Malgré les critiques, Bolsonaro a mobilisé massivement ses soutiens

Des partisans du président brésilien Jair Bolsonaro célèbrent le 200e anniversaire de l'indépendance du Brésil, le long de l'avenue Paulista à Sao Paulo, le 7 septembre 2022 (Photo, AFP).
Des partisans du président brésilien Jair Bolsonaro célèbrent le 200e anniversaire de l'indépendance du Brésil, le long de l'avenue Paulista à Sao Paulo, le 7 septembre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 08 septembre 2022

Malgré les critiques, Bolsonaro a mobilisé massivement ses soutiens

  • À Brasilia le matin puis à Rio l'après-midi, le chef d'Etat d'extrême droite a tenté de faire des commémorations une démonstration de force
  • Mais l'opposition a accusé celui que tous les sondages voient perdre la présidentielle d'«usurper» la fête nationale à des fins électorales

RIO DE JANEIRO: Le président Jair Bolsonaro a réussi à mobiliser des centaines de milliers de partisans dans les rues du Brésil mercredi à l'occasion du bicentenaire de l'Indépendance, malgré les critiques sur un usage électoraliste de la fête nationale à l'approche de la présidentielle.

À Brasilia le matin puis à Rio l'après-midi, le chef d'Etat d'extrême droite a tenté de faire des commémorations une démonstration de force avec deux défilés militaires et des manifestations massives, à moins de quatre semaines du scrutin le plus polarisé de l'histoire récente du Brésil.

Mais l'opposition a accusé celui que tous les sondages voient perdre la présidentielle d'"usurper" la fête nationale à des fins électorales, avec les moyens de l'Etat et, notamment, l'armée.

Les avocats du favori de la présidentielle, l'ex-président Lula, ont annoncé qu'ils allaient saisir le Tribunal suprême électoral (TSE), arguant que le président Bolsonaro avait utilisé le 7-Septembre pour en faire "un méga-meeting électoral, en tant que candidat".

La journée s'est déroulée sans les violences redoutées par beaucoup, un an après un 7-Septembre qui avait été entaché par des menaces putschistes.

À Brasilia, Jair Bolsonaro a assuré dans un discours très ferme que les sondages étaient "mensongers". L'institut de référence Datafolha lui accorde 32% des intentions de vote, loin derrière Luiz Inacio Lula da Silva (gauche), à 45%, au premier tour le 2 octobre.

"Ils veulent retourner sur la scène du crime", s'est exclamé le président au sujet du Parti des travailleurs (PT) de Lula qui a gouverné le Brésil pendant 14 ans.

"Ils ne reviendront pas !", a-t-il assuré, tandis que la foule scandait : "Lula, voleur !", une référence à l'emprisonnement de ce dernier en 2018-19 pour corruption.

"200 ans d'indépendance aujourd'hui. Le 7-Septembre devrait être un jour d'amour et d'union au Brésil. Malheureusement, ce n'est pas ce qui se passe", a tweeté Lula.

"Jamais je n'ai vu une mer aussi grande avec ses couleurs verte et jaune", celles du drapeau national, a exulté un Bolsonaro devant la foule colorée qui remplissait la gigantesque Esplanade des ministères de la capitale.

Dans son discours - boudé par les présidents de la Cour suprême, du Sénat et de la Chambre des députés -, M. Bolsonaro a aussi tenté de se rallier un électorat féminin qui le fuit.

Embrassant son épouse Michelle, il a encouragé les célibataires à chercher leur "princesse", s'autorisant une allusion à sa supposée puissance sexuelle saluée par les vivats de la foule.

«Une base mobilisée»

À Sao Paulo, une marée humaine de vert et de jaune a également envahi la très longue avenue Paulista, tandis que des défilés bolsonaristes ont eu lieu dans des dizaines d'autres villes du Brésil.

"Les manifestations montrent qu'il a une base mobilisée", dit à l'AFP Adriano Laureno, un des consultants de Prospectiva, mais ses discours sont "davantage destinés à mobiliser sa propre base qu'à gagner de nouvelles voix".

En matinée, le coup d'envoi des célébrations avait été dans la capitale Brasilia un défilé militaire entouré d'un dispositif de sécurité exceptionnel.

Puis à Rio de Janeiro, le long de la plage de Copacabana, a eu lieu une parade de jet-skis, des sauts de parachutistes et un défilé aérien.

"Je ne suis pas très poli, je dis des gros mots, mais je ne suis pas un voleur", a lancé le président, d'une tribune louée par des églises évangéliques, dans une allusion transparente aux accusations contre Lula.

Il a rappelé les valeurs ultra-conservatrices de son gouvernement qui "n'a pas l'intention de légaliser l'avortement", ni la drogue, ni "de promouvoir l'idéologie de genre" mais respecte la Constitution.

Jair Bolsonaro a opté pour un ton relativement modéré, défendant son bilan et se gardant d'attaquer les institutions, notamment la Cour suprême, qu'il a souvent violemment mise en cause.

«Il va gagner»

Mais dans l'immense foule de ses sympathisants, certains le faisaient à sa place.

Suely Ferreira, 64 ans, arborait une bannière appelant Bolsonaro à "mettre en action les forces armées pour destituer les juges de la Cour suprême". "Une dictature en toge (qui) ruine le pays", selon elle.

"Il va gagner, ce n'est pas possible autrement", dit-elle.

Le chef de l'Etat a insisté pour que cette année, les soldats défilent à Rio, son fief électoral, à l'endroit habituel des manifestations bolsonaristes.

L'avenue de Copacabana étant bien moins large que celle du centre où se déroule habituellement le défilé, des commentateurs ont relevé que l'effet de foule, capté par les caméras de télévision, était plus impressionnant.

"L'important (de cette manifestation) c'est qu'il arrive à voir, de la tribune, la quantité de gens qui le soutiennent", a déclaré Luiz Garcia, un instructeur de tir de la Police fédérale âgé de 34 ans.


L’ancien Premier ministre australien à Netanyahu : « Restez en dehors de notre politique »

L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
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  • Turnbull s’en prend au Premier ministre israélien dans une interview sur Channel 4
  • Les tentatives de Netanyahu de lier le massacre de Bondi à la politique sur la Palestine jugées « contre-productives »

​​​​​​LONDRES : L’ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull a demandé à Benjamin Netanyahu de « rester en dehors de notre politique » après que le dirigeant israélien a établi un lien entre la reconnaissance de la Palestine et la fusillade de masse survenue à Bondi Beach.

Quinze personnes ont été tuées lorsqu’un père et son fils ont ouvert le feu sur des participants célébrant la fête juive de Hanoukka dimanche soir.

Netanyahu a affirmé que la décision de l’Australie de reconnaître l’État palestinien plus tôt cette année avait « jeté de l’huile sur le feu de l’antisémitisme » dans les semaines précédant l’attaque.

Interrogé sur ces propos lors du journal de Channel 4 News au Royaume-Uni, Turnbull a déclaré : « Je dirais respectueusement à “Bibi” Netanyahu : s’il vous plaît, restez en dehors de notre politique.

« Tenir ce type de discours n’aide en rien… et ce n’est pas approprié. »

Turnbull a soutenu la décision du gouvernement de l’actuel Premier ministre australien Anthony Albanese de reconnaître l’État palestinien en août — aux côtés de nombreux autres pays occidentaux — alors que la pression internationale s’intensifiait face à la guerre à Gaza.

Dans un discours prononcé après l’attaque de Bondi, Netanyahu a déclaré : « Il y a quelques mois, j’ai écrit au Premier ministre australien pour lui dire que sa politique jetait de l’huile sur le feu de l’antisémitisme. »

Il a ajouté : « L’antisémitisme est un cancer qui se propage lorsque les dirigeants se taisent. »

Turnbull a rappelé que la grande majorité des pays du monde reconnaissaient la Palestine comme un État et soutenaient une solution à deux États au conflit.

Il a souligné que l’Australie était une société multiculturelle très prospère qui ne pouvait permettre l’importation de conflits étrangers.

« Nous devons veiller à ce que les guerres du Moyen-Orient ou d’ailleurs ne soient pas menées ici », a-t-il déclaré.
« Chercher à les relier, comme l’a fait Netanyahu, n’est pas utile et va exactement à l’encontre de ce que nous voulons accomplir. »

Albanese a également rejeté les propos de Netanyahu lorsqu’on lui a demandé s’il existait un lien entre sa politique sur la Palestine et l’attaque de Bondi.

« L’écrasante majorité du monde considère qu’une solution à deux États est la voie à suivre au Moyen-Orient », a-t-il déclaré aux médias.

« C’est un moment d’unité nationale où nous devons nous rassembler… Nous devons entourer les membres de la communauté juive qui traversent une période extraordinairement difficile. »

Albanese s’est rendu à l’hôpital pour rendre visite à l’homme salué comme un héros pour avoir désarmé l’un des assaillants.

Ahmed Al-Ahmed, commerçant arrivé en Australie depuis la Syrie en 2006, est en convalescence après avoir maîtrisé le tireur.

Albanese a déclaré mardi que les assaillants, Sajid Akram et son fils Naveed, étaient animés par l’idéologie de Daesh.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Attentat de Sydney: le Premier ministre australien rend visite au «héros» de la plage de Bondi

Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
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  • Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants
  • Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump

SYDNEY: Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies.

Dimanche soir, alors qu'une foule était rassemblée sur cette plage de Sydney pour la fête juive de Hanouka, un père et son fils ont ouvert le feu pendant une dizaine de minutes, tuant 15 personnes et en blessant 42 autres.

Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants. Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump.

"Il allait s'acheter un café et s’est retrouvé face à des gens qui se faisaient tirer dessus", raconte M. Albanese après une visite au chevet de M. Ahmed.

"Il a décidé d'agir, et son courage est une source d’inspiration pour tous les Australiens."

L'homme a été touché plusieurs fois à l'épaule après s'être battu avec l'un des assaillants. M. Albanese rapporte qu'il devra "subir une nouvelle intervention chirurgicale" mercredi.

"Au moment où nous avons été témoins d'actes maléfiques, il brille comme un exemple de la force de l'humanité", a salué le Premier ministre. "Nous sommes un pays courageux. Ahmed al Ahmed incarne ce que notre pays a de meilleur."

Alité, des tubes dans le nez, M. Ahmed a brièvement remercié en arabe les personnes le soutenant, dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux mardi matin.

"J'apprécie les efforts de chacun (...). Puisse Allah vous récompenser et vous accorder le bien être", a-t-il déclaré, selon une traduction (en anglais) fournie par la chaîne publique turque TRT World.

Ce père de deux enfants, originaire de Syrie, vit en Australie depuis plus de 10 ans, selon les médias locaux.

Sa mère a déclaré lundi au média australien ABC qu'elle n'avait cessé de "culpabiliser et de pleurer" lorsqu'elle a reçu l'appel lui annonçant que son fils avait été blessé par balle dans "un accident". "Nous prions pour que Dieu le sauve", dit-elle.

Une collecte de fonds en ligne a récolté plus de 1,9 million de dollars australiens (1,1 million d'euros) de dons pour couvrir les frais médicaux de M. Ahmed.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.