La Californie poursuit Amazon en justice pour des pratiques anticoncurrentielles

Une précédente plainte contre Amazon, déposée par le procureur général de la ville de Washington et similaire à celle de la Californie, a été retoquée en mars par un juge (Photo, AFP).
Une précédente plainte contre Amazon, déposée par le procureur général de la ville de Washington et similaire à celle de la Californie, a été retoquée en mars par un juge (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 15 septembre 2022

La Californie poursuit Amazon en justice pour des pratiques anticoncurrentielles

  • «Amazon force les commerçants à accepter des accords qui maintiennent les prix artificiellement élevés, en sachant très bien qu'ils ne peuvent pas se permettre de dire non»
  • D'après l'enquête menée par le bureau du procureur, le mastodonte du e-commerce «pénalise sévèrement» les entreprises si leurs produits sont vendus moins chers sur d'autres plateformes

SAN FRANCISCO: Le procureur général de la Californie a lancé mercredi des poursuites contre Amazon, qu'il accuse d'abuser de sa position dominante pour freiner la concurrence et faire monter les prix, une plainte qui s'ajoute aux déjà nombreuses tentatives des régulateurs pour freiner l'expansion du géant.

"Amazon force les commerçants à accepter des accords qui maintiennent les prix artificiellement élevés, en sachant très bien qu'ils ne peuvent pas se permettre de dire non", a déclaré le procureur Rob Bonta dans un communiqué.

"Depuis des années, les consommateurs californiens payent plus cher pour les achats en ligne à cause des pratiques anticoncurrentielles d'Amazon", assène-t-il.

D'après l'enquête menée par le bureau du procureur, le mastodonte du e-commerce "pénalise sévèrement" les entreprises si leurs produits sont vendus moins chers sur d'autres plateformes.

Les autres places de marché n'ont donc aucune chance d'émerger, explique le parquet, puisque Amazon domine la consommation en ligne, notamment grâce à son programme de fidélisation, Prime.

Selon une étude menée par Feedvisor et citée par le communiqué, 96% des abonnés à Prime sont plus susceptibles d'acheter des produits sur la plateforme que n'importe où ailleurs, et 74% de l'ensemble des consommateurs américains vont directement sur Amazon quand ils ont décidé d'acheter quelque chose sur internet.

En conséquence, "de plus en plus de commerçants tiers adoptent Amazon chaque jour, malgré le fait que leurs coûts totaux pour vendre sur ce site sont largement supérieurs à ceux d'autres magasins en ligne", assure le bureau du procureur.

"Nous n'avons nulle part ailleurs où aller et Amazon le sait très bien", a indiqué un vendeur cité de façon anonyme dans le communiqué.

«Amazon est fier»

De nombreux États américains enquêtent sur les pratiques anticoncurrentielles des géants de la tech et ont lancé des poursuites, notamment contre Google et Meta (Facebook), pour infraction au droit de la concurrence.

Une précédente plainte contre Amazon, déposée par le procureur général de la ville de Washington et similaire à celle de la Californie, a été retoquée en mars par un juge.

"Nous espérons que la justice californienne parviendra à la même conclusion que celle de Washington et rejettera rapidement ces poursuites", a réagi le groupe de Seattle, contacté par l'AFP.

"Les vendeurs fixent leurs propres prix pour les produits qu'ils proposent sur notre magasin", a indiqué le porte-parole. "Amazon est fier d'offrir des prix bas sur une sélection très large. Et comme n'importe quel magasin, nous nous réservons le droit ne pas mettre en avant des offres qui ne seraient pas à des prix concurrentiels".

Il assure que si Rob Bonta gagnait son procès, la plateforme serait "forcée d'afficher des prix plus élevés pour les clients, ce qui irait bizarrement contre les principes essentiels du droit de la concurrence".

Amazon insiste à chaque publication de résultats trimestriels et dans des communiqués sur l'influence positive qu'elle estime avoir pour les PME.

En juillet dernier, "les partenaires d'Amazon, qui sont en majorité des petites et moyennes entreprises, ont eu leur meilleur Prime Day", s'est félicité la société au sujet d'une opération promotionnelle. "La croissance de leurs ventes au détail (sur la plateforme) a dépassé celle des produits Amazon".

Californie «hypocrite»

Il va être "extrêmement difficile de prouver qu'Amazon fait monter les prix", a commenté Neil Saunders, un directeur du cabinet GlobalData.

Selon l'analyste, les contrats critiqués par le procureur ne sont pas inhabituels, et n'empêchent pas les commerçants de baisser leurs tarifs, tant qu'ils le font aussi ailleurs, ce qui garantit les meilleurs prix aux clients du site.

"C'est aussi un peu hypocrite de la part de la Californie de feindre l'inquiétude pour les consommateurs, alors que l'Etat applique des politiques qui maintiennent à des niveaux très élevés de nombreux prix et taxes, comme sur l'essence", a-t-il ajouté.

Le Congrès américain travaille de son côté depuis des années à une réforme du droit de la concurrence.

Une série de projets de lois visant directement Google, Apple et Amazon a été approuvée par une commission parlementaire en juin 2021, puis pas la commission judiciaire du Sénat en janvier dernier.

Les textes cherchent à limiter le contrôle exercé par ces sociétés sur leurs plateformes de vente (les boutiques d'applications pour Google et Apple), où elles sont à la fois juges et parties.

Il s'agit par exemple de les empêcher de privilégier leurs propres produits, d'interférer avec les prix fixés par les commerçants ou encore d'utiliser à leur avantage des données non-publiques, générées par les ventes des autres vendeurs.

Mais le vote final a été plusieurs fois repoussé.


La Petite Maison s’implante à Bahreïn en partenariat avec Infracorp

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  • « Nous sommes véritablement ravis de venir à Bahreïn », déclare Nicolas Budzynski, PDG de La Petite Maison.
  • Depuis son ouverture à Dubaï en 2010, La Petite Maison s’est imposée comme une référence gastronomique régionale et internationale

MANAMA: En marge du Gateway Gulf Forum 2025, le groupe Infracorp a annoncé l’arrivée à Bahreïn du restaurant franco-méditerranéen de renommée mondiale La Petite Maison (LPM). L’ouverture de ce nouvel établissement est prévue pour la fin de l’année 2026, au cœur du développement prestigieux Bahrain Harbour.

Réputée pour ses saveurs inspirées de la Riviera française et son atmosphère élégante, LPM apportera à Bahreïn son art de vivre typiquement niçois. Le restaurant, d’une capacité de 135 couverts, prendra place dans la tour Harbour Heights et proposera une terrasse en bord de mer offrant une vue panoramique sur la skyline de Manama.

Cette implantation marque une étape importante dans la stratégie d’expansion régionale de LPM, déjà présente à Dubaï, Abou Dhabi, Doha et Riyad, avec une ouverture à Koweït prévue pour novembre 2025. La marque, classée parmi MENA’s 50 Best Restaurants et citée dans The World’s 50 Best Bars Extended List, poursuit également son développement international avec de nouvelles adresses annoncées à Marbella, Boston et aux Maldives.

« Nous sommes véritablement ravis de venir à Bahreïn », déclare Nicolas Budzynski, PDG de La Petite Maison.
« Nous avons longtemps étudié les opportunités dans le royaume et pensons que le moment est venu d’y établir notre présence. Nous avons toujours reçu un accueil chaleureux de la clientèle bahreïnie dans nos autres établissements, et nous avons pleinement confiance dans le succès de ce projet. Avec Infracorp comme partenaire et un emplacement exceptionnel offrant des couchers de soleil spectaculaires sur la baie de Manama, nous voyons une occasion unique de créer quelque chose d’exceptionnel. »

De son côté, Majed Alkhan, PDG d’Infracorp, souligne :

« L’arrivée de LPM renforce notre vision de faire de Bahrain Harbour une destination internationale majeure. Ce partenariat illustre notre volonté d’enrichir l’offre gastronomique et culturelle du royaume, en proposant une expérience reconnue à l’échelle mondiale. »

Depuis son ouverture à Dubaï en 2010, La Petite Maison s’est imposée comme une référence gastronomique régionale et internationale. Le restaurant a été salué par la critique, figurant à plusieurs reprises dans les World’s 50 Best Restaurants, et a été élu Restaurant de la Décennie par Time Out Dubai.

Présente dans les plus grandes villes du monde — Londres, Dubaï, Abou Dhabi, Miami, Riyad, Doha et Hong Kong — LPM concentre aujourd’hui son développement sur les destinations côtières d’exception, synonymes de luxe et d’art de vivre.

L’ouverture de La Petite Maison Bahreïn est prévue pour le début de l’année 2027.


Bouygues Telecom: ventes en hausse, portées par La Poste Telecom

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
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  • Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%
  • Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom

PARIS: Le groupe de télécommunications Bouygues Telecom a vu son chiffre d'affaires augmenter sur les neuf premiers mois de l'année, toujours porté par l'intégration de La Poste Telecom après son rachat l'année dernière, d'après des résultats financiers publiés mercredi.

Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%.

Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom.

En parallèle, la contribution de l'activité au résultat net du groupe Bouygues accuse une baisse substantielle de 126 millions d'euros et s'établit à 137 millions d'euros.

Sur les neuf premiers mois de l'année, l'excédent brut d'exploitation après loyer (Ebitdal), indicateur de rentabilité de référence dans le secteur, est stable et atteint 1,5 milliard d'euros, avec "une contribution limitée de La Poste Telecom", précise l'entreprise dans son communiqué.

A fin septembre, le nombre de clients fixe progresse par rapport aux derniers chiffres de fin juin, à 5,3 millions de clients.

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions.

La filiale a indiqué maintenir ses prévisions sur l'année, avec un chiffre d'affaires facturé aux clients "soit légèrement supérieur soit légèrement inférieur, son évolution dépendant de la durée et de l’intensité de la pression concurrentielle observée actuellement".

Bouygues Telecom a également indiqué que la vente de sa société Infracos, détenue en commun avec SFR, devrait s'achever d'ici la fin de l'année.

L'opérateur a réaffirmé maintenir l'offre de rachat commune de SFR, déposée mi-octobre avec Free et Orange.

"Nous considérons que l'offre est attractive", a affirmé Pascal Grangé, directeur général délégué du groupe Bouygues, au cours d'une conférence téléphonique.

"Il n'y avait pas de dialogue particulier avant, il n'y a pas de dialogue particulier après" avec Patrick Drahi, actionnaire majoritaire du groupe Altice France, maison mère de SFR, a-t-il ajouté.

La proposition de rachat, à hauteur de 17 milliards d'euros, avait été refusée dès le lendemain de son annonce par la direction d'Altice France, et remise aussitôt sur la table par les trois opérateurs concurrents.

 


Le décret sur la programmation énergétique de la France, priorité du Premier ministre, assure Lescure

Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 novembre 2025. (AFP)
Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 novembre 2025. (AFP)
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  • Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, a affirmé que la nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE3) est la priorité du gouvernement et qu’elle sera présentée « très bientôt » après plus de deux ans de retard
  • Ce texte stratégique doit définir la trajectoire énergétique de la France pour les dix prochaines années, combinant relance du nucléaire et développement des énergies renouvelables afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050

PARIS: Le décret traçant la stratégie énergétique de la France est en tête des priorités du ministre de l'Energie et de celles du Premier ministre, a affirmé mardi le ministre de l'Economie Roland Lescure, au sujet de ce texte sensible qui déchire la classe politique.

"La programmation pluriannuelle de l'énergie, elle est au sommet de la pile du ministre de l'Energie, elle est aussi au sommet de la pile du Premier ministre" Sébastien Lecornu, a assuré à la presse le ministre de l'Economie et des Finances, également chargé de l'énergie, lors d'un déplacement au salon du nucléaire civil près de Paris.

La programmation énergétique de la France, dite PPE3, qui a déjà plus de deux ans de retard, n'en finit pas de se faire attendre. Mais le ministre tient à rassurer: "on est en train de travailler, j'ai repris le crayon il y a maintenant trois semaines pour faire atterrir tout ça".

"On va rencontrer les parlementaires qui ont beaucoup travaillé là-dessus et on va vous revenir très vite avec une programmation pluriannuelle de l'énergie qui (...) va permettre de lancer les grands projets dont on a tant besoin", a-t-il dit.

Le gouvernement précédent avait promis de publier le décret de la PPE3 d'"ici à la fin de l'été", avant finalement de renoncer.

Le Premier ministre de l'époque François Bayrou, alors sous menace d'une censure du Rassemblement national, avait expliqué début août avoir retardé la publication "pour que soient conduites la concertation et les consultations nécessaires" avec les partis et les groupes parlementaires.

Le texte a donné lieu à des débats enflammés dans la classe politique au printemps entre pronucléaires et partisans des renouvelables, lors de l'examen d'une proposition de loi elle aussi consacrée à la programmation énergétique.

La PPE3 fixe la feuille de route énergétique de la France sur 10 ans pour sortir des énergies fossiles et atteindre la neutralité carbone en 2050 grâce à une relance massive du nucléaire combinée au développement des renouvelables.

Initialement, le gouvernement avait prévu de présenter sa stratégie énergétique dans un projet de loi pour début 2024, avant finalement d'opter pour la voie réglementaire devant la "guerre de religion" qui oppose pro-renouvelables et pro-nucléaire, comme l'avait admis à l'époque le ministère de l'Energie alors dirigé par Roland Lescure lors de son précédent passage à Bercy.

Mais aujourd'hui, "la guerre des religions est terminée", a martelé mardi le ministre. "On a besoin d'engager des grands projets dans le nucléaire, dans l'éolien offshore" et "de continuer sur la dynamique des énergies renouvelables".