A Dubaï, des distributeurs de pain gratuit pour les plus pauvres

Un homme récupère des articles dans un distributeur automatique qui distribue du pain gratuit, à Dubaï, le 22 septembre 2022. (AFP).
Un homme récupère des articles dans un distributeur automatique qui distribue du pain gratuit, à Dubaï, le 22 septembre 2022. (AFP).
Short Url
Publié le Mardi 27 septembre 2022

A Dubaï, des distributeurs de pain gratuit pour les plus pauvres

  • Selon le centre des statistiques de Dubaï, l'indice des prix des produits alimentaires a augmenté de 8,75% en juillet, en rythme annuel, tandis que le coût du transport a bondi de plus de 38%
  • A l'origine de l'initiative sur les distributeurs de pain, la fondation du dirigeant de Dubaï, Mohammed ben Rachid al-Maktoum. «L'idée est d'aller vers les familles défavorisées et les travailleurs, avant qu'ils ne viennent à nous»

DUBAÏ : Face à l'inflation galopante, des distributeurs de pain gratuits destinés aux plus démunis ont fait leur apparition à Dubaï, riche émirat du Golfe où se côtoient millionnaires, influenceurs et travailleurs migrants pauvres.

La ville, qui importe la quasi-totalité de ses denrées alimentaires, n'échappe pas à l'envolée des prix, tendance mondiale exacerbée par la guerre en Ukraine.

Devant l'un des dix distributeurs installés cette semaine dans des supermarchés, Bigandar observe attentivement l'écran tactile lui permettant de choisir entre du pain arabe, du pain pour sandwich ou des chapatis (galettes indiennes). Le lecteur de cartes de crédit, lui, ne sert pas à payer mais à verser des dons.

"Un ami m'a dit qu'il y avait du pain gratuit, alors je suis venu", raconte à l'AFP ce jeune Népalais n'ayant pas souhaité donner son nom complet. Comme des millions d'immigrés asiatiques, il est venu tenter sa chance dans la ville de la démesure, située aux Emirats arabes unis.

Selon le centre des statistiques de Dubaï, l'indice des prix des produits alimentaires a augmenté de 8,75% en juillet, en rythme annuel, tandis que le coût du transport a bondi de plus de 38%.

A l'origine de l'initiative sur les distributeurs de pain, la fondation du dirigeant de Dubaï, Mohammed ben Rachid al-Maktoum. "L'idée est d'aller vers les familles défavorisées et les travailleurs, avant qu'ils ne viennent à nous", explique à l'AFP sa directrice Zeïnab Joumaa al-Tamimi.

Toute personne dans le besoin peut désormais obtenir un paquet de quatre petits pains réchauffés, en moins de deux minutes, juste "en pressant sur une touche", se félicite-t-elle.

Les Emirats arabes unis, riche Etat pétrolier, comptent une population de près de 10 millions d'habitants, dont environ 90% d'étrangers, des expatriés de la classe moyenne et surtout des travailleurs pauvres venus d'Asie et d'Afrique.

Aides réservées aux Emiratis

Moins riche en hydrocarbures que la capitale Abou Dhabi, Dubaï compte sur cette armée de travailleurs pour construire des grattes-ciels ou encore soutenir le secteur des services, de l'immobilier au tourisme de luxe qui font sa réputation.

Employé en tant que laveur de voiture depuis trois ans, Bigandar dit être payé trois dirhams (0,84 centimes d'euros) par véhicule, et compter sur les pourboires des clients pour générer 700 à 1 000 dirhams par mois (entre 195 et 280 euros).

"Mon employeur couvre le logement et le transport, mais pas la nourriture", affirme-t-il.

Signe des difficultés croissantes de la main d'oeuvre étrangère, une rare grève a été menée en mai par des livreurs réclamant de meilleurs salaires face à la hausse des prix de l'essence.

En juillet, les autorités ont annoncé le doublement des aides sociales mais uniquement pour la poignée de familles émiraties aux revenus inférieurs à 25 000 dirhams par mois (environ 7 000 euros), considérés comme des ménages défavorisés. Ces aides n'incluent pas les étrangers.

"Nous vivons une situation économique particulière, à cause de l'inflation et de la hausse des taux d'intérêts", dit à l'AFP Fadi Alrasheed, un cadre jordanien expatrié à Dubaï depuis 20 ans.

"Il y a beaucoup de personnes dont les salaires sont bas et qui, avec la hausse du coût de la vie, n'arrivent plus à subvenir à tous leurs besoins", constate-t-il, saluant l'initiative des pains gratuits.

Selon le dernier rapport sur l'Etat de la migration dans le monde de l'ONU, les Emirats arabes uni abritent près de 8,72 millions de migrants, essentiellement venus d'Inde, du Bangladesh et du Pakistan.

Le cabinet Hentley and Partners, lui, dénombre plus de 68 000 millionnaires et quelque 13 milliardaires à Dubaï, classée 23e ville la plus riche du monde.


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Short Url
  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.


Accord Arabie saoudite-Qatar pour une liaison ferroviaire à grande vitesse

Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Short Url
  • L’Arabie saoudite et le Qatar lancent une ligne TGV de 785 km reliant Riyad à Doha, achevée d’ici six ans et destinée à transporter plus de 10 millions de passagers par an
  • Le projet, estimé à 115 milliards de SR, vise à renforcer l’intégration régionale, stimuler commerce et tourisme, et soutenir la transition vers des transports durables

RIYAD: L’Arabie saoudite et le Qatar ont signé lundi un accord pour construire une ligne ferroviaire à grande vitesse reliant les deux pays.

L’annonce est intervenue à l’issue d’une rencontre à Riyad entre le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, tenue dans le cadre du Conseil de coordination saoudo-qatari.

La liaison ferroviaire, qui connectera l’aéroport international King Salman de Riyad à l’aéroport international Hamad de Doha, constituera une première pour les deux nations et réduira le temps de trajet entre les deux capitales à seulement deux heures.

Selon un communiqué conjoint, le projet devrait être achevé d’ici six ans et créer 30 000 emplois dans les deux pays. Une fois opérationnel, il transportera plus de 10 millions de passagers par an.

Les dirigeants ont assisté à la signature de l’accord au palais Al-Yamamah à Riyad, où ils ont également coprésidé la huitième session du Conseil de coordination qataro-saoudien.

L’accord a été signé par le ministre saoudien des Transports et des Services logistiques, Saleh Al-Jasser, et par le ministre qatari des Transports, cheikh Mohammed ben Abdulla ben Mohammed Al-Thani. Il est considéré comme une étape stratégique visant à renforcer la coopération, l’intégration développementale et le développement durable, et à démontrer un engagement commun en faveur de la prospérité régionale.

La ligne à grande vitesse s’étendra sur 785 km et accueillera des trains capables de dépasser les 300 km/h. Plusieurs arrêts sont prévus entre les deux aéroports, notamment à Hofuf et Dammam.

Le service devrait considérablement améliorer les déplacements ferroviaires dans la région et stimuler le commerce ainsi que le tourisme. Le bénéfice économique pour les deux pays est estimé à 115 milliards de riyals saoudiens (30,6 milliards de dollars).

Conçue avec des technologies de pointe et une ingénierie intelligente, la ligne contribuera également à la durabilité environnementale en réduisant les émissions de carbone et en soutenant la transition vers des modes de transport plus efficaces et innovants. Elle constitue l’un des projets clés soutenant le développement régional et renforçant la connectivité ainsi que l’intégration au sein des pays du Conseil de coopération du Golfe.

Au cours de la réunion du conseil, les deux parties ont souligné la solidité de leurs liens économiques, avec un commerce bilatéral en 2024 en hausse de 634 % depuis 2021, à 930,3 millions de dollars (hors réexportations).

Le cheikh Tamim était accompagné lors des discussions par le Premier ministre, cheikh Mohammed ben Abdulrahman ben Jassim Al-Thani, ainsi que par d’autres hauts responsables.


Syrie: Chareh lance un appel à l'unité un an après la chute d'Assad

Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
Short Url
  • Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence
  • Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer

DAMAS: Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile.

"La phase actuelle exige que tous les citoyens unissent leurs efforts pour bâtir une Syrie forte, consolider sa stabilité, préserver sa souveraineté", a déclaré le dirigeant, endossant pour l'occasion l'uniforme militaire comme le 8 décembre 2024, quand il était entré dans Damas à la tête de forces rebelles.

Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence.

Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer.

Il a rompu avec son passé jihadiste et réhabilité la Syrie sur la scène internationale, obtenant la levée des sanctions internationales, mais reste confronté à d'importantes défis sécuritaires.

De sanglantes violences intercommunautaires dans les régions des minorités druze et alaouite, et de nombreuses opérations militaires du voisin israélien ont secoué la fragile transition.

"C'est l'occasion de reconstruire des communautés brisées et de panser des divisions profondes", a souligné dans un communiqué le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

"L'occasion de forger une nation où chaque Syrien, indépendamment de son appartenance ethnique, de sa religion, de son sexe ou de son affiliation politique, peut vivre en sécurité, dans l'égalité et dans la dignité".

Les célébrations de l'offensive éclair, qui ont débuté fin novembre, doivent culminer lundi avec une parade militaire et un discours du président syrien.

Elles sont toutefois marquées par le boycott lancé samedi par un chef spirituel alaouite, Ghazal Ghazal. Depuis la destitution d'Assad, lui-même alaouite, cette minorité est la cible d'attaques.

L'administration kurde, qui contrôle une grande partie du nord et du nord-est de la Syrie, a également annoncé l'interdiction de rassemblements et événements publics dimanche et lundi "en raison de la situation sécuritaire actuelle et de l'activité accrue des cellules terroristes".