Emotion et foule compacte en Ecosse: Elizabeth II commence son dernier voyage

Le corbillard transportant le cercueil de la Reine Elizabeth II recouvert de l'étendard royal d'Écosse et d'une fleur s'éloigne du château de Balmoral à Ballater, le 11 septembre 2022. Le cercueil de la reine Élisabeth II traversera les villes et villages écossais dimanche, alors qu'il entamera son dernier voyage depuis sa chère retraite écossaise de Balmoral. La reine, décédée le 8 septembre, sera conduite au palais de Holyrood House avant de reposer dans la cathédrale St Giles, puis de se rendre à Londres pour ses funérailles. (Photo : ANDY BUCHANAN / AFP)
Le corbillard transportant le cercueil de la Reine Elizabeth II recouvert de l'étendard royal d'Écosse et d'une fleur s'éloigne du château de Balmoral à Ballater, le 11 septembre 2022. Le cercueil de la reine Élisabeth II traversera les villes et villages écossais dimanche, alors qu'il entamera son dernier voyage depuis sa chère retraite écossaise de Balmoral. La reine, décédée le 8 septembre, sera conduite au palais de Holyrood House avant de reposer dans la cathédrale St Giles, puis de se rendre à Londres pour ses funérailles. (Photo : ANDY BUCHANAN / AFP)
Le corbillard transportant le cercueil de la Reine Elizabeth II recouvert de l'étendard royal d'Écosse et d'une fleur s'éloigne du château de Balmoral à Ballater, le 11 septembre 2022. Le cercueil de la reine Élisabeth II traversera les villes et villages écossais dimanche, alors qu'il entamera son dernier voyage depuis sa chère retraite écossaise de Balmoral. La reine, décédée le 8 septembre, sera conduite au palais de Holyrood House avant de reposer dans la cathédrale St Giles, puis de se rendre à Londres pour ses funérailles. (Photo : ANDY BUCHANAN / AFP)
Le corbillard transportant le cercueil de la Reine Elizabeth II recouvert de l'étendard royal d'Écosse et d'une fleur s'éloigne du château de Balmoral à Ballater, le 11 septembre 2022. Le cercueil de la reine Élisabeth II traversera les villes et villages écossais dimanche, alors qu'il entamera son dernier voyage depuis sa chère retraite écossaise de Balmoral. La reine, décédée le 8 septembre, sera conduite au palais de Holyrood House avant de reposer dans la cathédrale St Giles, puis de se rendre à Londres pour ses funérailles. (Photo : ANDY BUCHANAN / AFP)
Des membres du public rendent hommage au corbillard transportant le cercueil de la Reine Elizabeth II, drapé de l'étendard royal d'Écosse, lors de son passage à Ballater, le 11 septembre 2022. (Photo : Paul ELLIS / AFP)
Des membres du public rendent hommage au corbillard transportant le cercueil de la Reine Elizabeth II, drapé de l'étendard royal d'Écosse, lors de son passage à Ballater, le 11 septembre 2022. (Photo : Paul ELLIS / AFP)
Des membres du public rendent hommage au corbillard transportant le cercueil de la Reine Elizabeth II, drapé de l'étendard royal d'Écosse, lors de son passage à Ballater, le 11 septembre 2022. (Photo : Paul ELLIS / AFP)
Des membres du public rendent hommage au corbillard transportant le cercueil de la Reine Elizabeth II, drapé de l'étendard royal d'Écosse, lors de son passage à Ballater, le 11 septembre 2022. (Photo : Paul ELLIS / AFP)
Des personnes se dirigent vers le palais de Holyroodhouse à Édimbourg, le 11 septembre 2022, alors que l'on se prépare à l'arrivée du cercueil de la défunte reine Élisabeth II. (Photo de Louisa Gouliamaki / AFP)
Des personnes se dirigent vers le palais de Holyroodhouse à Édimbourg, le 11 septembre 2022, alors que l'on se prépare à l'arrivée du cercueil de la défunte reine Élisabeth II. (Photo de Louisa Gouliamaki / AFP)
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Publié le Dimanche 11 septembre 2022

Emotion et foule compacte en Ecosse: Elizabeth II commence son dernier voyage

  • Des milliers de personnes s'étaient massées le long du parcours, certaines en tenue de deuil, d'autres écrasant une larme ou inclinant la tête au passage du convoi, pour saluer une dernière fois celle qui avait régné 70 ans et 7 mois
  • Le roi Charles III y est attendu lundi pour une cérémonie religieuse à la cathédrale Saint-Gilles, où sera transféré le cercueil

ÉDIMBOURG: Emues parfois aux larmes, des dizaines de milliers de personnes se sont massées dimanche le long des routes écossaises pour saluer le cercueil d'Elizabeth II, qui a quitté le domaine de Balmoral pour rejoindre Edimbourg, entamant son dernier voyage jusqu'à ses funérailles nationales à Londres. 

Reflet de l'émotion qui a saisi le Royaume-Uni depuis le décès de la monarque au règne le plus long de son Histoire, une foule compacte a accueilli dans la capitale écossaise la dépouille, qui a franchi les grilles du palais d'Holyroodhouse, la résidence royale écossaise, peu avant 16H30 (15H30 GMT) après avoir parcouru lentement 300 kilomètres en six heures. 

Le cercueil, recouvert de l'étendard royal écossais sur lequel avait été posée une couronne de bruyères blanches, a été porté à l'intérieur du palais devant trois de ses quatre enfants: Edward, Andrew et Anne, qui a fait la révérence au passage de sa défunte mère. Il doit passer la nuit dans la salle du trône avant une cérémonie religieuse lundi, à laquelle assistera le roi Charles III, à un kilomètre d'Holyroodhouse, en la cathédrale Saint-Gilles. 

La population aura alors une première occasion de se recueillir devant la dépouille de celle qui avait régné 70 ans et 7 mois, présence familière et rassurante jusque sur les timbres et billets de banque, mais toujours mystérieuse, ayant traversé imperturbable les époques et les crises. 

"La voir passer aide à accepter le fait que c'est la fin d'une ère", explique Rob Parsons, 28 ans, venue du nord de l'Angleterre assister au passage du cercueil. 

Egalement présente, Lucy Hampshire décrit "une forte impression de perte, mais aussi une impression d'une page qui se tourne quand on a vu le cercueil passer". "C'était un pilier pour son soutien et sa compassion quand parfois on ne savait pas quoi dire", comme pendant le confinement lié au Covid-19, pendant lequel la reine avait réconforté les Britanniques dans un discours touchant à la télévision. 

"C'était très émouvant, c'est quelqu'un de merveilleux, c'est très triste. J'avais beaucoup de respect pour elle", observe Theresa Brown après avoir "aperçu rapidement" le convoi funèbre. 

Ce dernier avait a quitté le domaine de Balmoral peu après 10h00 (9h00 GMT) sous les applaudissements. Sur le parcours, certains ont jeté des fleurs sur le convoi. 

Parmi les rares voix discordantes en Ecosse, dirigée par un gouvernement indépendantiste et où le soutien à la monarchie est minoritaire, une femme a été arrêtée à Edimbourg, sous les applaudissements, parce qu'elle portait une pancarte "Abolissez de la monarchie". 

Dernier voyage de la reine: le film de la journée

Des cérémonies dans trois des provinces du Royaume-Uni proclamant Charles III roi au long voyage du cercueil d'Elizabeth II entre Balmoral et Édimbourg, voici les principaux événements de la journée, trois jours après le décès de la souveraine aux 70 ans de règne. 

  • Peu après 10H00 locales (9H00 GMT), le corbillard royal, premier d'une procession de sept véhicules, a franchi les grilles de la résidence de Balmoral, où la monarque aimait tant passer l'été. Son cercueil de chêne était recouvert de l'étendard royal écossais sur lequel avait été posée une couronne de bruyères blanches, dahlias et pois de senteur, provenant des jardins du domaine de Balmoral.

  • Avant 10H30 (9H30 GMT), le corbillard a ensuite traversé Ballater, village tout proche du château, où la reine - qui venait à Balmoral depuis son enfance- était très connue. Dans la rue principale, le cercueil a été accueilli par une haie d'honneur formée par la foule recueillie.

  • Peu après, le corbillard royal a traversé la "Ville de granit" d'Aberdeen, où une foule s'était rassemblée derrière des barrières pour regarder le cortège passer.

  • A 14H00 (13H00 GMT), Charles III a de nouveau été proclamé roi lors de cérémonies au rituel immuable, à Édimbourg, Cardiff et Belfast - capitales des trois autres provinces constitutives du Royaume-Uni-, après l'avoir été samedi à Londres. Vingt-et-un coups de canon ont été tirés dans les trois villes. Le parti républicain irlandais Sinn Fein, favorable à un réunification de l'Irlande du Nord avec la République d'Irlande, n'y a pas participé.

  • Le cercueil royal est arrivé à Édimbourg, la capitale écossaise, peu avant 16H30 (15H30 GMT) après un voyage de près de 300 kilomètres. Huit porteurs militaires, suivis notamment par la fille de la reine, la Princesse Anne et son mari Tim Laurence, ont emmené la dépouille dans la salle du trône, où il va passer la nuit.

  • Le cercueil devait être veillé par la Compagnie royale des Archers, unité d'apparat qui sert de garde du corps au souverain d'Ecosse dans ce qui est la résidence royale officielle en Écosse, permettant au personnel du château de faire ses derniers adieux à la reine.

Canons pour Charles 

La dépouille d'Elizabeth II sera transportée par avion mardi à Londres. Ses funérailles auront lieu le 19 septembre à l'Abbaye de Westminster à Londres, haut lieu des mariages, couronnements et enterrements royaux depuis près d'un millénaire. 

C'est là que celle qui n'était encore que la jeune princesse Elizabeth avait épousé en novembre 1947 à 21 ans Philip Mountbatten. C'est aussi là qu'elle avait été couronnée le 2 juin 1953 à 27 ans, 16 mois après être devenue reine à la mort de son père le roi George VI le 6 février 1952. 

Des dignitaires du monde entier sont attendus, dont le président américain Joe Biden, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre australien Anthony Albanese, ainsi que de nombreuses têtes couronnées. 

Des centaines de milliers de personnes devraient aussi lui rendre un dernier hommage au palais de Westminster, où son cercueil reposera du 14 au 19 septembre, avant d'être transféré à l'Abbaye pour les funérailles qui débuteront à 10h00 GMT et marqueront la fin d'une période de deuil national et d'une transition historique au Royaume-Uni. 

Après avoir été proclamé roi samedi à Londres, le roi Charles III l'a été de nouveau samedi dans les trois autres pays constitutifs du Royaume Uni, lors de cérémonies au rituel immuable, à Edimbourg, Cardiff et Belfast. Vingt-et-un coups de canon ont été tirés dans les trois villes. 

Samedi, lors de la cérémonie de proclamation au palais Saint James à Londres, il s'était dit "profondément conscient de ce grand héritage, des devoirs et des lourdes responsabilités de la souveraineté, qui me sont désormais transmis", après avoir salué le règne de sa mère "inégalé dans sa durée, son dévouement et sa dévotion". 

Son fils William, désormais héritier du trône et Prince de Galles, a aussi rendu un hommage émouvant à sa grand-mère: "Je savais que ce jour allait venir, mais il va me falloir du temps pour m'habituer à la réalité de la vie sans Mamie", une "reine extraordinaire". 

Négociations entre William et Harry 

Le prince a ensuite créé la surprise en allant avec son épouse Kate, mais aussi son frère Harry et son épouse Meghan admirer les fleurs déposées devant le château de Windsor en hommage à Elizabeth II, ou le quatuor très applaudi s'est offert un long bain de foule. 

Les deux couples sont notoirement en froid. Alors que Harry et Meghan sont désormais installés en Californie, ils n'avaient pas été vus ensemble en public depuis plus de deux ans. 

Ils sont tous repartis dans la même voiture, mais les visages étaient fermés, les interactions minimales. 

Selon le journal The Times, il avait fallu des "négociations élargies" en coulisse entre les deux camps, retardant de 45 minutes leur apparition. 

De plus en plus frêle ces derniers mois, la reine Elizabeth avait consacré sa vie à la monarchie. Mardi, elle travaillait encore, recevant en audience le Premier ministre démissionnaire Boris Johnson, et la nouvelle Première ministre Liz Truss, à laquelle elle avait demandé de créer un nouveau gouvernement. 

La monarque était cependant restée à Balmoral pour ces audiences, trop faible pour voyager. 

Sa dernière photo la montre recevant Liz Truss, souriante et s'appuyant sur une canne. 

Son décès a été annoncé jeudi à 18h30 (17h30 GMT). 


Ukraine: Trump envoie Steve Witkoff rencontrer Zelensky et les Européens

Vue d'un immeuble résidentiel endommagé à la suite d'une attaque de drone à Tver, le 12 décembre 2025. (AFP)
Vue d'un immeuble résidentiel endommagé à la suite d'une attaque de drone à Tver, le 12 décembre 2025. (AFP)
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  • Les États-Unis intensifient leur pression diplomatique pour imposer un plan de paix en Ukraine, demandant à Kiev des concessions territoriales majeures, tandis que les combats et frappes meurtrières se poursuivent des deux côtés
  • Les négociations butent sur les questions territoriales et les garanties de sécurité, dans un contexte difficile pour l’Ukraine, marqué par des revers militaires, des coupures d’électricité et des tensions politiques internes

KIEV: Donald Trump envoie son émissaire Steve Witkoff à Berlin ce week-end pour rencontrer Volodymyr Zelensky et des dirigeants européens, au moment où les Etats-Unis poussent l'Ukraine à des concessions majeures pour mettre fin au conflit avec la Russie.

Mais les deux pays ont poursuivi les hostilités dans la nuit: la Russie a affirmé samedi avoir frappé des installations industrielles et énergétiques ukrainiennes avec des missiles hypersoniques, dans ce qu'elle a qualifié de représailles à des frappes ukrainiennes contre des "cibles civiles" en Russie.

Volodymyr Zelensky a fait état de frappes russes ayant endommagé plus d’une douzaine d'installations civiles en Ukraine et privé des milliers de personnes d’électricité dans sept régions.

Une femme de 80 ans a été tuée dans la région de Soumy (nord-est), selon le gouverneur régional.

Dans le centre de la Russie, deux personnes ont été tuées samedi à la suite d'une attaque de drones ukrainiens contre un immeuble résidentiel à Saratov, ont indiqué les autorités locales.

Donald Trump a clairement affiché son impatience concernant l'avancée des discussions autour de son plan qui vise à régler le conflit déclenché par l'invasion russe à grande échelle de février 2022 et ayant fait des centaines de milliers de morts et de blessés.

Alors que Kiev et ses alliés cherchent à amender ce document jugé initialement très favorable à Moscou, un haut responsable de la Maison Blanche a confirmé vendredi soir à l'AFP le déplacement de M. Witkoff en Allemagne.

L'émissaire, reçu début décembre par Vladimir Poutine à Moscou, doit rencontrer à Berlin Volodymyr Zelensky ainsi que des dirigeants européens dont la liste n'a pas été précisée.

Le président ukrainien avait déjà prévu de se rendre lundi dans la capitale allemande pour rencontrer ses alliés européens, dans le cadre de l'intense ballet diplomatique engagé autour du plan américain dévoilé il y a près d'un mois.

Les négociateurs bloquent en particulier sur les questions territoriales, les Etats-Unis réclamant, déplore Kiev, d'importantes concessions.

- Adhésion à l'UE -

Selon M. Zelensky, Washington veut que les forces ukrainiennes se retirent de la partie de la région de Donetsk (est de l'Ukraine) qu'elles contrôlent encore et qui est censée devenir une "zone économique libre" démilitarisée, sans demander la même chose aux troupes d'occupation.

En échange, l'armée russe se retirerait de toutes petites zones conquises par elle dans les régions de Soumy, Kharkiv et Dnipropetrovsk (nord, nord-est et centre-est) mais conserverait des territoires plus larges dans celles de Kherson et de Zaporijjia (sud).

Avant toute négociation territoriale, les Européens et Ukrainiens ont demandé aux Américains des "garanties de sécurité" qui seraient prévues en cas de nouvelle offensive russe, a déclaré la présidence française vendredi.

Un haut responsable a pour sa part dit à l'AFP qu'une adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne dès 2027 était envisagée dans le plan américain.

Une telle adhésion, en à peine plus d'un an, semble cependant peu probable du fait de la possible opposition, entre autres, d'Etats membres de l'UE aux relations tendues avec l'Ukraine, comme la Hongrie.

- Navire en feu -

Le temps presse pour Donald Trump, dont la porte-parole a fait savoir jeudi qu'"il en a assez des réunions qui n'ont d'autre but que de se réunir".

Ces efforts américains interviennent à un moment difficile pour l'Ukraine: la présidence a été déstabilisée par un vaste scandale de corruption impliquant des proches de M. Zelensky, l'armée est en recul sur le front et la population est soumise à des coupures de courant à cause des frappes russes.

L'armée ukrainienne a cependant affirmé avoir repris plusieurs quartiers de la ville-clé de Koupiansk, dans la région de Kharkiv, ainsi que deux localités proches.

Dans le sud, un navire turc a pris feu vendredi après une frappe aérienne russe dans le port de Tchornomorsk, près d'Odessa.

Le propriétaire de ce bateau, l'armateur turc Cenk Shipping, a expliqué dans un communiqué que le M/V CENK T, "qui transporte des camions entièrement chargés de fruits frais, de légumes et de denrées alimentaires sur la route Karasu–Odessa", avait été "victime d'une attaque aérienne".

"La mer Noire ne doit pas être considérée comme une zone de confrontation. Cela ne profiterait ni à la Russie ni à l’Ukraine. Tout le monde a besoin d’une navigation sécurisée en mer Noire", a déclaré samedi le président turc Recep Tayyip Erdogan.

L'Ukraine réplique aux bombardements russes en envoyant des dizaines de drones quotidiennement vers la Russie, visant en particulier l'industrie pétrolière qui permet à Moscou de financer la guerre.


Les Etats-Unis prennent de nouvelles sanctions contre le Venezuela qui dénonce un acte de «piraterie»

Le gouvernement américain a annoncé jeudi de nouvelles sanctions contre des compagnies maritimes opérant au Venezuela et des proches du président Nicolas Maduro, qui a dénoncé un acte de "piraterie maritime" après l'arraisonnement spectaculaire d'un pétrolier par les Etats-Unis au large de son pays. (AFP)
Le gouvernement américain a annoncé jeudi de nouvelles sanctions contre des compagnies maritimes opérant au Venezuela et des proches du président Nicolas Maduro, qui a dénoncé un acte de "piraterie maritime" après l'arraisonnement spectaculaire d'un pétrolier par les Etats-Unis au large de son pays. (AFP)
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  • L'administration du président américain Donald Trump accuse Nicolas Maduro d'être à la tête d'un vaste réseau de narcotrafic, ce que l'intéressé dément catégoriquement, affirmant que Washington cherche à le renverser pour s'emparer du pétrole de son pays
  • L'annonce de ces nouvelles sanctions intervient après la saisie par les forces américaines mercredi en mer des Caraïbes d'un pétrolier, le Skipper, qui selon des responsables américains transportait du pétrole en provenance du Venezuela et d'Iran

WASHINGTON: Le gouvernement américain a annoncé jeudi de nouvelles sanctions contre des compagnies maritimes opérant au Venezuela et des proches du président Nicolas Maduro, qui a dénoncé un acte de "piraterie maritime" après l'arraisonnement spectaculaire d'un pétrolier par les Etats-Unis au large de son pays.

Ces sanctions contre "le régime illégitime de Nicolas Maduro au Venezuela" visent trois neveux de l'épouse du président que Washington accuse d'être des narcotrafiquants, un homme d'affaires panaméen soupçonné d'avoir facilité les transactions pétrolières de Caracas, et six compagnies maritimes accusées d'avoir transporté du pétrole vénézuélien, a annoncé le Trésor américain dans un communiqué.

Ces personnes et entreprises se voient interdire toute transaction avec une société ou individu américains et leurs avoirs aux Etats-Unis sont gelés.

L'administration du président américain Donald Trump accuse Nicolas Maduro d'être à la tête d'un vaste réseau de narcotrafic, ce que l'intéressé dément catégoriquement, affirmant que Washington cherche à le renverser pour s'emparer du pétrole de son pays.

L'annonce de ces nouvelles sanctions intervient après la saisie par les forces américaines mercredi en mer des Caraïbes d'un pétrolier, le Skipper, qui selon des responsables américains transportait du pétrole en provenance du Venezuela et d'Iran à destination de Cuba.

"Ils ont enlevé les membres d'équipage, volé le navire et inauguré une nouvelle ère, l'ère de la piraterie navale criminelle dans les Caraïbes", a protesté jeudi soir M. Maduro à la télévision publique.

Résumant la stratégie américaine, la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a déclaré que le président Donald Trump n'entendait pas "rester les bras croisés à regarder des navires sanctionnés naviguer sur les mers avec du pétrole provenant du marché noir, dont les profits alimenteront le narcoterrorisme de régimes voyous et illégitimes".

Elle a précisé que le navire serait dirigé vers un port américain et que les Etats-Unis avaient "l'intention d'en saisir le pétrole", reconnaissant cependant que cela posait des questions légales.

Washington a déployé un important dispositif militaire dans les Caraïbes depuis cet été, et bombardé des embarcations suspectées de narcotrafic en provenance du Venezuela. Mais c'est la première fois que le président américain ordonne la saisie d'un pétrolier, visant à priver Caracas de sa principale source de revenus.

Soumis à un embargo depuis 2019, Caracas est obligé d'écouler sa production pétrolière sur le marché noir à des prix nettement plus bas, à destination en particulier de la Chine. La saisie du pétrolier pourrait peser sur ces exportations, en dissuadant les acheteurs potentiels.

Soutien de Moscou 

M. Maduro a indiqué que Caracas allait lancer "les actions juridiques et diplomatiques appropriées". Sans dire que quelle nationalité était le navire, il a précisé qu'il transportait "vers les marchés internationaux 1.900.000 barils de pétrole — pétrole qui a été payé au Venezuela, car quiconque importe du pétrole le paie d’abord".

La ministre américaine de la Justice, Pam Bondi, a publié sur son compte X une vidéo de 45 secondes montrant l'assaut de soldats américains armés débarquant sur le pont d'un navire depuis un hélicoptère.

Selon les données du site Vesselfinder vendredi à 05H30 GMT, le Skipper se trouvait dans les eaux internationales au sud-est de l'archipel français de la Guadeloupe, et se dirigeait vers le nord.

Le navire en question a été sanctionné par le Trésor américain en 2022 pour des liens présumés avec le Corps des gardiens de la révolution islamique iranien et le Hezbollah.

Lors d'un échange téléphonique avec M. Maduro, le président russe, Vladimir Poutine, lui "a exprimé sa solidarité" et a "confirmé son soutien" à sa politique "visant à protéger ses intérêts nationaux et sa souveraineté dans un contexte de pressions extérieures croissantes", a expliqué le Kremlin dans un communiqué.

Aux Etats-Unis, l'opposition démocrate s'est inquiétée de cette escalade et des intentions réelles du président Trump.

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a affirmé jeudi avoir mis en garde son homologue américain lors d'un appel téléphonique le 2 décembre.

"Je lui ai dit: Trump, nous ne voulons pas d'une guerre en Amérique latine", a déclaré Lula, selon qui le président américain a alors répondu: "mais moi j'ai plus d'armes, plus de bateaux, plus de bombes".


Japon: séisme de magnitude 6,7 au nord du pays, fin de l'alerte au tsunami

Un séisme de magnitude 6,7 s'est produit vendredi au large du nord du Japon, quelques jours après une secousse de niveau 7,5 dans la même zone, qui avait fait au moins 50 blessés. (AFP)
Un séisme de magnitude 6,7 s'est produit vendredi au large du nord du Japon, quelques jours après une secousse de niveau 7,5 dans la même zone, qui avait fait au moins 50 blessés. (AFP)
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  • La chaîne de télévision publique NHK a précisé qu'aucun changement notable du niveau de l'eau n'avait été observé dans les deux ports
  • L'Institut d'études géologiques américain USGS avait également mesuré à une magnitude de 6,7 cette secousse survenue à 11h44 (02H44 GMT), précisant qu'elle s'est produite à 130 kilomètres au large de Kuji, dans le département d'Iwate

TOKYO: Un séisme de magnitude 6,7 s'est produit vendredi au large du nord du Japon, quelques jours après une secousse de niveau 7,5 dans la même zone, qui avait fait au moins 50 blessés.

L'agence météorologique japonaise (JMA) avait dans un premier temps mis en garde contre des vagues de tsunami pouvant atteindre un mètre sur la côte Pacifique au nord.

Au final, des vagues atteignant 20 centimètres ont été enregistrées à deux endroits, sur l'île septentrionale d'Hokkaido et au nord de l'île principale de Honshu, a annoncé l'agence, qui a ensuite indiqué qu'il n'y avait plus de risque de tsunami.

La chaîne de télévision publique NHK a précisé qu'aucun changement notable du niveau de l'eau n'avait été observé dans les deux ports.

L'Institut d'études géologiques américain USGS avait également mesuré à une magnitude de 6,7 cette secousse survenue à 11h44 (02H44 GMT), précisant qu'elle s'est produite à 130 kilomètres au large de Kuji, dans le département d'Iwate, sur l'île principale de Honshu.

La NHK a précisé que l'intensité des secousses était inférieure à celle du tremblement de terre de lundi soir, qui avait fait tomber des objets des étagères, endommagé des routes, brisé des vitres et déclenché des vagues de tsunami atteignant 70 centimètres.

À la suite de ce premier séisme, un ordre d'évacuation a été émis jeudi pour les habitants vivant près d'une tour métallique de 70 mètres endommagée à Aomori (nord), ont rapporté des médias locaux, les autorités évoquant un risque d'effondrement.

L'Autorité de régulation nucléaire a de son côté indiqué qu'aucune anomalie n'avait été détectée dans les installations nucléaires de la région.

Après la secousse de lundi, la JMA avait adressé une rare mise en garde contre un éventuel nouveau tremblement de terre pour les sept jours suivants, d'une magnitude supérieure ou égale.

L'alerte concerne la zone de Sanriku - la pointe nord-est de la grande île de Honshu - ainsi que l'île septentrionale de Hokkaido.

La région est toujours traumatisée par le séisme de magnitude 9,0 de mars 2011, qui avait déclenché un tsunami, à l'origine de quelque 18.500 morts ou disparus.

En août 2024, la JMA avait émis son tout premier avertissement spécial, cette fois-ci pour la partie sud de la côte pacifique du Japon, face à l'éventualité d'une secousse de forte ampleur le long de la fosse de Nankai, au large du pays.

Cette fosse sous-marine de 800 kilomètres est la zone où la plaque océanique de la mer des Philippines "s'enfonce" lentement sous la plaque continentale sur laquelle repose le Japon.

Le gouvernement estime qu'un séisme dans la fosse de Nankai, suivi d'un tsunami, pourrait tuer jusqu'à 298.000 personnes et causer jusqu'à 2.000 milliards de dollars de dégâts.

L'avis de l'an dernier avait été levé une semaine plus tard, mais il avait provoqué des achats massifs de produits de base comme du riz et poussé des vacanciers à annuler leurs réservations.

Le Japon se trouve à la jonction de quatre grandes plaques tectoniques, sur la bordure occidentale de la "ceinture de feu" du Pacifique, et figure parmi les pays les plus actifs sismiquement au monde.

L'archipel, qui compte environ 125 millions d'habitants, subit quelque 1.500 secousses chaque année. La grande majorité sont légères, bien que les dégâts varient selon leur localisation et leur profondeur sous la surface terrestre.