Réchauffement climatique: Lille fait sortir les cours d'écoles de l'ère du bitume

Cette photographie prise le 12 septembre 2022 montre une cour d'école perméable récemment réhabilitée dans la ville de Lille, dans le nord de la France. Sameer Al-DOUMY / AFP
Cette photographie prise le 12 septembre 2022 montre une cour d'école perméable récemment réhabilitée dans la ville de Lille, dans le nord de la France. Sameer Al-DOUMY / AFP
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Publié le Mardi 13 septembre 2022

Réchauffement climatique: Lille fait sortir les cours d'écoles de l'ère du bitume

  • A Lille, après avoir végétalisé les cours d'école, la mairie a entrepris de perméabiliser leur sol, un travail de longue haleine pour lutter contre les îlots de chaleur urbains
  • L'infiltration des eaux pluviales dans le sous-sol, à travers les pavés en béton non-compact ou à base de coquillages, permet de renvoyer de la fraicheur en surface

LILLE: Finies les cours de récréation entièrement bitumées, écrasées par le soleil: à Lille, après avoir végétalisé les cours d'école, la mairie a entrepris de perméabiliser leur sol, un travail de longue haleine pour lutter contre les îlots de chaleur urbains.

"C'est salissant mais c'est le jeu! Avant, c'était un four". Instituteur en maternelle à l'école Chateaubriand, Nicolas Sierra console un bambin qui vient de glisser dans l'herbe.

Cette école primaire fait partie des sept, sur les 79 de la ville, dont le sol a déjà été entièrement désimperméabilisé. Autour d'un cerisier préexistant cohabitent désormais des pavés drainants et des surfaces couvertes d'herbe ou de copeaux de bois.

L'infiltration des eaux pluviales dans le sous-sol, à travers les pavés en béton non-compact ou à base de coquillages, permet de renvoyer de la fraicheur en surface.

Selma, cinq ans, apprécie ce nouvel espace plus naturel: "j'aime bien regarder les coccinelles et les prendre dans ma main".

Dense et minérale, enchâssée dans une vaste métropole, Lille est l'une des villes françaises le plus touchées par le phénomène des îlots de chaleurs et entend faire des écoles des "îlots de fraicheur", débarrassés du bitume qui emmagasine la chaleur et la restitue même pendant la nuit.

"Après l'été 2018 particulièrement chaud, on a décidé de passer la vitesse supérieure", explique Charlotte Brun, adjointe chargée de l'Éducation. Neuf des 79 écoles étaient alors complètement dépourvues de verdure.

«100% perméables»
Après avoir végétalisé toutes les cours, la mairie, dirigée par la socialiste Martine Aubry - les écologistes sont dans l'opposition - a entrepris en 2021 de rendre les cours 100% perméables, au rythme de trois ou quatre par an.

Le projet, pilote, figure dans une liste de 10 retenus en France dans le cadre du programme européen Life ARTISAN pour étudier des solutions "fondées sur la nature" face au changement climatique.

Alors que d'autres villes, dont Paris depuis 2018, ont entrepris d'adapter leurs cours, la spécificité lilloise, insiste Mme Brun, tient aux sols 100% perméables, avec "un tiers au moins de surfaces en pleine terre".

"On est contents de voir que cela fonctionne, qu'une cour d'école peut être sans bitume et qu'on peut y faire du sport, y courir", souligne l'élue. Pour les écoles suivantes, la mairie envisage d'étendre encore la proportion de surfaces naturelles.

Pendant la canicule de juin, les enfants "pouvaient jouer, alors qu'avant, quand il faisait très chaud, on leur disait +vous ne courrez pas+", renchérit la directrice de l'école Chateaubriand, Amélie Deheeger.

Co-conçues avec le personnel et les enfants, les nouvelles cours doivent également favoriser les contacts avec la nature et encourager des jeux plus variés.

«Verdir les rues»

Les cours entièrement imperméabilisées, "c'est dépassé", résume Sidi Soilmi, directeur du "Bâti scolaire" au ministère de l'Éducation, qui a organisé une concertation en 2021 puis émis des recommandations sur l'aménagement de ces espaces.

"On est partis plutôt avec du retard" sur les pays voisins dans ce domaine, mais "on a bien refait notre retard depuis 2019", estime-t-il.

Début septembre, le syndicat d'enseignants FSU a appelé le gouvernement à donner "les moyens financiers pour que les collectivités territoriales investissent à la hauteur des enjeux" du réchauffement climatique.

A Lille, la transformation de trois écoles cet été a coûté 1,2 million d'euros.

Mais pour M. Soilmi, "l'enjeu est plutôt dans la lisibilité (des financements existants) que dans l'enveloppe globale". Le ministère étudie "comment on peut aider les communes à demander certaines subventions", explique-t-il.

Pour le chercheur Roland Pellenq, la débitumisation des cours d'école, si elle ne s'accompagne pas d'une réflexion plus large sur la ville, est toutefois "anecdotique pour l'effet îlots de chaleur".

Ce spécialiste de physique urbaine préconise "comme solution d'urgence de verdir les rues" et sur le long terme, d'introduire dans les villes "des hauteurs de bâtiments différenciées et du désordre dans leurs positions".


1er-Mai: des milliers de personnes défilent pour les salaires ou pour la paix

Parmi les premiers cortèges, celui de Marseille a réuni environ 3.000 personnes, selon la police, et 8.000 selon la CGT  (Photo, AFP).
Parmi les premiers cortèges, celui de Marseille a réuni environ 3.000 personnes, selon la police, et 8.000 selon la CGT (Photo, AFP).
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  • Marseille, Lyon, Rennes ou Toulouse, les premiers cortèges, avec souvent des drapeaux palestiniens en plus de ceux des syndicats, se sont élancés dès la matinée
  • A l'approche des élections européennes du 9 juin, plusieurs responsables politiques étaient de la partie

PARIS: "La colère sociale, elle est bel et bien présente": des milliers de personnes manifestent en France mercredi à l'occasion du 1er-Mai, avec des revendications diverses portées par les syndicats pour les salaires, la paix, Gaza ou encore une Europe "plus protectrice".

Marseille, Lyon, Rennes ou Toulouse, les premiers cortèges, avec souvent des drapeaux palestiniens en plus de ceux des syndicats, se sont élancés dès la matinée.

A l'approche des élections européennes du 9 juin, plusieurs responsables politiques étaient de la partie comme Fabien Roussel (PCF) à Lille ou Manon Aubry (LFI) à Lyon. A Saint-Etienne, la tête de liste du PS et de Place publique Raphaël Glucksmann a été empêché de rejoindre le cortège après des jets de peinture et des invectives de quelques dizaines de militants. Une éviction que le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a dit désapprouver "totalement".

Parmi les premiers cortèges, celui de Marseille a réuni environ 3.000 personnes, selon la police, et 8.000 selon la CGT, sous un ciel gris, derrière une banderole proclamant: "Mobilisés pour la paix et le progrès social".

A Rennes, la manifestation a attiré 1.400 manifestants, selon la préfecture, tandis qu'à Nantes, ils étaient entre 4.000 et 5.000, a constaté un journaliste de l'AFP. Vers midi, de premières dégradations avaient lieu.

A Lyon aussi, entre 6.500 (préfecture) et 13.000 (CGT) ont défilé. Au moins 17  personnes ont été interpellées après des dégradations et des tensions avec les forces de l'ordre.

A Toulouse, ils étaient 3.000, selon la préfecture, 8.000, selon les organisateurs. Le défilé, sous la pluie, s'est tenu au milieu de drapeaux syndicaux, mais aussi palestiniens. "Stop à la guerre, augmentez les salaires" ou "contre la précarité", pouvait-on lire sur des pancartes.

A Paris, la manifestation doit s'élancer à 14H00 de la place de la République vers la place de la Nation. Dans une unité assez large, puisque la CFDT et l'Unsa en seront avec la CGT, FSU et Solidaires.

Avant le départ du cortège parisien, la numéro un de la CGT Sophie Binet a notamment mis en avant "le refus des politiques de casse sociale" et la défense des libertés, y compris syndicales.

La CGT, FSU et Solidaires, ainsi que des organisations de jeunesse dont l'Unef, la Fage ou le MNL (Mouvement national lycéen), ont lancé un appel commun notamment "contre l'austérité", pour l'emploi et les salaires ou encore la paix.

Le premier syndicat français, la CFDT, a de son côté appelé à "rejoindre les cortèges organisés partout en France, pour revendiquer une Europe plus ambitieuse et plus protectrice pour les travailleurs et les travailleuses". Sa numéro un Marylise Léon devait se rendre à Nancy, où elle participera à un débat sur les enjeux des élections européennes.

«plus compliqué»

Son homologue de FO, Frédéric Souillot, était à Montauban, en Occitanie, et dans la capitale les militants devaient manifester séparément depuis la place d'Italie à midi.

L'an dernier, les huit principaux syndicats français (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) avaient défilé ensemble contre la réforme des retraites.

"Là évidemment, c'est plus compliqué", a reconnu sur BFMTV Benoit Teste (FSU), tout en soulignant comme Marylise Léon, plus tôt sur France Inter, que les appels sont signés "assez largement" localement, notamment à Paris.

Dans ce contexte, au niveau national, "120.000 à 150.000" manifestants sont attendus, selon une note des services de renseignement territoriaux, consultée par l'AFP.

C'est nettement moins que l'an dernier où la mobilisation avait rassemblé près de 800.000 manifestants, selon les autorités, et 2,3 millions, selon la CGT, bien au delà d'un 1er mai classique. A titre de comparaison en 2022, la police avait dénombré quelque 116.000 manifestants (dans la fourchette ordinaire se situant entre 100.000 et 160.000) et la CGT 210.000.

Selon les remontées de la CGT, la mobilisation est "un petit peu plus élevée que le 1er mai 2022. (...) La colère sociale, elle est bel et bien présente", a affirmé Sophie Binet.

A Paris entre 15.000 et 30.000 personnes sont attendues par les autorités, dont 400 à 800 manifestants radicaux.

Mais les autorités s'attendent globalement à des manifestations "plus apaisées" que l'an dernier. De source policière, 12.000 policiers et gendarmes seront mobilisés dont 5.000 à Paris.


Visite du chef de la diplomatie française au Caire mercredi

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  • Stéphane Séjourné, qui s'est rendu ces derniers jours au Liban, en Arabie Saoudite et en Israël, rencontrera son homologue Sameh Choukri à la mi-journée
  • La France presse depuis des mois Israël de cesser son offensive durablement pour permettre la libération des otages et à l'aide humanitaire d'affluer

 

PARIS: Le ministre français des Affaires étrangères a décidé de prolonger sa tournée au Moyen-Orient par une visite au Caire mercredi "dans le cadre des efforts de l'Egypte pour obtenir la libération des otages et une trêve à Gaza", a indiqué son entourage à l'AFP.

Stéphane Séjourné, qui s'est rendu ces derniers jours au Liban, en Arabie Saoudite et en Israël, rencontrera son homologue Sameh Choukri à la mi-journée pour porter "le sujet des trois otages français et la coopération humanitaire".

Cette visite intervient alors qu'une médiation qatarie, égyptienne et américaine de longue haleine a fait naître un espoir de trêve entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, associée à la libération d'otages, après près de sept mois de combats et de bombardements quasi quotidiens dans la bande de Gaza.

La France presse depuis des mois Israël de cesser son offensive durablement pour permettre la libération des otages et à l'aide humanitaire d'affluer alors que la population manque de tout.

Israël a donné "jusqu'à mercredi soir" au Hamas pour répondre à son offre de trêve discutée au Caire.

L'Egypte avait affirmé lundi avoir "bon espoir" concernant une trêve. Mais Zaher Jabareen, un des négociateurs du Hamas, a déclaré à l'AFP qu'il était "trop tôt pour parler d'une atmosphère positive dans les négociations".

Quelque 250 personnes ont été enlevées par le mouvement palestinien le 7 octobre lors de son attaque sans précédent dans le sud d'Israël et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes, selon des responsables israéliens.

L'attaque menée depuis Gaza en Israël le 7 octobre a entraîné la mort de 1.170 personnes, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. L'opération militaire menée en représailles par Israël dans la bande de Gaza a fait 34.535 morts, majoritairement des civils, d'après le Hamas.


Ecrans: Macron donne un mois au gouvernement pour dégager des mesures

Cette photographie d'illustration prise le 14 février 2024 montre un enfant regardant un écran à Paris. (AFP)
Cette photographie d'illustration prise le 14 février 2024 montre un enfant regardant un écran à Paris. (AFP)
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  • «Déterminer le bon usage des écrans pour nos enfants, à la maison comme en classe» : c’est l'objet du rapport
  • La commission préconise d'interdire l'usage des écrans et des téléphones portables aux plus jeunes et d'en limiter drastiquement l'accès pour les adolescents

PARIS: Le gouvernement a un mois pour dégager des mesures à partir du rapport remis par une commission mandatée pour plancher sur l'usage des écrans et des téléphones portables chez les enfants et adolescents, a annoncé mercredi Emmanuel Macron.

"Déterminer le bon usage des écrans pour nos enfants, à la maison comme en classe : c’est l'objet du rapport qui m'a été remis par la commission d'experts sur l'impact de l'exposition des jeunes aux écrans que j’avais lancée. J’ai donné un mois au gouvernement pour examiner ses recommandations et les traduire en actions", a écrit sur X le chef de l'Etat.

Dans ce rapport d'une centaine de pages, la commission préconise d'interdire l'usage des écrans et des téléphones portables aux plus jeunes et d'en limiter drastiquement l'accès pour les adolescents. Elle alerte en particulier sur "les effets négatifs, directs et indirects, des écrans", notamment sur le sommeil, la sédentarité ou encore la myopie.

Les dix experts dépeignent également les réseaux sociaux comme "facteurs de risque" de dépression ou d'anxiété en cas de "vulnérabilité préexistante", et jugent "alarmant" le niveau d'exposition des enfants à des contenus violents. Ils proposent donc par exemple de pouvoir donner un smartphone sans accès aux réseaux sociaux à partir de 13 ans seulement, puis d'ouvrir cet accès à partir de 15 ans, uniquement sur des réseaux "éthiques".