sûreté pour une durée non encore définie (qui sera décidée au bout de quinze ans d'incarcération).

Lors de son procès commencé le 19 janvier 2022, entouré de hautes mesures de sécurité, Alaa Moussa avait été confronté à plus d'une cinquantaine de témoins et d'anciennes victimes.

Certains avaient témoigné masqués et beaucoup avaient fait état de menaces et d'intimidation à l'encontre de leur famille restée au pays alors que l'ombre des services secrets syriens planait sur les audiences.

Une situation qui s'est détendue après la chute, durant le procès, du dictateur Bachar al-Assad, renversé en décembre 2024 et désormais réfugié en Russie.

Parmi les témoins, un ancien lieutenant d'Alep, âgé aujourd'hui d'une quarantaine d'années, emprisonné après avoir refusé de tirer sur des manifestants en novembre 2011.

"Puni pour ses actes" 

Il avait affirmé avoir vu Alaa Moussa infliger des injections à des malades allongés sur le sol, qui sont décédés peu après, dans l'hôpital militaire où il sévissait.

"Aucun tortionnaire, quel que soit le lieu où il a commis son crime, ne peut être certain d'échapper à la justice. Il devra toujours s'attendre à être puni pour ses actes", a asséné le juge Christoph Koller lors de son verdict.

L'Allemagne a déjà poursuivi et jugé des auteurs de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis hors de son territoire, notamment des Syriens et des Irakiens, au nom du principe juridique de compétence universelle.

Il y a deux semaines, la justice allemande avait ainsi condamné à la prison à vie un ancien chef d'une milice syrienne soutenant l'ex-président Bachar al-Assad, reconnu coupable notamment de meurtre, d'actes de torture et de séquestration entre 2012 et 2014.

Lors du premier procès au monde sur des exactions du régime de Bachar al-Assad tenu en Allemagne, Anwar Raslan, un ex-gradé des services de renseignement syriens, avait été condamné en janvier 2022 à la prison à vie pour le meurtre de 27 prisonniers et des faits de torture sur au moins 4.000 autres, en 2011 et 2012, dans la prison Al-Khatib.

Des procès sur les crimes commis en Syrie ont également eu lieu ailleurs en Europe, notamment en France et en Suède.

Le conflit en Syrie, déclenché par des protestations pacifiques violemment réprimées en 2011, a fait plus d'un demi-million de morts, déplacé des millions de personnes et ravagé l'économie et les infrastructures du pays.


Ukraine: l'aide européenne compense le désengagement américain, selon le Kiel Institute

Gabriel Felbermayr, économiste autrichien et président de l'Institut de Kiel pour l'économie mondiale, participe à une conférence de presse le 11 mars 2020 à Berlin afin de commenter l'impact économique et politique de l'épidémie du nouveau coronavirus. (Photo de Tobias SCHWARZ / AFP)
Gabriel Felbermayr, économiste autrichien et président de l'Institut de Kiel pour l'économie mondiale, participe à une conférence de presse le 11 mars 2020 à Berlin afin de commenter l'impact économique et politique de l'épidémie du nouveau coronavirus. (Photo de Tobias SCHWARZ / AFP)
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  • « L'Europe comble largement le retrait de l'aide américaine », écrit l'institut dans un communiqué, qui recense l'aide militaire, financière et humanitaire promise et livrée à l'Ukraine depuis l'invasion russe du 24 février 2022.
  • Début 2025, les données du Kiel Institute montrent que « la récente augmentation de l'aide européenne a été tirée par un petit groupe de pays », au premier rang desquels se trouvent « les pays nordiques et le Royaume-Uni ».

PARIS : Selon l'institut de recherche allemand Kiel Institute, une hausse de l'aide des pays européens à l'Ukraine a permis début 2025 de combler le vide laissé par le désengagement de la nouvelle administration américaine de Donald Trump.

« L'Europe comble largement le retrait de l'aide américaine », écrit l'institut dans un communiqué, qui recense l'aide militaire, financière et humanitaire promise et livrée à l'Ukraine depuis l'invasion russe du 24 février 2022.

Alors que « les États-Unis, qui étaient auparavant le plus gros donateur à l'Ukraine, n'ont pas annoncé de nouvelle enveloppe depuis début janvier », l'Ukraine a tout de même reçu plus d'aide de janvier à avril 2025 qu'en moyenne les années précédentes sur la même période. 

« Reste à savoir s'il s'agit d'une hausse temporaire ou du début d'une évolution plus durable du rôle de l'Europe en tant que principal soutien de l'Ukraine », a déclaré Christoph Trebesch, qui dirige l'équipe du Kiel Institute chargée de suivre les engagements en faveur de l'Ukraine, cité dans le communiqué.

Début 2025, les données du Kiel Institute montrent que « la récente augmentation de l'aide européenne a été tirée par un petit groupe de pays », au premier rang desquels se trouvent « les pays nordiques et le Royaume-Uni ».

En revanche, « il est frappant de constater le peu d'aide allemande allouée ces derniers mois », a-t-il commenté. « Au lieu d'augmenter son soutien après l'arrivée de Trump au pouvoir, nous observons une forte baisse de l'aide allemande par rapport aux années précédentes. »

« La tendance est la même pour l'Italie et l'Espagne », a-t-il précisé. 

Au 30 avril 2025, 294 milliards d'euros au total ont été alloués à des dépenses précises en faveur de l'Ukraine (sur 405 milliards promis), selon les derniers chiffres du Kiel Institute. Les 111 milliards restants ont été promis à long terme, mais pas encore alloués.

Sur la somme déjà donnée, 140 milliards d'euros correspondent à de l'aide militaire, 133 milliards à de l'aide financière et 21 milliards à de l'aide humanitaire.

Les principaux donateurs sont l'Union européenne et ses membres (131 milliards d'euros donnés ou alloués), les États-Unis (115 milliards) et le Royaume-Uni (19 milliards).

En matière d'aide militaire, l'Europe, le Royaume-Uni compris, « dépasse pour la première fois depuis juin 2022 les États-Unis », selon le Kiel Institute. Les Européens ont déjà donné ou alloué 72 milliards d'euros d'aide militaire à l'Ukraine depuis le début de la guerre, contre 65 milliards pour les États-Unis. 


Les dirigeants du G7, dont Trump, se rejoignent au Canada tandis qu'un conflit oppose l'Iran et Israël

Le logo du G7 2025 est visible sur la pelouse devant le centre des médias de Banff, à l'approche du sommet du Groupe des Sept (G7) qui se tiendra à Kananaskis, dans la province canadienne de l'Alberta, le 16 juin 2025. (Photo : Ben Sheppard / AFP)
Le logo du G7 2025 est visible sur la pelouse devant le centre des médias de Banff, à l'approche du sommet du Groupe des Sept (G7) qui se tiendra à Kananaskis, dans la province canadienne de l'Alberta, le 16 juin 2025. (Photo : Ben Sheppard / AFP)
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  • Les pays du G7 ont entamé dimanche des négociations dans l'espoir de trouver un langage commun concernant le conflit entre l'Iran et Israël.
  • La priorité absolue pour tous sera d'éviter les drames, malgré les nombreux sujets de frictions, des droits de douane imposés par Donald Trump à la guerre en Ukraine, ou encore à celle du Moyen-Orient.

KANANASKIS, CANADA : Les pays du G7 ont entamé dimanche des négociations dans l'espoir de trouver un langage commun concernant le conflit entre l'Iran et Israël, alors que leurs dirigeants, dont le président américain, se retrouvent pour un sommet sous tension dans les Rocheuses canadiennes.

Il s'agit du premier grand sommet depuis que Donald Trump est revenu au pouvoir en janvier, ce qui a fragilisé l'unité du club des grandes démocraties industrialisées (Allemagne, Royaume-Uni, Canada, États-Unis, France, Italie et Japon).

Le président américain, qui n'a cessé de menacer le Canada ces derniers mois, est arrivé en fin de journée dans ce pays, avec sur la tête une casquette blanche portant son slogan « Make America Great Again » (« Rendre sa grandeur à l'Amérique »).

Pour cette réunion qui se déroule à Kananaskis, dans le parc national de Banff, dans l'ouest du Canada, il retrouvera ses alliés du G7 ainsi que les dirigeants de nombreux autres pays invités : l'Inde, l'Ukraine, le Mexique, l'Afrique du Sud et l'Australie seront notamment présents.

La priorité absolue pour tous sera d'éviter les drames, malgré les nombreux sujets de frictions, des droits de douane imposés par Donald Trump à la guerre en Ukraine, ou encore à celle du Moyen-Orient.

Mais parviendront-ils à parler d'une voix commune, notamment sur cette région du monde ?

Israël a stupéfié le monde vendredi en ouvrant un nouveau front avec une campagne militaire surprise et massive contre l'Iran.

Selon une source gouvernementale citée par l'AFP, les dirigeants du G7 travaillent à une déclaration commune. Reste à décider s'il s'agit d'appeler à la désescalade ou simplement de soutenir Israël en affirmant que le pays a le droit de se défendre. 

Mais cette guerre n'est pas le seule enjeu des discussions à Kananaskis. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est parmi les invités et doit s'entretenir avec Donald Trump

Le président américain, qui s'est rapproché de façon spectaculaire de Moscou, a de nouveau eu un entretien téléphonique samedi avec le président russe Vladimir Poutine. Ce dernier lui a dit être prêt à un nouveau round de négociations.

De leur côté, les Européens tentent de convaincre Donald Trump de promulguer de nouvelles sanctions contre Moscou, ciblant plus précisément les ventes de pétrole russe. 

Tous les pays souhaitent par ailleurs aborder l'aspect commercial avec le président Trump. En imposant des taxes douanières d'au moins 10 % sur la plupart des produits entrant aux États-Unis, ce dernier a dévié le cours de la mondialisation et menacé l'économie mondiale d'un ralentissement général. 

Ce sommet du G7 est la première visite du président américain sur le sol canadien depuis qu'il a menacé son voisin du nord, estimant qu'il serait préférable qu'il devienne le 51^e État américain.

Le Premier ministre canadien, Mark Carney, et Donald Trump se rencontreront lundi matin lors d'un tête-à-tête. Outre MM. Carney et Zelensky, le dirigeant américain doit aussi rencontrer la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum.