Restaurer rapidement ses tableaux, l'autre chantier de Notre-Dame

Des artistes de la rénovation travaillent sur un tableau sur le chantier de restauration des peintures de la cathédrale Notre-Dame de Paris, en banlieue parisienne, le 6 septembre 2022. (AFP).
Des artistes de la rénovation travaillent sur un tableau sur le chantier de restauration des peintures de la cathédrale Notre-Dame de Paris, en banlieue parisienne, le 6 septembre 2022. (AFP).
Short Url
Publié le Mercredi 07 septembre 2022

Restaurer rapidement ses tableaux, l'autre chantier de Notre-Dame

  • La restauration simultanée des 22 tableaux de Notre-Dame, qui n'ont pas été endommagées par l'incendie et doivent réintégrer l'édifice pour sa réouverture en 2024, est une opération unique par son ampleur
  • «C'est un peu une course contre la montre», dit la restauratrice Laurence Mugniot

PARIS : Armées d'un énorme coton-tige, plusieurs personnes s'affairent à nettoyer une toile. Quelques mètres plus loin, d'autres, palette de couleurs à la main, tentent de corriger les affres du temps: près de Paris, la restauration des 22 tableaux de Notre-Dame est une "course contre la montre".

C'est un autre chantier, resté dans l'ombre de celui la cathédrale: la restauration simultanée de ces oeuvres, qui n'ont pas été endommagées par l'incendie et doivent réintégrer l'édifice pour sa réouverture en 2024, est une opération unique par son ampleur.

Tout se passe dans un lieu tenu secret.

Arrivées six semaines après l'incendie de 2019, ces toiles -- 25 au total dont 22 sont rénovées -- sont réparties dans trois immenses salles hermétiques, loin de l'image d'Épinal de l'atelier d'artiste.

"C'est un peu une course contre la montre", dit à l'AFP la restauratrice Laurence Mugniot.

«Historique médical»

"Deux ans, ça peut paraître long mais c'est habituellement le temps qu'il faut pour restaurer une toile comme 'Le Triomphe de Job', qui est derrière nous", souligne-t-elle, en signalant l'immense oeuvre de plusieurs mètres de hauteur de l'Italien Guido Reni, accrochée dans son dos.

Alors, pour tenir les délais, il a fallu s'organiser différemment. Les tableaux passent de mains expertes en mains expertes, sans temps de repos: dès qu'une étape est terminée il faut enchainer avec une autre toile.

Mais, avant d'en arriver là, elles ont été soigneusement analysées pour établir un diagnostic de conservation: "On ne touche pas une toile sans connaître son historique médical", souligne auprès de l'AFP Oriane Lavit, conservatrice du patrimoine au sein du Centre de recherche et de restauration des Musées de France.

Une fois cet historique connu, les toiles passent au nettoyage. Avec un coton-tige imbibé d'un produit nettoyant homologué, plusieurs restaurateurs retirent les couches de crasse mais aussi les vernis qui parasitent la peinture.

Le geste est vif mais précis: poignet en l'air, mouvement circulaire, ils se concentrent d'abord sur les zones les plus urgentes. "Ce qu'on veut, c'est lui redonner sa vraie nature", détaille Laurence Mugniot, qui chapeaute le décrassage du "Triomphe de Job".

Dans une autre salle, d'où se dégage une légère effluve de peinture, la conservatrice-restauratrice Cinzia Pasquali s'attelle à la retouche d'une toile. Un pinceau dans une main, palette de couleurs dans l'autre, elle tente de combler les usures pour rendre une visibilité complète à l'oeuvre.

2,7 millions d'euros

Là encore, c'est un travail d'orfèvre. "On utilise des couleurs spécifiques car ce sont des couleurs réversibles. On ne travaille pas avec les couleurs d'époque", explique-t-elle, tout en soulignant qu'il s'agit d'un travail d'équipe, où les discussions entre restaurateurs et conservateurs sont nombreuses.

En face d'elle: Jean-François Hulot, spécialiste en rénovation "support". Son travail consiste à faire en sorte que les toiles - qui remontent aux 17e et 18e siècles -- ne se brisent pas.

Ici, pas d'effluve de peinture mais comme une vague odeur de colle.

Ce jour-là, l'objet de son attention est "Le Martyre de Saint-Barthélémy" du Français Lubin Baugin. La toile est allongée en longueur sur une table. Ici, pas de risque de rupture car ce sont les bords qui sont endommagés, rendant difficile sa manipulation.

Pendant ce temps, une autre équipe prend soin des cadres. Car eux aussi ont besoin d'une restauration. "La chaleur de l'incendie a séché et fragilisé le bois", commente auprès de l'AFP Jean-Pierre Galopin.

Une fois toutes ces étapes terminées, les tableaux sont stockés dans une salle dédiée. Mais avant cela, il faut entre 8 et 10 personnes pour les déplacer en toute sécurité. Elles y resteront jusqu'à la réouverture de la cathédrale.

Piloté par la Direction régionale des Affaires culturelles d'Ile-de-France, ce projet représente un coût de 2,7 millions d'euros. Il s'agit de la plus grande restauration simultanée de tableaux grand format en France.


En ce Noël, unissons-nous pour souhaiter la paix dans toute la région

Short Url
  • Noël au Moyen-Orient incarne un message puissant d’harmonie interconfessionnelle, de résilience et de respect mutuel
  • De Bethléem à Riyad, les célébrations deviennent un acte d’espoir partagé et un appel sincère à la paix régionale

RIYAD : Fidèle à une tradition initiée en décembre 2022, Arab News souhaite un joyeux Noël à ses lecteurs chrétiens et à tous ceux qui célèbrent cette fête. Cette édition spéciale met cette année en lumière Noël à travers le Moyen-Orient, en soulignant l’harmonie interconfessionnelle, la résilience et l’intégration culturelle. Le tout est porté par un message particulier, sincère et plein d’espoir : voir la paix se diffuser dans toute la région en 2026.

En tête de cette couverture figure une tribune exclusive du grand érudit Dr Mohammad bin Abdulkarim Al-Issa, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale et président de l’Organisation des savants musulmans. Son message rappelle un principe essentiel : « Il n’existe aucun texte de la charia interdisant de féliciter les non-musulmans à l’occasion de leurs fêtes religieuses, y compris Noël. » Il présente cette bienveillance non comme un affaiblissement de la foi, mais comme l’expression de sa force — une force qui affirme la dignité humaine et favorise l’harmonie sociale si nécessaire aujourd’hui.

Ce même esprit de solidarité face à la souffrance résonne depuis Bethléem, où le pasteur palestinien, le révérend Dr Munther Isaac, explique que le christianisme palestinien est indissociable de l’identité nationale. En réponse à la dévastation de Gaza, sa communauté a érigé une crèche faite de gravats, l’enfant Jésus enveloppé dans un keffieh. « C’était un message de foi », affirme-t-il. « Le Christ est solidaire de ceux qui souffrent… parce qu’il est né dans la souffrance. »

De cette profondeur naissent aussi des récits de renouveau. À Damas, les illuminations festives réapparaissent alors que des Syriens de toutes confessions s’accrochent à une paix fragile. Au Liban, les célébrations percent la morosité politique par des instants de joie. En Jordanie, les espaces publics s’illuminent de sapins et des hymnes de Noël de Fairouz, tandis qu’aux Émirats arabes unis, la diaspora multiculturelle s’anime dans une effervescence festive et unitaire.

La profondeur historique et intellectuelle de l’héritage chrétien de la région est mise en lumière par le Dr Abdellatif El-Menawy, qui rappelle le rôle indispensable de l’Égypte dans la transformation du christianisme, passé d’un message spirituel à une véritable civilisation. Cet héritage ancien trouve aujourd’hui une expression moderne et dynamique.

En Arabie saoudite, la période des fêtes est reconnue à travers une hospitalité innovante, où des chefs réinventent les menus de Noël en y intégrant des saveurs locales et une identité culinaire créative.

Cette édition spéciale offre bien plus qu’une simple atmosphère festive. Elle dépeint un Moyen-Orient où les différentes confessions approfondissent leurs propres racines en respectant celles des autres, où les célébrations sont tissées de résistance historique, et où le message de Noël — espoir, paix et humanité partagée — résonne avec confiance et optimisme.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le prince héritier parraine le lancement d’un centre de calligraphie arabe à Médine

Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
Short Url
  • Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz

RIYAD : Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes à Médine lundi.

Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz, gouverneur de la région de Médine.

Il était accompagné du ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdallah ben Farhane, qui a visité les espaces d’exposition du nouveau centre et assisté à des présentations sur la programmation culturelle et les réalisations du centre.

Ils ont également découvert des collections mettant en valeur l’importance artistique et historique de la calligraphie arabe.

Lors de l’inauguration, le prince Badr a déclaré : « Depuis cette terre d’érudition et de savoir, nous lançons fièrement une plateforme mondiale dédiée à la calligraphie arabe, un patrimoine culturel inestimable. »

Il a ajouté que le soutien « généreux et illimité » du prince héritier envers le secteur culturel avait rendu ce projet possible.

Le ministre a précisé que le centre montrait au monde l’héritage de la calligraphie arabe tout en soulignant l’engagement de l’Arabie saoudite à préserver son identité et son patrimoine culturel.

Selon le prince Badr, le centre représente une vision ambitieuse visant à élever la calligraphie arabe comme outil universel de communication et élément central de l’héritage, de l’art, de l’architecture et du design arabes.

Le centre a également pour objectif de renforcer l’identité culturelle du Royaume et sa présence internationale, en ciblant calligraphes, talents émergents, artistes visuels, chercheurs en arts islamiques, institutions éducatives et culturelles, ainsi que les passionnés d’art et de patrimoine à travers le monde.

Il proposera des programmes spécialisés, incluant services de recherche et d’archivage, enseignement de la calligraphie, bourses académiques, musée permanent, expositions itinérantes, association internationale de calligraphie et incubateur soutenant les entreprises liées à la calligraphie.

D’autres initiatives incluent des programmes de résidence d’artistes, des ateliers dirigés par des experts, l’élaboration de programmes pédagogiques standardisés, ainsi que des partenariats éducatifs internationaux visant à la conservation du patrimoine et à la promotion mondiale de cet art ancestral.

L’établissement du centre à Médine revêt une signification particulière, compte tenu du rôle historique de la ville comme berceau de la calligraphie arabe et de son association avec la transcription du Coran et la préservation du savoir islamique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La musique traditionnelle du rababah attire les foules au festival du chameau

(SPA)
(SPA)
Short Url
  • Des performances sont proposées à l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur
  • Le rababah, instrument de musique traditionnel à une seule corde, attire un large public au festival

RIYAD : Le rababah, un instrument traditionnel local à une seule corde issu des communautés bédouines, a suscité l’intérêt des visiteurs du Festival du chameau du roi Abdulaziz, qui se tient jusqu’au 2 janvier, rapporte l’Agence de presse saoudienne.

L’instrument se joue en faisant glisser un archet sur son unique corde, tandis que les doigts de l’autre main contrôlent la hauteur du son.

Il est souvent accompagné de vers poétiques chantés, dans un mélange de musique et de tradition orale.

La principauté de la région des Frontières du Nord présente des performances de rababah dans le cadre de l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur, organisée lors du festival du chameau.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com