Ukraine: un ex-militaire russe fuit l'ordre de mobilisation par «dégoût»

Un ancien officier russe anonyme est photographié lors d'un entretien en Finlande, le 24 septembre 2022 (Photo, AFP).
Un ancien officier russe anonyme est photographié lors d'un entretien en Finlande, le 24 septembre 2022 (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Lundi 26 septembre 2022

Ukraine: un ex-militaire russe fuit l'ordre de mobilisation par «dégoût»

  • Né en Crimée, péninsule du sud de l'Ukraine annexée en 2014 par la Russie, Alex témoigne sans que son identité complète ne soit révélée, de peur des conséquences pour sa femme et sa fille qu'il a dû laisser en Russie
  • A cause de son passé d'officier, Alex craint de figurer parmi ceux que la Russie veut mobiliser pour le front ukrainien

HELSINKI: Dès qu'il a entendu le président russe Vladimir Poutine annoncer une "mobilisation partielle" pour la guerre en Ukraine, Alex, un ancien officier russe, a sauté dans sa voiture et roulé jusqu'en Finlande avec une seule valise.

"Je ne veux pas tuer mon peuple slave, mes frères, mes sœurs", dit le quadragénaire à l'AFP depuis une modeste chambre d'hôtel dans le pays nordique, où il est arrivé jeudi.

"J'ai un dégoût physique d'être en présence de nos citoyens russes qui soutiennent la guerre", explique celui qui est aujourd'hui ingénieur en informatique.

Né en Crimée, péninsule du sud de l'Ukraine annexée en 2014 par la Russie, Alex témoigne sans que son identité complète ne soit révélée, de peur des conséquences pour sa femme et sa fille qu'il a dû laisser en Russie.

«Premier menacé»

"Elles sont otages, si mon visage apparaît elle risquent la prison", dit l'ancien militaire.

A cause de son passé d'officier, Alex craint de figurer parmi ceux que la Russie veut mobiliser pour le front ukrainien. "J'ai été dans l'armée pendant huit ans (...) J'ai un rang d'officier. Je suis le premier menacé", plaide-t-il.

Pour lui, "tout a changé" lorsqu'il a participé à une manifestation à Saint-Pétersbourg au lendemain de l'annonce de la mobilisation et qu'il a vu que si peu de ses concitoyens y participaient.

C'est alors, dit-il, qu'il a réalisé qu'il n'y avait "plus rien à faire" pour la Russie et qu'il s'est convaincu que le pays allait s'effondrer: "Je sais ce que l'armée russe est de l'intérieur, je suis profondément convaincu que Poutine va perdre".

"Des esclaves qui ne veulent pas se battre ne vaincront jamais quelqu'un de leur vie", assure l'ancien officier.

Né à Sébastopol, en Crimée, avant la chute de l'URSS, Alex a eu pendant un temps un passeport ukrainien, mais il n'a pu garder sa double nationalité quand il a entamé sa carrière militaire.

Aujourd'hui, ses parents le considèrent comme un "traître" et il "ne serait pas surpris" si sa mère le dénonçait au FSB, le service de renseignement russe.

En juillet, dès que les restrictions aux frontières liées au Covid-19 ont été levées et que l'entrée en Finlande est redevenue possible, Alex a commencé à travailler pour un réseau de volontaires appelé "Rubikus", qui aidait des Ukrainiens évacués de force côté russe à quitter la Russie.

«Maison» contre «patrie»

Dans ce but, il a obtenu un visa Schengen de touriste pour conduire des Ukrainiens vers la Finlande et l'Estonie.

Inquiet de la décision d'Helsinki de bloquer sous peu l'entrée des citoyens russes munis de ces visas, Alex a la voix qui tremble en parlant des Ukrainiens qui tentent de fuir.

"L'Ukraine est ma patrie. Et la Russie c'est ma maison. En ce moment, ma maison tue ma patrie", lâche-t-il.

Confrontée à un afflux de Russes à sa frontière depuis l'ordre de mobilisation de Vladimir Poutine mercredi, la Finlande a annoncé vendredi qu'elle allait "significativement restreindre" leur accès au pays nordique, déjà devenu un lieu de transit cet été pour le reste de l'Europe.

Même si Alex dit comprendre les inquiétudes d'Helsinki, il pense que c'est une erreur. "La plupart des gens qui passent la frontière (...) ne veulent pas tuer, ne veulent pas servir le régime", souligne l'ex-officier.

Pour lui, l'Occident ne devrait pas considérer chaque Russe comme responsable de la guerre en Ukraine. En fermant la frontière, l'Ouest "rejette" les Russes "qui croient encore en lui".

Aujourd'hui Alex fait son possible pour exfiltrer sa famille de Russie. Avec une certitude: celle de ne plus jamais vouloir y vivre.


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Short Url
  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
Short Url
  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
Short Url
  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.