Le plongeon de la livre, signe d'un retour au désordre économique des années 1980?

La devise britannique avait repris des couleurs en 1985 après une action concertée des gouvernements aux Etats-Unis, en France, en Allemagne, au Royaume-Uni et au Japon (Photo, AFP).
La devise britannique avait repris des couleurs en 1985 après une action concertée des gouvernements aux Etats-Unis, en France, en Allemagne, au Royaume-Uni et au Japon (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 27 septembre 2022

Le plongeon de la livre, signe d'un retour au désordre économique des années 1980?

  • La livre est certes considérée comme un baromètre de l'économie britannique, mais sa chute récente est, comme en 1985, en grande partie due à la vigueur du dollar
  • Pour l'instant, les dirigeants politiques ne semblent pas envisager de mesures similaires, note George Saravelos, de Deutsche Bank

LONDRES: Le déclin de la livre, tombée lundi à un record de faiblesse historique face au dollar, témoigne-t-il d'un Royaume-Uni aussi mal en point que dans les années 1970 ou 1980, quand la devise britannique avait touché ses précédents planchers?

Si le contexte économique actuel connaît des similitudes avec ces années-là, quand le Royaume-Uni était surnommé "l'homme malade de l'Europe", les maux d'aujourd'hui sont différents, et la situation outre-Manche n'est pas isolée.

Pendant les années 70, période de choc énergétique comme aujourd'hui, le gouvernement travailliste avait choisi de soutenir l'économie à coup de dépenses publiques, ce qui avait fait chuter la livre, flamber l'inflation, et entraîné une détérioration des finances publiques. Londres avait dû faire appel au Fonds monétaire international.

Aujourd'hui aussi, l'inflation s'envole à près de 10% - encore loin du pic de plus de 20% de 1975 -, les taux d'emprunt grimpent, la récession plane et les comptes publics se détériorent depuis la pandémie de Covid-19 et avec le programme d'aides massives aux factures d'énergie lancé par le nouveau gouvernement conservateur de Liz Truss.

Ce qui a toutefois pris de court les marchés, c'est la combinaison d'un soutien coûteux et de baisses d'impôts tous azimuts, annoncée vendredi par le chancelier de l'Echiquier (ministre des Finances) Kwasi Kwarteng.

Un cocktail jugé téméraire et risqué, d'autant que son financement reste flou, et qui a eu un effet révulsif sur les marchés. La livre a plongé, les taux d'emprunt ont flambé.

«Réformes bien moindres»

En outre, pendant les années 80, la politique d'austérité administrée en traitement de choc par la Première ministre conservatrice Margaret Thatcher et ses importantes baisses d'impôts s'était accompagnée de réduction drastique des dépenses publiques et de déréglementation.

Or, si les baisses d'impôts annoncées par le gouvernement Truss "sont d'une ampleur similaire" à celles des premières années Thatcher, "les réformes sont bien moindres", souligne Paul Dales, spécialiste du Royaume-Uni pour Capital Economics.

"Comparé à la privatisation, la réduction du pouvoir des syndicats et l'acceptation du marché unique dans les années 1980, les zones d'investissement prioritaires et des amendements aux critères de bénéfices sociaux pèsent peu", détaille M. Dales. Même si le Trésor a laissé entendre que d'autres réformes structurelles seraient annoncées lors d'une nouvelle déclaration budgétaire en novembre.

Au prix d'années de vaches maigres, entre choc de la concurrence de l'entrée dans la Communauté économique européenne (CEE) en 1973 puis les réformes de l'ère Thatcher, "le marché britannique était devenu beaucoup plus compétitif" et l'économie était repartie, fait valoir Jane Foley, de Rabobank, interrogée par l'AFP.

Au contraire, "le Brexit, la récession (qui s'annonce, ndlr) et une inflation très élevée laissent actuellement un goût amer en bouche pour les investisseurs", conclut Mme Foley.

Le plafond des factures énergétiques aura toutefois un effet calmant sur l'inflation à court terme. En outre, contrairement aux années 70, le chômage est au plus bas et le Royaume-Uni manque même de bras, conséquence de la pandémie et du Brexit.

De plus, la situation britannique n'est pas totalement isolée. Les autres pays européens font aussi face à une crise énergétique, avec des finances publiques détériorées et des taux d'intérêt qui montent en flèche.

Le Brexit complique la donne pour le Royaume-Uni, mais "l'Italie vient d'élire quelqu'un qui a des racines politiques revendiquées dans le fascisme, et l'Allemagne risque des pannes d'électricité cet hiver et une récession sévère", alors "il y a beaucoup de compétition aujourd'hui pour le titre d'+homme malade de l'Europe+", remarque Jonathan Portes, économiste à King's College, interrogé par l'AFP.

La livre est certes considérée comme un baromètre de l'économie britannique, mais sa chute récente est, comme en 1985, en grande partie due à la vigueur du dollar, monnaie refuge par excellence en période de turbulences comme actuellement, et qui écrase les autres devises, notamment l'euro.

La devise britannique avait repris des couleurs en 1985 après une action concertée des gouvernements aux Etats-Unis, en France, en Allemagne, au Royaume-Uni et au Japon, qui avaient signé les accords du Plaza pour déprécier le dollar.

Pour l'instant, les dirigeants politiques ne semblent pas envisager de mesures similaires, note George Saravelos, de Deutsche Bank.


Un nouvel organe de protection de la propriété intellectuelle permettra d’attirer davantage d’investissements

L’Arabie saoudite a mis en place un organe d’enquête spécialisé dans les litiges relatifs à la propriété intellectuelle. (Reuters)
L’Arabie saoudite a mis en place un organe d’enquête spécialisé dans les litiges relatifs à la propriété intellectuelle. (Reuters)
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  • Le Conseil du ministère public d’Arabie saoudite a approuvé la création du ministère public de la propriété intellectuelle à la mi-février
  • Dans son communiqué, le ministère de la Justice indique que la création de cet organe a été décidée en application de la Stratégie nationale sur la propriété intellectuelle

RIYAD: Des experts en innovation et en économie ont déclaré à Arab News que la mise en place par l’Arabie saoudite d’un organe d’enquête spécialisé dans les litiges relatifs à la propriété intellectuelle permettra de favoriser la réalisation de projets innovants et d’attirer des investissements étrangers dans le pays.

Le Conseil du ministère public d’Arabie saoudite a approuvé la création du ministère public de la propriété intellectuelle à la mi-février.

Dans son communiqué, le ministère de la Justice indique que la création de cet organe a été décidée en application de la Stratégie nationale sur la propriété intellectuelle lancée par le prince héritier Mohammed ben Salmane, «qui consiste à mettre en place un environnement distingué pour l’organisation et le développement de services judiciaires dans les domaines de la propriété intellectuelle».

Le communiqué décrit le ministère public de la propriété intellectuelle comme «l’un des principaux facteurs permettant d’atteindre les objectifs de la Vision 2030 du Royaume».

Cet organe est chargé d’enquêter et d’engager des actions pénales dans les cas de violation des droits de propriété intellectuelle stipulés dans le système du droit des marques et le système de protection des droits d’auteur, déférés par l’Autorité saoudienne de la propriété intellectuelle, ainsi que dans le système des brevets et de la topographie pour les circuits intégrés, les variétés végétales et les modèles industriels.

Selon le ministère, «ces poursuites favoriseront le développement du Parlement dans le domaine de la protection judiciaire globale de la propriété intellectuelle. Elles disposeront d’un cadre de procureurs qualifiés qui ont été formés et ont acquis les compétences nécessaires conformément aux normes de compétence juridique pour la protection pénale des cas de violation des droits de propriété intellectuelle, ce qui conduira à la croissance (de ce secteur).»

«La mise en place d’un ministère public de la propriété intellectuelle contribue à créer “un environnement qui attire les technologies internationales, les innovateurs et les inventeurs aux niveaux local et mondial», a affirmé Abdallah Alakeel, président de l’Association saoudienne pour la recherche scientifique et l’innovation.

«L’inventeur, l’innovateur ou le propriétaire d’une entreprise créative ou technique aura la garantie que ses droits dans le Royaume seront protégés et sécurisés grâce à la présence de lois et de règlements clairs», a-t-il souligné.

Abdallah al-Hamed, responsable du conseil en investissement chez GIB Capital, espère que la création de cet organe préservera positivement les droits et confirmera la capacité du détenteur de ces droits à en bénéficier financièrement et intellectuellement de manière claire et authentique. Cela donnera lieu à une nouvelle réflexion sur l’environnement de la propriété intellectuelle et sa capacité en Arabie saoudite.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Un «Davos des banlieues» en septembre pour les entreprises des quartiers populaires

Bobigny, banlieue nord-est de Paris, le 17 mars 2021. (AFP)
Bobigny, banlieue nord-est de Paris, le 17 mars 2021. (AFP)
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  • «C'est l'occasion de poser une vision, un plan de développement économique de ces banlieues», estime Aziz Senni, organisateur de «Davos des banlieues»
  • «On dit souvent que la banlieue coûte au budget de l'Etat, on nous dit toujours combien ça coûte sans jamais nous dire combien elle rapporte», dit l'entrepreneur

PARIS: Un forum économique ou "Davos" des banlieues, visant à favoriser l'activité des entreprises des quartiers populaires, sera organisé les 17 et 18 septembre à Paris, ont annoncé jeudi ses organisateurs.

"L'enjeu (...) est d'identifier des leviers pour engager une véritable dynamique économique au sein des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), où vivent plus de 5 millions de Français, dont la plupart sont exposés à un taux de chômage 2,7 fois supérieur à celui de la moyenne nationale", indique le Forum économique des banlieues (FEB).

Dans les locaux du Conseil économique, social et environnemental (Cese), le millier de participants attendus passeront d'abord une journée à plancher sur la situation économique des quartiers populaires et les solutions pouvant y être apportées.

La seconde journée sera consacrée à la mise en relation d'entrepreneurs des quartiers avec de grandes entreprises, avec pour objectif de décrocher 100 millions d'euros de commandes.

"C'est l'occasion de poser une vision, un plan de développement économique de ces banlieues", estime auprès de l'AFP l'entrepreneur Aziz Senni, organisateur de ce "Davos des banlieues", clin d'œil à la ville suisse où se tient chaque année le Forum économique mondial.

"On dit souvent que la banlieue coûte au budget de l'Etat, on nous dit toujours combien ça coûte sans jamais nous dire combien elle rapporte", poursuit-il. "On a là un tissu économique qu'on pourrait développer, en créant des emplois locaux, des stages, des alternances".

Chaque intervenant sera invité à formuler des propositions pour les entreprises des quartiers populaires, qui seront consignées dans un Livre blanc.

Le Premier ministre Gabriel Attal, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire ou les anciens ministres Jean-Louis Borloo et Najat Vallaud-Belkacem y sont attendus, selon le FEB.

Côté acteurs privés, le fondateur de Free Xavier Niel, la directrice générale de la Fédération bancaire française Maya Atig ainsi que l'ex-président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux ont confirmé leur participation, indique-t-on de même source.

Les organisateurs souhaitent mettre l'accent sur les TPE et PME créées depuis plus de deux ans et moins éligibles aux aides publiques à l'entrepreneuriat, a expliqué Aziz Senni.

Le Forum économique des banlieues souhaite faciliter l'accès de 250 000 de ces entreprises installées dans les QPV aux marchés publics et privés.


Saudi Mobily connaîtra la plus forte croissance dans le secteur des télécommunications au Moyen-Orient en 2024

Brand Finance a également placé le PDG de l'entreprise, Salman bin Abdulaziz Al-Badran, parmi les 10 premiers chefs d'entreprise de l'indice mondial de protection des marques. (Shutterstock)
Brand Finance a également placé le PDG de l'entreprise, Salman bin Abdulaziz Al-Badran, parmi les 10 premiers chefs d'entreprise de l'indice mondial de protection des marques. (Shutterstock)
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  • Saudi Mobily a été classée comme l'entreprise à la croissance la plus rapide dans le secteur des télécommunications au Moyen-Orient en 2024 par le cabinet de conseil en marketing Brand Finance.
  • Brand Finance évalue les labels sur la base de plusieurs critères principaux, notamment l'indice de force de la marque, l'impact de l'entreprise sur l'augmentation du chiffre d'affaires et des bénéfices, et les prévisions de croissance future

RIYADH : Saudi Mobily a été classée comme l'entreprise à la croissance la plus rapide dans le secteur des télécommunications au Moyen-Orient en 2024 par le cabinet de conseil en marketing Brand Finance.

La liste révèle que la valeur de l'entreprise a augmenté d'environ 18 % par rapport à l'année précédente, conservant ainsi sa position de leader parmi les plus grandes entreprises du secteur au Moyen-Orient.

Les classements et les chiffres récemment publiés s'alignent sur l'objectif de l'Arabie saoudite de développer et de promouvoir la transformation numérique dans le Royaume et d'améliorer les services fournis dans le domaine des technologies de l'information et de la communication.

"Mobily est devenue le meilleur choix pour les particuliers et les entreprises, car ses réalisations au niveau de la marque reflètent ses performances exceptionnelles dans la fourniture de services numériques intégrés et pionniers dans le Royaume et sa réalisation de grands progrès dans le développement de l'infrastructure numérique", a déclaré Noura Al-Shiha, vice-présidente principale de la marque et de la communication d'entreprise chez Mobily.

Brand Finance a également placé le PDG de l'entreprise, Salman bin Abdulaziz Al-Badran, parmi les 10 premiers chefs d'entreprise de l'indice mondial de protection des marques.

Cette place est principalement attribuée aux diverses initiatives qu'il a lancées depuis qu'il a rejoint la société, également appelée Etihad Etisalat Co, en 2019, et à son rôle central dans l'amélioration de la croissance de la marque de l'entreprise.

Al-Shiha a déclaré que l'inclusion du PDG de Mobily dans l'indice mondial de protection des marques reflète son intérêt à faire de l'entreprise l'un des noms commerciaux les plus forts au monde. 

Brand Finance évalue les labels sur la base de plusieurs critères principaux, notamment l'indice de force de la marque, l'impact de l'entreprise sur l'augmentation du chiffre d'affaires et des bénéfices, et les prévisions de croissance future.

La majorité des investissements de Mobily se concentrent sur le développement de l'infrastructure et l'adoption de nouvelles technologies telles que l'informatique en nuage et l'Internet des objets, l'augmentation des centres de données et l'élargissement de la portée du déploiement du réseau 5G. 

Cherchant à offrir une expérience moderne à ses clients, l'entreprise souhaite les placer au centre de son attention en adoptant l'approche "Customer First". Cette stratégie vise à atteindre les objectifs de la Saudi Vision 2030, qui s'efforce d'améliorer la qualité de vie des familles et des individus dans le Royaume.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com