Avion, train ou char à voile? Le PSG sous le feu des critiques après les propos de son entraîneur

«Ce matin, on a discuté avec la société avec laquelle on fait nos déplacements pour savoir si on ne pouvait pas se déplacer en char à voile», a grincé lundi un Christophe Galtier hilare lors d'une conférence de presse. (Photo, AFP)
«Ce matin, on a discuté avec la société avec laquelle on fait nos déplacements pour savoir si on ne pouvait pas se déplacer en char à voile», a grincé lundi un Christophe Galtier hilare lors d'une conférence de presse. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Mercredi 07 septembre 2022

Avion, train ou char à voile? Le PSG sous le feu des critiques après les propos de son entraîneur

«Ce matin, on a discuté avec la société avec laquelle on fait nos déplacements pour savoir si on ne pouvait pas se déplacer en char à voile», a grincé lundi un Christophe Galtier hilare lors d'une conférence de presse. (Photo, AFP)
  • De nombreux responsables politiques, dont la Première ministre Elisabeth Borne, ont fustigé la désinvolture du coach et de l'attaquant du PSG sur un sujet, le changement climatique, devenu ultra sensible après un été 2022 marqué par trois canicules
  • En octobre 2021, Manchester United avait cependant été éreinté pour avoir pris l'avion pour se rendre à Leicester, à 160 km par la route, soit un vol de dix minutes

PARIS: "Arrogance", "don't look up", "mépris", "déconnexion". Il aura suffi d'un fou rire de Kylian Mbappé suivi d'un trait d'ironie de Christophe Galtier sur le recours aux chars à voile dans les déplacements du PSG, au lieu d'avions privés très émetteurs de carbone, pour déclencher une tornade médiatique et politique.

"Ce matin, on a discuté avec la société avec laquelle on fait nos déplacements pour savoir si on ne pouvait pas se déplacer en char à voile", a grincé lundi un Christophe Galtier hilare lors d'une conférence de presse, juste après un fou rire de Kylian Mbappé, en répondant à une question sur la possibilité de recourir au train plutôt qu'à l'avion.

La séquence est devenue immédiatement virale, suscitant des réactions outrées.

De nombreux responsables politiques, dont la Première ministre Élisabeth Borne, ont fustigé la désinvolture du coach et de l'attaquant vedette du PSG sur un sujet, le changement climatique, devenu ultra-sensible après un été 2022 marqué par trois canicules et des incendies à répétition.

"Je pense qu'il est important qu'ils (les footballeurs) réalisent dans quel monde on est, qu'ils prennent conscience qu'il y a une crise climatique qui n'est plus une hypothèse pour demain, mais qui est une réalité maintenant", a déclaré Mme Borne en marge de l'inauguration d'un commissariat à Paris.

Carton rouge climatique

"J'invite vraiment le PSG à se saisir très sérieusement de ce sujet, parce que les Français ne comprendraient pas que certains s'estiment au-dessus du réchauffement climatique", a cinglé la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher.

Dans la soirée, juste avant la rencontre de Ligue des champions remportée 2 à 1 face à la Juventus avec un doublé de Mbappé, Greenpeace a déployé tout près du Parc des Princes un char à voile et des banderoles pour décerner un "carton rouge climatique" au club.

Le patron de l'ONG écologique a appelé Mbappé à mettre son "aura dans le monde entier" au service du "combat" contre la crise climatique.

À l'issue du match, l'entraîneur du Paris SG a fait part au micro de Canal + de ses regrets, tout en assurant que ses joueurs et lui n'étaient pas "hors sol".

"Croyez-moi que je suis concerné sur les problèmes de climat, de notre planète, je sais la responsabilité que nous avons. (...) On n'est pas hors sol, on est très lucides, simplement, c'est une blague qui arrive au mauvais moment, qui est de mauvais goût, et je le regrette", a-t-il déclaré.

Avant le mea culpa de son entraîneur, le PSG avait pris la peine d'indiquer qu'il étudiait "toutes les possibilités de déplacements sur les matches extérieurs du club, environ 25 par saison". Des discussions ont d'ailleurs lieu avec la SNCF.

Gérer les fans

Selon le PSG, la priorité reste "la sécurité, le respect de l'ordre public, les problématiques logistiques et l'environnement", mais le club a précisé avoir effectué un déplacement à Lille en car et a prévu de le refaire "lorsque c'est possible", pour Troyes, Reims, Auxerre et Lens.

Pour son déplacement à Nantes vendredi, le club a mis en avant l'heure tardive et l'impossibilité d'assurer le retour en train pour justifier son choix de l'avion.

"On fait du sur-mesure", a répliqué un porte-parole de TGV-Intercités, dont le directeur général Alain Krakovitch avait lancé la polémique dimanche, en proposant ses services.

Avec des limites : la SNCF reconnaît que les retours tardifs peuvent poser problème, des lignes étant souvent fermées la nuit pour travaux.

La SNCF propose la privatisation de trains entiers - ce qui peut faire beaucoup pour une seule équipe (500 places dans un TGV) - ou d'une ou deux voitures de 1ère classe.

Un défi majeur concerne la sécurité : comment gérer de probables foules de fans attendant les stars du PSG dans une gare parisienne ? La compagnie ferroviaire répond qu'elle peut assurer la sécurité grâce à la Suge (sûreté SNCF), éventuellement aidée du service d'ordre du club.

La SNCF assure déjà transporter plusieurs équipes de rugby - et sera chargée de convoyer la plupart des sélections en lice pendant la Coupe du monde 2023 -, mais leur notoriété n'est pas du niveau de celle du PSG. Des équipes foot féminines et masculines de L1 ont aussi recours à ses services, assure-t-elle, sans préciser lesquelles.

Selon une étude de la Ligue de football professionnel (LFP), sur l'ensemble des matches de Ligue 1 et Ligue 2 de la saison 2019-2020, 65% des trajets des équipes ont été effectués en avion, 31% en bus et 4% en train.

Dans les principaux championnats étrangers, en Italie, Espagne et Allemagne, le recours au train n'est pas rare.

En Angleterre, avec sept clubs à Londres - plus d'un tiers du championnat -, les déplacements sont plus courts et même les clubs de Manchester ou Liverpool ne rechignent pas à affréter des trains pour se rendre dans la capitale.

En octobre 2021, Manchester United avait cependant été éreinté pour avoir pris l'avion pour se rendre à Leicester, à 160 km par la route, soit un vol de... dix minutes.


Dix passeurs présumés jugés pour un naufrage meurtrier dans la Manche

Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
Short Url
  • Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés
  • La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche

LILLE: Dix hommes, dont huit Afghans, sont jugés à partir de lundi à Lille pour leur rôle présumé de passeurs dans le naufrage d'une embarcation clandestine qui avait fait quatre morts et quatre disparus dans la Manche en décembre 2022.

Parti entre 1H00 et 1H30 du matin dans la nuit du 13 au 14 décembre 2022, le canot, qui transportait en majorité des migrants afghans, avait fait naufrage à quelques kilomètres des côtes anglaises.

Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés.

La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche.

Selon les éléments de l'enquête, alors que les migrants gonflaient le bateau avant le départ, plusieurs ont entendu une détonation, synonyme selon eux de crevaison. Les passeurs leur ont dit de ne pas s'en faire et qu'il s'agissait du seul bateau disponible pour eux.

D'après les témoignages des rescapés, il n'y avait pas assez de gilets de sauvetage pour tout le monde et aucune des personnes décédées n'en portait un. La température était glaciale et la mer très agitée.

Après une ou deux heures de traversée, un boudin a commencé à se dégonfler et l'eau à entrer dans l'embarcation, jusqu'à atteindre les genoux des passagers. Paniqués, ils se sont mis debout pour tenter de faire signe à un bateau. Mais le fond du canot, peu solide, a ployé sous leur poids et celui de l'eau, et tous se sont retrouvés à l'eau.

Neuf des prévenus sont jugés, jusqu'à vendredi, pour homicide involontaire par violation d'une obligation de sécurité, deux d'entre eux le sont pour blanchiment, tous pour aide au séjour irrégulier. Huit sont afghans, un syrien, un irakien.

Certains des prévenus sont soupçonnés d'avoir recruté des passeurs et assuré la logistique auprès des passagers, d'autres d'avoir géré l'organisation sur le camp de migrants de Loon-Plage (Nord), où vivaient les migrants avant leur tentative de traversée, toujours selon les éléments de l'enquête. D'autres encore sont jugés pour s'être occupés du transport des migrants vers la plage et de la mise à l'eau du canot, et deux pour avoir collecté une partie des paiements.

Le mineur sénégalais qui pilotait le canot est, lui, inculpé dans le cadre d'une procédure au Royaume-Uni.

Apparu en 2018, le phénomène des traversées de la Manche en petites embarcations est à l'origine de nombreux naufrages, le plus meurtrier ayant coûté la vie à 27 personnes en novembre 2021.

Depuis le début de l'année, au moins 15 migrants sont morts dans la Manche, bras de mer parmi les plus fréquentés du monde et où les conditions météorologiques sont souvent difficiles, selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels. En 2024, 78 étaient morts ainsi, un record.


Légion d'honneur, Sarkozy « prend acte », rappelant que la CEDH doit encore examiner son recours

La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
Short Url
  • L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 
  • Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain.

PARIS : L'ancien président Nicolas Sarkozy a « pris acte » dimanche de son exclusion de la Légion d'honneur et rappelle que la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) doit encore se prononcer sur son recours dans l'affaire des écoutes, a indiqué son avocat Patrice Spinosi dans une déclaration transmise à l'AFP.

« Nicolas Sarkozy prend acte de la décision prise par le grand chancelier. Il n’a jamais fait de cette question une affaire personnelle », a affirmé Patrice Spinosi, soulignant que si l'ancien chef de l'État « a fait valoir des arguments juridiques, c’était au nom de la fonction même de président de la République ».

L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 

« La condamnation de la France (par la CEDH) impliquera la révision de la condamnation pénale prononcée à l'encontre de Nicolas Sarkozy, en même temps que l’exclusion de l’ordre de la Légion d’Honneur ; l’une n’étant que la conséquence de l’autre », a assuré Patrice Spinosi.

Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain, à qui la Légion d'honneur avait été retirée en 1945 pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi.

« Ce lien avec le maréchal Pétain est indigne », a déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas (LR), prenant « acte » elle aussi de cette décision « automatique qui fait partie du code de la Légion d’Honneur ».

« Le président Sarkozy a été là pour la France à des moments extrêmement compliqués », a-t-elle déclaré, se disant « un peu réservée non pas sur la règle, mais sur ce qu’elle entraîne comme comparaison ».

« C'est une règle, mais c'est aussi une honte », a déploré sur franceinfo Othman Nasrou, le nouveau secrétaire général de LR et proche de Bruno Retailleau, apportant son « soutien et son respect » à l'ex-président.

À gauche, le député écologiste Benjamin Lucas s'est félicité de la décision, appelant sur X à ce que « la République prive de ses privilèges et de son influence institutionnelle celui qui a déshonoré sa fonction et trahi le serment sacré qui lie le peuple à ses élus, celui de la probité ».


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
Short Url
  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».