ONU: Deux personnes sur trois ne seront pas en mesure de lire un article

La vice-secrétaire générale de l’ONU, Amina Mohammed, a lancé un avertissement sur l’analphabétisme lors du Sommet sur la transformation de l’éducation (Photo ONU/Jaclyn Licht).
La vice-secrétaire générale de l’ONU, Amina Mohammed, a lancé un avertissement sur l’analphabétisme lors du Sommet sur la transformation de l’éducation (Photo ONU/Jaclyn Licht).
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Publié le Samedi 17 septembre 2022

ONU: Deux personnes sur trois ne seront pas en mesure de lire un article

  • 222 millions de jeunes vivant dans des régions touchées par des guerres et des catastrophes n’ont pas accès à une éducation ininterrompue ou de qualité
  • 64,3% des enfants dans le monde sont incapables de lire et de comprendre un texte simple

NEW YORK: Selon les estimations, 64,3% des enfants dans le monde sont incapables de lire et de comprendre un texte simple. C’est pourquoi la vice-secrétaire générale des Nations unies, Amina Mohammed, a averti les journalistes que «dans quelques années, deux personnes sur trois ne seront pas en mesure de lire vos articles».

Cet avertissement a été lancé jeudi lors d’une conférence de presse de l’ONU concernant le prochain Sommet sur la transformation de l’éducation (TES), avec le conseiller spécial du secrétaire général pour le TES, Leonardo Garnier, et la sous-directrice générale de l’Unesco pour l’éducation, Stefania Giannini.

«Si cela ne s’appelle pas une crise, franchement, nous ne savons pas ce que c’est», a-t-elle déclaré, ajoutant que «la crise de l’éducation est bien plus profonde, elle dépasse les questions d’accès et d’inégalité, et les systèmes éducatifs sont mis à l’épreuve comme jamais auparavant.»

Aujourd’hui, 222 millions de jeunes vivant dans des régions touchées par des guerres et des catastrophes — en Afrique, en Asie, au Moyen-Orient et en Amérique du Sud — n’ont pas accès à une éducation ininterrompue ou de qualité.

Selon une analyse réalisée par le Fonds mondial de l’ONU pour l’éducation dans les situations d’urgence et de crise prolongée, Education Cannot Wait, 78,2 millions de ces enfants touchés par la crise ne sont pas scolarisés et 119,6 millions n’atteignent pas les niveaux de compétence minimums en lecture et en mathématiques, bien qu’ils soient scolarisés.

«Cette consultation témoigne d’une prise de conscience massive du fait que la transformation n’est pas un choix, mais une nécessité», a souligné Mme Giannini.

Grâce au TES, l’ONU vise à redéfinir «les structures obsolètes qui ont conduit à des guerres et à des dévastations économiques», selon Mme Mohammed.

M. Garnier, quant à lui, a rappelé les avantages économiques de l’investissement dans l’éducation, qui a souvent été reléguée au second plan en termes de priorités de financement.

«Rien n’est plus rentable que d’investir dans l’éducation. Ce que nous essayons de faire, c’est de recadrer cette discussion», a-t-il indiqué.

«C’est pourquoi ce sommet est avant tout un sommet politique, intégrant les demandes de la jeunesse, les engagements de toutes les parties prenantes, nationales et internationales et surtout les engagements de tous les dirigeants nationaux et anciens du monde», a expliqué M. Garnier. 

Le sommet, qui débute vendredi, est divisé en trois journées distinctes : la Journée de mobilisation (16 septembre), la Journée des solutions (17 septembre) et la Journée de réunion des dirigeants (19 septembre).

Selon le site web du Sommet, la Journée de la mobilisation sera dirigée et organisée par des jeunes et servira à transmettre les recommandations collectives des jeunes sur la transformation de l’éducation aux décideurs et aux responsables politiques, par l’intermédiaire de la Déclaration des jeunes du Sommet.

La Journée des solutions offrira aux partenaires, notamment aux agences de l’ONU, aux ONG, aux organisations de la société civile et aux partenaires du secteur privé, une plate-forme pour mobiliser le soutien nécessaire au lancement ou au renforcement d’initiatives liées aux cinq pistes d’action thématiques du Sommet.

Ces cinq pistes sont les suivantes : Écoles inclusives, équitables, sûres et saines ; Apprentissage et compétences pour vivre, travailler et promouvoir un développement durable ; Enseignants, enseignement et profession enseignante ; Apprentissage et transformation numériques ; et Financement de l’éducation.

Lors de la Journée de réunion des dirigeants, Un nombre limité de sessions thématiques sera organisé pour mettre l’accent sur les priorités transversales de la transformation de l’éducation.

«Je pense que ce que nous avons appris de tout cela, c’est que nous devons nous assurer de prendre conscience de la réalité en essayant d’aider ces enfants à reprendre leurs études, et à les reprendre d’une manière significative", a affirmé Mme Mohammed. «Cela sera transformateur dans notre rencontre avec le monde de demain, aujourd’hui.» 

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Roumanie : Macron dénonce des «ingérences» qui «sapent l'intégrité de nos démocraties»

Le Premier ministre britannique Keir Starmer et le président français Emmanuel Macron (à droite) s'expriment avant le sommet de la Communauté politique européenne (CPE), à Tirana, le 16 mai 2025. (AFP)
Le Premier ministre britannique Keir Starmer et le président français Emmanuel Macron (à droite) s'expriment avant le sommet de la Communauté politique européenne (CPE), à Tirana, le 16 mai 2025. (AFP)
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  • En Pologne, les sites du parti centriste du Premier ministre Donald Tusk étaient hors service vendredi en raison d'une cyberattaque, à deux jours du premier tour de l'élection présidentielle de dimanche.
  • "La Moldavie (est) victime chaque jour des ingérences russes (..) Les échéances électorales en cours, là aussi, on le sait très bien, font l'objet de telles ingérences", a martelé le président français

TIRANA: Le président français Emmanuel Macron a dénoncé vendredi des "ingérences" dans les élections à venir en Europe, notamment en Roumanie, estimant qu'elles "sapent l'intégrité de nos démocraties".

"Nous voyons à travers nos élections, la Roumanie le vit en ce moment, la Moldavie l'a vécue il y a très peu de temps, (que) nous avons très clairement des menaces qui sapent l'intégrité de nos démocraties, qui minent leur résilience", a-t-il dit en ouverture d'un sommet de la Communauté politique européenne (CPE) à Tirana.

Le candidat d'extrême droite George Simion fait figure de favori du second tour de la présidentielle qui se tiendra dimanche en Roumanie.

Un scrutin scruté de près après l'annulation du vote du 24 novembre sur des suspicions d'ingérence russe en faveur du précédent candidat d'extrême droite, critique de l'UE et de l'Otan, Calin Georgescu.

En Pologne, les sites du parti centriste du Premier ministre Donald Tusk étaient hors service vendredi en raison d'une cyberattaque, à deux jours du premier tour de l'élection présidentielle de dimanche.

"La Moldavie (est) victime chaque jour des ingérences russes (..) Les échéances électorales en cours, là aussi, on le sait très bien, font l'objet de telles ingérences", a martelé le président français.

"Nous subissons des manipulations lors des périodes électorales, mais (aussi) des ingérences informationnelles étrangères à peu près tout le temps. Et c'est quelque chose qui sape la sécurité démocratique de notre Europe", a-t-il poursuivi.

Le chef de l'Etat a appelé les dirigeants du continent européen, réunis à Tirana, à "mieux protéger les infrastructures critiques face aux cyberattaques", à renforcer les "cadres réglementaires sur les contenus illicites en ligne" et à "traquer les flux financiers qui alimentent ces actions hybrides".

"Sinon, en particulier la Russie, ils continueront de déstabiliser nos opinions publiques pour bouger les lignes", a-t-il dit.


L'administration Trump dénonce les «menaces» d'un ancien patron du FBI et ouvre une enquête

Les autorités fédérales américaines ont annoncé jeudi enquêter sur la "menace" formulée selon eux contre Donald Trump par James Comey, ancien patron du FBI devenu bête noire du président américain. (AFP)
Les autorités fédérales américaines ont annoncé jeudi enquêter sur la "menace" formulée selon eux contre Donald Trump par James Comey, ancien patron du FBI devenu bête noire du président américain. (AFP)
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  • "L'ancien directeur déshonoré du FBI James Comey vient d'appeler à l'assassinat du président Trump", a écrit sur X la ministre de la Sécurité intérieure Kristi Noem
  • Elle a ajouté que son ministère ainsi que le Secret Service, le service chargé de la protection du président, "mènent l'enquête sur cette menace"

WASHINGTON: Les autorités fédérales américaines ont annoncé jeudi enquêter sur la "menace" formulée selon eux contre Donald Trump par James Comey, ancien patron du FBI devenu bête noire du président américain.

Dans une publication Instagram depuis retirée, James Comey a partagé une photo montrant des coquillages former le message "86 47" dans le sable, le premier chiffre étant parfois utilisé pour signifier le souhait de faire partir, voire de tuer, quelqu'un, le second pouvant se référer à Donald Trump, 47e président des Etats-Unis.

"L'ancien directeur déshonoré du FBI James Comey vient d'appeler à l'assassinat du président Trump", a écrit sur X la ministre de la Sécurité intérieure Kristi Noem.

Elle a ajouté que son ministère ainsi que le Secret Service, le service chargé de la protection du président, "mènent l'enquête sur cette menace."

"Cela nous inquiète tous gravement, et doit être pris au sérieux", a dit sur X Taylor Budowich, un chef de cabinet adjoint de la Maison Blanche.

James Comey -- brutalement limogé par Donald Trump en 2017 pendant qu'il enquêtait sur des soupçons d'ingérences étrangères -- a ensuite partagé un message sur son compte Instagram.

"J'ai publié plus tôt une photo de coquillages que j'ai vus ce matin lors d'une balade sur la plage, et j'ai estimé que c'était un message politique. Je ne m'étais pas rendu compte que certaines personnes associaient ces chiffres avec de la violence. Je n'ai jamais eu cela à l'esprit, mais je m'oppose à toute force de violence, et j'ai donc retiré la publication", a-t-il écrit.

Donald Trump a réchappé en juillet dernier à une tentative d'assassinat lors d'un meeting de campagne en Pennsylvanie.


Détention de Sansal: ses filles «impuissantes» en République tchèque

Arrêté mi-novembre à l'aéroport d'Alger, l'écrivain âgé de 80 ans a été condamné fin mars à cinq ans de prison pour, entre autres, atteinte à l'intégrité du territoire algérien. (AFP)
Arrêté mi-novembre à l'aéroport d'Alger, l'écrivain âgé de 80 ans a été condamné fin mars à cinq ans de prison pour, entre autres, atteinte à l'intégrité du territoire algérien. (AFP)
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  • "Il est triste que des personnes soient emprisonnées pour avoir librement exprimé leur opinion et malheureusement, notre père est l'une de ces personnes", a déclaré l'aînée après avoir reçu la distinction
  • "Dieu seul sait dans quel état mental il se trouve", car il est "isolé sans aucune information", a-t-elle ensuite déploré auprès de l'AFP

PRAGUE: Les deux filles de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, condamné à cinq ans de prison, ont fait part à l'AFP de leur "sentiment d'impuissance totale", depuis la République tchèque où elles habitent, pour obtenir la libération de leur père.

Rencontrées à l'ouverture du salon du livre de Prague, Nawal, 53 ans, et Sabeha, 50 ans, ont réceptionné jeudi un prix pour la promotion de la liberté d'expression décerné à leur père.

"Il est triste que des personnes soient emprisonnées pour avoir librement exprimé leur opinion et malheureusement, notre père est l'une de ces personnes", a déclaré l'aînée après avoir reçu la distinction.

"Dieu seul sait dans quel état mental il se trouve", car il est "isolé sans aucune information", a-t-elle ensuite déploré auprès de l'AFP.

"La seule personne autorisée à lui rendre visite, c'est probablement sa femme, mais nous ne savons rien" et elle est surveillée, a-t-elle ajouté.

Alors que le dissident, atteint d'un cancer, suit "actuellement un traitement de radiothérapie", ses filles ont échangé pour la dernière fois par courrier électronique avec lui en 2023 et n'ont aucune nouvelle, à part des coupures de presse que leur font passer l'ambassade tchèque à Alger.

Elles ont adressé une lettre ouverte au président français Emmanuel Macron et écrit à son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune. "Nous avons aussi écrit à mon père. Mais nous n'avons pas reçu de réponse, il ne s'est rien passé", explique Nawal.

"Monnaie d'échange" 

Perdue face aux méandres du système algérien, cette spécialiste en informatique s'est tournée vers l'interface d'intelligence artificielle ChatGPT et sur ses conseils, elle envisage de contacter des organisations comme Amnesty International pour accentuer la pression.

Nées en Algérie, les filles de Boualem Sansal ont vécu en Tchécoslovaquie, le pays de leur mère, après la séparation dans leur petite enfance de leurs parents, qui s'étaient rencontrés dans le cadre d'un échange universitaire.

Le régime communiste les surveillait, comme toutes les personnes ayant de la famille à l'étranger, et si elles ont passé leurs vacances à Alger chaque année, Nawal n'y est plus retournée depuis l'âge de 20 ans et n'a pas revu son père depuis.

Sa soeur et elle habitent toujours près de Prague.

Arrêté mi-novembre à l'aéroport d'Alger, l'écrivain âgé de 80 ans a été condamné fin mars à cinq ans de prison pour, entre autres, atteinte à l'intégrité du territoire algérien.

Il lui est reproché d'avoir repris à son compte la position du Maroc, selon laquelle le territoire de ce pays aurait été tronqué sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Il a fait appel.

"Je crois que mon père est un pion ou une monnaie d'échange, une sorte d'otage, parce qu'ils essaient probablement d'obtenir la libération de certains terroristes condamnés en France", a détaillé Nawal, sa soeur Sabeha saluant en lui "un vrai patriote".

L'Algérie et la France traversent depuis l'été dernier une crise diplomatique marquée ces derniers jours par une nouvelle série d'expulsions de fonctionnaires de part et d'autre. Toutes les coopérations sont gelées.

Athée, Boualem Sansal est critique d'un pouvoir qui, selon lui, se maintient depuis trop longtemps contre la volonté des Algériens. "Il contrôle totalement le pays et dispose de tous les moyens", estimait-il dans Le Figaro en 2019.