Sahara occidental: une guerre d'usure diplomatique fait craindre une déflagration

Des Sahraouis déplacés arrivent pour assister à un congrès du Polisario dans le camp de réfugiés de Dakhla, situé à environ 170 km au sud-est de la ville algérienne de Tindouf, le 13 janvier 2023. (AFP).
Des Sahraouis déplacés arrivent pour assister à un congrès du Polisario dans le camp de réfugiés de Dakhla, situé à environ 170 km au sud-est de la ville algérienne de Tindouf, le 13 janvier 2023. (AFP).
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Publié le Lundi 22 mai 2023

Sahara occidental: une guerre d'usure diplomatique fait craindre une déflagration

  • «Le risque d'un conflit militaire est faible car aucune des deux parties ne le souhaite. Mais cela ne doit pas être sous-estimé, il suffit d'un incident frontalier et d'un mauvais calcul», met en garde M. Fabiani
  • L'Algérie, forte de sa richesse gazière mise en valeur par le conflit en Ukraine, «entend renforcer son rôle dans la région et devenir leader en Afrique», estime Dalia Ghanem

TUNIS: La grave crise entre l'Algérie et le Maroc au sujet du Sahara occidental s'est transformée en une guerre d'usure diplomatique qui dépasse la région et fait craindre une déflagration faute d'issue en vue, selon des analystes.

Enhardi par la reconnaissance par l'administration de Donald Trump fin 2020 de sa souveraineté sur ce territoire disputé en contrepartie d'un rapprochement avec Israël, le Maroc déploie depuis une diplomatie de plus en plus offensive pour rallier d'autres pays à ses positions.

Le roi Mohammed VI a averti en août qu'un tel soutien ne devait "prêter à aucune équivoque", affirmant que le dossier du Sahara était "le prisme à travers lequel le Maroc considère son environnement international".

En face, le grand rival algérien continue d'afficher son soutien indéfectible aux indépendantistes sahraouis du front Polisario.

Alger met aussi à profit son statut d'exportateur gazier choyé par l'Europe cherchant à compenser le gaz russe pour marquer des points dans son duel diplomatique à distance avec Rabat, avec lequel il a rompu les relations en août 2021.

"Nous assistons à une guerre diplomatique dans laquelle les deux parties usent de tous les moyens sans aller jusqu'à un conflit ouvert", estime Riccardo Fabiani, spécialiste de l'Afrique du nord à l'International Crisis Group (ICG).

Le dernier épisode de cet affrontement diplomatique a eu lieu fin août lorsque le Maroc a rappelé pour consultations son ambassadeur en Tunisie après que le président Kais Saied a reçu le chef du Polisario, Brahim Ghali, à l'occasion d'un sommet économique Japon-Afrique.

«Répercussions»

Cet incident montre que "le conflit au Sahara occidental commence à avoir des répercussions en dehors du cadre bilatéral Maroc-Algérie", souligne M. Fabiani: "Le Maroc va désormais considérer la Tunisie comme faisant partie du camp pro-algérien".

L'hospitalisation de Ghali en Espagne en avril 2021 avait provoqué une grave crise entre Madrid et Rabat, culminant avec l'entrée le mois suivant de plus de 10 000 migrants en 24 heures dans l'enclave espagnole de Ceuta, à la faveur d'un relâchement des contrôles frontaliers côté marocain.

Madrid a mis fin à cette crise en s'alignant en mars sur le plan marocain d'autonomie pour le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole contrôlée à 80% par Rabat. Le Polisario réclame un référendum d'autodétermination sous l'égide de l'ONU.

En réaction au revirement de Madrid, l’Algérie a suspendu sa  coopération avec l'Espagne, rappelé son ambassadeur et évoqué une hausse des prix du gaz algérien livré à l'Espagne.

Un cessez-le-feu au Sahara occidental en vigueur depuis 1991 avait volé en éclats en novembre 2020 après le déploiement de troupes marocaines à l'extrême sud du territoire pour déloger des indépendantistes qui bloquaient la route, selon eux ouverte illégalement, vers la Mauritanie.

La tension est encore montée en novembre 2021 après que l'Algérie a fait état d'un bombardement marocain qui a causé la mort de trois camionneurs algériens en territoire sahraoui.

«Pax americana»

Pour M. Fabiani, la reconnaissance par M. Trump de la souveraineté marocaine sur le Sahara en contrepartie d'une normalisation avec Israël, au grand dam d'Alger, a "réactivé un conflit qui était gelé pendant longtemps à la faveur d'une sorte de pax americana".

Situé sur la côte Atlantique, le Sahara occidental (266 000 km2) est riche en phosphates et doté d'un littoral très poissonneux de plus de 1 000 km.

"Pendant la décennie écoulée, le Maroc a musclé sa diplomatie, notamment en Afrique et envers certains pays de l'Union européenne (UE) alors que l'Algérie était à la traîne",  décortique Dalia Ghanem, de Institut d’études de sécurité de l’UE (IESUE).

L'Algérie, forte de sa richesse gazière mise en valeur par le conflit en Ukraine, "entend renforcer son rôle dans la région et devenir leader en Afrique", estime-t-elle.

"Nous assistons à une tendance inquiétante qui consiste à tout voir dans la région à travers le prisme de la rivalité algéro-marocaine", note Anthony Dworkin, du Conseil européen pour les relations internationales: "C'est un moment délicat et dangereux".

L'émissaire de l'ONU pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, a effectué ce weekend une nouvelle visite dans la région sans le moindre signe d'une possible reprise du dialogue en suspens depuis plusieurs années.

"Le risque d'un conflit militaire est faible car aucune des deux parties ne le souhaite. Mais cela ne doit pas être sous-estimé, il suffit d'un incident frontalier et d'un mauvais calcul", met en garde M. Fabiani, l'expert de l'ICG.


Forts bombardements sur la ville de Gaza après le soutien de Rubio à Israël

La ville de Gaza a été touchée par des bombardements forts et soutenus dans la nuit de lundi à mardi, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP, au lendemain d'une visite à Jérusalem du secrétaire d'Etat américain qui a réitéré l'appui des Etats-Unis à Israël. (AFP)
La ville de Gaza a été touchée par des bombardements forts et soutenus dans la nuit de lundi à mardi, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP, au lendemain d'une visite à Jérusalem du secrétaire d'Etat américain qui a réitéré l'appui des Etats-Unis à Israël. (AFP)
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  • Marco Rubio a promis lundi au gouvernement de Benjamin Netanyahu le "soutien indéfectible" des Etats-Unis à Israël pour éliminer le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza
  • Quelques heures plus tard, de très fortes frappes se sont fait entendre dans la bande de Gaza, assiégée et affamée, selon des témoins

GAZA: La ville de Gaza a été touchée par des bombardements forts et soutenus dans la nuit de lundi à mardi, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP, au lendemain d'une visite à Jérusalem du secrétaire d'Etat américain qui a réitéré l'appui des Etats-Unis à Israël.

Marco Rubio a promis lundi au gouvernement de Benjamin Netanyahu le "soutien indéfectible" des Etats-Unis à Israël pour éliminer le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza.

Quelques heures plus tard, de très fortes frappes se sont fait entendre dans la bande de Gaza, assiégée et affamée, selon des témoins.

"Il y a des bombardements massifs et incessants sur la ville de Gaza et le danger ne cesse d'augmenter", a déclaré à l'AFP Ahmed Ghazal, un habitant de cette zone.

Cet homme de 25 ans a décrit une "explosion qui a violemment secoué le sol du quartier" peu après 01H00 locale mardi (22H00 GMT lundi).

"J'ai couru dans la rue, sur le site de la frappe", "trois maisons" d'un bloc résidentiel "ont été complètement rasées". "De nombreuses personnes sont emprisonnées sous les débris et on peut entendre leurs cris."

Le porte-parole de la Défense civile de la bande de Gaza, Mahmoud Bassal, a déclaré à l'AFP que "les bombardements se (poursuivaient) intensément dans toute la ville de Gaza", précisant que "le nombre de morts et de blessés (continuait) d'augmenter".

"Il y a des morts, des blessés et des personnes disparues sous les décombres suite à des frappes aériennes israéliennes visant un bloc résidentiel près de la place Al-Shawa dans la ville de Gaza", a-t-il détaillé, évoquant "un massacre majeur".

La Défense civile avait fait état de 49 Palestiniens tués lundi, dont plus de la moitié à Gaza-ville, où l'armée a intensifié ses attaques avec l'objectif de s'en emparer.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

Le déplacement de M. Rubio dans la région intervient après une attaque israélienne inédite le 9 septembre au Qatar contre des chefs du Hamas.

Rassurer Doha 

Après Jérusalem, M. Rubio se rend mardi à Doha, où il devrait rencontrer le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, afin de "réaffirmer le soutien total des Etats-Unis à la sécurité et la souveraineté du Qatar après l'attaque israélienne", selon le département d'Etat.

La frappe aérienne au Qatar, pays médiateur entre Israël et le Hamas et qui abrite la plus grande base aérienne américaine de la région, avait provoqué de rares critiques de Donald Trump contre Israël.

Le président américain a assuré lundi à des journalistes dans le Bureau ovale qu'Israël "ne frappera pas au Qatar".

Réunis lundi à Doha après l'attaque israélienne, les dirigeants arabes et musulmans ont appelé à "revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël et à engager des poursuites à son encontre".

Le secrétaire d'Etat américain s'est montré pessimiste quant à la possibilité d'une solution "diplomatique" à Gaza, qualifiant le Hamas d'"animaux barbares".

L'offensive israélienne à Gaza a suivi l'attaque du 7-Octobre qui a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire. L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.

M. Rubio a aussi affiché la solidarité des Etats-Unis avec Israël avant un sommet coprésidé par la France et l'Arabie saoudite le 22 septembre à l'ONU, destiné à promouvoir la reconnaissance d'un Etat de Palestine, au côté d'Israël.

Une initiative largement symbolique dans la mesure où Israël s'oppose fermement à la création d'un tel Etat auquel aspirent les Palestiniens.

En soirée, le secrétaire d'Etat a rencontré à Jérusalem des familles d'otages, selon un responsable du département d'Etat. Sur les 251 personnes enlevées durant l'attaque du 7-Octobre, 47 sont encore retenues à Gaza, dont 25 décédées selon l'armée israélienne.


Attaque au Qatar: les dirigeants arabes et musulmans appellent à «revoir» les liens diplomatiques avec Israël

Les dirigeants arabes et musulmans réunis en sommet à Doha ont appelé lundi à "revoir" les liens avec Israël après l'attaque israélienne ayant ciblé des responsables du Hamas palestinien au Qatar la semaine dernière. (AFP)
Les dirigeants arabes et musulmans réunis en sommet à Doha ont appelé lundi à "revoir" les liens avec Israël après l'attaque israélienne ayant ciblé des responsables du Hamas palestinien au Qatar la semaine dernière. (AFP)
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  • Selon le texte final consulté par l'AFP, les dirigeants arabes et musulmans exhortent "tous les Etats (...) à revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël et à engager des poursuites à son encontre"
  • Les voisins arabes du Qatar, les Emirats arabes unis et Bahreïn, ainsi que l'Egypte, la Jordanie et le Maroc figuraient parmi les pays présents qui reconnaissent Israël

DOHA: Les dirigeants arabes et musulmans réunis en sommet à Doha ont appelé lundi à "revoir" les liens avec Israël après l'attaque israélienne ayant ciblé des responsables du Hamas palestinien au Qatar la semaine dernière.

Ce sommet conjoint exceptionnel de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) visait à hausser le ton face à cette attaque sans précédent à Doha, capitale du pays médiateur dans les négociations en vue d'un cessez-le-feu à Gaza.

Selon le texte final consulté par l'AFP, les dirigeants arabes et musulmans exhortent "tous les Etats (...) à revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël et à engager des poursuites à son encontre".

Les voisins arabes du Qatar, les Emirats arabes unis et Bahreïn, ainsi que l'Egypte, la Jordanie et le Maroc figuraient parmi les pays présents qui reconnaissent Israël.

Les dirigeants des Emirats arabes unis, de Bahreïn et du Maroc n'ont pas participé aux discussions, envoyant à leur place de hauts représentants.

La déclaration finale appelle également les Etats membres à "coordonner les efforts visant à suspendre l'adhésion d'Israël aux Nations unies".

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio se trouvait lundi à Jérusalem - un voyage prévu avant les frappes au Qatar - pour montrer son soutien à Israël avant la reconnaissance prochaine par plusieurs pays occidentaux d'un Etat palestinien lors de l'Assemblée générale de l'ONU à la fin du mois. Il est attendu mardi à Doha.

Depuis Jérusalem, M. Rubio a affirmé le "soutien indéfectible" de son pays à Israël pour éliminer le Hamas, près de deux ans après une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza.

"Faire échouer les négociations" 

Dans son discours d'ouverture, l'émir du Qatar, le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, a accusé Israël de vouloir "faire échouer les négociations".

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu "rêve que la région arabe devienne une sphère d'influence israélienne. Et c'est une dangereuse illusion", a-t-il poursuivi devant les dirigeants arabes et musulmans réunis à Doha, parmi lesquels les présidents palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais, le roi de Jordanie et le prince héritier saoudien.

L'attaque israélienne, qui a tué cinq membres du Hamas et un membre des forces de sécurité qataries, a suscité une vague de condamnations internationales, notamment des riches monarchies du Golfe, alliées de Washington, ainsi qu'une rare réprobation des Etats-Unis, allié numéro un d'Israël mais également un proche allié du Qatar.

"Demain, ce pourrait être le tour de n'importe quelle capitale arabe ou islamique", a averti le président iranien, Massoud Pezeshkian, dont le pays avait attaqué une base américaine au Qatar lors de sa guerre de 12 jours contre Israël en juin.

"Le choix est clair. Nous devons nous unir", a-t-il martelé.

Contenir Israël 

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, dont le pays fut le premier Etat arabe à reconnaître Israël, a prévenu que cette attaque "érige des obstacles devant toute perspective de nouveaux accords de paix et compromet même les accords existants avec des pays de la région".

Israël et son principal allié, Washington, cherchent à étendre les accords d'Abraham, qui ont établi des relations avec les Emirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc en 2020, courtisant notamment l'Arabie saoudite, poids lourd pétrolier de la région.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a de son côté accusé le gouvernement israélien de vouloir "poursuivre les massacres et le génocide en Palestine tout en déstabilisant la région".

Les six monarchies du Conseil de coopération du Golfe (CCG), qui se sont rencontrées en marge du sommet à Doha, ont appelé les Etats-Unis à "user de leur influence" pour contenir Israël.

"Nous attendons des Etats-Unis, notre partenaire stratégique, qu'ils usent de leur influence sur Israël afin que ce pays mette fin à de tels agissements", a affirmé lors d'une conférence de presse à Doha Jassem Al-Budaiwi, le secrétaire général du CCG, qui regroupe l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn, le Qatar, le Koweït et Oman.


Le prince héritier saoudien rencontre des dirigeants en marge du sommet de Doha

Cette image diffusée par l'agence de presse officielle saoudienne (SPA) montre le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman participant au sommet 2025 sur l'urgence arabo-islamique à Doha, le 15 septembre 2025. (AFP)
Cette image diffusée par l'agence de presse officielle saoudienne (SPA) montre le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman participant au sommet 2025 sur l'urgence arabo-islamique à Doha, le 15 septembre 2025. (AFP)
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  • Le prince Mohammed a adressé ces remerciement à l’émir du Qatar après le sommet et a exprimé son soutien au pays

RIYAD: Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, a rencontré lundi plusieurs dirigeants en marge du sommet extraordinaire arabo-islamique afin de discuter de l’attaque israélienne contre le Hamas survenue la semaine dernière à Doha.

L’attaque, qui a fait six morts, a déclenché une vague de critiques, y compris de la part du président américain Donald Trump. Le Hamas affirme que ses hauts responsables ont survécu à la frappe israélienne.

Le prince Mohammed s’est entretenu avec le roi Abdallah II de Jordanie, le Premier ministre irakien Mohammed Chia Al-Soudani, le président de la République arabe syrienne Ahmad Al-Charra, le président iranien Massoud Pezeshkian et le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif.

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Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane rencontre les dirigeants participant au sommet arabo-islamique à Doha, lundi. (SPA)

Le prince héritier a également dirigé la délégation du Royaume lors de la session extraordinaire du Conseil suprême du Conseil de coopération du Golfe (CCG), tenue ce lundi.

À l'issue du sommet, le prince Mohammed a envoyé un message de remerciement à l'émir du Qatar.

« Nous saluons les conclusions de la session extraordinaire du Conseil suprême du Conseil de coopération du Golfe ainsi que celles du sommet arabo-islamique d’urgence », indique le message.

« Ces sommets ont réaffirmé le soutien de l’ensemble des pays participants à la position du Qatar face à l’agression brutale dont il a été la cible, et notre rejet absolu de toute violation des principes et des normes du droit international », indique le communiqué.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com