L'ouragan Fiona laisse sa «marque» de destructions sur la côte est du Canada

Zone inondée dans le quartier Front de Mer de Pointe-à-Pitre, dans l'archipel des Caraïbes françaises de la Guadeloupe, le 30 avril 2022 (Photo, AFP).
Zone inondée dans le quartier Front de Mer de Pointe-à-Pitre, dans l'archipel des Caraïbes françaises de la Guadeloupe, le 30 avril 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 25 septembre 2022

L'ouragan Fiona laisse sa «marque» de destructions sur la côte est du Canada

  • Selon le Centre national des ouragans américain (NHC), Fiona a touché terre tôt samedi dans la province de Nouvelle-Ecosse (Est du Canada) avec des vents supérieurs à 144 kilomètres/heure
  • Le Premier ministre Justin Trudeau a demandé à tous de «prendre les bonnes précautions»

MONTREAL : L'ouragan Fiona a durement frappé samedi la côte atlantique du Canada, une femme ayant été emportée par les eaux et quelque 500.000 foyers se trouvant privés d'électricité.

Arbres arrachés, maisons emportées, lignes électriques endommagées... "Fiona est venu et a laissé sa marque sur la Nouvelle-Ecosse et les provinces voisines", a dit le Premier ministre de cette région, Tim Houston, lors d'une conférence de presse samedi après-midi.

"Ce n'est pas complètement fini", a-t-il averti.

De violentes bourrasques devraient persister dans la soirée, a ainsi noté le météorologiste Bob Robichaud, notant toutefois que "les conditions devraient progressivement s'améliorer dans les trois à six prochaines heures".

Selon les autorités canadiennes, Fiona charriait encore à 17H00 GMT des vents soutenus de 120 km/h et se déplaçait à une vitesse de 37 km/h vers le nord-est.

"De grosses vagues ont atteint le littoral est de la Nouvelle-Ecosse et le sud-ouest de Terre-Neuve, et elles pourraient dépasser 12 mètres", préviennent-elles.

Deux femmes ont été emportées par les eaux à Channel-Port-aux-Basques, dans la province de Terre-Neuve, selon une porte-parole de la police. L'une des deux victimes, emportée après l'effondrement de sa maison, a été secourue et hospitalisée, l'autre reste portée disparue.

"C'est une des pires journées que j'ai vécu dans ma vie", a confié à Radio Canada René Roy, un autre habitant de cette ville. "Cela n'arrête pas. (...) Beaucoup de maisons sont parties à la mer", s'est-il désolé.

"J'ai été réveillé vers 05H00 parce que mon lit tremblait!", a par ailleurs confié à l'AFP Shaun Bond, qui vit à Sydney, en Nouvelle-Ecosse. "Je vis au deuxième étage d'une maison centenaire et elle bougeait et faisait des bruits comme je n'en ai jamais entendu."

«Avec vous»

"Je pense à tous ceux touchés par l'ouragan Fiona. Sachez qu'on est avec vous", a tweeté le Premier ministre Justin Trudeau, annonçant que les autorités fédérales se tenaient prêtes "à fournir aux provinces des ressources additionnelles".

"Nous n'avons jamais vu de telles conditions" météorologiques, a affirmé samedi sur Twitter la police de Charlottetown, dans la province de l'Île-du-Prince-Edouard.

"C'est incroyable, il n'y a pas d'électricité, pas de wifi, plus de réseau", a renchéri le maire de la ville, Philip Brown, sur la chaîne publique Radio-Canada.

"Beaucoup d'arbres sont tombés, il y a beaucoup d'inondations sur les routes", a-t-il ajouté.

Un arbre s'est abattu sur un camion de pompiers et à cause d'une ligne électrique arrachée, les soldats du feu qui s'y trouvaient ont dû attendre l'intervention de techniciens de Nova Scotia Power pour pouvoir s'en extraire.

Nova Scotia Power, qui fournit la Nouvelle-Ecosse en électricité, faisait encore état de plus de 384.000 clients sans courant vers 17H30 GMT.

Dans les deux autres provinces les plus affectées, l'opérateur de l'Île-du-Prince-Edouard comptait pour sa part un peu plus tôt 82.000 foyers coupés du réseau, et celui du Nouveau-Brunswick 38.000.

La préfecture de l'archipel français de Saint-Pierre-et-Miquelon, au sud de la province de Terre-Neuve-et-Labrador, avait elle mis en garde dès jeudi contre des "vents très soutenus" et une "houle très forte", et appelé "à la plus grande vigilance" les habitants de ces îles.

«Rien de grave» dans les Bermudes

Fiona était passé vendredi au large des Bermudes, après avoir semé la destruction dans les Caraïbes.

L'ouragan a infligé des rafales à 160 km/h et des pluies violentes à ce territoire britannique de quelque 64.000 habitants situé au milieu de l'océan Atlantique mais sans qu'aucune victime ou dégât majeur ne soit signalé.

"On a eu quelques petits dégâts sur nos locaux, mais rien de grave", a déclaré à l'AFP Jason Rainer, propriétaire d'un magasin de souvenirs dans la capitale Hamilton.

Le territoire, situé à un millier de kilomètres des Etats-Unis et habitué aux ouragans, est l'un des lieux les plus isolés du monde, ce qui rend toute évacuation quasi impossible en cas d'urgence.

L'île principale avait donc pris les préparatifs au sérieux. Immeubles et maisons doivent en outre respecter des règles de construction strictes pour résister aux tempêtes.

Fiona a provoqué la mort de quatre personnes à Porto Rico, territoire américain, selon un responsable cité par les médias. Un décès a été rapporté en Guadeloupe (France) et deux en République dominicaine.


Washington doit exclure de nouvelles frappes pour une reprise des discussions, selon Téhéran

Téhéran a été informé que les Etats-Unis ne voulaient "pas s'engager dans un changement de régime en Iran" en ciblant le Guide suprême du pays, l'ayatollah Ali Khamenei, a aussi rapporté le ministre iranien. (AFP)
Téhéran a été informé que les Etats-Unis ne voulaient "pas s'engager dans un changement de régime en Iran" en ciblant le Guide suprême du pays, l'ayatollah Ali Khamenei, a aussi rapporté le ministre iranien. (AFP)
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  • Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a martelé vouloir empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique
  • Une ambition farouchement rejetée par le pouvoir iranien qui revendique toutefois un droit au nucléaire civil notamment pour produire de l'énergie

LONDRES: Les discussions diplomatiques avec Washington ne pourront reprendre que si les États-Unis excluent de nouvelles frappes sur l'Iran, a déclaré le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Majid Takht-Ravanchi, à la BBC.

"Nous entendons dire que Washington veut nous parler", a dit le responsable iranien, dans une interview diffusée dimanche soir par la BBC.

"Nous ne nous sommes pas mis d'accord sur une date. Nous ne nous sommes pas mis d'accord sur les modalités", a-t-il indiqué. "Nous cherchons une réponse à cette question: allons-nous assister à une répétition d'un acte d'agression alors que nous sommes engagés dans le dialogue?", a poursuivi le responsable iranien.

Les Etats-Unis "n'ont pas encore clarifié leur position", a souligné Majid Takht-Ravanchi.

Téhéran a été informé que les Etats-Unis ne voulaient "pas s'engager dans un changement de régime en Iran" en ciblant le Guide suprême du pays, l'ayatollah Ali Khamenei, a aussi rapporté le ministre iranien.

Israël a ouvert le 13 juin les hostilités en bombardant l'Iran et en tuant ses principaux responsables militaires et des scientifiques liés à son programme nucléaire.

Les Etats-Unis se sont joints à l'offensive de leur allié israélien en bombardant trois sites nucléaires dans la nuit du 21 au 22 juin.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a martelé vouloir empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique.

Une ambition farouchement rejetée par le pouvoir iranien qui revendique toutefois un droit au nucléaire civil notamment pour produire de l'énergie.

Après 12 jours de bombardements réciproques, un cessez-le-feu est entré en vigueur le 24 juin, imposé par le président américain Donald Trump.

Ce dernier a prévenu que le Pentagone mènerait "sans aucun doute" de nouvelles frappes si l'Iran enrichissait de l'uranium à des niveaux lui permettant de fabriquer des armes nucléaires.

Majid Takht-Ravanchi a de nouveau revendiqué le droit de l'Iran à enrichir de l'uranium à hauteur de 60% pour produire de l'énergie.

"Le niveau peut être discuté, la capacité peut être discutée, mais dire que vous (...) devriez avoir zéro enrichissement, et que si vous n'êtes pas d'accord, nous allons vous bombarder, c'est la loi de la jungle", a critiqué le ministre.


L'ONU appelle à « relancer le moteur du développement » face au « chaos climatique » et aux conflits

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, prononce son discours d'ouverture lors de la 4e Conférence internationale des Nations unies sur le financement et le développement à Séville, le 30 juin 2025. (Photo de Pierre-Philippe MARCOU / AFP)
Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, prononce son discours d'ouverture lors de la 4e Conférence internationale des Nations unies sur le financement et le développement à Séville, le 30 juin 2025. (Photo de Pierre-Philippe MARCOU / AFP)
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  • Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a exhorté lundi la communauté internationale à « relancer le moteur du développement »
  • « Aujourd’hui, le développement, et son principal levier, la coopération internationale, sont confrontés à des vents contraires massifs », a déploré Antonio Guterres.

SEVILLE, ESPAGNE : Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a exhorté lundi la communauté internationale à « relancer le moteur du développement », alors que le monde est confronté à un « chaos climatique », à une multiplication des conflits et à un ralentissement économique global. Il s’exprimait lors de l’ouverture de la quatrième Conférence internationale sur le financement du développement (FfD4), qui se tient à Séville, dans le sud de l’Espagne, sous une chaleur accablante.

« Aujourd’hui, le développement, et son principal levier, la coopération internationale, sont confrontés à des vents contraires massifs », a déploré Antonio Guterres. Il a dressé un tableau sombre de la situation mondiale : « Un monde où la confiance s’effrite, où le multilatéralisme est mis à rude épreuve. Un monde ralenti par les tensions commerciales, des budgets d’aide amputés, secoué par les inégalités, la crise climatique et des conflits déchaînés. »

Face à ces défis, le chef de l’ONU a insisté sur la nécessité d’« accélérer les investissements à la hauteur des enjeux » afin de « réparer et relancer » la dynamique du développement. Il a rappelé que « les deux tiers des objectifs de développement durable » adoptés dans le cadre de l’Agenda 2030 accusaient déjà un sérieux retard.

« Il ne s’agit pas seulement d’une crise de chiffres, mais d’une crise humaine », a-t-il martelé, appelant les États à renforcer la mobilisation des ressources domestiques et à investir dans les domaines à fort impact, tels que l’éducation, la santé et les énergies renouvelables.

Jusqu’à jeudi, la conférence réunit quelque 50 chefs d’État et de gouvernement, dont le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez, aux côtés des dirigeants des principales institutions financières internationales et de plus de 4 000 représentants de la société civile. Il s’agit de la quatrième conférence de ce type depuis 2002.

L’un des objectifs centraux de cette rencontre est de trouver des solutions concrètes au déficit de financement auquel font face les pays du Sud. Selon l’ONU, ce manque est estimé à 4 000 milliards de dollars par an pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD) d’ici 2030.

Ce sommet intervient dans un contexte particulièrement tendu pour l’aide internationale, fragilisée notamment par la réduction drastique des fonds alloués à l’aide humanitaire par l’administration de Donald Trump. L’ancien président américain avait en effet supprimé 83 % du budget de l’USAID consacré aux programmes de développement à l’étranger, mettant en péril de nombreux projets dans les pays les plus vulnérables.


Ottawa annule une taxe visant les géants de la tech, reprise des négociations avec Washington

Tiff Macklem (G), gouverneur de la Banque du Canada, et Fracois-Philippe Champagne, ministre canadien des Finances et du Revenu national, font un geste après leur conférence de presse de clôture lors de la réunion des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales du G7 à Banff, Alberta, Canada, le 22 mai 2025. (AFP)
Tiff Macklem (G), gouverneur de la Banque du Canada, et Fracois-Philippe Champagne, ministre canadien des Finances et du Revenu national, font un geste après leur conférence de presse de clôture lors de la réunion des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales du G7 à Banff, Alberta, Canada, le 22 mai 2025. (AFP)
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  • Le Canada a annoncé dimanche annuler une taxe visant les géants de la tech dans l'espoir de parvenir à un accord commercial avec les Etats-Unis
  • Cette détente entre le Canada et les Etats-Unis survient deux jours après la rupture des discussions par le président américain

Ottawa, Canada: Le Canada a annoncé dimanche annuler une taxe visant les géants de la tech dans l'espoir de parvenir à un accord commercial avec les Etats-Unis, et la reprise des négociations en ce sens rompues deux jours plus tôt par Donald Trump.

Le ministre canadien des Finances, François-Philippe Champagne, "a annoncé aujourd'hui (dimanche, NDLR) que le Canada annulerait la taxe sur les services numériques (TSN)", selon un communiqué du gouvernement. Celui-ci précise que la reprise des négociations doit déboucher sur un accord commercial avec Washington d'ici au 21 juillet.

Cette détente entre le Canada et les Etats-Unis survient deux jours après la rupture des discussions par le président américain, qui avait qualifié de "coup direct et évident" porté au Etats-Unis la taxe d'Ottawa visant les géants du numérique.

Cette ponction de 3% sur les revenus tirés de la publicité en ligne, des plateformes de vente, des réseaux sociaux ou de la vente de données personnelles, devait entrer en vigueur lundi et toucher particulièrement les poids lourds américains de la tech.

Elle ciblait notamment les mastodontes Google, Apple, Meta (Facebook), Amazon ou Microsoft. Ceux-ci sont accusés de profiter du caractère immatériel de leur activité pour échapper à l'impôt.

"Retirer la taxe sur les services numériques fera avancer les discussions et appuiera nos efforts pour créer des emplois et bâtir de la prospérité", a estimé sur X le ministre canadien des Finances François-Philippe Champagne.

Donald Trump et la Maison Blanche n'ont pas réagi dans l'immédiat.

La TSN avait été adoptée l'an dernier à titre temporaire, dans l'attente de l'aboutissement de négociations internationales sur la taxation des multinationales.

Cette taxe ciblait les acteurs du numérique qui génèrent un chiffre d'affaires mondial annuel supérieur à 1,1 milliard de dollars canadiens, et des revenus annuels au Canada supérieurs à 20 millions de dollars canadiens.

- Droits de douane -

Vendredi, Donald Trump avait qualifié la TSN de "scandaleuse" sur son application Truth Social et indiqué que les Etats-Unis communiqueraient au Canada, dans les sept jours, le niveau des droits de douane qui lui serait imposé.

Le Premier ministre canadien Mark Carney avait promis en retour de "continuer à mener ces négociations complexes, dans l'intérêt supérieur des Canadiens".

Depuis le retour de Donald Trump au pouvoir en janvier, l'administration américaine a annoncé –- puis suspendu, dans l'attente de négociations -– plusieurs taxes sur les importations canadiennes aux Etats-Unis, tandis que le Canada a riposté en imposant des droits de douane.

Le président américain a visé en particulier les secteurs canadiens de l'automobile, de l'acier et de l'aluminium, alors que les Etats-Unis et le Canada sont, avec le Mexique, membre d'un accord de libre-échange (ACEUM ou USMCA en anglais).

Les relations entre Ottawa et Washington se sont détériorées sous le second mandat de Donald Trump, qui a demandé à plusieurs reprises que le Canada devienne le 51e Etat américain.