Emotion et foule compacte en Ecosse: Elizabeth II commence son dernier voyage

Le corbillard transportant le cercueil de la Reine Elizabeth II recouvert de l'étendard royal d'Écosse et d'une fleur s'éloigne du château de Balmoral à Ballater, le 11 septembre 2022. Le cercueil de la reine Élisabeth II traversera les villes et villages écossais dimanche, alors qu'il entamera son dernier voyage depuis sa chère retraite écossaise de Balmoral. La reine, décédée le 8 septembre, sera conduite au palais de Holyrood House avant de reposer dans la cathédrale St Giles, puis de se rendre à Londres pour ses funérailles. (Photo : ANDY BUCHANAN / AFP)
Le corbillard transportant le cercueil de la Reine Elizabeth II recouvert de l'étendard royal d'Écosse et d'une fleur s'éloigne du château de Balmoral à Ballater, le 11 septembre 2022. Le cercueil de la reine Élisabeth II traversera les villes et villages écossais dimanche, alors qu'il entamera son dernier voyage depuis sa chère retraite écossaise de Balmoral. La reine, décédée le 8 septembre, sera conduite au palais de Holyrood House avant de reposer dans la cathédrale St Giles, puis de se rendre à Londres pour ses funérailles. (Photo : ANDY BUCHANAN / AFP)
Le corbillard transportant le cercueil de la Reine Elizabeth II recouvert de l'étendard royal d'Écosse et d'une fleur s'éloigne du château de Balmoral à Ballater, le 11 septembre 2022. Le cercueil de la reine Élisabeth II traversera les villes et villages écossais dimanche, alors qu'il entamera son dernier voyage depuis sa chère retraite écossaise de Balmoral. La reine, décédée le 8 septembre, sera conduite au palais de Holyrood House avant de reposer dans la cathédrale St Giles, puis de se rendre à Londres pour ses funérailles. (Photo : ANDY BUCHANAN / AFP)
Le corbillard transportant le cercueil de la Reine Elizabeth II recouvert de l'étendard royal d'Écosse et d'une fleur s'éloigne du château de Balmoral à Ballater, le 11 septembre 2022. Le cercueil de la reine Élisabeth II traversera les villes et villages écossais dimanche, alors qu'il entamera son dernier voyage depuis sa chère retraite écossaise de Balmoral. La reine, décédée le 8 septembre, sera conduite au palais de Holyrood House avant de reposer dans la cathédrale St Giles, puis de se rendre à Londres pour ses funérailles. (Photo : ANDY BUCHANAN / AFP)
Des membres du public rendent hommage au corbillard transportant le cercueil de la Reine Elizabeth II, drapé de l'étendard royal d'Écosse, lors de son passage à Ballater, le 11 septembre 2022. (Photo : Paul ELLIS / AFP)
Des membres du public rendent hommage au corbillard transportant le cercueil de la Reine Elizabeth II, drapé de l'étendard royal d'Écosse, lors de son passage à Ballater, le 11 septembre 2022. (Photo : Paul ELLIS / AFP)
Des membres du public rendent hommage au corbillard transportant le cercueil de la Reine Elizabeth II, drapé de l'étendard royal d'Écosse, lors de son passage à Ballater, le 11 septembre 2022. (Photo : Paul ELLIS / AFP)
Des membres du public rendent hommage au corbillard transportant le cercueil de la Reine Elizabeth II, drapé de l'étendard royal d'Écosse, lors de son passage à Ballater, le 11 septembre 2022. (Photo : Paul ELLIS / AFP)
Des personnes se dirigent vers le palais de Holyroodhouse à Édimbourg, le 11 septembre 2022, alors que l'on se prépare à l'arrivée du cercueil de la défunte reine Élisabeth II. (Photo de Louisa Gouliamaki / AFP)
Des personnes se dirigent vers le palais de Holyroodhouse à Édimbourg, le 11 septembre 2022, alors que l'on se prépare à l'arrivée du cercueil de la défunte reine Élisabeth II. (Photo de Louisa Gouliamaki / AFP)
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Publié le Dimanche 11 septembre 2022

Emotion et foule compacte en Ecosse: Elizabeth II commence son dernier voyage

  • Des milliers de personnes s'étaient massées le long du parcours, certaines en tenue de deuil, d'autres écrasant une larme ou inclinant la tête au passage du convoi, pour saluer une dernière fois celle qui avait régné 70 ans et 7 mois
  • Le roi Charles III y est attendu lundi pour une cérémonie religieuse à la cathédrale Saint-Gilles, où sera transféré le cercueil

ÉDIMBOURG: Emues parfois aux larmes, des dizaines de milliers de personnes se sont massées dimanche le long des routes écossaises pour saluer le cercueil d'Elizabeth II, qui a quitté le domaine de Balmoral pour rejoindre Edimbourg, entamant son dernier voyage jusqu'à ses funérailles nationales à Londres. 

Reflet de l'émotion qui a saisi le Royaume-Uni depuis le décès de la monarque au règne le plus long de son Histoire, une foule compacte a accueilli dans la capitale écossaise la dépouille, qui a franchi les grilles du palais d'Holyroodhouse, la résidence royale écossaise, peu avant 16H30 (15H30 GMT) après avoir parcouru lentement 300 kilomètres en six heures. 

Le cercueil, recouvert de l'étendard royal écossais sur lequel avait été posée une couronne de bruyères blanches, a été porté à l'intérieur du palais devant trois de ses quatre enfants: Edward, Andrew et Anne, qui a fait la révérence au passage de sa défunte mère. Il doit passer la nuit dans la salle du trône avant une cérémonie religieuse lundi, à laquelle assistera le roi Charles III, à un kilomètre d'Holyroodhouse, en la cathédrale Saint-Gilles. 

La population aura alors une première occasion de se recueillir devant la dépouille de celle qui avait régné 70 ans et 7 mois, présence familière et rassurante jusque sur les timbres et billets de banque, mais toujours mystérieuse, ayant traversé imperturbable les époques et les crises. 

"La voir passer aide à accepter le fait que c'est la fin d'une ère", explique Rob Parsons, 28 ans, venue du nord de l'Angleterre assister au passage du cercueil. 

Egalement présente, Lucy Hampshire décrit "une forte impression de perte, mais aussi une impression d'une page qui se tourne quand on a vu le cercueil passer". "C'était un pilier pour son soutien et sa compassion quand parfois on ne savait pas quoi dire", comme pendant le confinement lié au Covid-19, pendant lequel la reine avait réconforté les Britanniques dans un discours touchant à la télévision. 

"C'était très émouvant, c'est quelqu'un de merveilleux, c'est très triste. J'avais beaucoup de respect pour elle", observe Theresa Brown après avoir "aperçu rapidement" le convoi funèbre. 

Ce dernier avait a quitté le domaine de Balmoral peu après 10h00 (9h00 GMT) sous les applaudissements. Sur le parcours, certains ont jeté des fleurs sur le convoi. 

Parmi les rares voix discordantes en Ecosse, dirigée par un gouvernement indépendantiste et où le soutien à la monarchie est minoritaire, une femme a été arrêtée à Edimbourg, sous les applaudissements, parce qu'elle portait une pancarte "Abolissez de la monarchie". 

Dernier voyage de la reine: le film de la journée

Des cérémonies dans trois des provinces du Royaume-Uni proclamant Charles III roi au long voyage du cercueil d'Elizabeth II entre Balmoral et Édimbourg, voici les principaux événements de la journée, trois jours après le décès de la souveraine aux 70 ans de règne. 

  • Peu après 10H00 locales (9H00 GMT), le corbillard royal, premier d'une procession de sept véhicules, a franchi les grilles de la résidence de Balmoral, où la monarque aimait tant passer l'été. Son cercueil de chêne était recouvert de l'étendard royal écossais sur lequel avait été posée une couronne de bruyères blanches, dahlias et pois de senteur, provenant des jardins du domaine de Balmoral.

  • Avant 10H30 (9H30 GMT), le corbillard a ensuite traversé Ballater, village tout proche du château, où la reine - qui venait à Balmoral depuis son enfance- était très connue. Dans la rue principale, le cercueil a été accueilli par une haie d'honneur formée par la foule recueillie.

  • Peu après, le corbillard royal a traversé la "Ville de granit" d'Aberdeen, où une foule s'était rassemblée derrière des barrières pour regarder le cortège passer.

  • A 14H00 (13H00 GMT), Charles III a de nouveau été proclamé roi lors de cérémonies au rituel immuable, à Édimbourg, Cardiff et Belfast - capitales des trois autres provinces constitutives du Royaume-Uni-, après l'avoir été samedi à Londres. Vingt-et-un coups de canon ont été tirés dans les trois villes. Le parti républicain irlandais Sinn Fein, favorable à un réunification de l'Irlande du Nord avec la République d'Irlande, n'y a pas participé.

  • Le cercueil royal est arrivé à Édimbourg, la capitale écossaise, peu avant 16H30 (15H30 GMT) après un voyage de près de 300 kilomètres. Huit porteurs militaires, suivis notamment par la fille de la reine, la Princesse Anne et son mari Tim Laurence, ont emmené la dépouille dans la salle du trône, où il va passer la nuit.

  • Le cercueil devait être veillé par la Compagnie royale des Archers, unité d'apparat qui sert de garde du corps au souverain d'Ecosse dans ce qui est la résidence royale officielle en Écosse, permettant au personnel du château de faire ses derniers adieux à la reine.

Canons pour Charles 

La dépouille d'Elizabeth II sera transportée par avion mardi à Londres. Ses funérailles auront lieu le 19 septembre à l'Abbaye de Westminster à Londres, haut lieu des mariages, couronnements et enterrements royaux depuis près d'un millénaire. 

C'est là que celle qui n'était encore que la jeune princesse Elizabeth avait épousé en novembre 1947 à 21 ans Philip Mountbatten. C'est aussi là qu'elle avait été couronnée le 2 juin 1953 à 27 ans, 16 mois après être devenue reine à la mort de son père le roi George VI le 6 février 1952. 

Des dignitaires du monde entier sont attendus, dont le président américain Joe Biden, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre australien Anthony Albanese, ainsi que de nombreuses têtes couronnées. 

Des centaines de milliers de personnes devraient aussi lui rendre un dernier hommage au palais de Westminster, où son cercueil reposera du 14 au 19 septembre, avant d'être transféré à l'Abbaye pour les funérailles qui débuteront à 10h00 GMT et marqueront la fin d'une période de deuil national et d'une transition historique au Royaume-Uni. 

Après avoir été proclamé roi samedi à Londres, le roi Charles III l'a été de nouveau samedi dans les trois autres pays constitutifs du Royaume Uni, lors de cérémonies au rituel immuable, à Edimbourg, Cardiff et Belfast. Vingt-et-un coups de canon ont été tirés dans les trois villes. 

Samedi, lors de la cérémonie de proclamation au palais Saint James à Londres, il s'était dit "profondément conscient de ce grand héritage, des devoirs et des lourdes responsabilités de la souveraineté, qui me sont désormais transmis", après avoir salué le règne de sa mère "inégalé dans sa durée, son dévouement et sa dévotion". 

Son fils William, désormais héritier du trône et Prince de Galles, a aussi rendu un hommage émouvant à sa grand-mère: "Je savais que ce jour allait venir, mais il va me falloir du temps pour m'habituer à la réalité de la vie sans Mamie", une "reine extraordinaire". 

Négociations entre William et Harry 

Le prince a ensuite créé la surprise en allant avec son épouse Kate, mais aussi son frère Harry et son épouse Meghan admirer les fleurs déposées devant le château de Windsor en hommage à Elizabeth II, ou le quatuor très applaudi s'est offert un long bain de foule. 

Les deux couples sont notoirement en froid. Alors que Harry et Meghan sont désormais installés en Californie, ils n'avaient pas été vus ensemble en public depuis plus de deux ans. 

Ils sont tous repartis dans la même voiture, mais les visages étaient fermés, les interactions minimales. 

Selon le journal The Times, il avait fallu des "négociations élargies" en coulisse entre les deux camps, retardant de 45 minutes leur apparition. 

De plus en plus frêle ces derniers mois, la reine Elizabeth avait consacré sa vie à la monarchie. Mardi, elle travaillait encore, recevant en audience le Premier ministre démissionnaire Boris Johnson, et la nouvelle Première ministre Liz Truss, à laquelle elle avait demandé de créer un nouveau gouvernement. 

La monarque était cependant restée à Balmoral pour ces audiences, trop faible pour voyager. 

Sa dernière photo la montre recevant Liz Truss, souriante et s'appuyant sur une canne. 

Son décès a été annoncé jeudi à 18h30 (17h30 GMT). 


Gaza: une commission de l'ONU accuse Israël de «génocide»

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  • La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produi(sai)t à Gaza et continu(ait) de se produire" dans ce territoire palestinien,
  • "La responsabilité incombe à l'État d'Israël", a-t-elle ajouté en présentant un nouveau rapport

GENEVE: Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre et d'autres responsables israéliens.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produi(sai)t à Gaza et continu(ait) de se produire" dans ce territoire palestinien, a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

"La responsabilité incombe à l'État d'Israël", a-t-elle ajouté en présentant un nouveau rapport.

Israël a "rejeté catégoriquement" ce "rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate" de la commission, a réagi son ministère des Affaires étrangères.

Sa publication intervient près de deux ans après le début de la guerre, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël. Depuis, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a juré de détruire le mouvement islamiste qui a pris le pouvoir en 2007 à Gaza.

La commission d'enquête a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

"Intention de détruire" 

"Il est clair qu'il existe une intention de détruire les Palestiniens à Gaza par des actes répondant aux critères énoncés dans la Convention sur le génocide", a relevé dans un communiqué Mme Pillay, qui fut présidente du Tribunal pénal international pour le Rwanda et juge à la Cour pénale internationale (CPI).

Les plus hauts dirigeants israéliens "ont orchestré une campagne génocidaire", a ajouté la Sud-Africaine de 83 ans, ancienne Haute-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme.

La commission n'est pas une instance juridique mais ses rapports peuvent accroître la pression diplomatique et servent à recueillir des preuves que les tribunaux peuvent utiliser.

La commission a conclu un accord de coopération avec la Cour pénale internationale (CPI) avec laquelle "nous avons partagé des milliers d'informations", a expliqué Mme Pillay à l'AFP.

"La communauté internationale ne peut rester silencieuse face à la campagne génocidaire lancée par Israël contre le peuple palestinien à Gaza. Lorsque des signes et des preuves manifestes de génocide apparaissent, l'absence d'action pour y mettre fin équivaut à une complicité", a souligné Mme Pillay.

La campagne de représailles militaires dans le territoire palestinien a fait près de 65.000 morts, selon des données du ministère de la Santé de la bande de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas, données jugées fiables par l'ONU.

Depuis le début de la guerre, Israël a été accusé à plusieurs reprises de commettre un génocide à Gaza, par diverses ONG, des experts indépendants de l'ONU, et jusque devant la justice internationale, à l'initiative de l'Afrique du Sud.

Les autorités israéliennes ont toujours vigoureusement rejeté ces accusations.

L'ONU n'a pas qualifié la situation de génocide, mais le chef des opérations humanitaires a exhorté à la mi-mai les dirigeants mondiaux à "agir pour empêcher un génocide".

A La Haye, la Cour internationale de justice (CIJ) avait sommé Israël dès janvier 2024 de prévenir tout acte de génocide. Quatre mois après, le procureur de la CPI avait demandé que des mandats d'arrêt soient délivrés à l'encontre de MM. Netanyahu et Gallant, soupçonnés de crimes contre l'humanité et crimes de guerre.

La CPI est depuis dans le collimateur de Washington qui a pris des mesures contre des magistrats ayant autorisé la Cour à émettre ces mandats d'arrêt, notamment l'interdiction d'entrée sur le sol américain et le gel des avoirs détenus aux États-Unis.


Rubio promet un soutien "indéfectible" à Israël, avant une visite à Doha

Le secrétaire d'État américain Marco Rubio et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu visitent le Mur occidental, le lieu de prière le plus sacré du judaïsme, dans la vieille ville de Jérusalem. (AP)
Le secrétaire d'État américain Marco Rubio et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu visitent le Mur occidental, le lieu de prière le plus sacré du judaïsme, dans la vieille ville de Jérusalem. (AP)
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  • En visite à Jérusalem, le secrétaire d’État Marco Rubio a réaffirmé le soutien « indéfectible » des États-Unis à Israël dans sa guerre contre le Hamas à Gaza
  • Alors que les offensives israéliennes se poursuivent, causant de lourdes pertes civiles à Gaza, les critiques internationales s’intensifient

Jérusalem: Le secrétaire d'Etat Marco Rubio a promis lundi à Jérusalem le "soutien indéfectible" des Etats-Unis à Israël pour éliminer le mouvement islamiste palestinien Hamas à Gaza, à la veille d'un déplacement à Doha.

Durant la visite de M. Rubio, l'armée israélienne a poursuivi son offensive dans la bande de Gaza assiégée et affamée, la Défense civile locale faisant état d'au moins 49 morts, dont des enfants.

Lancée en riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, cette offensive a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste a pris le pouvoir en 2007.

Le déplacement de M. Rubio a coïncidé avec un sommet arabo-islamique à Doha, quelques jours après une attaque israélienne inédite le 9 septembre au Qatar contre des chefs du Hamas.

"Les habitants de Gaza méritent un avenir meilleur, mais cet avenir meilleur ne pourra commencer que lorsque le Hamas sera éliminé", a déclaré M. Rubio après une rencontre à Jérusalem avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

"Vous pouvez compter sur notre soutien indéfectible et notre engagement à voir cela se concrétiser", a-t-il ajouté.

M. Rubio se rend mardi au Qatar, en route pour Londres, afin de "réaffirmer le soutien total des Etats-Unis à la sécurité et la souveraineté du Qatar après l'attaque israélienne", selon le département d'Etat.

La frappe aérienne au Qatar, un médiateur entre Israël et le Hamas, a contrarié le président Donald Trump.

"Le Qatar a été un très grand allié. Israël et tous les autres, nous devons faire attention. Quand nous attaquons des gens, nous devons être prudents", a-t-il dit dimanche.

Malgré cette critique, M. Netanyahu a estimé que M. Trump était "le plus grand ami" qu'Israël ait jamais eu à la Maison Blanche.

- "Animaux barbares" -

Au sommet de Doha, l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, s'en est prix à Israël, l'accusant de "vouloir faire échouer les négociations" en vue d'un cessez-le-feu à Gaza et d'une libération des otages enlevés durant l'attaque du 7-Octobre.

Un communiqué final du sommet a appelé "tous les Etats à revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël", alors que les six monarchies du Golfe ont appelé les Etats-Unis à "user de leur influence" pour contenir Israël.

A Jérusalem, M. Rubio s'est montré pessimiste quant à la possibilité d'une solution "diplomatique" à Gaza, qualifiant le Hamas d'"animaux barbares".

"Même si nous souhaitons vivement qu'il existe un moyen pacifique et diplomatique pour mettre fin (à la guerre) -et nous continuerons à explorer cette voie-, nous devons également nous préparer à la possibilité que cela ne se produise pas", a-t-il dit.

M. Rubio a aussi affiché la solidarité des Etats-Unis avec Israël avant un sommet coprésidé par la France et l'Arabie saoudite le 22 septembre à l'ONU, destiné à promouvoir la reconnaissance d'un Etat de Palestine, au côté d'Israël.

Une initiative largement symbolique dans la mesure où Israël s'oppose fermement à la création d'un tel Etat auquel aspirent les Palestiniens.

Les Etats-Unis sont également hostiles à cette démarche, qui selon M. Rubio, a "enhardi" le Hamas.

En soirée, le secrétaire d'Etat a rencontré à Jérusalem des familles d'otages, selon un responsable du département d'Etat. Sur les 251 personnes enlevées durant l'attaque du 7-Octobre, 47 sont encore retenues à Gaza, dont 25 décédées selon l'armée israélienne.

- "Un corps sans âme" -

Dans le territoire palestinien, la Défense civile a indiqué que plus de la moitié des 49 Palestiniens tués l'avaient été à Gaza-ville, où l'armée a intensifié ses attaques avec l'objectif de s'en emparer.

Compte-tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

L'armée israélienne, qui présente Gaza-ville comme l'un des derniers bastions du Hamas dans le territoire palestinien, y a détruit plusieurs tours d'habitation en accusant le Hamas de s'y cacher.

Les Palestiniens continuent de fuir, en grand nombre, la ville et ses environs, qui comptaient un million d'habitants selon l'ONU.

"Je me sens comme un corps sans âme", dit Susan Annan, une Palestinienne qui habitait dans l'une de tours détruites. "Nous avons quitté notre maison avec seulement nos vêtements. Nous n'avons rien pu emporter."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire. L'ONU y a déclaré la famine, ce que Israël dément.


La flottille pour Gaza quitte la Tunisie, direction le territoire palestinien

Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
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  • Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place
  • Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser"

BIZERTE: Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire.

"Nous essayons d'envoyer un message à la population de Gaza, (de lui dire) que le monde ne l'a pas oubliée", a dit à l'AFP la militante écologiste suédoise Greta Thunberg avant d'embarquer dans le port de Bizerte, dans le nord de la Tunisie.

"Lorsque nos gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités, nous n'avons pas d'autre choix que de prendre les choses en main", a-t-elle ajouté.

Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place.

Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser", "nous partons par solidarité, dignité et pour la justice".

Les embarcations arrivées d'Espagne s'étaient transférées à Bizerte après un séjour mouvementé à Sidi Bou Saïd, près de Tunis.

La "Global Sumud Flotilla", accueillie par des rassemblements de soutien, a indiqué que deux de ses bateaux avaient été visés par des attaques de drones deux nuits de suite la semaine passée, publiant des vidéos à l'appui. Après la deuxième annonce, les autorités tunisiennes ont dénoncé "une agression préméditée" et dit mener une enquête.

L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan qui, comme Greta Thunberg, avait été détenue à bord du "Madleen" lors d'une précédente traversée vers Gaza, a dit à l'AFP redouter "bien entendu" de nouvelles attaques, ajoutant: "on se prépare aux différents scénarios".

Selon elle, les personnalités les plus en vue - dont l'actrice française Adèle Haenel - ont été réparties entre les deux plus gros bateaux de coordination "de manière à équilibrer et (ne) pas concentrer toutes les personnalités visibles dans un seul et même bateau".

Le départ de Tunisie a été repoussé à plusieurs reprises en raison de motifs de sécurité, de retard dans les préparatifs pour certains bateaux et de la météo.

La Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe), qui comprend aussi des embarcations parties ces derniers jours de Corse (France), Sicile (Italie) et Grèce, avait initialement prévu d'atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.