La politique, une affaire de famille pour Giorgia Meloni

La dirigeante du parti d'extrême droite italien «Fratelli d'Italia» (Frères d'Italie), Giorgia Meloni (à gauche) et sa mère Anna Paratore assistent à un rassemblement électoral à Rome, le 16 mai 2016. (AFP)
La dirigeante du parti d'extrême droite italien «Fratelli d'Italia» (Frères d'Italie), Giorgia Meloni (à gauche) et sa mère Anna Paratore assistent à un rassemblement électoral à Rome, le 16 mai 2016. (AFP)
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Publié le Mercredi 28 septembre 2022

La politique, une affaire de famille pour Giorgia Meloni

  • Chez Giorgia Meloni, la politique est donc indubitablement une affaire de famille, et vice versa. Avec un grand vide toutefois, celui laissé par un père qui a abandonné sa mère et ses deux filles pour vivre en Espagne
  • Avec un grand vide toutefois, celui laissé par un père qui a abandonné sa mère et ses deux filles pour vivre en Espagne: «Quand j'étais encore toute petite (...) il prit le large et disparut de notre horizon»

ROME: Un mère militante, une soeur au diapason, un beau-frère hiérarque dans son parti: la politique est une affaire de famille pour la post-fasciste Giorgia Meloni, en passe de devenir à 45 ans la première femme chef de gouvernement d'Italie.

Sa mère Anna Paratore l'a soutenue lors de ses jeunes années au Mouvement social italien (MSI), parti néofasciste créé après la Seconde Guerre mondiale dont Meloni a repris, à la fondation de son parti Fratelli d'Italia fin 2012, la flamme tricolore.

Et la future cheffe de gouvernement entretient encore aujourd'hui une relation fusionnelle avec sa mère, qui vit à Rome dans le quartier populaire de Garbatella et à qui elle téléphone tous les jours: "Je ressens un besoin physique de l'appeler et son opinion est l'une de celles que je crains le plus".

Anna Paratore, également fidèle militante du MSI, a écrit sous pseudonyme des dizaines de romans roses.

Giorgia Meloni est aussi proche de sa soeur Arianna, très engagée à droite, et qu'elle décrit dans son autobiographie, "Io sono Giorgia" ("Giorgia Meloni - Mon itinéraire" en français), comme "la personne la plus importante de toute sa vie jusqu'à la naissance" de sa fille Ginevra en 2016.

Le lendemain du vote, elle a publié sur son compte Instagram un mot écrit par l'enfant, surnommée "Giggi", disant: "Je suis si heureuse que tu aies gagné. Je t'aime tant!".

Sa sœur est mariée à Francesco Lollobrigida, cofondateur de Fratelli d'Italia et président du groupe du parti à la Chambre des députés.

Lors de sa seule prise de parole publique depuis sa victoire, une brève déclaration dans la nuit de dimanche à lundi, elle n'a pas oublié de mentionner sa chère famille: "Je veux remercier ma famille, Andrea, ma fille, ma sœur, ma mère. Tous ceux qui ont été là pour moi plus que je ne l'ai été pour eux".

Journaliste de télévision, Andrea Giambruno, 41 ans, est son compagnon depuis sept ans et le père de leur fille de six ans.

"Mon compagnon est de gauche (...) Nous parlons des gays, des sujets éthiques, de la légalisation des drogues douces. Nous n'avons pas les mêmes idées", avait-elle confessé dans une interview en 2018.

"C'était une blague, je ne suis pas de gauche", a tempéré l'intéressé mercredi dans un entretien au Corriere della Sera. "C'est juste que nous avons des divergences sur certaines questions éthiques, comme le suicide assisté".

Celui que la presse italienne surnomme déjà le "First Gentleman" vit une semaine par mois à Milan, où se trouvent les studios de Mediaset, l'empire médiatique de Silvio Berlusconi pour lequel il travaille.

Elle le décrit comme "un des rares hommes dans le monde capable de ne pas souffrir d'avoir une femme accomplie à ses côtés".

«Dieu, patrie, famille»

"Nous nous entraidons pour nous occuper de Giggi quand il est ici", a expliqué Giorgia Meloni, qui ne voit pas de contradiction entre sa devise "Dieu, patrie, famille" et le fait qu'elle ne soit pas mariée.

"J'ai entendu très souvent cette ânerie. Si tu n'es pas mariée, tu ne peux pas défendre la famille naturelle fondée sur le mariage. C'est un peu comme dire que si tu es jeune tu ne peux pas avoir à cœur les problèmes des personnes âgées", raconte-t-elle dans son autobiographie.

Dans ce best-seller écoulé à 140 000 exemplaires en Italie, elle raconte aussi comment sa propre mère, enceinte d'elle, a renoncé au dernier moment à avorter, et comment elle a grandi avec un père absent, mais entre une mère et une sœur aînée adorées. Ce qui pourrait expliquer en partie son attachement à la famille traditionnelle et son hostilité à l'avortement, même si elle s'est engagée à ne pas toucher à la loi l'autorisant.

Chez Giorgia Meloni, la politique est donc indubitablement une affaire de famille, et vice versa. Avec un grand vide toutefois, celui laissé par un père qui a abandonné sa mère et ses deux filles pour vivre en Espagne. "Quand j'étais encore toute petite (...) il prit le large et disparut de notre horizon", raconte-t-elle dans son livre.

"C'est peut-être une blessure plus profonde qu'un père qui meurt, parce que dans ce cas-là tu peux espérer qu'il te regarde depuis le ciel, alors que s'il s'en va tu es obligée de faire face à son fantôme", analyse-t-elle.

Avec ce lourd passé familial, son face-à-face avec son partenaire de coalition Silvio Berlusconi, resté un séducteur macho impénitent à 85 ans et qui se présente déjà comme une figure paternelle pour Meloni et leur allié Matteo Salvini, promet d'être des plus tumultueux.


L'Asean «  profondément inquiète » face à l'escalade du conflit en Birmanie

L'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean) a exprimé sa "profonde" inquiétude face à l'intensification du conflit civil en Birmanie, qui a culminé récemment avec la prise d'une ville stratégique à la frontière thaïlandaise par des combattants anti-junte. (AFP).
L'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean) a exprimé sa "profonde" inquiétude face à l'intensification du conflit civil en Birmanie, qui a culminé récemment avec la prise d'une ville stratégique à la frontière thaïlandaise par des combattants anti-junte. (AFP).
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  • La Birmanie, pays membre de l'Asean, est enlisé dans un violent conflit civil depuis le coup d'Etat de 2021 contre Aung San Suu Kyi
  • L'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean) a exprimé sa "profonde" inquiétude face à l'intensification du conflit civil en Birmanie

BANGKOK: L'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean) a exprimé sa "profonde" inquiétude face à l'intensification du conflit civil en Birmanie, qui a culminé récemment avec la prise d'une ville stratégique à la frontière thaïlandaise par des combattants anti-junte.

"Nous, les Etats-membres de l'Asean, sommes profondément inquiets par la récente escalade des conflits, notamment dans la région de Myawaddy", ont écrit les ministres des Affaires étrangères du bloc de dix pays, dans un communiqué conjoint daté de jeudi.

"Nous demandons de manière urgente à toutes les parties de cesser immédiatement la violence et de faire preuve de la plus grande retenue, de respecter le droit humanitaire international et de prendre toutes les mesures nécessaires pour désamorcer les tensions et assurer la protection et la sécurité de tous les civils", ont-ils insisté.

La Birmanie, pays membre de l'Asean, est enlisé dans un violent conflit civil depuis le coup d'Etat de 2021 contre Aung San Suu Kyi, sans qu'une issue pacifique ne se dessine, malgré les appels répétés du groupe régional qui a présenté un plan de sortie de crise il y a trois ans.

Les combats se sont accentués ces derniers mois après une série d'attaques de groupes ethniques minoritaires et de combattants anti-junte dans plusieurs régions.

Le pouvoir militaire a essuyé plusieurs revers majeurs, notamment dans des zones frontalières de la Chine et de la Thaïlande, qui le place dans une position de faiblesse inédite depuis le putsch, selon des analystes.

La semaine dernière, la junte s'est retirée de la ville stratégique de Myawaddy, après des jours de combats dont les bruits d'explosion et d'artillerie étaient perceptibles du côté thaïlandais.

Depuis, il n'y a pas eu d'affrontements importants dans la ville, mais des combats ont lieu à une trentaine de kilomètres plus loin, à Kawkareik, autre localitée située sur la principale route reliant Rangoun à la Thaïlande.

La Thaïlande a de son côté rehaussé son niveau de présence militaire à sa frontière.

Le royaume a prévenu qu'il n'accepterait aucune "violation" de son territoire, tout en se préparant à un éventuel afflux de réfugiés.

Aung San Suu Kyi en résidence surveillée 

"En tant que pays voisin, nous soutenons les négociations qui pourraient mener à l'unité, la paix et la stabilité", a déclaré vendredi Nikorndej Balankura, porte-parole de la diplomatie thaïlandaise.

Depuis octobre 2021, la Birmanie a été écartée des sommets et réunions ministérielles de l'Asean mais, en janvier, une haute fonctionnaire de Naypyidaw a participé à une "retraite" des ministres des Affaires étrangères au Laos, pays qui assure la présidence annuelle tournante.

Un émissaire laotien de l'Asean a rencontré début janvier le chef de la junte à Naypyidaw, pour discuter de la "paix et de la stabilité".

La Birmanie a souvent été un sujet de discorde entre les membres de l'Asean.

Le plan de sortie de crise en cinq points concocté par l'Asean comprend la mise en place d'un dialogue entre toutes les parties concernées. Une demande restée lettre morte pour le moment, la junte continuant de qualifieer ses adversaires ethniques et politiques de "terroristes".

Aung San Suu Kyi purge de son côté une peine de prison de 27 ans pour plusieurs condamnations qualifiées de mascarade par les groupes de défense des droits humains.

La prix Nobel de la paix, 78 ans, a été transférée de sa cellule à une résidence surveillée, a indiqué mercredi une source militaire à l'AFP, la junte ayant annoncé des mesures pour protéger les détenus fragiles face à une vague de chaleur.

Le conflit a tué plus de 4.800 civils depuis 2021, selon un groupe de surveillance local.


Israël attaque l’Iran: fortes explosions tôt vendredi dans le centre du pays

De fortes explosions ont été rapportées tôt vendredi dans le centre de l'Iran, trois d’entre elles près d'une base militaire dans le centre du pays, a rapporté l'agence officielle Fars (Photo, AFP/Archives)
De fortes explosions ont été rapportées tôt vendredi dans le centre de l'Iran, trois d’entre elles près d'une base militaire dans le centre du pays, a rapporté l'agence officielle Fars (Photo, AFP/Archives)
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  • Des drones ont été abattus mais il n'y a pas eu d'attaque par missiles "jusqu'à présent", ont indiqué les autorités iraniennes
  • Les vols commerciaux ont été suspendus avant une reprise graduelle depuis les deux aéroports majeurs de la capitale, comme l’a annonce l’agence Irna

TEHERAN, WASHINGTON : Israël a lancé une attaque contre l'Iran, en représailles aux frappes iraniennes contre son territoire du week-end dernier, ont indiqué plusieurs médias aux Etats-Unis, citant des responsables américains.

ABC, CBS et CNN, entre autres médias, ont rapporté les frappes tôt vendredi, heure du Moyen-Orient, en citant des responsables américains.

CNN a précisé que l'attaque israélienne n'avait pas pris pour cible d'installations nucléaires, rapportant là encore un responsable américain.

De fortes explosions ont été rapportées tôt vendredi dans le centre de l'Iran, trois d’entre elles près d'une base militaire dans le centre du pays, a rapporté l'agence officielle Fars.

Des drones ont été abattus mais il n'y a pas eu d'attaque par missiles "jusqu'à présent", ont indiqué les autorités iraniennes. Et les installations nucléaires basées dans la région d'Ispahan (centre), sont "totalement en sécurité", a précisé l'agence Tasnim.

 


Des députés britanniques exhortent le gouvernement à désigner le CGRI comme un groupe terroriste

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  • Les signataires de la lettre ouverte affirment que l’organisation iranienne «n’a jamais représenté une aussi grande menace pour le Royaume-Uni»
  • La désignation du CGRI comme groupe terroriste le mettrait sur un pied d’égalité avec Daech et Al-Qaïda

LONDRES: Un groupe multipartite formé de plus de 50 députés et de pairs à la Chambre des lords au Royaume-Uni a exigé que le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) iranien soit désigné comme une organisation terroriste.

Ce groupe, qui comprend les anciennes secrétaires d’État à l’intérieur Suella Braverman et Priti Patel, a formulé cette demande dans une lettre ouverte publiée dans le quotidien The Times.

Le CGRI constitue un élément clé des capacités militaires et de projection de puissance de l’Iran. Plus de 125 000 personnes servent dans ses rangs, réparties dans des unités telles que la force Al-Qods, l’unité d’outre-mer chargée d’assurer la liaison avec les milices au Yémen, au Liban, en Irak et en Syrie, et de les soutenir. Ces dernières années, le CGRI a également établi des relations avec le Hamas dans la bande de Gaza.

La lettre ouverte, signée par 134 personnes, intervient après l’attaque iranienne du week-end dernier contre Israël, que les signataires ont décrite comme le «dernier chapitre de la terreur destructrice du CGRI».

«Le gouvernement lutte contre le terrorisme et l’extrémisme en considérant le Hamas et le Hezbollah comme terroristes, mais ce n’est pas suffisant», indique le document.

«Le CGRI est la principale source de radicalisation idéologique, de financement, d’équipement et de formation de ces groupes.»

«Le gouvernement doit agir contre la racine même du problème et considérer le CGRI comme une organisation terroriste.»

L’Iran a riposté à l’attaque israélienne contre son consulat à Damas, qui a fait onze morts, dont des commandants de haut rang.

L’ancien président américain Donald Trump a désigné le CGRI comme une organisation terroriste en 2019, un an avant l’assassinat de Qassem Soleimani, commandant de la force Al-Qods.

Le Royaume-Uni s’est toutefois montré réticent à faire de même par crainte de rompre les canaux de communication diplomatiques avec Téhéran.

Cependant, dans le cadre des sanctions imposées à l’Iran en raison de son programme nucléaire, le Royaume-Uni a sanctionné le CGRI; il a gelé les avoirs de ses membres et a mis en œuvre des mesures d’interdiction de voyager.

La désignation du CGRI comme groupe terroriste au Royaume-Uni le mettrait sur un pied d’égalité avec Daech et Al-Qaïda et rendrait illégal tout soutien au groupe, avec une peine maximale de quatorze ans d’emprisonnement.

Les 134 signataires affirment que le CGRI «n’a jamais représenté une aussi grande menace pour le Royaume-Uni». Ils accusent des «voyous» qui appartiennent au groupe d’avoir poignardé un dissident iranien à Londres le mois dernier.

La lettre a été coordonnée par le Groupe parlementaire multipartite Royaume-Uni-Israël, dont fait partie l’ex-ministre de l’Immigration Robert Jenrick.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com