Proclamé roi, Charles III endosse les « lourdes responsabilités» de la couronne

Le prince William, prince de Galles et Camilla, reine consor (Photo : Jonathan Brady / POOL / AFP)
Le prince William, prince de Galles et Camilla, reine consor (Photo : Jonathan Brady / POOL / AFP)
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Publié le Dimanche 11 septembre 2022

Proclamé roi, Charles III endosse les « lourdes responsabilités» de la couronne

  • Charles III s'installe comme chef d'État avec pour lourde tâche de succéder à une monarque ultrapopulaire qui avait montré un sens du devoir à tout épreuve et su préserver la monarchie au fil de ses 70 ans de règne
  • Une fois la déclaration le proclamant lue, le Conseil a prononcé en chœur «God Save the King», puis s'est déplacé dans la salle du trône du palais pour que le roi prête serment

LONDRES : Lors d'une cérémonie historique alliant trompettes, prestation de serment et salves de canons, Charles III a été proclamé roi samedi à Londres, endossant les "lourdes responsabilités" de la couronne avec l'exemple "inspirant" de sa mère Elizabeth II.

Dans la plus grande solennité et dans le respect au millimètre du protocole et de la tradition, Charles III s'installe comme chef d'État avec pour lourde tâche de succéder à une monarque ultrapopulaire qui avait montré un sens du devoir à tout épreuve et su préserver la monarchie au fil de ses 70 ans de règne, le plus long de l'histoire du Royaume-Uni.

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96 coups de canon tirés dans tout le pays en hommage à Elizabeth II (Photo, AFP).​​​​​​

"Le prince Charles Philip Arthur George est maintenant, par la mort de notre dame souveraine d'heureuse mémoire, devenu notre Charles III... God save the King (Que Dieu garde le Roi)", a proclamé le Conseil d'accession, réuni au palais Saint-James. L'assemblée a alors répété: "God save the King".

Charles III a ensuite prêté serment. "Le règne de ma mère a été inégalé dans sa durée, son dévouement et sa dévotion (...) Je suis profondément conscient de ce grand héritage, des devoirs et des lourdes responsabilités de la souveraineté, qui me sont désormais transmis", a-t-il déclaré.

"En assumant ces responsabilités, je m'efforcerai de suivre l'exemple inspirant qui m'a été donné", a-t-il poursuivi.

La cérémonie, télévisée pour la première fois, a eu lieu au palais Saint-James en présence de la nouvelle reine consort Camilla, du nouvel héritier du trône William, de la Première ministre Liz Truss et de plusieurs de ses prédécesseurs. La précédente avait eu lieu en 1952, quand Elizabeth II avait été proclamée reine.

Ce Conseil d'accession est une formalité séculaire visant à reconnaître la souveraineté du nouveau roi, même si celui-ci est devenu automatiquement monarque après le décès de la reine.

À l'issue de la cérémonie, trompettes et cors ont retenti et Charles III a été proclamé roi en public sur le balcon du palais Saint-James, devant un parterre de gardes en emblématiques uniformes rouges. Puis des coups de canon ont été tirés dans tout le Royaume-Uni en l'honneur du nouveau souverain.

La proclamation a ensuite été relayée par une demi-douzaine de hérauts en calèche dans Londres.

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Le prince William, prince de Galles (Photo, AFP).

 

 

Charles III proclamé roi : le film de la journée

Réunion du Conseil d'accession à Londres puis proclamations publiques, trompettes et coups de canon pour le nouveau roi Charles III : voici le film de la journée de samedi, deux jours après la mort d'Elizabeth II.

- Peu après 10H00 locales (09H00 GMT), le Conseil d'accession proclame officiellement Charles roi, au Palais Saint James de Londres, lors d'une cérémonie haute en couleurs, en présence de la reine consort Camilla, du prince héritier William, de la nouvelle Première ministre Liz Truss et de ses six prédécesseurs. Formalité séculaire, le Conseil est pour la première fois diffusé à la télévision.

- À 10H25 (9H25 GMT), c'est au tour du nouveau roi de s'exprimer devant le Conseil. "Je suis profondément conscient de ce grand héritage, des devoirs et des lourdes responsabilités de la souveraineté, qui me sont désormais transmis", dit-il en rendant hommage au "règne inégalé" de sa mère "dans sa durée son dévouement et sa dévotion".

Il prête ensuite le serment de maintenir l'indépendance de l'Église presbytérienne d'Écosse.

- Pendant ce temps, des milliers de personnes se sont rassemblées devant le palais Saint James, dans l'espoir d'apercevoir le souverain ou en hommage à Elizabeth II.

- À 11H00 (10H00 GMT), les trompettes retentissent. Charles III est publiquement proclamé roi au balcon du palais Saint James par le roi d'armes de l'ordre de la Jarretière, le plus prestigieux au Royaume-Uni, en tenue de cérémonie. "God save the king !", reprend la foule en choeur, avant d'entonner l'hymne national.

- Au même moment, des coups de canon sont tirés dans tout le Royaume-Uni, cette fois en l'honneur du nouveau roi. Vendredi, ils avaient été tirés en mémoire de sa mère.

- À 12H00 (11H00 GMT), la proclamation est relayée en grande pompe sur les marches du Royal Exchange, dans la City de Londres.

- Vers 14H30 (13H30 GMT), les proches de la reine restés à Balmoral, où se trouve toujours sa dépouille, viennent contempler les hommages et bouquets de fleurs déposés devant les grilles du château. Vêtus de noir, la soeur du nouveau roi, Anne, ses frères Andrew et Edward et leurs enfants ont auparavant assisté à un office religieux dans un village voisin.

«Stabilité»

Plusieurs centaines de personnes s'étaient rassemblées devant Saint-James, comme Sarah et Gerard Berdien, deux Londoniens de 53 et 54 ans, venus avec l'espoir de voir leur nouveau roi.

"Je suis triste mais on doit aller de l'avant. Je pense que le roi sera différent (...) La reine a toujours été la reine, toujours la même, pas de drame", a dit Sarah. "C'est ce qu'on attend de lui (...) On veut de la stabilité", a renchéri Gerard.

Au Parlement, députés et Lords ont ensuite prêté allégeance au nouveau souverain. Dans l'après-midi, le nouveau roi recevra la Première ministre, les principaux ministres et les chefs de l'opposition.

Charles III accède au trône dans une période difficile, le Royaume-Uni étant confronté à la pire crise économique de ces 40 dernières années, alors que quatre Premiers ministres se sont succédé en six ans.

À 73 ans, il est le monarque britannique le plus âgé au début de son règne.

"C'est le moment que je redoutais", a concédé le souverain en recevant vendredi la Première ministre Liz Truss pour la première fois.

 

Le prince William rend hommage à sa grand-mère, promet de soutenir son père

Le prince William, héritier du trône, a rendu un hommage émouvant samedi à sa grande-mère la reine Elizabeth, et promis de soutenir son père, le roi Charles III, "de toutes les manières possibles".

Saluant dans un communiqué "une dirigeante extraordinaire dont l'engagement envers le pays, les royaumes et le Commonwealth était absolu", il a aussi dit sa tristesse d'avoir perdu sa grand-mère, dont il était très proche.

"Ma grand-mère a dit que le chagrin était le prix à payer pour l'amour. Toute la tristesse que nous ressentirons dans les semaines à venir témoignera de l'amour que nous portions à notre reine extraordinaire. J'honorerai sa mémoire en soutenant mon père, le roi, de toutes les manières possibles", a déclaré le prince, fils aîné du Charles III qui lui a attribué vendredi le titre de Prince de Galles.

"Bien que je pleure sa perte, je me sens aussi incroyablement reconnaissant", a-t-il ajouté, soulignant qu'il avait bénéficié de "sa sagesse et de son réconfort" pendant 40 ans.

"Ma femme a bénéficié de ses conseils et de son soutien pendant vingt ans. Mes trois enfants ont pu passer des vacances avec elle et créer des souvenirs qui dureront toute leur vie".

"Elle était à mes côtés dans mes moments les plus heureux. Et elle était à mes côtés pendant les jours les plus tristes de ma vie. Je savais que ce jour allait venir, mais il va me falloir du temps pour m'habituer à la réalité de la vie sans Mamie", a ajouté le prince.

Ovationné

Charles III est infiniment moins populaire que sa mère, qui avait su maintenir le prestige de la monarchie, ne donnant aucune interview et gardant ses opinions pour elle jusqu'à son décès jeudi dans sa résidence écossaise de Balmoral.

Pas question pour autant de passer le relais à son héritier William, désormais prince de Galles, comme certains l'envisageaient ces dernières années. Dans sa première allocution vendredi soir, il a promis de servir les Britanniques toute sa vie, comme sa "maman chérie" Elizabeth II l'avait fait à son 21e anniversaire.

Des portraits de Charles sont à la une de tous les journaux samedi, qui louent son premier discours. "Je m'efforcerai de servir avec loyauté, respect, amour" : cette citation de Charles barre les couvertures de The Independent, du Guardian, du Financial Times.

Pour le tabloïd The Sun, le discours a apaisé certaines craintes que Charles ne soit pas en mesure de combler le vide laissé par le décès d'Elizabeth II. "Charles, avec son premier discours émouvant, nous a donné toute confiance qu'il remplira ce rôle avec sagesse, compétence et compassion", lit-on dans son éditorial. "Nous avons parfois craint qu'il ne soit un roi militant, un risque pour l'avenir de notre monarchie. Mais plus maintenant", ajoute le texte.

Le nouveau roi a été ovationné, à son arrivée à Buckingham vendredi après-midi, à son retour d'Écosse. Accompagné de son épouse Camilla, devenue reine consort, il a serré les mains de dizaines de personnes pressées contre des barrières devant le palais.

Des milliers de personnes ont afflué depuis l'annonce de la disparition d'Elizabeth II pour déposer bouquets de fleurs et mots d'hommage devant les résidences royales, reflétant l'émotion immense au Royaume-Uni et à l'étranger depuis son décès.

Le roi a fait savoir que le deuil royal – qui concerne la famille, le personnel et les représentants de la maison royale - durerait jusqu'à sept jours après les funérailles de la reine. La date, autour du 19 septembre, n'a toujours pas été annoncée mais Charles a déjà décrété un jour férié pour marquer l'occasion.

Le deuil national, décrété par le gouvernement, doit lui durer jusqu'au jour des funérailles. La reine sera inhumée en privé dans la chapelle du château de Windsor. Son cercueil devrait être auparavant transféré dimanche à Edimbourg, où le public aura une première occasion de se recueillir.


Des rapports internes concluent à un climat antisémite et anti-musulman à Harvard

Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël". (AFP)
Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël". (AFP)
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  • Harvard, comme d'autres universités américaines de renom, Columbia en particulier, est accusée par le président républicain d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme sur son campus pendant les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza menée par Israël
  • Un premier groupe de travail sur l'antisémitisme et les positions anti-Israël, composé principalement de membres du corps enseignant mais aussi d'étudiants

NEW YORK: Deux rapports distincts sur Harvard publiés mardi par l'université ont établi qu'un climat antisémite et anti-musulman s'était installé sur le campus de la prestigieuse université américaine, dans le viseur de Donald Trump, et la pressent d'agir pour y remédier.

Ces deux rapports de plusieurs centaines de pages, construits notamment à partir de questionnaires et de centaines de témoignages d'étudiants et d'encadrants menés depuis janvier 2024, sont rendus au moment où l'université implantée près de Boston (nord-est) s'est attiré les foudres de Donald Trump, qui l'a dernièrement dépeinte en "institution antisémite d'extrême gauche", "foutoir progressiste" et "menace pour la démocratie".

Harvard, comme d'autres universités américaines de renom, Columbia en particulier, est accusée par le président républicain d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme sur son campus pendant les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza menée par Israël après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023.

Un premier groupe de travail sur l'antisémitisme et les positions anti-Israël, composé principalement de membres du corps enseignant mais aussi d'étudiants, a établi que les deux phénomènes "ont été alimentés, pratiqués et tolérés, non seulement à Harvard, mais aussi plus largement dans le monde universitaire".

Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël".

Un autre groupe de travail distinct, lui consacré aux positions anti-musulmans, anti-arabes et anti-Palestiniens, a conclu à "un sentiment profondément ancré de peur parmi les étudiants, les enseignants et le personnel". Les personnes interrogées décrivent "un sentiment de précarité, d'abandon, de menace et d'isolement, ainsi qu'un climat d'intolérance omniprésent", écrivent ses auteurs.

"Harvard ne peut pas - et ne va pas - tolérer l'intolérance. Nous continuerons à protéger tous les membres de notre communauté et à les préserver du harcèlement", s'engage dans une lettre accompagnant les deux rapports le président de Harvard, Alan Garber, à l'initiative des deux rapports, en promettant de "superviser la mise en oeuvre des recommandations" préconisées.

Harvard, l'université la plus ancienne des Etats-Unis et une des mieux classées au monde, s'est distinguée en étant la première à attaquer en justice l'administration Trump contre un gel de plus de deux milliards de dollars de subventions fédérales, décidé après que la célèbre institution a refusé de se plier à une série d'exigences du président.

Donald Trump, qui reproche aux universités d'être des foyers de contestation progressiste, veut avoir un droit de regard sur les procédures d'admission des étudiants, les embauches d'enseignants ou encore les programmes.

L'accusation d'antisémitisme est fréquemment employée par son administration pour justifier ses mesures contre les établissements d'enseignement supérieur, ainsi que contre certains étudiants étrangers liés aux manifestations contre la guerre à Gaza.


Canada: le libéral Mark Carney donné vainqueur après une campagne centrée sur Trump

Le Premier ministre canadien et chef du Parti libéral, Mark Carney, salue ses partisans lors d'une fête de victoire à Ottawa (Ontario), le 29 avril 2025. (AFP)
Le Premier ministre canadien et chef du Parti libéral, Mark Carney, salue ses partisans lors d'une fête de victoire à Ottawa (Ontario), le 29 avril 2025. (AFP)
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  • Le Parti libéral de Mark Carney a remporté lundi les législatives canadiennes, selon les projections des médias locaux, après une campagne centrée sur les menaces du président américain Donald Trump contre le pays
  • Toutefois, selon des résultats encore préliminaires, les libéraux pourraient rester minoritaires au Parlement et seraient donc contraints de gouverner avec l'appui d'un autre parti

OTTAWA: Le Parti libéral de Mark Carney a remporté lundi les législatives canadiennes, selon les projections des médias locaux, après une campagne centrée sur les menaces du président américain Donald Trump contre le pays.

Toutefois, selon des résultats encore préliminaires, les libéraux pourraient rester minoritaires au Parlement et seraient donc contraints de gouverner avec l'appui d'un autre parti.

Il y a quelques mois encore, la voie semblait toute tracée pour permettre aux conservateurs canadiens emmenés par Pierre Poilievre de revenir aux affaires, après dix ans de pouvoir de Justin Trudeau.

Mais le retour de Donald Trump à la Maison Blanche et son offensive inédite contre le Canada, à coups de droits de douane et de menaces d'annexion, ont changé la donne.

A Ottawa, où les libéraux sont réunis pour la soirée électorale dans une aréna de hockey, l'annonce des résultats a provoqué une salve d'applaudissements et des cris enthousiastes.

"Je suis si heureuse", lâche sur place Dorothy Goubault, originaire de la région des Mille Iles en Ontario. "Je suis contente car nous avons quelqu'un qui peut parler à M. Trump à son niveau. M. Trump est un homme d'affaires. M. Carney est un homme d'affaires, et je pense qu'ils peuvent tous les deux se comprendre".

Pour le ministre Steven Guilbeault, "les nombreuses attaques du président Trump sur l'économie canadienne, mais aussi sur notre souveraineté et notre identité même, ont vraiment mobilisé les Canadiens", a-t-il déclaré sur la chaine publique CBC.

Et les électeurs "ont vu que le Premier ministre Carney avait de l'expérience sur la scène mondiale".

Mark Carney n'avait pas encore pris la parole à minuit locales (04H00 GMT), tandis que se poursuivait le dépouillement.

Dans les longues files devant les bureaux de vote toute la journée, les électeurs ont souligné l'importance de ce scrutin, parlant d'élections historiques et déterminantes pour l'avenir de ce pays de 41 millions d'habitants.

- "Chaos" -

À 60 ans, Mark Carney, novice en politique mais économiste reconnu, a su convaincre une population inquiète pour l'avenir économique et souverain du pays qu'il était la bonne personne pour piloter le pays en ces temps troublés.

Cet ancien gouverneur de la banque du Canada et de Grande-Bretagne n'a cessé de rappeler pendant la campagne que la menace américaine est réelle pour le Canada.

"Ils veulent nos ressources, notre eau. Les Américains veulent notre pays", a-t-il prévenu.

"Le chaos est entré dans nos vies. C'est une tragédie, mais c'est aussi une réalité. La question clé de cette élection est de savoir qui est le mieux placé pour s'opposer au président Trump?", a-t-il expliqué pendant la campagne.

Pour faire face, il a promis de maintenir des droits de douane sur les produits américains tant que les mesures de Washington seront en place.

Mais aussi de développer le commerce au sein de son pays en levant les barrières douanières entre provinces et de chercher de nouveaux débouchés, notamment en Europe.

En face, le chef conservateur, qui avait promis des baisses d'impôts et des coupes dans les dépenses publiques, n'a pas réussi à convaincre les électeurs de ce pays du G7, 9e puissance mondiale, de tourner le dos aux libéraux.

Pierre Poilievre aura aussi souffert jusqu'au bout de la proximité, de par son style et certaines de ses idées, avec le président américain, ce qui lui a aliéné une partie de l'électorat, selon les analystes.

Au QG des conservateurs à Ottawa, Jason Piche se dit toutefois "surpris" des résultats, "je pensais que ce serait plus serré que ça".

Un peu plus loin, Jean-Guy Bourguignon, homme d'affaires de 59 ans, se dit carrément "très triste". "Est-ce que c'est vraiment ça le pays dans lequel nous voulons vivre?", demande-t-il alors qu'il énumère les politiques des libéraux, qu'il juge liberticides.

Près de 29 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes dans ce vaste pays du G7 qui s'étend sur six fuseaux horaires. Et plus de 7,3 millions de personnes avaient voté par anticipation, un record.


Ukraine: Poutine annonce une trêve du 8 au 10 mai, «tentative de «manipulation»» répond Zelensky

Le président russe Vladimir Poutine prononce un discours lors d'une réunion du Conseil des législateurs à Saint-Pétersbourg, le 28 avril 2025. (AFP)
Le président russe Vladimir Poutine prononce un discours lors d'une réunion du Conseil des législateurs à Saint-Pétersbourg, le 28 avril 2025. (AFP)
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  • Le président russe Vladimir Poutine a annoncé lundi une trêve sur le front en Ukraine durant trois jours du 8 au 10 mai
  • Son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky denonçant une "tentative de manipulation"

MOSCOU: Le président russe Vladimir Poutine a annoncé lundi une trêve sur le front en Ukraine durant trois jours du 8 au 10 mai, à l'occasion de la commémoration de la victoire sur l'Allemagne nazie, son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky denonçant une "tentative de manipulation".

Le président américain Donald Trump exhorte Kiev et Moscou à conclure un cessez-le-feu et un accord de paix, trois ans après le début de l'offensive russe ayant déjà fait des dizaines de milliers de morts civils et militaires.

"A partir de minuit entre le 7 et le 8 mai, et jusqu'à minuit entre le 10 et le 11 mai, la partie russe annonce un cessez-le-feu", a indiqué le Kremlin dans un communiqué. "Pendant cette période, toutes les opérations de combat seront arrêtées".

D'après la présidence russe, Vladimir Poutine a pris cette décision unilatérale "pour des raisons humanitaires" et à l'occasion des célébrations du 80e anniversaire de la victoire sur l'Allemagne nazie.

Pour M. Zelensky, au contraire, "il y a désormais une nouvelle tentative de manipulation". "Pour une raison, a-t-il dit dans son adresse quotidienne, tout le monde doit attendre le 8 mai et ne cesser le feu qu'ensuite pour garantir le silence" lors de la parade du 9 mai sur la place Rouge à Moscou.

La Russie commémore le 9 mai cet événement dont Vladimir Poutine a fait un marqueur essentiel de la puissance retrouvée du pays. Les dirigeants d'une vingtaine de pays sont attendus pour un défilé militaire en grande pompe sur la place Rouge à Moscou.

Le Kremlin a dit considérer que l'Ukraine "devrait suivre cet exemple", tout en prévenant que les forces russes "fourniront une réponse adéquate et efficace" en cas de violation de la trêve.

Vladimir Poutine avait déjà déclaré un bref cessez-le-feu de 30 heures les 19 et 20 avril à l'occasion de Pâques. Les deux camps s'étaient ensuite accusés de l'avoir violé, même si une baisse de l'intensité des combats avait été ressentie dans plusieurs secteurs du front.

"Accroître la pression sur la Russie"

La Maison Blanche a soutenu lundi que Donald Trump souhaitait un cessez-le-feu "permanent" en Ukraine et pas seulement une trêve temporaire.

Les Etats-Unis, jusque-là le premier soutien de l'Ukraine, veulent tourner la page aussi vite que possible quitte, craint Kiev, à accepter des dispositions très favorables à Moscou.

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a dit dimanche à son homologue russe, Sergueï Lavrov, qu'il était temps de mettre fin à une "guerre insensée" en Ukraine, selon un communiqué lundi.

De son côté, le président français Emmanuel Macron a affirmé que "dans les huit à dix jours prochains, nous allons accroître la pression sur la Russie", dans un entretien publié par le magazine Paris Match.

Il a estimé avoir "convaincu les Américains de la possibilité d’une escalade des menaces, et potentiellement de sanctions" contre Moscou.

Conditions maximalistes de Poutine 

La Russie maintient des conditions maximalistes concernant l'Ukraine, dont elle veut la reddition et le renoncement à rejoindre l'Otan, tout en s'assurant de pouvoir garder les territoires ukrainiens annexés.

La reconnaissance internationale de l'annexion russe de la Crimée et de quatre autres régions ukrainiennes est une condition "impérative" à la paix, a encore martelé lundi le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.

La Russie a annexé la péninsule ukrainienne de Crimée en mars 2014, ce que la communauté internationale, Etats-Unis compris, n'a jamais reconnu.

En septembre 2022, quelques mois après le déclenchement de son assaut à grande échelle, elle a aussi revendiqué l'annexion de quatre régions ukrainiennes qu'elle occupe partiellement, celles de Donetsk, Lougansk, Kherson et Zaporijjia.

La Russie, qui a l'avantage sur le front, a revendiqué lundi la prise de Kamyanka, un village de la région de Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine.

La Corée du Nord a pour la première fois reconnu lundi avoir envoyé des troupes en Russie et qu'elles avaient aidé Moscou à reprendre aux Ukrainiens les zones de la région de Koursk dont ils s'étaient emparés.

Trois personnes ont par ailleurs été tuées lundi dans une attaque russe contre un village de la région de Donetsk (est), selon les services du procureur régional.