Une semaine après le décès d’Élizabeth II, l’émotion ne retombe pas

 Une femme portant le drapeau du jubilé de la reine Elizabeth II de Grande-Bretagne marche le long de la rive sud de la Tamise alors qu'elle fait la queue pour rendre hommage à la défunte reine Elizabeth II, à Londres, le 15 septembre 2022. (AFP).
Une femme portant le drapeau du jubilé de la reine Elizabeth II de Grande-Bretagne marche le long de la rive sud de la Tamise alors qu'elle fait la queue pour rendre hommage à la défunte reine Elizabeth II, à Londres, le 15 septembre 2022. (AFP).
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Publié le Vendredi 16 septembre 2022

Une semaine après le décès d’Élizabeth II, l’émotion ne retombe pas

  • La vague d’émotion liée au décès de la reine Elizabeth II ne se limite pas aux Britanniques, elle dépasse les nationalités, les frontières
  • Que ce soit à Londres ou à Nottingham sur la devanture de certains magasins, les abribus et les panneaux publicitaires, les portraits de la défunte sont partout

LONDRES: Londres est en effervescence. Et pour cause, le pays vit un moment historique, le décès de la reine Elizabeth II jeudi dernier à l’âge de 96 ans. Pour lui rendre un dernier hommage, des centaines de milliers de personnes sont attendues 24h/24 pour se recueillir devant le cercueil de la reine. Ce dernier sera exposé à l’abbaye de Westminster jusqu’aux funérailles, prévues lundi prochain.

Déterminé, le public n’a pas hésité à braver une interminable queue qui s’étend sur une quinzaine de km. Le temps d’attente se compte en dizaines d’heures.

«La fin d’une époque»

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À Londres, Arab News en français est parti à la rencontre de jeunes ou moins jeunes sous le choc de la disparition de tout un symbole. (Photo : Melinda Mrini)

 

Mais la vague d’émotion liée au décès de la reine Elizabeth II ne se limite pas aux Britanniques, elle dépasse les nationalités, les frontières. Beaucoup ont du mal à croire à sa disparition, inconsciemment elle semblait éternelle. À Londres ou à Nottingham, à environ 200 km de la capitale, Arab News en français est parti à la rencontre de jeunes ou moins jeunes sous le choc de la disparition de tout un symbole.

Le lendemain de l’annonce de la disparition de la reine, Emy est venue aux abords de Buckingham pour rendre hommage à la souveraine défunte. Elle porte sur elle un drapeau à l’effigie de la reine: «Je suis très triste. Je viens de Manchester. C’est la fin d’une époque. Nous savions qu’elle était âgée et qu’elle allait mourir bientôt, mais cela reste un choc. Que ce soit mes grands-parents, mes parents ou moi-même, nous l’avons tous connue. Elle a marqué plusieurs générations et a toujours fait son devoir, elle a toujours été là pour nous. C’est vraiment triste.»

Maria et son époux, tous deux Mexicains, sont en vacances à Londres. Ils ont appris la nouvelle alors qu’ils étaient en plein shopping à Oxford Street. Émus aux larmes, ils ont sur place respecté une minute de silence. «Elle comptait beaucoup pour nous. C’était une grande dame. Nous connaissons tout sur sa vie, sa famille, même si nous vivons très loin d’ici. Cette femme incarnait le respect et l’amour pour toutes les patries.»

Pour Cécilia, Française installée à Londres depuis trois ans, c’est un moment très spécial: «Je n’ai jamais vécu cela, c’est quelque chose d’assez unique, il n’y aura plus jamais un règne pareil. On est venus avec l’équipe du travail pour apporter des fleurs, c’était important pour nous de lui rendre hommage, d’apporter du respect à cette grande dame. On est touchés de vivre cela tous ensemble», confie-t-elle.

Importante affluence, des embouteillages monstres attendus

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Des personnes font la queue près de la Tate Modern alors qu'elles se rendent au palais de Westminster pour rendre hommage à la défunte reine Elizabeth II, à Londres, le 15 septembre 2022. (AFP).

 

Ce week-end, la capitale britannique s’attend à un record d’affluence. De nombreux hôtels affichent déjà complet et il sera très difficile de se déplacer dans la capitale. Les transports en commun risquent d’être particulièrement fréquentés et le trafic routier très perturbé. «Londres est connue pour ses embouteillages, particulièrement pendant les heures de pointe, alors là, je vous laisse imaginer. Il est clair qu’il sera très compliqué de circuler surtout du côté de Buckingham, Westminster», assure Patty, un chauffeur de taxi qui exerce depuis vingt ans.

Du côté de la gare de train de St Pancras, on anticipe aussi un fort afflux, la compagnie Eurostar recommandant de prévoir du temps supplémentaire au départ et à destination de Londres ce week-end et si possible de décaler tout voyage dans la capitale d’Angleterre. À Nottingham, ville industrielle de Grande-Bretagne qui concentre beaucoup d’étudiants issus du monde entier, quelques jours après le décès de la reine, l’émoi est encore vif. Dans la ville, beaucoup se souviennent de la venue de la monarque, il y a dix ans pour son Jubilé de diamant.

La demande de fleurs explose partout dans le Royaume

À défaut d’être à Londres, et de pouvoir vivre ce moment certes malheureux mais historique, de nombreuses personnes à Nottingham sont venues sur la célèbre place "Old Market" (deuxième place la plus importante du pays après Trafalgar Square) prendre quelques photos et déposer des fleurs devant le "Council house", le conseil municipal de la ville dont le drapeau en berne flotte sur le toit.

«Elle était notre reine et elle était mère. La nouvelle de son décès, la semaine dernière, m’a tellement frappée que j’ai pleuré tout l’après-midi. Je n’arrivais pas à comprendre pourquoi, parce que je n’ai jamais soutenu la famille royale. C’est une grande perte. La reine a toujours été là et elle a montré au monde entier comment il faut vivre sa vie. C’est très triste qu’elle soit partie», confie Samantha après être venue déposer des fleurs.

 

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«Dès le lendemain du décès de la reine, des personnes ont commencé à venir des quatre coins de Nottingham pour acheter des fleurs afin de témoigner de leur respect envers la reine», raconte Annette, fleuriste à Nottingham. (Photo : Melindra Mrini)

Si à Londres, le prix des fleurs a littéralement flambé – une simple rose est vendue à 8 euros, un bouquet à 28 euros –, les prix sont plus abordables à Nottingham, mais restent plus élevés que la normale. Annette, fleuriste dans le centre-ville, doit faire face à une demande record.

«Dès le lendemain du décès de la reine, des personnes ont commencé à venir des quatre coins de Nottingham pour acheter des fleurs afin de témoigner de leur respect envers la reine. Mes ventes ont doublé, mais j’ai maintenant beaucoup de mal à me procurer des fleurs, particulièrement les fleurs de jardins naturels, car c’est ce que les clients préfèrent acheter, car c’était ce qu’aimait la reine. Actuellement, je n’en ai plus jusqu’à vendredi», raconte-t-elle. «Nous (les fleuristes) nous nous trouvons donc dans une situation difficile.»

 

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De nombreux personnes à Nottingham sont venus sur la célèbre place "Old Market" pour déposer des fleurs devant le "Council house", le conseil municipal de la ville. (Photo : Melinda Mrini)

 

La reine est partout

Que ce soit à Londres ou à Nottingham sur la devanture de certains magasins, les abribus et les panneaux publicitaires, les portraits de la défunte sont partout. «La reine était tellement populaire, présente depuis toujours dans la vie des habitants qu’elle n’a clairement pas besoin d’une quelconque promotion, mais c’est une manière de lui rendre hommage», affirme Aziz, étudiant tunisien à l’université de Nottingham.

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Un gigantesque panneau d'affichage avec le portrait de la reine Elizabeth II à Piccadilly Circus. (Photo : Melinda Mrini)

Étudiants, touristes, locaux, s’arrachent les souvenirs à son effigie dans les boutiques. Les mugs et tee-shirts avec la photo de la reine, sa date de naissance et décès ont le plus de succès. Alice, une touriste belge en vacances à Nottingham a acheté plusieurs tee-shirts dans une boutique de souvenirs. «Ce n’est pas donné, mais c’est pour marquer le coup», explique-t-elle. En vacances encore pour quelques jours, elle a décidé de se rendre à Londres pour être présente le jour des funérailles. «J’ai entendu dire que le protocole est très strict. On ne pourra pas voir son visage, ni prendre de photos, mais ce n’est pas grave. Je veux vivre ce moment historique, et plus tard, je pourrais le dire à mes enfants: "j’ai approché et vu le cercueil de la reine d’Angleterre".»

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Que ce soit à Londres ou à Nottingham sur la devanture de certains magasins, les abribus, les métros et les panneaux publicitaires, les portraits de la défunte sont partout. (Photo : Melinda Mrini)

Les ministres du Groupe E3 condamnent les frappes israéliennes à Doha

Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
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  • Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza
  • Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas

PARIS: Les ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni ont condamné, dans une déclaration conjointe, les frappes israéliennes ayant visé Doha le 9 septembre. Ils estiment que ces attaques constituent une violation de la souveraineté du Qatar et représentent un risque d’escalade supplémentaire dans la région.

Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza. « Nous appelons toutes les parties à intensifier leurs efforts pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat », ont-ils insisté.

Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas. Ils appellent les parties à « faire preuve de retenue » et à saisir l’opportunité de rétablir la paix.

Les ministres ont réaffirmé que la priorité devait rester la mise en place d’un cessez-le-feu permanent, la libération des otages et l’acheminement massif d’aide humanitaire à Gaza pour enrayer la famine. Ils demandent l’arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes dans la ville de Gaza, dénonçant les déplacements massifs de civils, les pertes humaines et la destruction d’infrastructures vitales.

Ils exhortent par ailleurs à garantir aux Nations unies et aux ONG humanitaires un accès sûr et sans entrave à l’ensemble de la bande de Gaza, y compris dans le Nord.

Enfin, le Groupe E3 a rappelé sa condamnation « sans équivoque » des crimes commis par le Hamas, qualifié de mouvement terroriste, qui doit, selon eux, « libérer immédiatement et sans condition les otages, être désarmé et écarté définitivement de la gouvernance de la bande de Gaza ».


L’ONU adopte une résolution franco-saoudienne pour la paix israélo-palestinienne sans le Hamas

L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
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  • Résolution adoptée par 142 voix pour, 10 contre — dont Israël et les États-Unis
  • Le vote précède un sommet de haut niveau co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre

​​​​​​NEW YORK : L’Assemblée générale des Nations unies a voté massivement vendredi en faveur de l’adoption de la « Déclaration de New York », une résolution visant à relancer la solution à deux États entre Israël et la Palestine, sans impliquer le Hamas.

Le texte a été approuvé par 142 pays, contre 10 votes négatifs — dont Israël et les États-Unis — et 12 abstentions. Il condamne fermement les attaques du Hamas du 7 octobre 2023, exige le désarmement du groupe, la libération de tous les otages, et appelle à une action internationale collective pour mettre fin à la guerre à Gaza.

Intitulée officiellement « Déclaration de New York sur le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux États », la résolution a été présentée conjointement par l’Arabie saoudite et la France, avec le soutien préalable de la Ligue arabe et de 17 États membres de l’ONU.

Le texte souligne la nécessité de mettre fin à l’autorité du Hamas à Gaza, avec un transfert des armes à l’Autorité palestinienne, sous supervision internationale, dans le cadre d’une feuille de route vers une paix durable. Celle-ci inclut un cessez-le-feu, la création d’un État palestinien, le désarmement du Hamas, et une normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

L’ambassadeur de France, Jérôme Bonnafont, qui a présenté la résolution, l’a qualifiée de « feuille de route unique pour concrétiser la solution à deux États », soulignant l’engagement de l’Autorité palestinienne et des pays arabes en faveur de la paix et de la sécurité. Il a aussi insisté sur l’urgence d’un cessez-le-feu immédiat et de la libération des otages.

Ce vote intervient à quelques jours d’un sommet de haut niveau de l’ONU, co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre, où le président Emmanuel Macron s’est engagé à reconnaître officiellement un État palestinien.

La représentante américaine, Morgan Ortagus, s’est vivement opposée à la résolution, la qualifiant de « coup de communication malvenu et malavisé » qui récompenserait le Hamas et nuirait aux efforts diplomatiques authentiques.

Elle a dénoncé la mention du « droit au retour » dans le texte, estimant qu’il menace le caractère juif de l’État d’Israël.

« Cette résolution est un cadeau au Hamas,» a déclaré Mme Ortagus, ajoutant que le désarmement du Hamas et la libération des otages étaient la clé de la fin de la guerre. Elle a exhorté les autres nations à se joindre aux États-Unis pour s'opposer à la déclaration.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Frappes ukrainiennes sur les raffineries et forte demande: en Russie, l'essence devient chère

Début septembre, le prix de la tonne d'AI-95, l'un des carburants sans-plomb les plus populaires en Russie, s'est envolé pour atteindre plus de 82.000 roubles (environ 826 euros), tutoyant des records, selon les données de la bourse de Saint-Pétersbourg. (AFP)
Début septembre, le prix de la tonne d'AI-95, l'un des carburants sans-plomb les plus populaires en Russie, s'est envolé pour atteindre plus de 82.000 roubles (environ 826 euros), tutoyant des records, selon les données de la bourse de Saint-Pétersbourg. (AFP)
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  • Mercredi, le média Izvestia évoquait des "interruptions d'approvisionnement" dans "plus de dix régions" de Russie, l'un des principaux producteurs de pétrole au monde
  • A Moscou, vitrine de la Russie, pas de pénurie mais une hausse qui a propulsé le litre de sans-plomb 95 à plus de 66 roubles (0,67 euro)

MOSCOU: "Doucement mais sûrement": Oleg fait le plein d'essence à Moscou et vitupère contre la hausse des prix nourrie par une demande accrue et les frappes ukrainiennes contre les infrastructures pétrolières, secteur clé de l'économie russe que les Occidentaux veulent sanctionner.

"Tout le monde l'a remarqué", tonne Oleg, retraité de 62 ans: les prix des carburants vont crescendo à la pompe. Au 1er septembre, l'essence au détail coûtait 6,7% de plus que fin 2024, selon Rosstat, l'agence nationale des statistiques.

Ce renchérissement s'inscrit dans un contexte de hausse générale des prix, avec une inflation annuelle qui a été de 8,14% en août, à l'heure où la Russie intensifie l'offensive qu'elle a lancée en 2022 en Ukraine.

Début septembre, le prix de la tonne d'AI-95, l'un des carburants sans-plomb les plus populaires en Russie, s'est envolé pour atteindre plus de 82.000 roubles (environ 826 euros), tutoyant des records, selon les données de la bourse de Saint-Pétersbourg.

Et depuis le début de l'été, les réseaux sociaux sont saturés de vidéos montrant des files d'attente devant les stations-service de l'Extrême-Orient russe, en Crimée - région que la Russie a annexée au détriment de Kiev en 2014 -, et dans certaines régions du sud proches de l'Ukraine, pour cause de pénurie.

Mercredi, le média Izvestia évoquait des "interruptions d'approvisionnement" dans "plus de dix régions" de Russie, l'un des principaux producteurs de pétrole au monde.

Raffineries frappées 

A Moscou, vitrine de la Russie, pas de pénurie mais une hausse qui a propulsé le litre de sans-plomb 95 à plus de 66 roubles (0,67 euro). Ce prix, qui reste bien inférieur à ceux affichés dans de nombreux pays européens, surprend le consommateur russe, habitué à ne pas payer cher l'essence et au revenu moyen moindre.

Artiom, un Moscovite qui ne souhaite pas donner son nom de famille, observe cette augmentation "depuis le début de l'année". "Pour des personnes ordinaires, 300 ou 400 roubles en plus par plein (3 à 4 euros, ndlr), cela commence à être sensible", dit-il.

Sur le site Gazeta.ru, Igor Iouchkov, analyste au Fonds national de sécurité énergétique, met en avant l'augmentation d'"environ 16%" du droit d'accise (impôt indirect) depuis le 1er janvier et la baisse de subsides versés aux compagnies pétrolières.

Car, comme l'explique à l'AFP Sergueï Teriochkine, expert en questions énergétiques, "plus les subventions sont faibles, plus la rentabilité est faible", ce qui pousse les pétroliers à "répercuter" ces pertes sur les prix au détail.

La demande a, elle, été dopée par les départs en vacances et les engins agricoles.

Restent - surtout - les frappes contre les raffineries et dépôts de pétrole que l'Ukraine a multipliées afin de toucher Moscou au portefeuille et d'entraver sa capacité à financer son offensive.

"Les frappes ont ciblé de grandes raffineries dans la partie européenne de la Russie", notamment dans les régions de Samara, Riazan, Volgograd et Rostov, énumère Alexandre Kots, journaliste russe spécialiste des questions militaires, sur Telegram.

"Ce n'est rien!" 

L'une de ces attaques, à la mi-août, a touché la raffinerie de Syzran, dans la région de Samara, selon l'état-major ukrainien. Le complexe se trouve à plus de 800 km de la frontière ukrainienne. Il est présenté par Kiev comme le "plus important du système Rosneft", géant russe des hydrocarbures.

Moscou n'a pas quantifié l'impact de ces frappes, mais dans le journal Kommersant, l'analyste Maxime Diatchenko parle d'une baisse de la production "de près de 10%" depuis le début de l'année.

"C'est rien!", assure Alexandre, un homme d'affaires moscovite, après avoir rempli le réservoir de sa berline allemande. "Une frappe, deux frappes, trois frappes, ça n'est rien pour le marché en général ou pour les prix".

"Le pays a besoin d'argent. L'augmentation du prix de l'essence, c'est une façon d'augmenter le revenu de l'Etat", estime de son côté Vladimir, un Moscovite de 50 ans.

Pour tenter de stabiliser la situation, Moscou a prolongé une interdiction d'"exporter de l’essence pour les automobiles" jusque fin octobre.

La Russie reste par ailleurs un exportateur majeur de pétrole brut, des exportations que les Occidentaux entendent étouffer pour tarir une des principales sources de financement de l'offensive russe en Ukraine, pays qui compte l'Union européenne comme principale alliée.