Ouragans: Floride et Cuba attendent Ian, le Canada panse ses plaies après Fiona

Justin Trudeau, Premier ministre du Canada, prend la parole sur scène lors de Countdown to COP15 à Central Park Zoo le 20 septembre 2022 à New York. (Photo par Monica Schipper / Getty Images North America / Getty Images via AFP)
Justin Trudeau, Premier ministre du Canada, prend la parole sur scène lors de Countdown to COP15 à Central Park Zoo le 20 septembre 2022 à New York. (Photo par Monica Schipper / Getty Images North America / Getty Images via AFP)
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Publié le Dimanche 25 septembre 2022

Ouragans: Floride et Cuba attendent Ian, le Canada panse ses plaies après Fiona

  • Fiona va gagner dans la journée la mer du Labrador et «continuera à donner des vents forts sur le nord de Terre-Neuve, le sud-est du Labrador et certains secteurs du sud-est du Québec»
  • L'ouragan a fait au moins sept morts la semaine passée dont quatre à Porto Rico, deux en République dominicaine et un en Guadeloupe (France)

MONTRÉAL : Le Canada constatait dimanche l'étendue de la dévastation après le passage de l'ouragan Fiona, tandis que la Floride et Cuba se préparaient à l'arrivée prochaine de la tempête Ian, appelée à se transformer en "ouragan "majeur".

Cette dernière devrait se transformer en ouragan "ce soir ou tôt" lundi matin, et devenir un ouragan "majeur" lundi soir ou mardi matin avant d'atteindre l'ouest de Cuba, a d'ores et déjà averti le Centre national des ouragans américain (NHC).

L'organisme qualifie d'ouragans "majeurs" ceux dont les vents atteignent au moins 178 km/h, soit les catégories 3, 4 et 5 de l'échelle dite de "Saffir-Simpson".

Fiona, désormais une tempête post-tropicale qui s'affaiblit en remontant vers le nord, a meurtri samedi la côte atlantique du Canada, une femme étant portée disparue et quelque 300.000 foyers toujours privés d'électricité dimanche en début de journée.

"Au bout du compte, ce sera la tempête qui aura causé le plus de dégâts que nous ayons jamais vu", a commenté Tim Houston, le Premier ministre de l'une des provinces les plus touchées, la Nouvelle-Ecosse, sur CBC News.

L'ouragan avait aussi fait au moins sept morts la semaine passée dont quatre à Porto Rico, deux en République dominicaine et un en Guadeloupe (France).

Ian en approche

Cuba et la Floride (Etats-Unis) se préparent de leur côté à l'arrivée de la tempête tropicale Ian.

Le Centre national des ouragans américain a émis une "alerte ouragan" pour Cuba et prévoit "des impacts significatifs" pour l'ouest de l'île.

Dimanche en milieu de journée, le NHC prévoyait qu'Ian devienne au cours des prochaines 24 à 48 heures un ouragan "majeur", c'est-à-dire susceptible d'infliger des dégâts "dévastateurs", d'endommager des maisons, de déraciner des arbres et de perturber la distribution d'eau et d'électricité.

Ian devrait remonter, via le Golfe du Mexique, vers la Floride, qui a déjà commencé à prendre ses précautions.

La Nasa a renoncé au décollage prévu mardi de sa nouvelle méga-fusée pour la Lune, depuis le centre spatial Kennedy qui se trouve dans cet Etat du sud des Etats-Unis.

Le président américain Joe Biden a placé la Floride sous le régime de "l'état d'urgence", qui permet de débloquer des aides fédérales, tandis que le gouverneur républicain Ron DeSantis a appelé sur Twitter les habitants à "prendre des précautions".

Joe Biden a aussi renoncé à un déplacement qui aurait dû l'emmener mardi en Floride.

Dans diverses localités de Floride, les autorités commençaient à distribuer des sacs de sable pour protéger les maisons face au risque d'inondations.

"C'est maintenant qu'il faut se préparer. N'attendez pas qu'il soit trop tard", a tweeté Jane Castor, maire de Tampa, ville située selon le NHC sur la trajectoire de Ian.

Portée disparue

Une femme de 73 ans reste portée disparue après avoir été emportée par les eaux à Channel-Port-aux-Basques, dans la province canadienne de Terre-Neuve, a confirmé dimanche le maire de la ville, Brian Button.

Dans cette localité, plus de 20 maisons ont été détruites et 200 résidents évacués, dont tous ne pourront pas retrouver leur toit dimanche.

"Il faut nous donner un peu de temps. Nous ne pouvons pas revenir à la normale en un jour", a plaidé via Facebook Live M. Button face aux habitants qui s'impatientent, alors que sa ville porte les marques du passage de Fiona: amas de débris, barrières métalliques tordues par les gigantesques vagues...

La télévision canadienne montrait dimanche de longues files d'attente devant une station-service située à proximité de la ville de Sydney, en Nouvelle-Ecosse, province orientale durement éprouvée. Les résidents s'y pressaient en quête d'essence pour leurs générateurs.

Certains foyers seront privés de courant "pendant plusieurs jours", a averti le directeur de l'opérateur Nova Scotia Power, Peter Gregg.

Au camping de Sandy-Beach, à Cap-Pelé dans le Nouveau Brunswick, l'ouragan a sévèrement endommagé plusieurs caravanes. "C'est triste parce que ça fait deux fois qu'un orage passe et que ça endommage les roulottes", a commenté Chrystal Clément, résidente du camping, sur la télé de Radio-Canada, en référence au passage il y a trois ans de l'ouragan Dorian dans la région.


A l'ONU, l'enquêtrice en chef sur Gaza a encore espoir que les dirigeants israéliens soient un jour jugés

Navi Pillay, la présidente de la commission d'enquête indépendante de l'ONU qui a accusé cette semaine Israël de commettre un génocide à Gaza, ne perd pas espoir que les dirigeants israéliens soient un jour jugés. (AFP)
Navi Pillay, la présidente de la commission d'enquête indépendante de l'ONU qui a accusé cette semaine Israël de commettre un génocide à Gaza, ne perd pas espoir que les dirigeants israéliens soient un jour jugés. (AFP)
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  • Selon les enquêteurs, le président israélien, Isaac Herzog, le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, ont "incité à commettre un génocide"
  • Israël a "rejeté catégoriquement" ce "rapport biaisé et mensonger"

GENEVE: Navi Pillay, la présidente de la commission d'enquête indépendante de l'ONU qui a accusé cette semaine Israël de commettre un génocide à Gaza, ne perd pas espoir que les dirigeants israéliens soient un jour jugés.

"La justice est lente", a affirmé l'ancienne juge sud-africaine, dans un entretien à l'AFP.

Mais "comme l'a dit (Nelson) Mandela, cela semble toujours impossible, jusqu'à ce qu'on le fasse. Je considère qu'il n'est donc pas impossible qu'il y ait des arrestations et des procès" à l'avenir, a-t-elle ajouté.

La commission d'enquête, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, a établi qu'Israël commet un génocide à Gaza depuis le début de la guerre déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas du 7-Octobre.

Selon les enquêteurs, le président israélien, Isaac Herzog, le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, ont "incité à commettre un génocide".

Israël a "rejeté catégoriquement" ce "rapport biaisé et mensonger".

La Cour pénale internationale (CPI) avait déjà émis des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant.

Mme Pillay reconnaît que la CPI dépend des Etats pour la mise en œuvre des mandats d'arrêt car elle n'a "ni shérif, ni forces de police".

Mais elle veut y croire, faisant une comparaison : "Je n'aurais jamais pensé que l'apartheid prendrait fin de mon vivant".

"Tellement douloureux" 

Jeune avocate d'origine indienne dans l'Afrique du Sud de l'apartheid, devenue juge et Haute-Commissaire aux droits de l'homme à l'ONU (2008-2014), Mme Pillay, 83 ans, a l'art de traiter des dossiers difficiles.

Sa carrière l'a menée des cours sud-africaines, où elle a défendu les activistes anti-apartheid et obtenu des droits cruciaux pour les prisonniers politiques, au Tribunal pénal international pour le Rwanda, en passant par la CPI.

Sa mission est des plus ardues depuis qu'elle préside, depuis sa création en 2021, la commission chargée par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU d'enquêter sur les atteintes aux droits dans les territoires palestiniens et en Israël.

Elle déplore d'avoir été qualifiée d'"antisémite" depuis et dénonce les appels sur les réseaux sociaux de ceux qui réclament que les Etats-Unis la sanctionnent, comme Washington l'a fait pour une rapporteure de l'ONU, des juges de la CPI et des ONG palestiniennes.

Mais le plus dur, pour elle et son équipe, est de visionner les vidéos provenant de Gaza.

"Nous nous inquiétons pour notre personnel. Nous les surmenons et c'est traumatisant ces vidéos", dit-elle, citant "des violences sexuelles contre les femmes" et "les médecins qui sont dénudés par l'armée".

"C'est tellement douloureux" à regarder même si "on ne peut pas comparer notre souffrance à celle de ceux qui l'ont vécue", poursuit-elle.

Alors qu'elle présidait le Tribunal pénal international pour le Rwanda, des vidéos de civils abattus ou torturés l'ont aussi "marqué à vie".

Selon elle, la comparaison entre le Rwanda et Gaza ne s'arrête pas là : "Je vois des similitudes. Ce sont les mêmes méthodes".

Du Rwanda à Gaza 

"Dans le cas du Rwanda, c'était le groupe des Tutsi qui était visé. Ici, tous les éléments de preuve montrent que c'est le groupe palestinien qui est visé", dit-elle.

Elle mentionne aussi les propos de dirigeants israéliens qui "déshumanisent" les Palestiniens en les comparant à des "animaux". Comme lors du génocide rwandais, lorsque les Tutsi étaient "traités de cafards", ce qui revient à dire qu'"il est acceptable de les tuer", dénonce-t-elle.

Mme Pillay a indiqué qu'à l'avenir la commission entendait se pencher aussi sur des crimes supposés commis par d'autres "individus", expliquant qu'une grande partie des preuves a été publiée par les soldats israéliens eux-mêmes sur les réseaux sociaux.

Elle déplore toutefois que, faute de financements, la commission n'ait pas pu encore examiner si certains Etats qui fournissent de l'armement à Israël pouvaient être considérés complices.

Un travail qu'elle laisse à son successeur. Elle quitte la commission le 3 novembre en raison de son âge et de problèmes de santé.

Avant cela, elle doit présenter un dernier rapport devant l'Assemblée générale de l'ONU à New York. "J'ai déjà un visa", confie-t-elle.


Gaza: Bruxelles propose de taxer des biens importés d'Israël dans l'UE et de sanctionner deux ministres

La Commission européenne a proposé mercredi de renchérir le coût de certaines importations en provenance d'Israël et de sanctionner deux ministres d'extrême droite du gouvernement de Benjamin Netanyahu.  "Je veux être très claire, le but n'est pas de punir Israël. Le but est d'améliorer la situation humanitaire à Gaza", a affirmé lors d'un point presse la cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas. (AFP)
La Commission européenne a proposé mercredi de renchérir le coût de certaines importations en provenance d'Israël et de sanctionner deux ministres d'extrême droite du gouvernement de Benjamin Netanyahu. "Je veux être très claire, le but n'est pas de punir Israël. Le but est d'améliorer la situation humanitaire à Gaza", a affirmé lors d'un point presse la cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas. (AFP)
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  • L'exécutif européen avait déjà proposé en août 2024 de sanctionner ces deux ministres. Une tentative vaine, faute d'accord au sein des 27 Etats membres
  • Ces sanctions pour être adoptées requièrent l'unanimité des pays de l'UE

BRUXELLES: La Commission européenne a proposé mercredi de renchérir le coût de certaines importations en provenance d'Israël et de sanctionner deux ministres d'extrême droite du gouvernement de Benjamin Netanyahu.

"Je veux être très claire, le but n'est pas de punir Israël. Le but est d'améliorer la situation humanitaire à Gaza", a affirmé lors d'un point presse la cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas.

Les mesures commerciales devraient, si elles étaient adoptées par les pays de l'UE, renchérir de quelque 227 millions d'euros le coût de certaines importations israéliennes, principalement d'origine agricole.

La Commission européenne a également proposé de sanctionner deux ministres israéliens d'extrême droite, Itamar Ben-Gvir, chargé de la Sécurité nationale, et Bezalel Smotrich chargé des Finances, selon un responsable de l'UE.

L'exécutif européen avait déjà proposé en août 2024 de sanctionner ces deux ministres. Une tentative vaine, faute d'accord au sein des 27 Etats membres. Ces sanctions pour être adoptées requièrent l'unanimité des pays de l'UE.

"Tous les États membres conviennent que la situation à Gaza est intenable. La guerre doit cesser", a toutefois plaidé mercredi Mme Kallas. Ces propositions seront sur la table des représentants des 27 Etats membres dès mercredi.

Les sanctions dans le domaine commercial ne nécessitent que la majorité qualifiée des Etats membres. Mais là encore, un accord sera difficile à obtenir, jugent des diplomates à Bruxelles.

Des mesures beaucoup moins ambitieuses, également présentées par la Commission européenne il y a quelques semaines, n'avaient pas trouvé de majorité suffisante pour être adoptées. Avait notamment fait défaut le soutien de pays comme l’Allemagne ou l'Italie.

Les exportations israéliennes vers l'UE, son premier partenaire commercial, ont atteint l'an dernier 15,9 milliards d'euros.

Seuls 37% de ces importations seraient concernés par ces sanctions, si les 27 devaient donner leur feu vert, essentiellement dans le secteur agro-alimentaire.


Trump s'en prend à des magistrats après l'assassinat de Charlie Kirk

Cette capture d'écran provenant de la diffusion en direct du tribunal de l'Utah montre Tyler Robinson, suspect dans le meurtre du militant politique Charlie Kirk, assistant à une audience à distance depuis sa cellule de prison à Provo, dans l'Utah, le 16 septembre 2025. (AFP)
Cette capture d'écran provenant de la diffusion en direct du tribunal de l'Utah montre Tyler Robinson, suspect dans le meurtre du militant politique Charlie Kirk, assistant à une audience à distance depuis sa cellule de prison à Provo, dans l'Utah, le 16 septembre 2025. (AFP)
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  • Dans le viseur du locataire de la Maison Blanche, sur son réseau Truth, se trouvent deux de ses cibles privilégiées : l'ex-procureur spécial Jack Smith, et le juge Juan Merchan qui avait présidé son procès pour des paiements cachés à une star du X
  • Donald Trump reproche à Jack Smith d'avoir ouvert il y a quelques années une enquête sur Turning Point, le mouvement créé par l'influenceur ultraconservateur américain Charlie Kirk, assassiné le 10 septembre

WASHINGTON: Le président américain Donald Trump a de nouveau stigmatisé mercredi des magistrats qui l'avaient poursuivi et jugé durant le mandat de Joe Biden, prenant prétexte du récent assassinat de l'influenceur ultraconservateur Charlie Kirk.

Dans le viseur du locataire de la Maison Blanche, sur son réseau Truth, se trouvent deux de ses cibles privilégiées : l'ex-procureur spécial Jack Smith, et le juge Juan Merchan qui avait présidé son procès pour des paiements cachés à une star du X.

Donald Trump reproche à Jack Smith d'avoir ouvert il y a quelques années une enquête sur Turning Point, le mouvement créé par l'influenceur ultraconservateur américain Charlie Kirk, assassiné le 10 septembre.

"Pourquoi le merveilleux Turning Point a-t-il été mis sous ENQUÊTE par le +Dérangé+ Jack Smith et l'administration Biden Corrompue et Incompétente ?", s'interroge Donald Trump dans un message sur Truth.

"Ils ont essayé de forcer Charlie, ainsi que de nombreuses autres personnes et mouvements, à cesser leurs activités. Ils ont instrumentalisé le ministère de la Justice contre les opposants politiques de Joe Biden, y compris MOI!", s'offusque-t-il encore.

Jack Smith, lui-même visé par une enquête administrative depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, avait été nommé procureur spécial en 2022.

Il avait lancé des poursuites fédérales contre Donald Trump, pour tentatives illégales d'inverser les résultats de l'élection de 2020 et rétention de documents classifiés après son départ de la Maison Blanche.

Les poursuites avaient été abandonnées après la réélection de Trump, en vertu de la tradition consistant à ne pas poursuivre un président en exercice. Jack Smith avait ensuite démissionné du ministère de la Justice.

Sans jamais le citer nommément, le président Trump s'en prend également sur le réseau Truth à Juan Merchan, qui a présidé le procès Stormy Daniels. Le président avait été reconnu coupable de 34 chefs d'accusation, pour des paiements cachés de 130.000 dollars à l'ex-star du X.

Donald Trump exprime le souhait que le juge "corrompu" paie "un jour un prix très élevé pour ses actions illégales".

Depuis l'assassinat de Charlie Kirk, le camp républicain redouble de véhémence contre les démocrates et organisations progressistes, accusés de promouvoir la violence politique.

"La gauche radicale a causé des dégâts énormes au pays", a affirmé le président républicain mardi, avant son départ au Royaume-Uni. "Mais nous y remédions".

Selon le Washington Post, un élu républicain du Wisconsin a déposé une proposition de loi visant à bloquer les fonds fédéraux aux organisations employant des personnes "qui tolèrent et célèbrent la violence politique".

Le New York Times précise pour sa part que sont notamment dans le viseur l'Open Society Foundation du milliardaire George Soros ainsi que la Ford Foundation, qui toutes deux financent des organisations de gauche.