Accident d'atterrissage à Montpellier: reprise du trafic aérien espérée en début de semaine

Cette photo du 25 septembre 2022 montre une grue à côté d'un avion cargo Boeing 737 d'Aeropostale après qu'il soit sorti de la piste pendant sa phase d'atterrissage de nuit à l'aéroport de Montpellier. (Photo, AFP)
Cette photo du 25 septembre 2022 montre une grue à côté d'un avion cargo Boeing 737 d'Aeropostale après qu'il soit sorti de la piste pendant sa phase d'atterrissage de nuit à l'aéroport de Montpellier. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 01 novembre 2022

Accident d'atterrissage à Montpellier: reprise du trafic aérien espérée en début de semaine

  • «Je ne peux pas encore vous donner un calendrier précis, nous espérons en tout cas qu'en début de semaine prochaine les vols puissent reprendre», a indiqué le représentant de l’État, Hugues Moutouh
  • Depuis samedi, les vols en partance ou devant arriver sur cet aéroport, situé sur le littoral méditerranéen et qui voit transiter jusqu'à 197.000 passagers par mois en saison estivale, ont été soit annulés, soit déroutés

MONTPELLIER : La reprise du trafic aérien à l'aéroport de Montpellier, fermé depuis samedi matin après la sortie de piste d'un avion de fret, pourrait intervenir "en début de semaine" si les opérations pour dégager l'appareil accidenté réussissent, a annoncé dimanche le préfet de l'Hérault.

"Je ne peux pas encore vous donner un calendrier précis, nous espérons en tout cas qu'en début de semaine prochaine les vols puissent reprendre", a indiqué le représentant de l’État, Hugues Moutouh, lors d'un point presse sur le tarmac de l'aéroport.

Depuis samedi, les vols en partance ou devant arriver sur cet aéroport, situé sur le littoral méditerranéen et qui voit transiter jusqu'à 197.000 passagers par mois en saison estivale, ont été soit annulés, soit déroutés.

"Dans la nuit de vendredi à samedi à 02H36 précisément un Boeing 737 (...) de la compagnie West Atlantic, a fait une sortie de piste", a rappelé le préfet ajoutant que l'avion n'avait "pas réussi à freiner suffisamment".

L'appareil, un vol régulier transportant du courrier qui atterrissait chaque nuit à la même heure sur le tarmac de Montpellier, a fini sa route dans l'étang de Mauguio situé en bout de piste, le nez de l'appareil en partie immergé.

Les trois personnes présentes dans l'appareil ont pu être désincarcérées et mises en sécurité grâce à l'intervention rapide des secours. Elles sont indemnes.

Si "les circonstances exactes" de cet accident "restent à être déterminées par les experts" et sont souvent "multiples", "on pense que la météo a joué un rôle déterminant dans cette sortie de piste", a avancé le préfet. Il pleuvait sur Montpellier cette nuit-là.

Dimanche après-midi, des "opérations très complexes" ont débuté pour dégager l'avion accidenté, a indiqué le représentant de l'Etat.

"Il s'agit de harnacher l'avion, de faire pivoter le nez, de le remonter et de faire tourner l'avion pour pouvoir l'évacuer sur une zone de fret afin de libérer la piste principale", a-t-il précisé évoquant la difficulté de bouger un aéronef de "plus de 50 tonnes à vide avec 5,7 tonnes de carburant restant à bord et 14 tonnes de courrier" qui devait être distribué à Bastia.

"C'est donc une masse considérable qu'il faut lever", a-t-il constaté.

"La décision qui a été prise compte-tenu des expertises est de laisser le carburant à l'intérieur de l'avion puisqu'il n'y a pas de risque de fuite. Les pompiers ont prépositionné une barrière flottante antipollution à proximité de la tête de l'aéronef afin d'éviter tout risque de propagation de kérosène" mais "à ce stade, aucune fuite n'a été détectée", a-t-il insisté.

"Il faut que cet aéroport retrouve une activité normale le plus rapidement possible", a lancé le représentant de l'Etat. "Il y a une quarantaine de vols par jour, c'est un aéroport d'ampleur nationale (...) Nous recevons beaucoup de voyageurs, de touristes tous les jours", a-t-il rappelé.

Pour l'heure, le coût financier de l'accident et des opérations pour dégager l'avion "n'a pas été chiffré", a précisé Hugues Moutouh évoquant de premières réunions de travail samedi avec "les représentants de la compagnie, des assureurs, du Bureau d'enquêtes et d'analyses pour la sécurité de l'aviation civile (BEA) et de la gendarmerie qui a mené des investigations judiciaires sous l'autorité du procureur de Montpellier".


François Bayrou mise sur YouTube pour convaincre les Français d’accepter son budget de rigueur

Conscient de son impopularité record et de l’hostilité grandissante face à son plan de rigueur, le Premier ministre français François Bayrou a choisi de prendre les devants. Depuis mi-juillet, il s’est lancé dans une série de vidéos intitulée FB Direct sur YouTube. (AFP)
Conscient de son impopularité record et de l’hostilité grandissante face à son plan de rigueur, le Premier ministre français François Bayrou a choisi de prendre les devants. Depuis mi-juillet, il s’est lancé dans une série de vidéos intitulée FB Direct sur YouTube. (AFP)
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  • Une stratégie inhabituelle, presque désespérée aux yeux de certains observateurs, mais que l’intéressé revendique comme un passage obligé : « J’essaie de vous regarder dans les yeux »
  • Entre les « efforts choisis » et les « sacrifices subis », Bayrou veut faire comprendre que la France doit reprendre en main son destin

PARIS: Conscient de son impopularité record et de l’hostilité grandissante face à son plan de rigueur, le Premier ministre français François Bayrou a choisi de prendre les devants.
Depuis mi-juillet, il s’est lancé dans une série de vidéos intitulée FB Direct sur YouTube, pour expliquer directement aux Français pourquoi son budget 2026 impose 43,8 milliards d’euros d’économies et pourquoi, selon lui, ces sacrifices sont inévitables.
Une stratégie inhabituelle, presque désespérée aux yeux de certains observateurs, mais que l’intéressé revendique comme un passage obligé : « J’essaie de vous regarder dans les yeux », répète-t-il face caméra, veste tombée mais ton professoral, en martelant les chiffres de la dette et les risques encourus si rien n’est fait.

Entre les « efforts choisis » et les « sacrifices subis », Bayrou veut faire comprendre que la France doit reprendre en main son destin.
Il est sous pression et le temps joue contre lui : menacé de censure par la gauche comme par le Rassemblement national, et dépourvu de majorité solide à l’Assemblée nationale, il n’a pas d’autre option que de tenter d’attirer l’opinion publique à lui.
Il parie sur la possibilité de contourner l’opposition parlementaire en parlant directement aux citoyens, dans l’espoir que la pression populaire fasse plier ses adversaires politiques.

Le Premier ministre est loin d’être une personnalité flamboyante ; il ne fait pas non plus d’étincelles. En revanche, il est un concentré d’acharnement patient et d’endurance, ce qui lui a souvent valu d’avoir gain de cause.
Cette méthode viendra-t-elle à bout des réticences, voire du rejet ferme, d’une majorité de Français à l’égard de ses choix budgétaires ?
Rien n’est moins sûr : malgré ses velléités, les sondages ne montrent pour l’instant aucun frémissement en sa faveur.

Les mesures de suppression de deux jours fériés, gel des retraites, non-remplacement des fonctionnaires partant à la retraite et réforme de l’assurance chômage sont toutes perçues comme brutales et injustes par une large partie de la population.
Dès la présentation des grandes lignes de son budget, les réactions ne se sont pas fait attendre : une pétition intersyndicale a réuni les syndicats français, toutes tendances confondues, pour exiger « l’abandon immédiat de ce budget d’une brutalité sans précédent ».

Paradoxalement, même le patronat ne cache pas ses réserves : il a certes apprécié l’absence de hausse de la fiscalité des entreprises, mais il s’inquiète de certaines mesures telles que la suppression des jours fériés ou la contribution salariale de 0,6 % envisagée en contrepartie.

La menace la plus imprévisible pour Bayrou vient peut-être de la rue. Depuis plusieurs semaines, un mouvement citoyen baptisé « Bloquons tout » appelle à paralyser le pays à partir du 10 septembre. Inspirée par le mouvement des « gilets jaunes » de 2018, cette mobilisation diffuse ses mots d’ordre en ligne, incitant à boycotter les commerces, à faire grève dans tous les secteurs d’activité et à mener des blocages ciblés, comme l’occupation pacifique de lieux symboliques.

Le mot d’ordre, « La France s’arrête », pourrait fédérer des colères diverses : lutte contre la réforme du marché du travail, rejet des zones à faibles émissions, etc.
Sans leader officiel, ce mouvement prend de l’ampleur, avec le soutien affiché de figures historiques des « gilets jaunes » comme Jérôme Rodrigues ou Jacline Mouraud.
Malgré cela, au ministère de l’Intérieur, l’ambiance reste à la prudence : beaucoup de mobilisations virales s’essoufflent sur le terrain. Cependant, le ministère n’exclut pas un scénario de convergence entre ce mouvement spontané et les syndicats déjà vent debout contre le budget Bayrou.

Si le président de la République, Emmanuel Macron, soutient publiquement son Premier ministre et salue « une stratégie claire et solide », l’étau se resserre politiquement.
La cheffe de file du Rassemblement national (extrême droite), Marine Le Pen, affirme qu’« il est impossible pour le RN de ne pas censurer ce gouvernement ». Du côté de la gauche, de La France insoumise (extrême gauche) au Parti socialiste, la condamnation est unanime.

Bayrou sait qu’il joue gros : un échec parlementaire signifierait probablement la fin de son mandat à Matignon. Mais, tenace comme à son habitude, il assume le risque.
Derrière son offensive de communication, c’est un pari presque contradictoire : tenter de convaincre sur un sujet aussi impopulaire qu’un plan de rigueur qui exige du temps… alors que le temps lui manque cruellement.
Les oppositions pourraient déposer une motion de censure dès l’automne ; la rue pourrait s’embraser bien avant si l’appel du 10 septembre prend de l’ampleur. Et pour l’instant, ses vidéos n’affichent que quelques milliers de vues, loin d’un raz-de-marée populaire.

Mais Bayrou persiste et signe, affirmant : « Nous devons être la génération qui décide de faire les efforts nécessaires », prenant en exemple la Grèce et l’Espagne qui, faute d’anticipation, ont dû encaisser des « efforts forcés » autrement plus douloureux.

Reste à savoir si cette méthode pédagogique pourra changer la donne, ou si, comme le prédisent certains de ses détracteurs, l’automne 2025 restera dans l’histoire comme le moment où la stratégie du « YouTubeur de Matignon » s’est fracassée contre la réalité sociale.


Suppression de deux jours fériés : le gouvernement confirme viser un rendement de 4,2 milliards d'euros dès 2026

Dans ce courrier, il souhaite « porter en projet de loi de finances pour 2026 une mesure de suppression du caractère férié de deux jours : le lundi de Pâques et le 8 mai », pour les salariés du secteur privé comme du public (Photo AFP)
Dans ce courrier, il souhaite « porter en projet de loi de finances pour 2026 une mesure de suppression du caractère férié de deux jours : le lundi de Pâques et le 8 mai », pour les salariés du secteur privé comme du public (Photo AFP)
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  • Dans ce courrier, il souhaite « porter en projet de loi de finances pour 2026 une mesure de suppression du caractère férié de deux jours : le lundi de Pâques et le 8 mai », pour les salariés du secteur privé comme du public.
  • Le gouvernement invite les partenaires sociaux à lui faire savoir d'ici au 1er septembre s'ils souhaitent engager une négociation, qui devra le cas échéant se conclure au plus tard le 30 septembre.

PARIS : Selon le document d'orientation adressé aux partenaires sociaux et consulté par l'AFP dimanche, le gouvernement vise un rendement de 4,2 milliards d'euros dès 2026 pour le budget de l'État avec la suppression de deux jours fériés.

Dans ce courrier, il souhaite « porter en projet de loi de finances pour 2026 une mesure de suppression du caractère férié de deux jours : le lundi de Pâques et le 8 mai », pour les salariés du secteur privé comme du public. Il ajoute que le choix des deux jours concernés peut encore être « discuté ».

Le gouvernement invite les partenaires sociaux à lui faire savoir d'ici au 1er septembre s'ils souhaitent engager une négociation, qui devra le cas échéant se conclure au plus tard le 30 septembre.

Le dispositif est calqué sur celui de la journée de solidarité : les salariés mensualisés et les agents publics ne seront pas rémunérés davantage pour ces nouvelles heures de travail, et en contrepartie, les employeurs du secteur privé s'acquitteront d'une contribution qui sera affectée au budget de l'État.

Le 15 juillet, le Premier ministre François Bayrou avait évoqué la suppression de deux jours fériés pour participer à l'effort budgétaire.

Les modalités de mise en œuvre de cette mesure, présentée comme un levier pour augmenter le volume annuel de travail, produire davantage et renforcer la compétitivité économique de la France, doivent encore être précisées.

Ce document d'orientation a été envoyé samedi aux partenaires sociaux, en même temps que la « lettre de cadrage » sur l'assurance chômage. Cette feuille de route fixe le cadre de la négociation d'une nouvelle réforme, avec l'objectif d'atteindre « 2 à 2,5 milliards d'euros » d'économies par an de 2026 à 2029.  


La canicule s'étend sur presque toute la moitié sud du pays

Un homme se protège du soleil à l'ombre sur la plage du lac du Bourget, à Le Bourget-du-Lac, dans le centre-est de la France, le 8 août 2025, alors que la température atteint 35 degrés Celsius. (Photo de JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP)
Un homme se protège du soleil à l'ombre sur la plage du lac du Bourget, à Le Bourget-du-Lac, dans le centre-est de la France, le 8 août 2025, alors que la température atteint 35 degrés Celsius. (Photo de JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP)
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  • « Dimanche, dans la continuité des jours précédents, la chaleur va encore monter d'un cran dans le sud », a prévenu samedi le service national de prévisions.
  • Selon un bulletin actualisé de Météo-France, plus de la moitié de l'Hexagone, soit 46 départements du centre et du sud du pays, seront placés en vigilance orange lundi.

BORDEAUX, FRANCE : La vague de chaleur, la deuxième de l'été à toucher la France, s'étend dimanche à presque toute la moitié sud du pays, avec 42 départements placés en vigilance orange canicule par Météo-France.

« Dimanche, dans la continuité des jours précédents, la chaleur va encore monter d'un cran dans le sud », a prévenu samedi le service national de prévisions.

Le thermomètre devrait ainsi grimper « fréquemment » jusqu'à 40 °C, voire les dépasser dans l'Hérault, le Var et le sud des départements de l'Ardèche et de la Drôme, a-t-il prévenu.

Au plus chaud de la journée, 42 °C sont également attendus à Nîmes et 40 °C à Perpignan, avec des pointes à 38 °C à Bordeaux et Toulouse dans l'après-midi.

De la Charente-Maritime aux Alpes-Maritimes, en passant par les Pyrénées-Atlantiques et le Jura, 42 départements de la moitié sud du pays sont en vigilance orange canicule.

Cet épisode, qui nécessite « une vigilance particulière, notamment pour les personnes sensibles ou exposées », pourrait encore s'intensifier en début de semaine, a souligné Météo-France.

Samedi, le mercure a atteint 42,2 °C à Tiranges, en Haute-Loire, et 39 °C à Lyon, dans une région où il devrait « légèrement » baisser dimanche, d'après le dernier bulletin de prévision.

Après une première vague de chaleur cette année, du 19 juin au 4 juillet, il s'agit de la 51e enregistrée en France depuis 1947. 

Pic « entre lundi et mardi » 

Selon un bulletin actualisé de Météo-France, plus de la moitié de l'Hexagone, soit 46 départements du centre et du sud du pays, seront placés en vigilance orange lundi. Les Deux-Sèvres, la Vienne, la Creuse et la Haute-Corse passeront à ce niveau d'alerte dès dimanche midi.

Seule la Corse-du-Sud est annoncée en jaune dans la moitié sud de l'Hexagone.

« Le pic est attendu entre lundi et mardi » pour cette canicule, qui « devrait durer jusqu'en fin de semaine prochaine », a écrit Météo-France.

Selon le prévisionniste, qui observe « une accélération de la survenue des vagues de chaleur » liée au changement climatique, le pays n'a connu que deux étés sans ce type d'épisode au cours des 16 dernières années.

Parallèlement, l'institut a classé le Vaucluse en risque « très élevé » pour les incendies dimanche. Dix départements du pourtour méditerranéen et de son arrière-pays, ainsi que cinq autres du centre-ouest, seront en danger « élevé ».

Dans l'Aude, le gigantesque incendie qui a parcouru 16 000 hectares au cours de la semaine, dont 13 000 ont brûlé selon la Sécurité civile, ne devrait pas être « maîtrisé » avant dimanche soir, en raison de conditions météorologiques « se rapprochant de celles du jour de départ de l'incendie », ont prévenu les pompiers. Un vent sec et chaud souffle à 50 km/h sur fond de canicule.

De son côté, la SNCF a supprimé plusieurs allers-retours sur les lignes Intercités Bordeaux-Marseille, Paris-Limoges-Toulouse et Paris-Clermont, craignant des « pannes potentielles de climatisation » sur ses wagons les plus anciens, en raison de la hausse des températures.