Arts, théâtre, spectacles et musique pour célébrer la Fête nationale en Arabie saoudite

La célébration de la 92e Fête nationale de l'Arabie saoudite intervient à un moment capital de l'histoire de la nation en raison de son remarquable parcours de transformation et de développement. (Photo fournie).
La célébration de la 92e Fête nationale de l'Arabie saoudite intervient à un moment capital de l'histoire de la nation en raison de son remarquable parcours de transformation et de développement. (Photo fournie).
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Publié le Vendredi 23 septembre 2022

Arts, théâtre, spectacles et musique pour célébrer la Fête nationale en Arabie saoudite

  • Tenue traditionnelle encouragée pour les spectacles de musique et de folklore
  • Des chanteurs populaires locaux et arabes se produisent en direct

RIYAD: La célébration de la 92e Fête nationale de l'Arabie saoudite intervient à un moment capital de l'histoire de la nation en raison de son remarquable parcours de transformation et de développement.

Les citoyens et les résidents fêtent cette journée tout au long de la semaine, avec des événements rendant hommage au patrimoine, à l'art et à la culture du Royaume.

 

Riyad

Riyad célèbre la Fête nationale saoudienne avec toute une série d'événements et d'activités, notamment de la musique, du théâtre et un spectacle spécialement conçu par le Cirque du Soleil.

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Vue nocturne de la capitale nationale, Riyad. (SPA).

En préparation, les principales routes de la capitale ont été parées de centaines de drapeaux nationaux verts.

Le ciel s'illuminera de feux d'artifice devant la Plaza Al-Thaghr le 23 septembre à partir de 21h.

L'Armée de l'air royale saoudienne présente un spectacle aérien avec des jets et des avions civils, qui peut être observé depuis le parc Um Ajlan les 22 et 23 septembre de 16h00 à 17h30.

La Garde royale défilera au Front de Riyad au son de l'Hymne national joué par une fanfare militaire, avant un cortège de voitures de collection, le 23 septembre de 21h à 22h.

L'entrée est gratuite pour le feu d'artifice, le spectacle aérien et le défilé de la Garde royale.

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Les Hawks saoudiens répètent pour les célébrations de la 92e fête nationale saoudienne à Riyad. (SPA).

En outre, Jump Saudi organise une compétition de saut d'obstacles de deux jours. Les billets coûtent 57,50 riyals saoudiens (SAR) (1 SAR = 0,27 euro) et peuvent être obtenus en ligne sur Riyadh Platinum ou sur Enjoy Saudi via le site Web de la General Entertainment Authority. L'événement a lieu les 22 et 23 septembre de 16h à 1h du matin.

Cette année, le Cirque national présente un spectacle du Cirque du Soleil, conçu pour l'occasion, intitulé «The Wealth of a Nation», au théâtre Princess Nourah bint Abdulrahman University, du 21 au 24 septembre de 20h à minuit.

Les musiciens arabes Ahlam et Abady al-Johar se produiront le 23 septembre sur la scène Abo Baker Salim de 21h à minuit.

Le ministère de l'Intérieur organise ses propres festivités sous le slogan «La fierté de la nation» au Riyadh Front du 21 au 24 septembre. L'événement prévoit également un orchestre en direct et 12 pavillons interactifs.

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Cette année, le cirque national présente un spectacle du Cirque du Soleil spécialement conçu pour l'occasion. (Photo fournie).

Un festival se tient au Grassy Park du quartier diplomatique du 21 au 24 septembre. Il propose des spectacles sur le patrimoine, des expositions d'artisanat, une fontaine musicale, des jeux d'action pour les enfants et des stands pour se restaurer.

L'auditorium du cinéma AMC-2 a présenté un spectacle de comédie de 90 minutes en direct le 22 septembre de 20 h à 21h30, avec trois artistes internationaux et un artiste saoudien.

Djeddah

La General Entertainment Authority a organisé plusieurs événements pour les citoyens et les résidents de Djeddah à l'occasion de la 92e Fête nationale du pays, notamment des feux d'artifice, des spectacles militaires aériens et maritimes, des concerts de musique et des festivals interactifs.

Le littoral de la ville sera illuminé par un gigantesque feu d'artifice de sept minutes le 23 septembre sur le parking du Jeddah Season, qui devrait être visible de n'importe quel endroit de la ville. Ce spectacle sera l’un des 17 autres spectacles semblables présentés dans le pays.

Pendant trois jours, du 18 au 20 septembre, les habitants de Djeddah ont pu assister à un spectacle aérien près de l'hôtel Hilton, sur la corniche, dès 16h30.

Les résidents de Djeddah pourront également assister à un défilé militaire à 17h le jour de la Fête nationale, organisé par le ministère de l'Intérieur sur la Jeddah Art Promenade. Des feux d'artifice illumineront le lieu à partir de 21h les 22, 23 et 24 septembre.

De plus, la Jeddah Art Promenade présente un spectacle sons et lumières le 23 septembre. Il y aura également un spectacle de folklore saoudien de 18h à minuit les 22, 23 et 24 septembre. Par ailleurs, des événements et des activités «Layali Watan» seront organisés au cours de la même période.

La Jeddah Art Promenade sera ornée d’un mur de mosaïque avec diverses pièces d'art les 22, 23 et 24 septembre, mettant en valeur l'histoire du Royaume.

La Promenade aura également un coin Fête nationale, avec un kiosque de photographie et un spectacle exclusif pour les enfants.

Le lieu accueillera plusieurs concerts de musique, avec Saud Sanan le 23 septembre, la chanteuse Dukhuon le même jour, et Ahmed Ashour le 24.

La chanteuse égyptienne Angham et son compatriote Ahmed Saad se produiront au Benchmark Theatre sur King's Road à 21h30 le 24 septembre. Selon le site Internet de la billetterie, tous les billets VVIP ont été vendus.

Des festivals sont également organisés de 17h à minuit au Prince Majed Park de la ville, du 21 au 24.

Province de l'Est

La province de l'Est propose une série d'événements divertissants pour tous les âges afin de célébrer la 92e Fête nationale du Royaume, notamment des spectacles vivants, des feux d'artifice et des shows maritimes et aériens.

Un florilège de festivités dont des danses folkloriques et des spectacles de fontaines musicales se déroulent au parc du Roi Abdullah à Dammam sur quatre jours du 21 au 24 septembre de 17h à minuit.

Des artistes déambuleront dans le parc, vêtus de tenues traditionnelles. Plusieurs jeux d'action et des cadeaux sont prévus pour les familles. L'événement est gratuit et ouvert aux enfants de tout âge.

Les familles sont encouragées à arborer des tenues traditionnelles pour les événements organisés tout au long de la semaine.

Dammam accueillera le spectacle annuel de feux d'artifice qui sera visible depuis la corniche le 23 septembre à partir de 21 h. L'entrée est gratuite et ouverte à tous.

Dix-huit villes du Royaume présenteront des feux d'artifice en même temps que Dammam, notamment Riyad, Djeddah, Abha, Tabuk et Al-Ahsa.

La ville voisine d'Alkhobar accueillera également un spectacle maritime dirigé par les Forces navales royales, le 23 septembre de 16h30 à 17h30 sur la corniche.

Après le show maritime, le front de mer de la corniche accueillera un spectacle aérien les 25 et 26 septembre de 16h à 17h30.

En outre, le King Abdullah Cultural Center de Jubail organise des concerts en direct avec certains des artistes régionaux les plus populaires, notamment Moudi Alshamrani, Sultan Khalifa, Shamma Hamdan et Khadijah Moath, du 21 au 24 septembre.

Les enfants ne sont pas autorisés à assister aux concerts. Les billets sont disponibles sur le site Web d'Enjoy Saudi.

Régions du sud et du nord

Les régions du sud et du nord du Royaume se préparent à célébrer la 92e Fête nationale le 23 septembre avec divers spectacles et concerts, dont A Homeland Salute par l'Armée de l'air royale saoudienne.

Le 23 septembre à partir de 21h, un gigantesque feu d'artifice de cinq minutes sera organisé dans plusieurs villes.

À Jouf, au nord du Royaume, les habitants de Sakaka pourront se rassembler au centre culturel King Abdullah pour assister au spectacle.

Dans la région des frontières du Nord, les spectateurs d'Arar pourront le voir au Water Tower Park de la ville.

Dans le sud-ouest, il pourra être vu dans le quartier d'Al-Nahdah à Najran, et à Abha dans l'Asir, ils au parc Sama Abha.

Les activités comprennent des spectacles aériens et maritimes.

L'Armée de l'air royale saoudienne se produira pendant dix jours avec des avions de chasse Typhoon, F-15, Tornado et F-15C dans 14 villes. Le spectacle est intitulé «A Homeland Salute», pour célébrer ses réalisations.

À Abha, le spectacle aérien se tient au parc de l'aéroport d'Abha les 22 et 23 septembre à 17h30.

Divers festivals avec des danses folkloriques, des jeux et de l'artisanat sont organisés dans plusieurs parcs publics du 21 au 24 septembre de 17h à minuit.

Les habitants du nord pourront célébrer la journée au parc Al-Nakheel à Sakaka, et dans le district d'Al-Refa à Arar.

Ceux qui commémorent la journée dans le sud trouveront leur bonheur au parc Sama Abha à Abha, et au parc Aba Al-Rashash à Najran.

Des artistes importants se produisent à cette occasion. À Abha, un concert de Mohammed Abdo, dirigé par le maestro Walid Fayed, aura lieu au théâtre Talal Maddah le 24 septembre.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


A Paris, le Centre Pompidou s'offre une dernière fête avant cinq ans de fermeture

un feu d'artifice intitulé "Le Dernier Carnaval" au Centre Pompidou (Beaubourg) à l'occasion de sa fermeture pour un projet de rénovation de cinq ans, à Paris, le 22 octobre 2025. (AFP)
un feu d'artifice intitulé "Le Dernier Carnaval" au Centre Pompidou (Beaubourg) à l'occasion de sa fermeture pour un projet de rénovation de cinq ans, à Paris, le 22 octobre 2025. (AFP)
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  • Le Centre Pompidou organise un dernier week-end festif baptisé « Because Beaubourg » avant cinq ans de travaux, transformant ses huit étages en un immense terrain de jeu mêlant concerts, performances et expériences immersives
  • L’événement, réunissant 80 artistes et plusieurs grandes marques partenaires, célèbre la culture et l’esprit d’ouverture du lieu avant sa fermeture pour rénovation complète

PARIS: Dans un tourbillon de musique, d'images et de patins à roulettes, le Centre Pompidou à Paris s'offre un dernier week-end festif avant cinq ans de travaux, avec "Because Beaubourg", événement qui transforme l'intégralité du bâtiment en un immense terrain de jeu.

"Je suis venu parce que j'ai entendu dire que c'était la fermeture. Et j'avais envie de participer à ça une dernière fois, pour en profiter un petit peu", explique à l'AFP Eliot Ibert, 23 ans, en coloriant une fresque participative.

Fermé au public depuis le 22 septembre, le bâtiment aux emblématiques tuyaux colorés rouvre ses portes ce week-end avec un parcours inédit. De vendredi à dimanche, quelque 80 artistes se produisent à travers concerts, DJ sets, performances, masterclasses, projections et expériences immersives sur les huit étages.

"C'est le plus grand événement que le Centre Pompidou ait fait depuis son ouverture", assure Paul Mourey, codirecteur artistique de l'événement, imaginé avec le label Because Music.

- "Spleen" -

Chaque étage propose une expérience différente. Au niveau -1, des pianistes amateurs se succèdent devant une fresque des étudiants des Beaux-Arts, tandis que le Forum, au rez-de-chaussée, devient le théâtre de performances en journée et un club illuminé la nuit.

Le Village des enfants prend place au 3e étage, tandis que plusieurs artistes et sociétés ont investi le 4e niveau. Shygirl, Shay ou Pedro Winter, fondateur du label Ed Banger, ainsi que les entreprises Spotify, Samsung et Snapchat, qui proposent de tester ses lunettes de réalité augmentée, participent à des installations et expériences interactives.

Autant de partenaires qui contribuent à financer l'événement.

Le premier et le sixième étage accueillent, de jour comme de nuit, des artistes tels que Catherine Ringer, Christine and the Queens, Selah Sue, Keziah Jones ou Sébastien Tellier.

Le musicien français, qui profite de l'événement pour promouvoir son nouvel album prévu en janvier, souligne l'importance de participer à cette célébration : "La culture, aujourd'hui, elle est rare. Quand il y a des petits îlots de culture, c'est important d'y être. Je n'avais pas envie de manquer ça."

Brigitte Baleo, 78 ans, retraitée ayant travaillé dix ans à la bibliothèque du Centre Pompidou, confie que la fermeture lui laisse "un peu de spleen".

"Ça tend l'estomac, il y a trop de souvenirs", ajoute-t-elle, émue. "Mais il faut que la fermeture ait lieu, pour réhabiliter ce monument".

Conçu en 1977 comme un lieu "ouvert à tous" par les architectes Renzo Piano et Richard Rogers, le bâtiment souffre aujourd'hui de vétusté.

Désamiantage, accessibilité du lieu, sécurité et complet réaménagement intérieur sont au menu de ses importants travaux de rénovation.

- Rollers et vue panoramique -

Cette fermeture, "c'est quelque chose qui me touche", abonde Florence, qui n'a pas souhaité donner son nom.

Férue d'électro, la Bordelaise de 57 ans vient d'assister au deuxième étage à "Space Opera", un film musical du duo français Justice projeté comme une expérience de clubbing, à quelques pas de l'installation inédite Camera/Man de Thomas Bangalter, un des deux membres de Daft Punk.

Pour encore plus de mouvements, elle compte bien expérimenter le Roller Disco qui fait vibrer l'ancienne galerie 1, au dernier étage.

Entre DJ sets, patins à roulettes et vues panoramiques sur Paris, l'ambiance mêle nostalgie et effervescence festive.

Gulliver Hubard, un étudiant britannique de 20 ans, savoure lui sa première visite. "C'est une chance de le voir avant sa fermeture", assure-t-il.

En journée, le programme est entièrement gratuit, et les organisateurs espèrent accueillir entre 10.000 et 15.000 visiteurs par jour.

Le programme nocturne, payant, a lui été pris d'assaut : les 12.000 billets se sont arrachés en à peine une journée.


AlUla ou comment le désert devient atelier d’art

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  • AlUla se transforme en laboratoire artistique où design, architecture et patrimoine dialoguent avec le désert
  • Entre traditions locales et innovation contemporaine, le désert devient un espace d’expérimentation, d’apprentissage et de création, où culture et paysage s’influencent mutuellement

PARIS: De la résidence de design à la construction du futur musée d’art contemporain confié à Lina Ghotmeh, AlUla se façonne dans le respect de sa mémoire et de son paysage.

À Paris, une table ronde organisée par la RCU et AFALULA a révélé les coulisses de cette transformation, celle d’un territoire millénaire devenu laboratoire d’expérimentation et vitrine du dialogue culturel franco-saoudien.

Dans le parc de l’hôtel des maisons (un hôtel particulier parisien construit au XVIII), la conversation s’est ouverte sur une question presque philosophique : comment bâtir dans le désert sans le dominer ? Comment concevoir à AlUla, ce paysage d’infini, une architecture qui parle à l’échelle humaine ?

La table ronde, intitulée “From the Land Up: Designing AlUla from Desert to Human Scale”, a réuni les acteurs clés du projet et plusieurs anciens résidents du programme AlUla Design Residency, créé il y a deux ans.

Ils ont tous en commun d’avoir approché cette terre d’exception, non comme un territoire vierge, mais comme un organisme vivant, porteur d’histoires et de voix anciennes.

L’événement, organisé par la Commission royale pour AlUla (RCU) et l’agence Française pour le développement d’Alula (AFALULA), a célébré l’ADN rare de cette région, qui est un mélange entre fouilles historiques, architecture, design et diplomatie culturelle notamment avec la villa Hegra. 

AlUla, déjà célèbre pour son patrimoine nabatéen et ses falaises sculptées par le vent, devient aujourd’hui un territoire d’expérimentation artistique mondiale, où le passé inspire le futur, et lui donne forme.

Au centre du projet, la vision de Lina Ghotmeh, architecte franco-libanaise à la tête du futur musée d’art contemporain d’AlUla, « Le musée ne doit pas être une icône posée dans le désert » explique-t-elle, « mais un générateur de liens, un espace de rencontre et d’hospitalité ».

Implanté près d’une ancienne oasis agricole, le musée s’enracinera dans le paysage tout en redonnant vie à des savoir-faire ancestraux, « nous travaillons avec la terre locale, avec des techniques de construction traditionnelles : torchis, terre comprimée, architecture bioclimatique, l’objectif est de renouer avec les ressources naturelles et la mémoire des lieux », souligne l’architecte.

Ghotmeh évoque aussi le dialogue qu’elle a tissé avec la communauté locale, « j’ai passé du temps à rencontrer les habitants, à partager un thé sous un oranger, à écouter les femmes qui ravivent l’artisanat, à visiter les écoles ».

Un jour, une fillette m’a dit, « le musée, c’est le lieu de l’extraordinaire, cette phrase m’accompagne toujours, car au fond, c’est bien de cela qu’il s’agit, créer un lieu qui relie la connaissance, l’émotion et la beauté ».

Dans son approche sensible, le musée devient un prolongement du paysage, un lieu où les visiteurs respireront la même lumière que les habitants, où la culture se fera conversation et échange.

« Il ne s’agit pas d’importer la culture, mais de la créer à partir du territoire », souligne Arnaud Morand, responsable des arts et industries créatives à AFALULA, c’est cette conviction qui guide toute la programmation culturelle d’AlUla.

L’une des premières grandes expositions préfigurant le musée verra le jour en janvier prochain, consiste en une collaboration entre AlUla et le Centre Pompidou, présentée d’abord dans une architecture temporaire conçue sur place avant de voyager dans le monde.

« C’est une coopération basée sur l’échange de savoirs et la lenteur, dit-il. À AlUla, on apprend à prendre le temps, l'art naît du sol, pas de la vitesse ».

Cette philosophie irrigue aussi les résidences de design et d’artistes qu’AFALULA co-dirige sur place, des programmes où jeunes talents et créateurs confirmés expérimentent à ciel ouvert, dans une relation directe avec le territoire, « Là-bas, chaque projet s’élabore dans l’écoute et l’humilité » affirme Morand.

« Lorsque nous arrivons à AlUla, nous devons laisser nos certitudes à la porte du désert » observe Ali Al Gazzaoui responsable du programme de résidences d’artistes, « il faut apprendre à écouter les habitants, à comprendre leur rapport au paysage, à la lumière, à la convivialité ».

C’est cette humilité partagée qui transforme le désert en école, les fondateurs du Studio Raw Material, Dushyant Bansal et Priyanka Sharma, anciens résidents du programme, racontent leur découverte émerveillée d’un lieu où « le matériau est partout de la roche, au sable, à la chaleur, et la lumière, tout devient matière à création ».

Leur expérience les a conduits à réfléchir à une forme de design « hors des centres urbains » à la faveur d’une pratique ancrée dans la vie quotidienne et les gestes ordinaires, « à AlUla, on apprend à se salir les mains, à construire, à inventer avec ce que la nature nous offre ».

Cette approche artisanale et poétique rejoint la vision d’Ali Alghazzawi, pour lui, « notre mission est de créer un écosystème où les créatifs peuvent dialoguer librement avec le paysage et expérimenter, car la durabilité ne se décrète pas, elle se vit ».

Tout ceci confère à AlUla qui est un site touristique d’exception, une autre dimension qui est celle de pépinière d’idées, de territoire d’apprentissage et de création contemporaine.


Le Gray fait son grand retour à Beyrouth : symbole d’espoir et de renouveau

Le chef étoilé Alan Geaam au Le Gray à Beyrouth, le 14 octobre 2025. De retour dans son pays natal après son succès à Paris, il dirige les cuisines de l’hôtel. (AFP)
Le chef étoilé Alan Geaam au Le Gray à Beyrouth, le 14 octobre 2025. De retour dans son pays natal après son succès à Paris, il dirige les cuisines de l’hôtel. (AFP)
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  • Cinq ans après l’explosion du port, Le Gray rouvre ses portes en novembre 2025, devenant un symbole fort de relance pour le centre-ville de Beyrouth et l’hospitalité libanaise
  • Sous la direction de Charles Akl et du chef étoilé Alan Geaam, l’hôtel incarne l’alliance du luxe, de la mémoire et du renouveau culturel, gastronomique et économique de la capitale

BEYROUTH: Cinq ans après l’explosion dévastatrice du port de Beyrouth et la fermeture qui s’en est suivie, l’hôtel Le Gray s’apprête à rouvrir ses portes en novembre 2025, marquant un tournant symbolique pour la capitale libanaise. Situé sur la place des Martyrs, au cœur du centre-ville, cet établissement iconique, membre du réseau Leading Hotels of the World (LHW) retrouve son éclat d’antan et incarne l’espoir d’un renouveau pour l’hospitalité et la culture libanaises.

Un nouveau souffle pour Beyrouth

La réouverture de Le Gray intervient dans un contexte d’effort de relance économique. Depuis l’arrivée d’un nouveau gouvernement en janvier 2025, le Liban semble s’engager dans une phase de stabilisation et de redressement. L’ouverture des Beirut Souks plus tôt en octobre a déjà insufflé un vent d’optimisme dans une ville meurtrie, encore marquée par les séquelles de la guerre de 2024.

« C’est un retour à la vie et une réaffirmation de notre engagement envers Beyrouth, » déclare Charles Akl, directeur général de Le Gray.

« Le Gray a toujours été plus qu’un hôtel : c’est un symbole, un lieu de rencontre, une part de l’âme de la ville. Aujourd’hui, il revient pour redonner espoir et dynamisme au centre-ville. »

La gastronomie au cœur du renouveau

Symbole fort de ce retour : la cuisine. Le chef franco-libanais Alan Geaam, seul chef libanais étoilé au Guide Michelin, prend les commandes des restaurants de l'hôtel. Après vingt-sept ans en France, il signe ici un retour aux sources empreint d’émotion et d’ambition.

« Mon objectif est de porter encore plus haut le nom du Liban sur la scène gastronomique internationale, » confie le chef. « C’est un honneur de revenir à Beyrouth, de former de jeunes talents et de faire rayonner notre cuisine. »

Alan Geaam introduit à cette occasion Qasti Beyrouth, déclinaison locale de son restaurant emblématique présent à Paris et dans d’autres grandes villes, ainsi que Padam, une adresse signature au sein de l’hôtel.

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Qasti Beyrouth : la cuisine d’Alan Geaam au cœur de Le Gray. (Photo: ANFR)

Une redécouverte d’un joyau urbain

À l’occasion du pre-opening de l’hôtel, un groupe de journalistes a été invité à redécouvrir les lieux. L’expérience a été décrite comme un moment d’émotion et de redécouverte, dans un cadre où se mêlent raffinement, art et mémoire.

Avec plus de 100 chambres et suites repensées sous la direction artistique de l’architecte Galal Mahmoud, l’hôtel allie élégance contemporaine et références subtiles à l’histoire et à la culture libanaises. Plus de 600 œuvres d’art ornent les espaces communs et les chambres, transformant l’hôtel en véritable galerie.

Le Gray propose également des espaces événementiels et de conférence modulables, capables d’accueillir aussi bien des événements professionnels que des célébrations privées.

Un lieu au carrefour du passé et de l’avenir

À quelques pas des Beirut Souks, du front de mer et de Zaitouna Bay, Le Gray se trouve à la croisée de l’histoire, de la culture et du renouveau économique. Il se veut désormais moteur du redéploiement touristique du centre-ville.

Pour Charles Akl, cette réouverture dépasse le simple acte économique : « C’est une responsabilité collective : celle de redonner de l’élan à la ville, de raviver les talents, et de réaffirmer la place de Beyrouth sur la carte mondiale de l’hospitalité et de la culture. »

Avec cette réouverture très attendue, Le Gray ne se contente pas de retrouver sa place dans le paysage hôtelier. Il incarne la résilience d’un peuple et la volonté d’un pays de se reconstruire, avec élégance et conviction.