Pour Camilla, nouvelle reine consort, une semaine sans faux pas dans ceux du roi

Camilla, reine consort réagit lors d'une visite au château de Cardiff, dans le sud du Pays de Galles, le 16 septembre 2022. (Photo, AFP)
Camilla, reine consort réagit lors d'une visite au château de Cardiff, dans le sud du Pays de Galles, le 16 septembre 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 17 septembre 2022

Pour Camilla, nouvelle reine consort, une semaine sans faux pas dans ceux du roi

Camilla, reine consort réagit lors d'une visite au château de Cardiff, dans le sud du Pays de Galles, le 16 septembre 2022. (Photo, AFP)
  • Dans son premier discours en tant que roi, le 9 septembre, Charles n'a pas manqué de saluer sa «femme chérie», qu'il n'épousa qu'en 2005 mais qui fut toute sa vie son grand amour
  • Vendredi à Londres, dans l'interminable file d'attente qui mène au cercueil de la reine, les personnes interrogées mettent en avant le «soutien» qu'elle apporte au nouveau roi, et la plupart disent avoir appris à l'apprécier

LONDRES: C'est l'aboutissement de 20 ans de réhabilitation. A 75 ans, Camilla, l'épouse de Charles III, s'est glissée en toute simplicité dans le costume de reine consort, figure solide dans les pas du nouveau monarque. 

Dans son premier discours en tant que roi, le 9 septembre, Charles n'a pas manqué de saluer sa "femme chérie", qu'il n'épousa qu'en 2005 mais qui fut toute sa vie son grand amour. 

"Je sais qu'elle saura répondre aux exigences de son nouveau rôle avec le dévouement inébranlable sur lequel je compte tant", a-t-il insisté. 

Le 8 septembre, Camilla est avec son époux à Balmoral, en Ecosse, où la reine Elizabeth II a rendu son dernier souffle. Depuis, elle sillonne le Royaume-Uni auprès du nouveau roi : bain de foule au palais de Buckingham, proclamation de Charles III, déplacements en Ecosse, en Irlande du Nord, au Pays de Galles... 

Longtemps mal-aimée des Britanniques, qui voyaient en elle une briseuse de ménages pour avoir été la maîtresse de Charles lorsqu'il était marié avec la princesse Diana, Camilla a lentement gagné ses galons, s'engageant sur les violences faites aux femmes ou la promotion de la lecture. 

Il a fallu attendre février dernier pour que la défunte Elizabeth II, qui n'avait pas assisté en 2005 à son mariage civil avec Charles, ne donne son assentiment pour qu'elle devienne "reine consort" le moment venu, un sacerdoce aussi visible qu'austère, à mille lieux de ses jeunes années. 

Sa popularité s'est redressée. Moins de la moitié des Britanniques souhaitaient l'an dernier qu'elle devienne reine. Selon un sondage YouGov publié mardi, 53% d'entre eux estiment désormais qu'elle fera un bon travail, quand 18% pensent le contraire. 

Vendredi à Londres, dans l'interminable file d'attente qui mène au cercueil de la reine, les personnes interrogées mettent en avant le "soutien" qu'elle apporte au nouveau roi, et la plupart disent avoir appris à l'apprécier. 

"J'ai changé d'avis au cours des cinq ou dix dernières années", raconte ainsi Peter Finlayson, 37 ans. "Si vous regardez en arrière, Camilla a toujours été là pour Charles, elle est d'un grand soutien pour lui et elle a gagné le droit d'être là", estime-t-il. "Ils assurent la continuité que nous pensions tous avoir perdue avec la reine". 

"Cette semaine en particulier, elle a été incroyable", estime aussi Deborah Toulson, une professeure de mathématique de 57 ans, sensible aux gestes discrets de Camilla pour aiguiller Charles lors de leurs récentes apparitions publiques. 

Orteil cassé 

Quand Charles III reçoit les condoléances du Parlement britannique à Westminster, Camilla, casque de cheveux blonds-blancs sur sa robe noire, est là. 

Lorsque le nouveau roi et ses trois frères et sœur participent à une veillée funèbre, dos au cercueil de la reine dans la cathédrale d'Edimbourg, elle est encore là. Les tabloïds saluent la délicatesse de la nouvelle reine, qui a épinglé sur sa robe une broche de diamant en forme de chardon, cadeau d'Elizabeth II. 

Non sans donner de sa personne: selon le Telegraph, la nouvelle reine accomplit ces kilomètres de déplacements tout en soignant un orteil cassé. 

"Elle souffre beaucoup, mais elle fait face à la situation. Le timing est malheureux, c'est le moins qu'on puisse dire", a glissé une source anonyme au quotidien conservateur. 

Et quand, en Irlande du Nord, un stylo qui fuit a raison du sang-froid du nouveau roi, Camilla réceptionne, flegmatique, l'objet de la colère royale tandis que l'impatient quitte la pièce en maugréant. 

Camilla "a montré au fil du temps qu'elle était d'un grand soutien pour Charles et elle l'a encore prouvé cette semaine en étant très calme", résume encore, dans la queue londonienne, Anne-Marie Whatts, une quadragénaire. 

Sa biographe Angela Levin a estimé dans le Telegraph que sa loyauté à Charles et son dévouement à la monarchie faisaient d'elle un soutien solide pour le nouveau roi. Selon elle, les conseils d'une épouse "qui a eu une vie relativement normale jusqu'à ses 50 ans" s'annoncent précieux pour son époux, dans la bulle royale depuis sa naissance. 

Il lui reste à retrouver sa voix : en cette semaine consacrée à clore l'ère Elizabeth II et à installer Charles dans ses habits de roi, on n'aura quasiment pas entendu Camilla. 


Hoor al-Qasimi nommée directrice artistique de la Biennale de Sydney

Al-Qasimi a créé la Fondation d’art de Sharjah en 2009 et en est actuellement la présidente et la directrice. (Instagram)
Al-Qasimi a créé la Fondation d’art de Sharjah en 2009 et en est actuellement la présidente et la directrice. (Instagram)
Al-Qasimi a créé la Fondation d’art de Sharjah en 2009 et en est actuellement la présidente et la directrice. (Instagram)
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  • Créée en 1973, la Biennale de Sydney est l'une des expositions les plus anciennes du genre
  • Depuis 2017, Al-Qasimi préside l'Association internationale des biennales ainsi que l'Institut d’Afrique

DUBAÏ : La Biennale de Sydney a annoncé cette semaine la nomination de la commissaire d’expositions émiratie Hoor al-Qasimi au poste de directrice artistique de sa 25e édition, qui se tiendra du 7 mars au 8 juin 2026.

Créée en 1973, la Biennale de Sydney est l'une des expositions les plus anciennes du genre et s’affirme en tant que première biennale établie dans la région Asie-Pacifique.

En 2009, Al-Qasimi a créé la Fondation d'art de Sharjah, dont elle est actuellement la présidente et la directrice. Tout au long de sa carrière, elle a acquis une vaste expérience dans la conception de biennales internationales, notamment en tant que commissaire de la deuxième Biennale de Lahore en 2020 et du Pavillon des Émirats arabes unis à la 56e Biennale de Venise en 2015.

Elle a également cocuraté la sixième édition de la Biennale de Sharjah en 2003 et en assure la direction depuis.

Al-Qasimi préside l'Association internationale des biennales ainsi que l'Institut d’Afrique depuis 2017.  Elle a précédemment siégé au conseil d'administration du MoMA PS1 à New York et à celui du Ullens Center for Contemporary Arts (UCCA), à Beijing, entre autres fonctions.

Elle est également directrice artistique de la sixième Triennale d'Aichi, qui se tiendra au Japon en 2025.

 


Cannes: le conflit israélo-palestinien en filigrane

L'actrice française Leila Bekhti porte un badge en forme de pastèque palestinienne alors qu'elle arrive à la projection du film "Furiosa : A Mad Max Saga" lors de la 77e édition du Festival de Cannes à Cannes, dans le sud de la France, le 15 mai 2024. (Photo Valery Hache AFP)
L'actrice française Leila Bekhti porte un badge en forme de pastèque palestinienne alors qu'elle arrive à la projection du film "Furiosa : A Mad Max Saga" lors de la 77e édition du Festival de Cannes à Cannes, dans le sud de la France, le 15 mai 2024. (Photo Valery Hache AFP)
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  • Sur TikTok, le hashtag «blockout2024» fait florès et invite les internautes à bloquer les comptes de stars restées silencieuses sur la guerre à Gaza
  • Vendredi, une projection privée du film-témoignage monté par le gouvernement et l'armée israélienne sur les massacres du 7 octobre, «Bearing Witness», a été envisagée avant d'être annulée «pour raisons de sécurité »

CANNES, France : Un symbole palestinien ou un portrait d'otage: à l'heure où le conflit entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza embrase les campus et les réseaux sociaux, les stars présentes au 77e Festival de Cannes préfèrent afficher un soutien discret.

Ruban jaune accroché à la veste, l'acteur Philippe Torreton a gravi mardi les marches du Festival. Un symbole en soutien aux quelque 250 personnes prises en otage par le Hamas le 7 octobre.

L'actrice Leïla Bekhti, qui a récemment enregistré un message en faveur des enfants de Gaza pour l'Unicef, a arboré mercredi un pin's pastèque, l'un des symboles de la résistance palestinienne.

Des positionnements très discrets quant au conflit israélo-palestinien, au moment où sur TikTok, le hashtag «blockout2024» fait florès et invite les internautes à bloquer les comptes de stars restées silencieuses sur la guerre à Gaza. Beyoncé et Kim Kardashian figurent parmi les cibles de cette mobilisation propalestinienne et ont déjà perdu des centaines de milliers d'abonnés.

En réponse, des célébrités comme Omar Sy, membre du jury à Cannes, ont mis en ligne en début de semaine un appel au cessez-le-feu sur Instagram.

Sur le tapis rouge cannois, le message le plus fort à propos de ce conflit est venu jusqu'ici d'une survivante de l'attaque du Hamas le 7 octobre, Laura Blajman-Kadar, vêtue d'une robe jaune affichant des portraits d'otages israéliens et une écharpe noire «Bring them home» («Ramenez-les à la maison»).

Vendredi, une projection privée du film-témoignage monté par le gouvernement et l'armée israélienne sur les massacres du 7 octobre, «Bearing Witness», a été envisagée avant d'être annulée «pour raisons de sécurité, ont indiqué à l'AFP ses organisateurs.

Ce film, composé d'extraits des caméras et téléphones des assaillants du Hamas et d'images captées par des victimes et des secouristes, avait été diffusé le 14 novembre à l'Assemblée nationale en France. Des projections privées ont déjà eu lieu en marge de sommets comme Davos, selon les organisateurs.

- Haute surveillance -

Mais point de manifestation politique, ni côté public, ni côté montée des marches. Une discrétion à l'extrême, qui pourrait basculer avec la présentation vendredi à 18H00 de «La belle de Gaza», documentaire dans le milieu très fermé des femmes transgenres palestiniennes réfugiées à Tel-Aviv.

Même si le conflit israélo-palestinien, évoqué à travers la dureté des autorités pour les «clandestines» venues de Cisjordanie sans permis de travail, s'efface totalement dans ce film de Yolande Zauberman, supplanté par un autre type de conflit intime et universel.

Si aucun film palestinien n'est présent en sélection, «Vers un pays inconnu» du réalisateur danois d'origine palestinienne Mahdi Fleifel, suit deux jeunes cousins palestiniens se retrouvant en Grèce, après avoir fui un camp au Liban. Le film est présenté à la Quinzaine des cinéastes.

Au Marché du film, le plus grand au monde, le pavillon du «film arabe» a déroulé une grande banderole appelant à soutenir l'industrie des territoires occupés ou ses cinéastes en exil.

Le seul film israélien présenté cette année est le court-métrage d'Amit Vaknin, étudiante en cinéma à l'Université de Tel-Aviv. «It's no time for pop» s'attache à une jeune femme qui refuse de prendre part à des festivités patriotiques.

Le pavillon israélien a été maintenu, sous très haute surveillance, avec un filtrage sécuritaire drastique à l'entrée.

L'équipe de l'ambassade israélienne a déclaré à l'AFP avoir douté jusqu'au dernier moment du maintien de sa présence, moins d'une semaine après les manifestations monstre lors de l'Eurovision en Suède.

 


Pour sa nouvelle création, Angelin Preljocaj livre son «Requiem(s)»

Le chorégraphe et danseur français Angelin Preljocaj participe à une répétition de sa chorégraphie, le ballet «Le lac des cygnes» du compositeur russe Tchaïkovski, avec les danseurs du «Ballet Preljocaj», au Théâtre de l'Archeveche à Aix-en-Provence, dans le sud de la France, le 23 juillet 2020. (Clement Mahoudeau AFP)
Le chorégraphe et danseur français Angelin Preljocaj participe à une répétition de sa chorégraphie, le ballet «Le lac des cygnes» du compositeur russe Tchaïkovski, avec les danseurs du «Ballet Preljocaj», au Théâtre de l'Archeveche à Aix-en-Provence, dans le sud de la France, le 23 juillet 2020. (Clement Mahoudeau AFP)
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  • Dans la salle du Grand Théâtre de Provence d'Aix, 300 personnes ont assisté à la répétition générale, la veille de la première, et les deux premières dates de «Requiem(s)» étaient annoncées complètes
  • Cette mosaïque d'émotions jaillit aussi de la musique qui accompagne les 19 danseurs, avec des ruptures aussi rapides qu'un claquement de doigts, passant brutalement du +Lacrimosa+ du requiem de Mozart à une chanson de métal

AIX-EN-PROVENCE, France : De la tristesse, de la rage parfois mais aussi des moments de joie, le chorégraphe français Angelin Preljocaj présente ce week-end à Aix-en-Provence, en première mondiale, «Requiem(s)», un spectacle autour de toutes les facettes de la mort et du deuil.

«C'est un thème magnifique et puis l'année 2023 était une année assez dure pour moi personnellement. J'ai perdu beaucoup d'amis, mes parents aussi. Je me suis dit que c'était peut-être le moment de faire un requiem», confie M. Preljocaj à l'AFP.

Basé avec son ballet à Aix-en-Provence, dans le sud de la France, au Pavillon noir, le chorégraphe d'origine albanaise est connu notamment pour ses ballets «Le Parc» et «Blanche-Neige», et ses collaborations fréquentes avec des artistes issus de la musique électro comme Air, le DJ Laurent Garnier et les Daft Punk.

Dans la salle du Grand Théâtre de Provence d'Aix, 300 personnes ont assisté à la répétition générale, la veille de la première, et les deux premières dates de «Requiem(s)» étaient annoncées complètes.

Pour ce spectacle, Angelin Preljocaj dit s'être longuement documenté, allant piocher des références entre autres chez le sociologue Émile Durkheim, qui expliquait que les hommes ont fait société quand ils ont commencé à donner une cérémonie pour leurs morts.

Les facettes de ce cérémonial ressortent tout au long du ballet, tantôt langoureux, tantôt très rythmé, parfois complètement frénétique, les danseurs jouant avec les différentes émotions liées au deuil.

«Ce n'est pas toujours triste, il y a beaucoup de joie dans le spectacle aussi, de la rage parfois, de la mélancolie», énumère le chorégraphe.

- De Mozart au métal -

Cette mosaïque d'émotions jaillit aussi de la musique qui accompagne les 19 danseurs, avec des ruptures aussi rapides qu'un claquement de doigts, passant brutalement du +Lacrimosa+ du requiem de Mozart à une chanson de métal.

«Les musiques m'apportaient des nuances d'émotions différentes et j'avais envie de travailler avec ces choses-là, par exemple les cantates de Bach (1685-1750), Ligeti (1923-2006), Mozart (1756-1791)... et du métal. Je me suis beaucoup amusé avec ça», sourit Angelin Preljocaj.

Des décors aux costumes en passant par la lumière, les danseurs se retrouvent plongés dans une bichromie noire et blanche pudique, seulement troublée par quelques très rares touches de rouge.

Après une heure trente de danse, le public a applaudi de longues minutes.

«Un spectacle, c'est comme une photographie qu'on met dans le révélateur; le révélateur c'est le public, et ce soir c'était très très chaleureux», souffle le chorégraphe à l'issue de la générale.

Après les deux dates inaugurales au Grand Théâtre de Provence vendredi et samedi, une tournée à Paris et dans plusieurs autres villes de France, le spectacle reviendra au mois d'octobre à Aix puis sera joué le 4 décembre à Modène (Italie) puis en 2025 à Athènes, Madrid et Fribourg (Suisse).