Cuba plongé dans le noir après le passage de l'ouragan Ian

Des gens marchent dans une rue inondée à Batabano, Cuba, le 27 septembre 2022, lors du passage de l'ouragan Ian. (AFP)
Des gens marchent dans une rue inondée à Batabano, Cuba, le 27 septembre 2022, lors du passage de l'ouragan Ian. (AFP)
Short Url
Publié le Mercredi 28 septembre 2022

Cuba plongé dans le noir après le passage de l'ouragan Ian

  • Le pays se trouve «sans service électrique», a tweeté la compagnie d'électricité étatique Union Eléctrica, expliquant cette panne nationale par le passage de l'ouragan de catégorie 3 qui a ravagé l'ouest de l'île
  • Il faut se préparer à des «vagues potentiellement mortelles, des vents catastrophiques et des inondations» dans la péninsule de Floride, a aussi averti le NHC

CONSOLACION DEL SUR: Cuba était plongé dans le noir mardi soir en raison d'une coupure de courant généralisée due aux dégâts sur son réseau électrique occasionnés par l'ouragan Ian, qui n'a pas fait de victimes, et menace désormais la Floride.

Le pays se trouve "sans service électrique", a tweeté compagnie d'électricité étatique Union Eléctrica, expliquant cette panne nationale par le passage de l'ouragan de catégorie 3 qui a ravagé l'ouest de l'île.

"Il n'y a actuellement aucun service d'électricité nulle part dans le pays", a abondé Lázaro Guerra, directeur technique d'Union Eléctrica, sur la télévision cubaine.

Seules les quelques personnes disposant d'un générateur à essence à domicile ou au bureau avaient accès au courant, dans ce pays de 11,2 millions d'habitants.

Alors que les effets de l'ouragan se faisaient encore sentir sur la côte, dans la nuit, les habitants marchaient dans les rues en se guidant avec leur téléphone portable, et certaines maisons étaient éclairées par des bougies ou des lampes de poche.

"L'#HuracanIan s'éloigne du territoire national, mais ses effets destructeurs persistent", a tweeté la Défense civile cubaine, dans un appel à la prudence, après le passage de l'ouragan. Son centre a quitté le territoire cubain à 09H50 (13H50 GMT) aux environs de Puerto Esperanza, selon l'Institut de météorologie de Cuba (Insmet).

«Vagues potentiellement mortelles»

Le "centre de Ian devrait se déplacer sur le sud-est du golfe du Mexique dans quelques heures, passer à l'ouest de l'archipel des Keys" au sud de la Floride, "puis s'approcher de la côte ouest de la Floride (...) mercredi et mercredi soir", a précisé le Centre national des ouragans (NHC) américain. Il avait auparavant prévenu que le phénomène était considéré comme un "ouragan intense extrêmement dangereux".

Il faut se préparer à des "vagues potentiellement mortelles, des vents catastrophiques et des inondations" dans la péninsule de Floride, a aussi averti le NHC.

A Cuba, aucune victime n'est pour l'heure à déplorer, selon les autorités, mais les vents violents et les pluies intenses persistaient dans l'ouest de l'île où l'ouragan a semé la désolation dans plusieurs localités, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Sur la route de San Juan y Martinez, à 190 km de La Havane, la province de Pinar del Rio, où se trouvent la plupart des plantations de tabac du pays, a été durement touchée. Les cultures ont été inondées, des arbres déracinés et des fils électriques jonchaient le sol.

"Je ne sais pas ce que nous allons faire cette saison", se lamente Yuslan Rodriguez, un cultivateur de tabac de 37 ans, dont la plantation, tout comme d'autres, a été détruite.

Des rafales de vent ont atteint 208 km/h à San Juan y Martinez.

Le président Miguel Diaz-Canel a visité mardi la zone la plus touchée à Pinar del Rio. "Les dégâts sont importants", a-t-il déclaré sur Twitter, assurant que de l'aide avait été envoyée.

Quelque 40.000 personnes ont été évacuées dans la province de Pinar del Rio et "les dégâts sont considérables", a indiqué la responsable du Parti communiste local, Yamilé Ramos.

Dans la capitale, où vivent 2,1 millions de personnes, deux maisons se sont partiellement effondrées, selon Alexis Acosta, l'intendant du quartier de la vieille Havane.

Préparatifs en Floride 

L'état d'urgence a été décrété dans toute la Floride et les autorités multipliaient les préparatifs. Certaines des modélisations effectuées prévoient maintenant un atterrissage au sud de la baie de Tampa (...) Dans certaines zones, il y aura des inondations catastrophiques et des vagues de tempête mortelles", a prévenu le gouverneur Ron DeSantis.

Il a demandé aux habitants de faire des provisions et se préparer à des coupures de courant, tout en mobilisant 7 000 membres de la Garde nationale.

Le président américain Joe Biden, qui a approuvé une aide d'urgence fédérale pour 24 des 67 comtés de Floride, a déclaré que Ian "pourrait être un ouragan très violent, dont l'impact serait dévastateur et mettrait des vies en danger".

Des moyens aériens tels que des hélicoptères sont notamment prêts à intervenir, a précisé le porte-parole du Pentagone, le général Pat Ryder.

La porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, a précisé que M. Biden s'était entretenu mardi soir avec M. DeSantis - potentiel rival aux élections de 2024 - pour parler préparatifs.

A Tampa, des employés de la mairie remplissaient mardi des sacs de sable qu'ils distribuaient gratuitement à travers la ville. Les autorités ont ordonné des évacuations dans les zones les plus vulnérables, situés à proximité de l'océan.

La Nasa, l'agence spatiale américaine, a renoncé au décollage prévu mardi de sa nouvelle méga-fusée pour la Lune, depuis le centre spatial Kennedy situé dans cet Etat du sud des Etats-Unis.

Ian succède à l'ouragan Fiona, qui a ravagé samedi la côte atlantique du Canada, faisant trois morts, après les Caraïbes la semaine dernière où sept personnes avaient péri.


Meta va dépenser plus de 10 milliards de dollars chez Google en services de cloud

Un logo de la société américaine Meta est affiché lors du salon Vivatech des startups et de l'innovation technologique, au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 22 mai 2024. (AFP)
Un logo de la société américaine Meta est affiché lors du salon Vivatech des startups et de l'innovation technologique, au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 22 mai 2024. (AFP)
Short Url
  • Meta a conclu un accord de 6 ans avec Google Cloud pour utiliser ses infrastructures, dans le but de rattraper son retard en intelligence artificielle face à OpenAI et Google
  • Mark Zuckerberg ambitionne de bâtir l’équipe IA « la plus talentueuse » de l'industrie, avec une puissance de calcul inégalée pour concevoir une intelligence artificielle surpassant celle des humains

San Francisco: Meta (Facebook, Instagram) a signé un contrat avec Google Cloud de plus de 10 milliards de dollars pour utiliser ses serveurs et d'autres services d'informatique à distance, d'après une source proche du dossier.

L'information a initialement été révélée par The Information, média spécialisé dans le secteur des technologies.

Le contrat, qui s'étend sur six ans, est l'un des plus gros jamais obtenu par la branche de cloud de Google depuis sa création il y a 17 ans.

Mi-juillet, le patron de Meta Mark Zuckerberg a fait part de sa volonté d'investir des "centaines de milliards de dollars" dans des infrastructures d'intelligence artificielle, en vue de parvenir à son objectif affiché: construire une IA plus intelligente que les humains.

Les géants des technologies dépensent des sommes colossales pour améliorer leurs modèles d'IA générative, qui nécessitent d'énormes puissance de calcul, et donc des puces informatiques de pointe et beaucoup d'énergie.

Meta compte donc faire construire des réseaux informatiques de plusieurs gigawatts, mais ne peut pas se permettre de prendre plus de retard qu'il n'en a déjà sur les leaders du secteur, notamment OpenAI (ChatGPT) et Google.

Le groupe californien a aussi débauché des employés d'OpenAI, Google et Anthropic à coup de primes conséquentes.

Mark Zuckerberg veut constituer "l'équipe la plus élitiste et la plus dense en talents de toute l'industrie", qui disposerait "d'un niveau de puissance de calcul sans équivalent dans le secteur", selon ses propos.

Meta n'a pas réagi à une sollicitation de l'AFP jeudi.

Google Cloud, numéro trois de l'informatique à distance derrière AWS (Amazon) et Microsoft, a vu ses ventes bondir de 32% au deuxième trimestre, pour dépasser les 13 milliards de dollars.

"Quasiment toutes les licornes (start-up valorisées à au moins un milliard de dollars, ndlr) de l'IA générative utilisent Google Cloud", s'est félicité la patron de la firme californienne Sundar Pichai, lors de la conférence aux analystes fin juillet.

OpenAI, pourtant partenaire privilégié de Microsoft dans l'IA, a aussi signé un contrat avec Google Cloud récemment.


Zelensky accuse Poutine de vouloir "se soustraire" à une rencontre pour la paix

Cette combinaison d'images créée le 18 août 2025 montre le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à gauche) à Washington, DC, le 18 août 2025 et le président russe Vladimir Poutine à Anchorage, Alaska, le 15 août 2025. (AFP)
Cette combinaison d'images créée le 18 août 2025 montre le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à gauche) à Washington, DC, le 18 août 2025 et le président russe Vladimir Poutine à Anchorage, Alaska, le 15 août 2025. (AFP)
Short Url
  • Volodymyr Zelensky reproche à la Russie de fuir les pourparlers de paix malgré les efforts diplomatiques
  • Alors que les discussions sur les garanties de sécurité se poursuivent, Kiev a testé avec succès un nouveau missile longue portée, illustrant sa volonté d'assurer sa défense indépendamment des alliés

KIEV: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé jeudi son homologue russe Vladimir Poutine de chercher à "se soustraire" à une rencontre destinée à trouver une issue à la guerre provoquée par l'invasion russe, Donald Trump lui-même tempérant son enthousiasme.

"A l'heure actuelle, les signaux envoyés par la Russie sont tout simplement indécents. Ils essaient de se soustraire à la nécessité d'organiser une réunion", a accusé M. Zelensky dans son adresse quotidienne sur les réseaux sociaux jeudi soir.

A la place, les Russes "poursuivent leurs attaques massives contre l'Ukraine et leurs assauts féroces le long de la ligne de front", a-t-il dénoncé.

La Russie a lancé dans la nuit de mercredi à jeudi une attaque massive sur l'Ukraine, utilisant 574 drones et 40 missiles, selon l'armée de l'air ukrainienne, un nombre record depuis la mi-juillet.

Ces frappes ont fait deux morts, un à Kherson et un autre à Lviv, dans l'ouest du pays. Elles ont aussi largement détruit une entreprise américaine dans la ville de Moukatchevo, dans l'ouest de l'Ukraine, a précisé M. Zelensly.

"Les Russes savaient exactement où ils avaient lancé les missiles. Nous croyons qu'il s'agissait d'une frappe délibérée spécifiquement sur une propriété appartenant à des Américains", a noté le président ukrainien. L'attaque contre Moukatchevo a fait 23 blessés, selon un nouveau bilan des autorités locales.

- "Approche différente" -

Très satisfait de sa rencontre avec M. Poutine le 15 août, Donald Trump a reconnu jeudi qu'il n'en saurait davantage sur les chances de paix que "dans les deux prochaines semaines".

"Après cela, nous devrons peut-être adopter une approche différente", a-t-il estimé sans plus de détail.

Après avoir rencontré M. Poutine en Alaska puis M. Zelensky lundi à la Maison Blanche, Donald Trump avait dit préparer une rencontre entre les dirigeants russe et ukrainien. Mais la participation des belligérants semble encore loin d'être acquise.

Si Vladimir Poutine semble avoir accepté le principe de cette rencontre, qu'il refusait jusque-là, ni date ni lieu n'ont été annoncés, et Moscou a souligné mercredi qu'une telle rencontre devait être "préparée avec le plus grand soin".

Paris a dénoncé jeudi une "absence de volonté" de la Russie de mettre fin à la guerre.

Volodymyr Zelensky, de son côté, a déclaré devant un groupe de médias parmi lesquels l'AFP vouloir comprendre "l'architecture des garanties de sécurité d'ici sept à dix jours" .

Ensuite, "nous devrions avoir une réunion bilatérale dans une semaine ou deux", a souhaité le dirigeant ukrainien, dont ce serait le cas échéant la première rencontre avec son homologue russe depuis 2019.

M. Zelensky a proposé la Suisse, l'Autriche ou la Turquie pour une éventuelle rencontre. Il a en revanche écarté la Hongrie, jugée trop proche du Kremlin.

- Nouveau missile -

Les contacts diplomatiques se sont accélérés ces dernières semaines pour trouver une issue à la guerre provoquée par l'invasion russe en février 2022, mais positions de Moscou et Kiev restent diamétralement opposées, notamment sur la question des territoires ukrainiens occupés.

Trouver un accord sur les garanties de sécurité s'annonce également complexe.

Européens et Américains ont évoqué ces derniers mois différentes possibilités allant de garanties similaires au fameux "article 5" de l'Otan au déploiement d'un contingent militaire en Ukraine.

Epine dorsale de l'Otan, à laquelle ni Moscou ni Washington ne veulent voir l'Ukraine adhérer, l'article 5 stipule que toute attaque contre un pays membre est considérée comme une attaque contre tous.

Kiev considère que, même si une issue est trouvée à cette guerre, la Russie tentera encore de l'envahir à l'avenir, d'où l'importance de ces garanties.

Moscou, qui qualifie l'expansion de l'Otan à ses frontières comme l'une des "causes profondes" ayant mené au conflit, rejette de son côté catégoriquement la plupart des scénarios envisagés.

Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a averti jeudi que tout déploiement d'un contingent militaire européen en Ukraine serait "inacceptable".

Parallèlement, l'Ukraine cherche à augmenter sa production d'armement, une façon de réduire sa dépendance à l'aide des alliés.

Volodymyr Zelensky a ainsi affirmé jeudi que son pays avait testé avec succès un nouveau missile d'une portée de 3.000 kilomètres appelé Flamingo.


L'Afrique peut devenir une "superpuissance du renouvelable", dit Guterres

Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'exprime lors d'une conférence de presse à la 9e Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD 9) à Yokohama, préfecture de Kanagawa, au sud de Tokyo, le 21 août 2025. (AFP)
Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'exprime lors d'une conférence de presse à la 9e Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD 9) à Yokohama, préfecture de Kanagawa, au sud de Tokyo, le 21 août 2025. (AFP)
Short Url
  • L'Afrique a tout pour devenir une "superpuissance du renouvelable", a affirmé jeudi le chef de l'ONU Antonio Guterres
  • Au cours de la dernière décennie, la Chine a massivement investi en Afrique, finançant à coup de milliards de dollars la construction de ports maritimes, de chemins de fer, de routes et d'autres projets d'infrastructures

YOKOHAMA: L'Afrique a tout pour devenir une "superpuissance du renouvelable", a affirmé jeudi le chef de l'ONU Antonio Guterres, en appelant à davantage d'investissements dans l'énergie verte sur ce continent riche en ressources.

"Nous devons mobiliser des financements et des technologies, afin que la richesse naturelle de l'Afrique profite aux populations africaines. Nous devons construire une base florissante pour les énergies renouvelables et leur production à travers le continent", a déclaré M. Guterres lors de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD).

"L'Afrique a tout ce qu'il faut pour devenir une superpuissance du renouvelable, du solaire et de l'éolien aux minéraux critiques qui alimentent les nouvelles technologies", a-t-il affirmé.

"L'énergie verte en Afrique réduit les coûts énergétiques, diversifie les chaînes d'approvisionnement et accélère la décarbonation pour tous", a ajouté le chef de l'ONU, qui s'est exprimé dans le cadre de ce rassemblement de trois jours auquel assistent une cinquantaine de pays africains.

Le Japon souhaite profiter de cette 9e TICAD pour se présenter comme une alternative à la Chine au moment où le continent africain fait face à une crise de la dette et souffre du changement climatique.

Au cours de la dernière décennie, la Chine a massivement investi en Afrique, finançant à coup de milliards de dollars la construction de ports maritimes, de chemins de fer, de routes et d'autres projets d'infrastructures.

Mais les pays africains font désormais face à une "vague" de dettes envers la Chine et les créanciers privés, avait averti en mai l'Institut Lowy, un cercle de réflexion australien.

A cela s'ajoute la réduction de l'aide occidentale, en particulier depuis le démantèlement de l'Agence américaine pour le développement international (USAID) par le président américain Donald Trump.

M. Guterres a également averti que "la dette ne doit pas étouffer le développement" et que l'Afrique a besoin de financements et d'une plus grande capacité de prêt des banques multilatérales de développement.

Parmi les participants, le président du Kenya, William Ruto, a déclaré sur X que son pays était en négociation avec le constructeur automobile japonais Toyota pour la fourniture de 5.000 "véhicules électriques" dans le cadre de l'"engagement du pays envers l'énergie propre".

Dans son discours d'ouverture mercredi, le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba a annoncé un plan pour former 30.000 personnes à l'intelligence artificielle en Afrique sur trois ans et pour étudier l'idée d'un partenariat économique Japon-Afrique.

"L'Afrique, avec un âge médian de 19 ans, déborde de vitalité juvénile. La clé pour faire de l'Afrique le prochain centre de croissance est de renforcer les capacités des jeunes et des femmes et de leur assurer un emploi," a déclaré Ishiba.