Sous Liz Truss, les relations franco-britanniques devraient rester aigres-douces

L'avènement de la nouvelle Première ministre britannique Liz Truss devrait s'accompagner d'une persistance des relations houleuses avec la France, en raison à la fois de la proximité des deux pays et de l'imbrication de leurs intérêts, selon des experts. (AFP)
L'avènement de la nouvelle Première ministre britannique Liz Truss devrait s'accompagner d'une persistance des relations houleuses avec la France, en raison à la fois de la proximité des deux pays et de l'imbrication de leurs intérêts, selon des experts. (AFP)
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Publié le Mardi 06 septembre 2022

Sous Liz Truss, les relations franco-britanniques devraient rester aigres-douces

  • Après la désignation de Truss lundi, Macron s'est déclaré à sa «disposition pour pouvoir travailler entre alliés et amis», relevant notamment les «coopérations énergétiques» entre les deux pays
  • En tenant ce discours de «très grande fermeté envers l'Europe et particulièrement envers Macron», Mme Truss flatte d'abord sa base, estime Peter Ricketts

PARIS: L'avènement de la nouvelle Première ministre britannique Liz Truss devrait s'accompagner d'une persistance des relations houleuses avec la France, en raison à la fois de la proximité des deux pays et de l'imbrication de leurs intérêts, selon des experts.

Mme Truss n'a pas fait mystère de ces tensions, en réservant sa réponse en août devant les militants de son parti sur le fait de savoir si elle considérait le président français Emmanuel Macron, Européen convaincu, comme "un ami ou un ennemi", déclarant qu'elle le jugerait "sur ses actes".

"Le Royaume-Uni est une nation amie, forte et alliée, quels que soient ses dirigeants, et parfois malgré et au-delà de ses dirigeants ou des petites erreurs qu'ils peuvent faire dans des propos d'estrade", avait répliqué M. Macron.

Après la désignation de Liz Truss lundi, il s'est déclaré à sa "disposition pour pouvoir travailler entre alliés et amis", relevant notamment les "coopérations énergétiques" entre les deux pays.

De nombreux contentieux opposent la France et le Royaume-Uni, notamment la gestion des dossiers de l'après-Brexit, comme la pêche ou l'Irlande du Nord.

En tenant ce discours de "très grande fermeté envers l'Europe et particulièrement envers Macron", Mme Truss flatte d'abord sa base, estime Peter Ricketts, ancien ambassadeur de Grande-Bretagne à Paris.

"A cause de la proximité et de l'énorme circulation de personnes et de marchandises, les irritations et les agacements du Brexit ont tendance à se produire surtout entre la Grande-Bretagne et la France", souligne-t-il.

Environ 55 % du fret par camion sortant de Grande-Bretagne en 2020 est passé par le ferry ou le rail entre Douvres et Calais, selon les statistiques gouvernementales britanniques.

Et en 2019 la France a accueilli 12 millions de touristes britanniques, pour 3,6 millions de visiteurs français en Grande-Bretagne, selon les données officielles des deux pays.

Depuis 2020, les restrictions dues à la pandémie de coronavirus ajoutées aux changements de règles provoqués par le Brexit ont abouti à d'énormes embouteillages de fret et files d'attente aux frontières, souvent imputés par les responsables politiques et les tabloids britanniques à une intransigeance française.

«Pas à la hauteur»

"On peut tabler sur le maintien d'un niveau élevé de tensions et de frictions à la frontière", notamment en raison de l'entrée en vigueur l'année prochaine du nouveau système européen ETIAS pour le contrôle des voyageurs exemptés de visas pour leurs courts séjours dans l'UE, ajoute M. Ricketts.

Des disputes frontalières opposent aussi publiquement les deux pays sur la pêche -- litige apparemment réglé pour le moment -- ou l'immigration clandestine vers la Grande-Bretagne à travers la Manche.

Londres menace régulièrement de cesser ses versements annuels de dizaines de millions d'euros à Paris pour lutter contre ces traversées, qui ont déjà dépassé cette année le nombre de 27 000 personnes, soit presque autant que le total enregistré sur l'ensemble de 2021 (28.526).

A l'échelle planétaire, les deux pays adoptent néanmoins beaucoup de positions communes.

Les deux capitales "ne parviennent pas toujours aux mêmes solutions mais partagent beaucoup d'instincts", observe Georgina Wright, chercheuse à l'institut Montaigne, à Paris.

Elles sont aussi liées depuis 2010 par les traités de Lancaster House, scellant leur coopération en matière de défense, notamment dans le développement de missiles.

La ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna a indiqué lundi sur la radio RTL espérer "un nouveau départ dans les relations franco-britanniques", déplorant qu'elles ne soient pas, "du fait de l'attitude du Royaume-Uni sur les questions européennes, à la hauteur du rôle que nos deux pays devraient jouer".

Pour l'heure, les dirigeants britanniques semblent surtout vouloir démontrer que le pays peut assumer son statut de puissance incontournable sur la scène internationale malgré le Brexit, sous le slogan de "Global Britain".

Leur volonté de se poser en meilleurs alliés européens de l'Ukraine face à l'invasion russe agace la France, qui leur reproche de discréditer sa position de maintenir le dialogue avec Moscou, et particulièrement échaudée par la crise du partenariat Aukus en 2021.

Ce partenariat noué entre l'Australie, les Etats-Unis et le Royaume-Uni s'était soldé par l'annulation par Canberra d'un gigantesque contrat d'achat de 12 sous-marins français.

Mais pour Jean-Pierre Maulny, directeur adjoint de l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) "l'affaire Aukus, simplement, c'est Global Britain appliqué en Asie" et s'inscrit "dans la logique" du Brexit.

"La vraie difficulté, c'est qu'un Royaume-Uni qui n'est plus dans l'UE, pour le moment, joue contre l'UE", poursuit Jean-Pierre Maulny, qui n'anticipe pas de changement à court terme sous Liz Truss.


La présidente du Louvre déterminée à mener à bien la modernisation du musée

 La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes. (AFP)
La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes. (AFP)
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  • "J'ai pris toute la mesure de nos problèmes de sécurité", a déclaré Laurence des Cars, en précisant que le plan de sécurisation du Louvre, ou "schéma directeur" des équipements de sûreté, rentrait "en application aujourd'hui"
  • Il consiste en "toute une série de travaux d'améliorations, notamment en matière de vidéosurveillance", qui constitue "un des points faibles" du musée, comme l'a rappelé la présidente

PARIS: La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes.

"J'ai pris toute la mesure de nos problèmes de sécurité", a déclaré Laurence des Cars, en précisant que le plan de sécurisation du Louvre, ou "schéma directeur" des équipements de sûreté, rentrait "en application aujourd'hui".

Il consiste en "toute une série de travaux d'améliorations, notamment en matière de vidéosurveillance", qui constitue "un des points faibles" du musée, comme l'a rappelé la présidente, qui en avait déjà fait état lors de son audition devant la commission de la Culture du Sénat fin octobre.

"Je veux remercier la confiance qui m'est accordée" pour "porter la transformation du Louvre, qui a plus que jamais besoin de transformation, de modernisation, pour devenir pleinement un musée du XXIe siècle. Ce qu'il n'est pas aujourd'hui", a ajouté la présidente, dont la démission avait été refusée après le vol.

Laurence des Cars, en poste depuis septembre 2021, a convoqué un conseil d'administration d'urgence vendredi pour revoir la gouvernance du musée le plus visité du monde.

Le 19 octobre, des malfaiteurs avaient réussi à s'introduire au Louvre et à dérober des joyaux d'une valeur de 88 millions d'euros, qui restent introuvables. Quatre suspects ont été mis en examen et écroués.

La Cour des comptes a étrillé jeudi le grand musée parisien dans un rapport en estimant qu'il avait "privilégié des opérations visibles et attractives" au détriment de la sécurité.

Entre 2018 et 2024, le Louvre a consacré 26,7 millions d'euros à des travaux d'entretien et de mise aux normes et 105,4 millions d'euros "pour l'acquisition d'œuvres", selon le rapport.

Mais, pour Laurence des Cars, "le Louvre est un tout" dans "lequel il ne faut pas opposer les travaux aux acquisitions des oeuvres, l'accueil de tous les publics". "Nous avons assuré l'ensemble de nos missions".

 


Un jeune homme tué par arme blanche dans une rixe à Clermont-Ferrand

Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP. (AFP)
Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP. (AFP)
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  • A un moment, l'un des protagonistes est parti chercher un couteau. A son retour, il a frappé au thorax un jeune homme qui n'a pas pu être ranimé par les secours, a précisé le magistrat
  • La victime était âgée de 20 ans et son meurtrier s'est enfui avec l'arme du crime, selon une source policière

CLERMONT-FERRAND: Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP.

Une rixe est survenue entre deux groupes de personnes dans le centre de la ville en fin de soirée pour un motif encore inconnu, a expliqué Eric Serfass.

A un moment, l'un des protagonistes est parti chercher un couteau. A son retour, il a frappé au thorax un jeune homme qui n'a pas pu être ranimé par les secours, a précisé le magistrat.

La victime était âgée de 20 ans et son meurtrier s'est enfui avec l'arme du crime, selon une source policière.

Il n'y a pas eu d'autres blessés et aucune interpellation n'a encore eu lieu, selon le procureur.

Une enquête pour homicide volontaire est ouverte.


Présidentielle: Le Pen «annoncera sa décision» après son procès en appel, sans attendre la cassation

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  • Le Rassemblement national sera fixé sur le nom de sa candidate (ou de son candidat) avant les prochaines vacances d'été
  • Tel est en tout cas l'agenda fixé par Mme Le Pen dans un entretien au mensuel conservateur Causeur, publié jeudi

PARIS: Candidate déclarée à la prochaine présidentielle malgré son inéligibilité, Marine Le Pen affirme qu'elle ne se présentera "évidemment pas" si sa peine est confirmée en appel et qu'elle "annoncera donc (sa) décision" dans la foulée, sans attendre une éventuelle cassation.

Le Rassemblement national sera fixé sur le nom de sa candidate (ou de son candidat) avant les prochaines vacances d'été. Tel est en tout cas l'agenda fixé par Mme Le Pen dans un entretien au mensuel conservateur Causeur, publié jeudi.

Condamnée en première instance - dans l'affaire des assistants parlementaires européens - à une peine d'inéligibilité de cinq ans avec application immédiate, la triple candidate à l'élection présidentielle admet qu'elle ne pourra "évidemment pas" se représenter une quatrième fois si cette peine devait être confirmée en appel.

"Je prendrai ma décision de me présenter ou non lors du rendu de l'arrêt de la cour d'appel", ajoute-t-elle, évacuant l'hypothèse d'un suspense prolongé en cas de pourvoi en cassation. "On ne sait pas quand une telle décision serait rendue et on ne peut pas se lancer dans une campagne présidentielle au dernier moment", explique-t-elle.

Son second procès étant programmé du 13 janvier au 12 février 2026, avec un délibéré attendu quatre mois plus tard, "j'annoncerai donc ma décision cet été", précise celle qui s'était hissée au second tour en 2017 et en 2022 face à Emmanuel Macron.

Un calendrier choisi aussi "pour ne pas hypothéquer la candidature de Jordan Bardella dans le cas où il devrait y aller", souligne-t-elle, confirmant ainsi le statut de dauphin du jeune président du parti à la flamme.