Les Etats-Unis saluent des «succès» en Ukraine et débloquent une nouvelle aide

Ces envois portent leurs fruits sur le terrain, a assuré M. Austin. «Aujourd'hui, nous constatons le succès manifeste de nos efforts communs sur le champ de bataille», a salué Austin. (AFP)
Ces envois portent leurs fruits sur le terrain, a assuré M. Austin. «Aujourd'hui, nous constatons le succès manifeste de nos efforts communs sur le champ de bataille», a salué Austin. (AFP)
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Publié le Jeudi 08 septembre 2022

Les Etats-Unis saluent des «succès» en Ukraine et débloquent une nouvelle aide

  • Les Etats-Unis vont livrer à l'Ukraine une nouvelle aide militaire de 675 millions de dollars, a annoncé jeudi le secrétaire d'Etat à la Défense, vantant des «succès» alliés sur le «champ de bataille»
  • L'annonce a été faite jeudi matin par le ministre américain, Lloyd Austin, sur la base américaine de Ramstein en Allemagne, où sont réunis les alliés de Kiev pour coordonner leur soutien

RAMSTEIN: Les Etats-Unis vont livrer à l'Ukraine une nouvelle aide militaire de 675 millions de dollars, a annoncé jeudi le secrétaire d'Etat à la Défense, vantant des "succès" alliés sur le "champ de bataille".

L'annonce a été faite jeudi matin par le ministre américain, Lloyd Austin, sur la base américaine de Ramstein en Allemagne, où sont réunis les alliés de Kiev pour coordonner leur soutien.

Cette nouvelle aide américaine comprend notamment des systèmes de lance-roquettes multiples guidés dits GMLRS, "des obusiers de 105 mm, des munitions d'artillerie, ainsi que des Humvees, ambulances blindées, systèmes antichars, armes légères, et plus encore", a détaillé M. Austin devant la presse.

D'autres pays, dont l'Allemagne, devraient eux aussi annoncer dans la journée de nouvelles aides.

Ces envois portent leurs fruits sur le terrain, a assuré M. Austin. "Aujourd'hui, nous constatons le succès manifeste de nos efforts communs sur le champ de bataille", a-t-il salué.

«bonnes nouvelles»

"Chaque jour, nous constatons la détermination des alliés et des partenaires du monde entier qui aident l'Ukraine à résister à la guerre de conquête illégale, impériale et indéfendable de la Russie", s'est réjoui M. Austin.

Cette cinquième réunion du Groupe de contact sur la défense ukrainienne, à l'invitation du ministre américain, est destinée à témoigner de "l'unité et la solidarité" des alliés de l'Ukraine, selon le chef d'état-major américain, le général Mark Milley.

Les représentants de plus de 40 pays et organisations internationales s'y retrouvent pour discuter notamment des défis que le conflit pose en terme de production d'armement.

"La consommation de munitions est très importante dans cette guerre en Ukraine", a expliqué le général Milley aux journalistes qui l'accompagnent.

L'objectif est "d'essayer de déterminer les besoins, les demandes et ensuite de comparer ceci à l'offre, que ce soit les stocks des pays ou ce qui peut être produit par l'industrie" de défense, a-t-il ajouté dans l'avion qui l'acheminait depuis Washington.

L'artillerie est décisive dans le conflit. Particulièrement gourmandes en projectiles de toutes sortes, les armées ukrainienne et russe se livrent à une guerre d'attrition des munitions, dont les stocks sont cruciaux.

L'Ukraine mène depuis la semaine dernière une contre-offensive dans le sud de son territoire, et le président Zelensky a affirmé à maintes reprises vouloir reprendre "toutes les régions sous occupation russe", y compris la Crimée, annexée par la Russie en 2014.

Il a fait état jeudi soir "de bonnes nouvelles de la région de Kharkiv", évoquant des "localités où le drapeau ukrainien est revenu".

L'Ukraine a épuisé tout son armement de fabrication russe et sa défense est désormais totalement dépendante de l'aide militaire occidentale.

De son côté, la Russie s'est tournée vers la Corée du Nord pour acheter de grandes quantités de roquettes et d'obus d'artillerie, selon Washington.

Pas de longue portée 

Les Etats-Unis, premiers fournisseurs d'aide militaire à l'Ukraine avaient promis en août de fournir pour 13,5 milliards de dollars d'armement divers, notamment des missiles antichars Javelin, des pièces d'artillerie et des obus compatibles avec les systèmes d'artillerie de l'Otan.

Kiev souhaiterait des armes de plus longues portée de type ATACMS, qui peuvent frapper à 300 km, mais les Etats-Unis refusent, craignant que ces missiles visent des cibles en territoire russe, ce qui pourrait provoquer un élargissement du conflit.

Les Etats-Unis fournissent à eux seuls les trois-quarts des obus aux standards de l'Otan, a souligné le porte-parole de l'état-major américain, le colonel Dave Butler.

"Plus de 10 pays du groupe de contact fournissent des pièces d'artillerie de 155 mm de calibre, et 15 pays donnent des munitions de 155 mm", a-t-il souligné.

Tous les dons d'armement à l'Ukraine sont calculés pour ne pas affaiblir les capacités militaires des pays donateurs, mais les stocks de munitions doivent pouvoir être renfloués régulièrement, d'où la nécessité de revitaliser la production de l'industrie de défense, a expliqué le porte-parole.

"Les fournitures de munitions américaines à l'Ukraine ne sont pas liées spécifiquement aux capacités de production annuelle d'un armement donné par l'industrie de défense américaine, mais cette capacité de production est l'un des facteurs considérés", a-t-il conclu.


Le Soudan du Sud annonce un accord avec les belligérants soudanais sur un champ pétrolier frontalier

Les autorités du Soudan du Sud ont annoncé mercredi avoir conclu un accord avec les belligérants du conflit au Soudan voisin, chargeant l'armée sud-soudanaise de sécuriser un champ pétrolier-clé situé sur une zone frontalière, dont les paramilitaires soudanais se sont emparés lundi. (AFP)
Les autorités du Soudan du Sud ont annoncé mercredi avoir conclu un accord avec les belligérants du conflit au Soudan voisin, chargeant l'armée sud-soudanaise de sécuriser un champ pétrolier-clé situé sur une zone frontalière, dont les paramilitaires soudanais se sont emparés lundi. (AFP)
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  • Le Kordofan est devenue l'épicentre actuel des combats, après la prise de contrôle en octobre de la totalité de celle du Darfour, dans l'ouest du pays, par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) qui affrontent les Forces armées soudanaises
  • "Un accord tripartite a été conclu entre les SSPDF (Forces armées sud-soudanaises), les SAF et les FSR, accordant aux SSPDF la responsabilité principale de la sécurité du champ pétrolier de Heglig (...) dans un contexte de tensions croissantes"

JUBA: Les autorités du Soudan du Sud ont annoncé mercredi avoir conclu un accord avec les belligérants du conflit au Soudan voisin, chargeant l'armée sud-soudanaise de sécuriser un champ pétrolier-clé situé sur une zone frontalière, dont les paramilitaires soudanais se sont emparés lundi.

Le site de Heglig, qui abrite la principale installation de traitement du pétrole sud-soudanais destiné à l'exportation via Port-Soudan, est situé à l'extrême sud de la région soudanaise méridionale du Kordofan, frontalière du Soudan du Sud.

Le Kordofan est devenue l'épicentre actuel des combats, après la prise de contrôle en octobre de la totalité de celle du Darfour, dans l'ouest du pays, par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) qui affrontent les Forces armées soudanaises (SAF) depuis 2023.

"Un accord tripartite a été conclu entre les SSPDF (Forces armées sud-soudanaises), les SAF et les FSR, accordant aux SSPDF la responsabilité principale de la sécurité du champ pétrolier de Heglig (...) dans un contexte de tensions croissantes", a déclaré le porte-parole du gouvernement du Soudan du Sud, Ateny Wek Ateny.

Le Soudan du Sud, préoccupé par l'insécurité croissante le long du champ pétrolier, a "toujours plaidé en faveur d'une solution pacifique et diplomatique", a souligné M. Ateny lors d'une conférence de presse, sans donner de détails supplémentaires sur le contenu de l'accord.

Importantes réserves pétrolières 

"La production pétrolière se poursuit", a assuré le porte-parole, assurant ne pas avoir d'informations sur des "dégâts importants ayant pu faire cesser la production".

L'AFP n'a pas pu vérifier ces informations.

Contactés par l'AFP, le RSF et l'armée soudanaise n'ont pas réagi dans l'immédiat sur l'accord.

Les FSR ont annoncé en début de semaine avoir pris le contrôle de Heglig "après la fuite de l'armée" soudanaise.

Selon Juba, quelque 1.650 sous-officiers et 60 officiers ayant abandonné leurs positions sur le site pétrolier et déposé leurs armes au Soudan du Sud devraient être rapatriés vers le Soudan.

Les FSR ont cette semaine accusé l'armée soudanaise d'avoir mené une attaque de drone contre le champ pétrolier, qui aurait tué "des dizaines" de personnes, dont des ouvriers et des ingénieurs.

Lors de son indépendance du Soudan en 2011, le Soudan du Sud a hérité de 75% des réserves pétrolières du Soudan pré-sécession, mais, enclavé, continue de dépendre des infrastructures soudanaises pour l'exporter.

Malgré l'exploitation de ce pétrole, le plus jeune pays du monde connaît depuis des années une grande instabilité et un très fort taux de pauvreté.

Au Soudan, la guerre entre l'armée et les paramilitaires a tué depuis deux ans et demi des dizaines de milliers de personnes et provoqué le déplacement de douze millions d'habitants, mais aussi dévasté les infrastructures du pays.


Le Premier ministre espagnol appelle à «élever la voix» pour ne pas «oublier» les Palestiniens

Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a appelé mercredi à "élever la voix" pour que "la situation dramatique" des Palestiniens ne soit pas oubliée, au cours d'une rencontre à Madrid avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. (AFP)
Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a appelé mercredi à "élever la voix" pour que "la situation dramatique" des Palestiniens ne soit pas oubliée, au cours d'une rencontre à Madrid avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. (AFP)
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  • Pedro Sánchez a également assuré de son "soutien" l'Autorité palestinienne, celle-ci devant "jouer un rôle central et fondamental dans la conception des mécanismes de gouvernance qui définiront l’avenir du peuple palestinien"
  • "Cette année 2025, qui touche à sa fin, a été terrible pour le peuple palestinien", a-t-il encore déclaré.

MADRID: Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a appelé mercredi à "élever la voix" pour que "la situation dramatique" des Palestiniens ne soit pas oubliée, au cours d'une rencontre à Madrid avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.

Se prononçant une nouvelle fois à la mise en oeuvre d'une solution à deux Etats, "la seule solution possible" pour mettre fin au conflit opposant Israéliens et Palestiniens, le chef du gouvernement espagnol s'est engagé à la promouvoir en "élevant la voix pour que la situation dramatique dans laquelle se trouve le peuple palestinien ne tombe pas dans l'oubli".

"Oui, il y a eu un accord de cessez-le-feu mais cet accord doit être réel ; il ne peut pas être factice. C’est pourquoi nous ne nous reposerons pas tant que les attaques contre la population n'auront pas cessé et qu'il n'y aura, par conséquent, plus aucune victime", a-t-il poursuivi,

Pedro Sánchez a également assuré de son "soutien" l'Autorité palestinienne, celle-ci devant "jouer un rôle central et fondamental dans la conception des mécanismes de gouvernance qui définiront l’avenir du peuple palestinien".

"Cette année 2025, qui touche à sa fin, a été terrible pour le peuple palestinien", a-t-il encore déclaré.

"Pour reconstruire l'espoir, nous avons besoin d'une véritable paix et cette véritable paix doit reposer sur la justice. C’est pourquoi je veux être très clair : (...) les responsables de ce génocide devront rendre des comptes, tôt ou tard, afin que les victimes obtiennent justice, réparation et un certain apaisement", a-t-il ajouté.

A ses côtés, Mahmoud Abbas a quant à lui notamment remercié l'Espagne, qui avait reconnu l'Etat de Palestine en mai 2024, "pour son rôle moteur dans la création d’une coalition internationale visant à obtenir une reconnaissance plus large de notre pays", appelant également à "mettre fin à la violence sous toutes ses formes", dans la bande de Gaza mais aussi en Cisjordanie.

L'Espagne, où la cause palestinienne est très populaire, est en Europe l'un des critiques les plus véhéments de l'offensive militaire d'Israël dans la bande de Gaza déclenchée après les attaques du 7 octobre 2023 commises par le Hamas.


Ukraine: une proposition sur les concessions territoriales soumises à Trump (Merz)

Des délégués de pays européens assistent à une commémoration en l'honneur des défenseurs tombés au combat en Ukraine, dans un cimetière militaire à Lviv, en Ukraine. (AFP)
Des délégués de pays européens assistent à une commémoration en l'honneur des défenseurs tombés au combat en Ukraine, dans un cimetière militaire à Lviv, en Ukraine. (AFP)
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  • L’Allemagne a transmis à Washington une proposition portant sur de possibles concessions territoriales ukrainiennes, tout en soulignant que seules les autorités ukrainiennes peuvent en décider
  • Les Européens cherchent à influencer les négociations de paix sans céder aux exigences russes, tandis que Washington presse pour une avancée rapide dans les discussions

BERLIN: Une proposition concernant des concessions territoriales ukrainiennes dans le cadre d'un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine ont été soumises mercredi au président américain Donald Trump, a annoncé jeudi le chancelier allemand Friedrich Merz.

"Il existe une proposition dont (M. Trump) n'avait pas encore connaissance au moment où nous nous sommes entretenus au téléphone (mercredi), car elle n'avait pas encore été transmise aux Américains. Nous l'avons fait hier en fin d'après-midi. Il s'agit avant tout de (savoir) quelles concessions territoriales l'Ukraine est prête à faire", a déclaré M. Merz lors d'une conférence de presse à Berlin avec le secrétaire général de l'Otan, Mark Rutte.

Le chancelier n'a pas apporté de précisions, relevant que c'est "au président ukrainien et au peuple ukrainien" de répondre à cette question.

M. Merz, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique Keith Starmer se sont entretenus mercredi avec M. Trump.

Les Européens, qui font bloc autour de Kiev, tentent de peser sur les pourparlers visant à mettre fin à la guerre en Ukraine sans céder pour autant aux revendications maximalistes de la Russie.

Le président Trump s'est lui montré impatient, disant avoir eu des "mots assez forts" lors de l'entretien, et prévenant que les États-Unis ne voulaient "pas perdre (leur) temps".

M. Merz a, lui, décrit "un entretien téléphonique très constructif au cours duquel les positions respectives ont été clairement exposées et le respect mutuel exprimé".

Selon de hauts responsables ukrainiens interrogés par l'AFP mercredi, l'Ukraine a envoyé à Washington une nouvelle version du plan de sortie du conflit, sans en divulguer les détails.

La proposition américaine initiale était jugée bien trop favorable à Moscou, celle-ci prévoyant notamment de céder à la Russie des territoires ukrainiens qu'elle n'a pas conquis.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a confirmé mardi que le plan en cours d'élaboration avait été divisée en trois documents: un accord-cadre en 20 points, un document sur la question des garanties de sécurité et un autre sur la reconstruction de l'Ukraine après la guerre.

Le chancelier allemand a, lui, relevé jeudi que le plan devant poursuivre trois objectifs: un cessez-le-feu, des garanties de sécurité "robustes" pour l'Ukraine et une solution négociée préservant les intérêts sécuritaires européens, Moscou étant considéré comme la menace continentale.