L'ex-conseiller de Trump, Steve Bannon, inculpé de fraude financière à New York

L'ancien conseiller de Donald Trump, Steve Bannon (à droite), s'adresse à la presse après avoir quitté le bureau du procureur de district à Manhattan, à New York, le 8 septembre 2022. (AFP)
L'ancien conseiller de Donald Trump, Steve Bannon (à droite), s'adresse à la presse après avoir quitté le bureau du procureur de district à Manhattan, à New York, le 8 septembre 2022. (AFP)
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Publié le Vendredi 09 septembre 2022

L'ex-conseiller de Trump, Steve Bannon, inculpé de fraude financière à New York

  • Accueilli par une forêt de caméras devant le palais de justice, Steve Bannon qui est ensuite apparu les mains menottées dans le dos dans un couloir du tribunal, s'est dit «persécuté» par la justice new-yorkaise
  • Le climat politique aux Etats-Unis est de plus en plus tendu, deux mois avant les législatives de mi-mandat et à deux ans de la présidentielle de novembre 2024 à laquelle Donald Trump envisage de se représenter

NEW YORK: L'ancien conseiller de Donald Trump, Steve Bannon, a été inculpé jeudi à New York de fraude financière dans une affaire de blanchiment et détournement de fonds pour la construction d'un mur entre les Etats-Unis et le Mexique, dans un climat politique électrique.

Avant même d'arriver en début de matinée dans les bureaux du procureur de l'Etat de New York pour le district de Manhattan Alvin Bragg, M. Bannon -- vêtu de noir, barbe de trois jours et chevelure poivre et sel -- a dénoncé dans un communiqué "des poursuites bidon contre (lui) 60 jours avant les élections" législatives de mi-mandat du 8 novembre entre l'opposition républicaine et la majorité démocrate.

Accueilli par une forêt de caméras devant le palais de justice, Steve Bannon qui est ensuite apparu les mains menottées dans le dos dans un couloir du tribunal, s'est dit "persécuté" par la justice new-yorkaise, dont les premiers magistrats, les procureurs Letitia James et Alvin Bragg, sont des élus issus du parti démocrate. Celui qui fut conseiller de l'ancien président républicain Donald Trump en 2017 a fustigé "une politisation partisane de la justice pénale".

"C'est un crime de faire du profit en mentant à des donateurs et, à New York, on vous en tient responsable", a déclaré le procureur Bragg lors d'une conférence de presse en dévoilant les chefs d'inculpation, dont celui de blanchiment d'argent, contre M. Bannon et l'association "We Build the Wall" qui avait levé quelque 15 millions de dollars aux Etats-Unis pour financer la construction d'un mur à la frontière avec le Mexique.

C'est le montant évalué de la "fraude" à l'encontre de "milliers de donateurs dans tout le pays" qui ont cru à de "fausses promesses", selon un communiqué des procureurs new-yorkais.

«Non coupable»

Le mur était une promesse de campagne du républicain Donald Trump élu président en novembre 2016 et selon Letitia James, Steve Bannon en était "l'architecte".

"Si bien que lorsque M. Bannon a créé une structure de levée de fonds pour financer la construction de ce mur, des millions de dollars ont été volés pour remplir ses poches et celles d'autres proches politiquement", a-t-elle accusé.

D'après CNN, citant l'avocat Robert Costello, l'ancienne éminence grise de Donald Trump devrait plaider "non coupable" lors de sa comparution devant un juge jeudi après-midi.

Figure du populisme de droite aux Etats-Unis, Steve Bannon, 68 ans doit ses ennuis judiciaires à la même affaire qui lui avait valu en 2020 une première inculpation pour fraude devant la justice fédérale des Etats-Unis.

L'ex-conseiller de la Maison Blanche avait même été arrêté en août 2020, accusé avec trois autres protagonistes d'avoir escroqué et détourné une partie des millions de dollars de fonds de donateurs pour construire un mur entre les Etats-Unis et le Mexique.

Mais Steve Bannon n'a jamais été jugé par un tribunal car il avait été gracié par Donald Trump le 20 janvier 2021, juste avant de quitter la Maison Blanche pour la laisser au démocrate Joe Biden.

Proche de Trump 

Cette inculpation criminelle survient six semaines après que M. Bannon a été reconnu coupable par un tribunal fédéral à Washington d'entrave aux prérogatives d'enquête du Congrès. Il avait refusé de coopérer avec la commission parlementaire d'enquête sur l'assaut du Capitole du 6 janvier 2021, cette attaque sans précédent menée par les partisans de Donald Trump qui contestaient la victoire de Joe Biden.

Même après avoir été écarté de la Maison Blanche en août 2017, Steve Bannon était resté proche de Donald Trump et avait échangé avec lui la veille de l'attaque du Capitole.

Le climat politique aux Etats-Unis est de plus en plus tendu, deux mois avant les législatives de mi-mandat et à deux ans de la présidentielle de novembre 2024 à laquelle Donald Trump envisage de se représenter.

Mais le milliardaire républicain est visé par nombre d'enquêtes pénales et civiles, notamment sur ses tentatives pour renverser les résultats de l'élection présidentielle de novembre 2020 et sur son rôle dans le violent assaut de ses partisans le 6 janvier 2021.

Samedi lors d'un meeting de campagne en Pennsylvanie, M. Trump avait traité Joe Biden d'"ennemi de l'Etat", en réponse à son successeur démocrate qui l'avait dépeint jeudi en menace pour la "République", la démocratie et "l'âme de l'Amérique".


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.


Australie: la communauté juive, bouleversée et en colère, enterre «le Rabbin de Bondi»

Dans un pays considéré depuis longtemps comme un refuge, et qui abrite environ 2.500 survivants de la Shoah, le massacre de dimanche a instillé le doute quant à la politique de Canberra contre l'antisémitisme. (AFP)
Dans un pays considéré depuis longtemps comme un refuge, et qui abrite environ 2.500 survivants de la Shoah, le massacre de dimanche a instillé le doute quant à la politique de Canberra contre l'antisémitisme. (AFP)
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  • Celui qui était connu sous le nom de "Rabbin de Bondi" a été abattu dimanche sur la plage du même nom, lors de l'attentat le plus meurtrier en Australie depuis des décennies
  • Les proches et les membres de la communauté ont laissé échapper des sanglots quand le corbillard transportant le corps de M. Schlanger, 41 ans, est arrivé et que son cercueil, recouvert d'un velours noir orné de l'étoile de David, a été déposé

SYDNEY: Dans une synagogue bondée, emplie de cris et de larmes, la communauté juive de Sydney traumatisée a rendu hommage mercredi au rabbin Eli Schlanger, première victime de l'attentat antisémite de la plage de Bondi a être mise en terre.

Celui qui était connu sous le nom de "Rabbin de Bondi" a été abattu dimanche sur la plage du même nom, lors de l'attentat le plus meurtrier en Australie depuis des décennies.

Les proches et les membres de la communauté ont laissé échapper des sanglots quand le corbillard transportant le corps de M. Schlanger, 41 ans, est arrivé et que son cercueil, recouvert d'un velours noir orné de l'étoile de David, a été déposé.

David Deitz, homme d'affaires de 69 ans, qui connaissait M. Schlanger "depuis très, très longtemps", explique à l'AFP que le rabbin a eu "une influence positive sur beaucoup de gens".

"C'est un choc pour l'Australie de voir un tel événement se produire ici. Ce n'est pas dans la nature des Australiens", poursuit-il.

Une forte présence sécuritaire a été mobilisée lors des obsèques, avec des policiers alignés dans la rue fermée au public.

Dans un pays considéré depuis longtemps comme un refuge, et qui abrite environ 2.500 survivants de la Shoah, le massacre de dimanche a instillé le doute quant à la politique de Canberra contre l'antisémitisme.

En 2021, le nombre de juifs australiens était estimé à 117.000.

"Ils auraient pu nous écouter" 

Jillian Segal, la responsable de la lutte contre l'antisémitisme en Australie, a fustigé cette semaine des préjugés antijuifs "qui s’insinuent dans la société depuis de nombreuses années et contre lesquels nous ne nous sommes pas suffisamment élevés".

Mme Segal a été la première nommée à ce poste après une série d'attaques antisémites à Melbourne et à Sydney, au début de la guerre d'Israël dans la bande de Gaza.

Au cours des 12 mois suivant l’attaque du Hamas en Israel du 7 octobre 2023 qui a déclenché cette guerre, les incidents de nature antisémite en Australie ont augmenté de 316%, dépassant les 2.000, dit-elle.

"Nous devrions pouvoir être qui nous sommes sans avoir peur", a déclaré Brett Ackerman, un analyste de données âgé de 37 ans.

La colère gagne certains membres de la communauté qui estiment que leur cri d'alarme face à la montée de l'antisémitisme depuis le 7-Octobre n'a pas été pris en compte.

"Ils auraient pu nous écouter" se désole M. Ackerman. Pour lui, l'attaque n'était "pas une surprise".

A côté de lui, le rabbin Yossi Friedman acquiesce. "Le message était clair depuis un peu plus de deux ans", soutient-il. "Est-ce que nous nous sentons en sécurité? Pour être honnête, pas vraiment."

"Nous pensions être en sécurité. Nos grands-parents et arrière-grands-parents étaient des survivants de la Shoah, et beaucoup d’entre eux sont venus ici pour échapper à la haine et au sang versé, aux pogroms, à la persécution (...) et c'est ce qu'on retrouve ici", observe-t-il.

"Problème de société"

Le Premier ministre Anthony Albanese a dénoncé l'attaque de Bondi comme un acte terroriste antisémite de "pure méchanceté" perpétré par des hommes inspirés par l’idéologie jihadiste du groupe État islamique.

Mais il a rejeté les critiques selon lesquelles son gouvernement n'avait pas réagi suffisamment à l'appel de Mme Segal.

Le Premier ministre a souligné que son gouvernement avait pénalisé les discours de haine et interdit le salut nazi et les symboles haineux, entre autres.

Depuis la fusillade, M. Albanese mène une initiative conjointe entre le gouvernement central et les Etats d'Australie en faveur d’un contrôle plus strict des armes à feu. L'assaillant le plus âgé possédait six armes dûment enregistrées.

Mais pour l'écrivain Danny Gingef, 66 ans, "la réforme des armes à feu est une diversion totale par rapport au vrai problème, qui est la haine, il faut identifier la haine là où elle commence".

Au départ du cercueil, les spectateurs ont entonné des chants en hébreu. Submergés par l’émotion, certains se sont effondrés dans les bras de leurs proches, à peine capables de tenir debout.

"Je sens que ces dernières années, les Juifs ont été en état d’alerte maximale", dit M. Gingef. Il se sent triste et en colère, et fait référence aux "marches de la haine" où il a vu des manifestants porter des drapeaux du Hezbollah.

Pour lui, il n’y a pas "beaucoup plus que nous puissions faire" sans le soutien des autorités et d’autres groupes.

"L’antisémitisme n’est pas un problème que les Juifs doivent résoudre, c’est un problème de société".

lec-oho/mjw/lgo/alh/pt