Réforme des retraites: LR sur une ligne de crête face à la majorité

Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), porté par Emmanuel Macron, doit être présenté en Conseil des ministres le 26 septembre, débattu en commission à l'Assemblée nationale puis à partir du 20 octobre dans l'hémicycle en première lecture. (AFP).
Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), porté par Emmanuel Macron, doit être présenté en Conseil des ministres le 26 septembre, débattu en commission à l'Assemblée nationale puis à partir du 20 octobre dans l'hémicycle en première lecture. (AFP).
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Publié le Vendredi 16 septembre 2022

Réforme des retraites: LR sur une ligne de crête face à la majorité

  • En tant que parti d'opposition, LR a déjà clairement exclu de voter en faveur du projet de loi de finances du gouvernement pour 2023
  • Si le gouvernement "drague" LR, "il va se prendre un vent, nous sommes dans une opposition claire"

BIARRITZ: Les parlementaires LR, réunis à Biarritz pour préparer leur rentrée, cherchent la bonne formule pour répondre à la volonté du gouvernement de réformer rapidement les retraites, comme ils le demandent depuis des années, sans renoncer à leur positionnement d'opposants résolus.

"On fait la différence entre les beaux discours et les actes" d'Emmanuel Macron, "nous sommes habitués à voir un écart aussi large que l'Océan Atlantique qui est devant nous", assure le chef de file des sénateurs LR, Bruno Retailleau, en lice pour prendre la présidence du parti en décembre.

En tant que parti d'opposition, LR a déjà clairement exclu de voter en faveur du projet de loi de finances du gouvernement pour 2023, rappelle-t-il. Mais que faire si le gouvernement propose une réforme des retraites dans le cadre du projet de budget de la Sécurité sociale pour 2023, comme c'est envisagé?

"Nous, on votera ce que nous votons d'habitude", assure M. Retailleau, devant le centre de congrès où sont réunis face à la mer ses collègues députés et sénateurs, rappelant que "chaque année au Sénat nous avons voté une réforme des retraites dans le PLFSS".

Si le gouvernement "drague" LR, "il va se prendre un vent, nous sommes dans une opposition claire", dit son concurrent pour la présidence du parti, Eric Ciotti, refusant d'être "la roue de secours d'un pouvoir à bout de souffle". Mais sans exclure de voter spécifiquement en faveur d'une réforme des retraites, en particulier si elle propose de reculer l'âge légal de départ.

"Nous verrons dans quel contexte" serait proposée cette réforme, explique M. Ciotti. Le vote du budget est exclu, mais "après à l'Assemblée nationale, sur tel ou tel article, sur tel ou tel amendement, c'est la liberté de chaque parlementaire, on essayera d'améliorer les textes", explique-t-il.

Le PLFSS, "je ne crois pas que ce soit le meilleur véhicule, mais ça peut être un véhicule" pour réformer les retraites, admet de son côté le sénateur René-Paul Savary, favorable "à des propositions constructives" de LR. "Et puis après on gérera, en fonction des propositions du gouvernement, les aléas politiques".

« Une approche différente »

"Il faut faire attention à la manière dont on amène les choses (..) Evidemment, il faut un dialogue social" pour réformer les retraites, prévient son collègue sénateur Jean-François Husson. Dans le PLFSS? "Ma réponse aujourd'hui je la réserve, elle est plutôt très prudente", dit-il.

L'équation du positionnement de LR, face à ce que certains dans le parti qualifient de "grosses ficelles" du gouvernement, est rendu encore plus délicate par la compétition interne pour prendre les rênes du parti.

Car le challenger de la compétition, le jeune député Aurélien Pradié, a choisi de défendre une position "iconoclaste" sur ce dossier des retraites, en refusant d'actionner le levier du recul de l'âge légal, à contre-courant de la position de LR.

"Je pense que nous devons avoir une approche différente de la réforme des retraites, qui prend mieux en compte les efforts de toutes les carrières de nos concitoyens", plaide-t-il, privilégiant de jouer sur la durée de cotisation. Les adhérents LR qu'il rencontre en réunion publiques sont "soulagés" d'entendre une telle proposition, assure-t-il.

"Tout le monde dans cette campagne interne se demande comment on se différencie d'Emmanuel Macron. Moi je vais être le seul à pouvoir assumer de ne pas voter la réforme d'Emmanuel Macron, je ne sais pas comment mes camarades vont faire", lance-t-il.

Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) doit être présenté en Conseil des ministres le 26 septembre, débattu en commission à l'Assemblée nationale puis à partir du 20 octobre dans l'hémicycle en première lecture.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.