Aux Emmy Awards, «Squid Game» en lice pour l'histoire

Comme chaque année, la catégorie mini-série, qui récompense les productions limitées à une seule saison, apportera du sang neuf. (AFP)
Comme chaque année, la catégorie mini-série, qui récompense les productions limitées à une seule saison, apportera du sang neuf. (AFP)
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Publié le Samedi 10 septembre 2022

Aux Emmy Awards, «Squid Game» en lice pour l'histoire

  • A l'image de son script, la sanglante série coréenne «Squid Game» va affronter une compétition féroce lundi aux Emmy Awards où elle a une chance d'entrer dans l'histoire
  • La cérémonie sera présentée par l'humoriste américain Kenan Thompson, une figure bien connue de l'émission «Saturday Night Live»

LOS ANGELES: Pléthore de candidats, mais un seul vainqueur: à l'image de son script, la sanglante série coréenne "Squid Game" va affronter une compétition féroce lundi aux Emmy Awards, équivalents des Oscars de la télévision américaine, où elle a une chance d'entrer dans l'histoire.

Sombre et violente dénonciation des dérives du capitalisme, dans laquelle des misérables s'entretuent lors de jeux d'enfants cruels avec l'espoir de remporter des millions, le succès planétaire de Netflix pourrait devenir la première production en langue non-anglaise à être élue meilleure série dramatique.

Un succès qui s'inscrirait dans les pas du film coréen "Parasite", qui avait remporté l'Oscar du meilleur film en 2020.

Mais pour l'emporter à Los Angeles, la série devra devancer un sérieux concurrent: "Succession", production déjà récompensée il y a deux ans pour sa chronique d'une puissante famille dont les membres complotent et s'entre-déchirent.

"C'est assez difficile de faire face à ce mastodonte de HBO", remarque le chroniqueur cinéma de Deadline Pete Hammond, en rappelant que la série américaine semble mener la danse avec 25 nominations.

Ce spécialiste mise toutefois sur un prix de meilleur acteur pour Lee Jung-jae, l'acteur principal de "Squid Game". De quoi faire du Sud-Coréen le premier gagnant de ce prix pour une performance dans une autre langue que l'anglais.

Les séries "Severance" (Apple TV+), métaphore inquiétante sur le monde du travail, et "Ozark" (Netflix), qui explore le blanchiment d'argent et les vices de la classe moyenne américaine, visent elles aussi le prix de la meilleure série dramatique.

Dans ce genre de séries, Zendaya, déjà récompensée en 2020, a toutes les chances d'être encore élue meilleure actrice pour son rôle d'adolescente toxicomane dans "Euphoria".

«Ted Lasso» tient la corde 

Côté comédies, "Ted Lasso" (Apple TV+), vainqueur l'an dernier, semble bien parti pour rempiler. Dans la série, Jason Sudeikis incarne un entraîneur de football américain parachuté dans une équipe de foot anglaise.

Nominé dans la catégorie meilleur acteur d'une comédie, il affronte Bill Hader, pour son rôle de tueur à gages qui se rêve en star hollywoodienne dans la série "Barry", qui reprend après un hiatus de trois ans dû à la pandémie.

Chez les femmes, Jean Smart est largement pressentie pour être à nouveau élue comme meilleure actrice, pour sa performance dans "Hacks", une comédie où elle campe le rôle d'une humoriste vieillissante de Las Vegas, forcée de se réinventer sur scène.

Comme chaque année, la catégorie mini-série, qui récompense les productions limitées à une seule saison, apportera du sang neuf.

Quatre des cinq prétendants s'inspirent de scandales réels. "Dopesick" examine la dépendance meurtrière des Etats-Unis aux opioïdes, "The Dropout" aborde la fraude montée par la start-up médicale Theranos, "Pam and Tommy" retrace les dessous de la publication de la sex tape de Pamela Anderson, et "Inventing Anna" suit l'histoire d'une jeune Russe qui a longtemps trompé le gotha new-yorkais en se faisant passer pour une riche héritière allemande.

Mais dans cette course très serrée, la satire tragi-comique "The White Lotus", qui tacle l'hypocrisie ambiante d'un hôtel de luxe hawaïen, est donnée favorite par les experts.

"Je pense que Michael Keaton est quasiment assuré d'être élu meilleur acteur dans une mini-série", pour son rôle dans "Dopesick", pronostique M. Hammond. Le critique pressent aussi une récompense pour Amanda Seyfried, qui joue la patronne déchue de Theranos dans "The Dropout".

Pas de gifle attendue 

Les Emmy Awards consacrent généralement une reconnaissance des pairs au sein du microcosme de la télévision américaine: les acteurs constituent la branche la plus importante des votants.

Organisée dans un théâtre de Los Angeles, avec tapis rouge et défilé de stars, la cérémonie marque un retour à la normale cette année, après de précédentes éditions marquées par la pandémie et les règles de distanciation sociale.

Elle sera présentée par l'humoriste américain Kenan Thompson, une figure bien connue de l'émission "Saturday Night Live".

Le comédien officiera sans que la sécurité ait été renforcée, quelques mois après le scandale provoqué par Will Smith, qui avait réagi à une plaisanterie visant sa femme en giflant l'humoriste Chris Rock aux Oscars devant un public médusé.

"Nous ferons attention et nous serons alertes, comme nous le sommes toujours", a déclaré le patron des Emmys Frank Scherma au webzine Deadline, se refusant à toute surenchère.


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.