La Corée du Nord tire deux missiles balistiques avant l'arrivée à Séoul de Kamala Harris

Un homme regarde un écran de télévision montrant une émission d'informations avec des images d'archives d'un test de missile nord-coréen, dans une gare de Séoul le 28 septembre 2022 (Photo, AFP).
Un homme regarde un écran de télévision montrant une émission d'informations avec des images d'archives d'un test de missile nord-coréen, dans une gare de Séoul le 28 septembre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 29 septembre 2022

La Corée du Nord tire deux missiles balistiques avant l'arrivée à Séoul de Kamala Harris

Un homme regarde un écran de télévision montrant une émission d'informations avec des images d'archives d'un test de missile nord-coréen, dans une gare de Séoul le 28 septembre 2022. (Photo, AFP)
  • Ces lancements interviennent après les avertissements des services de renseignement de Séoul prévoyant un prochain test nucléaire
  • L'armée sud-coréenne a indiqué avoir «détecté deux missiles balistiques de courte portée tirés depuis la zone de Sunan à Pyongyang»

SÉOUL: La Corée du Nord a tiré deux "missiles balistiques" de courte portée, a annoncé mercredi l'armée sud-coréenne, quelques jours après un précédent essai et avant une visite en Corée du Sud de la vice-présidente américaine Kamala Harris.

Ces lancements, qui font partie d'une série d'essais militaires menés cette année par la Corée du Nord, interviennent après les avertissements des services de renseignement de Séoul prévoyant un prochain test nucléaire par Pyongyang.

L'armée sud-coréenne a indiqué avoir "détecté deux missiles balistiques de courte portée tirés depuis la zone de Sunan à Pyongyang".

Les missiles "ont parcouru quelque 360 kilomètres à une altitude de 30 km et à la vitesse de Mach 6", a précisé l'état-major interarmées de Séoul dans un communiqué, ajoutant que les détails des lancements continuaient à être analysés.

"Notre armée a renforcé l'enregistrement et la surveillance et est en état d'alerte en étroite coopération avec les Etats-Unis", a-t-il ajouté.

Le Japon a également confirmé les deux lancements, le ministre de la Défense Toshiro Ino ajoutant que la récente série de tirs de missiles par la Corée du Nord était "sans précédent" en termes de fréquence. "Ces tirs de missiles répétés ne peuvent pas être tolérés", a-t-il ajouté.

Les Etats-Unis ont de leur côté condamné les tirs, tout en soulignant qu'ils demeuraient ouverts à un dialogue avec la Corée du Nord.

"Ces lancements violent de nombreuses résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies et constituent une menace pour les voisins de la RPDC (République populaire démocratique de Corée, nom officiel de la Corée du Nord) et la communauté internationale", a déclaré un porte-parole du Département d'Etat américain.

"Nous restons attachés à une approche diplomatique de la RPDC et appelons la RPDC à engager le dialogue", a-t-il ajouté.

La Corée du Nord a mené une série inédite d'essais d'armement cette année et, selon les services de renseignement sud-coréens, se prépare à procéder à un nouvel essai nucléaire.

Le Nord a achevé "un troisième tunnel sur son site nucléaire de Punggye-ri", a déclaré le député sud-coréen Yoo Sang-bum à la presse après un briefing des services secrets à Séoul.

Pyongyang choisira probablement la période comprise entre "le prochain congrès du Parti communiste chinois, le 16 octobre, et les élections de mi-mandat aux États-Unis, le 7 novembre", a-t-il indiqué.

«Signe avant-coureur»

Pyongyang a déjà tiré dimanche un missile balistique de courte portée, ce qui a été interprété comme une réponse à l'arrivée du porte-avions américain à propulsion nucléaire USS Ronald Reagan pour des exercices conjoints avec la marine sud-coréenne au large de la côte orientale du pays.

Le président conservateur sud-coréen Yoon Suk-yeol, qui a pris ses fonctions en mai, a promis de renforcer la coopération militaire avec les Etats-Unis, après l'échec rencontré par son prédécesseur dans ses tentatives de rapprochement diplomatique avec le Nord.

M. Yoon recevra jeudi à Séoul la vice-présidente américaine Kamala Harris, qui doit se rendre dans la zone démilitarisée entre les deux Corée.

Washington est le principal allié de Séoul en matière de sécurité, avec environ 28 500 de ses soldats stationnés en Corée du Sud.

Les deux pays effectuent depuis longtemps des exercices conjoints en insistant sur leur caractère purement défensif, mais la Corée du Nord les considère comme des répétitions pour une future invasion de son territoire.

Ces essais répétés sont "un signe avant-coureur de l'attitude agressive de Pyongyang le mois prochain, avec des tirs de missiles et un possible essai nucléaire", a déclaré Kim Jong-dae, de l'Institut Yonsei d'études nord-coréennes, basé à Séoul.

"Le lancement d'aujourd'hui montre clairement que le Nord tente de prendre le dessus sur la péninsule avec un arsenal nucléaire à sa disposition", a-t-il ajouté.

Samedi, la présidence sud-coréenne a également averti que la Corée du Nord se préparait à tester un missile balistique lancé depuis un sous-marin (SLBM), une arme qu'elle avait déjà essayée en mai.

Sous le coup de sanctions internationales pour ses programmes d'armement, la Corée du Nord a adopté début septembre une nouvelle doctrine proclamant qu'elle ne renoncerait jamais à l'arme nucléaire.

Le régime nord-coréen a testé des bombes atomiques à six reprises depuis 2006. Le dernier essai nucléaire en date, et le plus puissant, est survenu en 2017, d'une puissance estimée à 250 kilotonnes. Pyongyang a évoqué une bombe à hydrogène.


Tanzanie : la présidente investie malgré les violences électorales

Lors de son investiture, elle a regretté "les actes de violence qui ont entraîné des pertes de vies humaines", reconnaissant pour la première fois des décès, sans donner de bilan. (AFP)
Lors de son investiture, elle a regretté "les actes de violence qui ont entraîné des pertes de vies humaines", reconnaissant pour la première fois des décès, sans donner de bilan. (AFP)
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  • Mme Hassan, 65 ans, avait été promue à la tête de la Tanzanie à la mort de John Magufuli en 2021
  • Saluée au début pour avoir assoupli les restrictions instaurées par son prédécesseur, elle a été accusée ensuite de réprimer ses détracteurs, notamment en amont du scrutin

NAIROBIE: Samia Suluhu Hassan a été investie lundi présidente de la Tanzanie, où l'internet reste coupé depuis les manifestations réprimées dans le sang contre son élection, l'opposition évoquant au moins 800 morts.

Mme Hassan, 65 ans, avait été promue à la tête de la Tanzanie à la mort de John Magufuli en 2021. Saluée au début pour avoir assoupli les restrictions instaurées par son prédécesseur, elle a été accusée ensuite de réprimer ses détracteurs, notamment en amont du scrutin.

"Moi, Samia Suluhu Hassan, jure que je remplirai mes fonctions de présidente de la République (...) avec diligence et un cœur sincère", a-t-elle affirmé. La cheffe de l'Etat, qui portait un voile rouge et un long vêtement noir, a également prôné dans un discours "l'unité et la solidarité".

Lors de son investiture, elle a regretté "les actes de violence qui ont entraîné des pertes de vies humaines", reconnaissant pour la première fois des décès, sans donner de bilan.

La cérémonie, qui n'était pas ouverte au public, contrairement aux précédentes, s'est tenue dans un espace ressemblant à un terrain de parade militaire de la capitale Dodoma, où quelques podiums dressés ne réussissaient pas à masquer un grand vide.

Des chanteurs et chanteuses se sont succédé, avant l'arrivée de la présidente, pour chanter les louanges de "Mama Samia", son surnom parmi ses soutiens, devant un parterre de dignitaires et de militaires. Parmi les invités étaient notamment présents les présidents de la Zambie, de la Somalie et du Burundi.

Mme Hassan a, selon la commission électorale, obtenu 97,66% des suffrages. L'élection a été qualifiée de "parodie de démocratie" par l'opposition, les deux principaux opposants ayant été soit emprisonné, soit disqualifié.

L'opposition a également dénoncé d'importantes tricheries le jour de l'élection, mais aussi sur le taux de participation de 87% selon la commission électorale.

Le scrutin a surtout été marqué par un fort niveau de violence, des manifestations anti-régime ayant été réprimées dans le sang et la Tanzanie mise sous cloche: l'internet reste coupé depuis mercredi, ce qui ralentit considérablement la sortie d'informations.

Cadavres 

De premières photos et vidéos de cadavres, parfois empilés les uns sur les autres, mais aussi d'hommes en uniforme usant de leur arme à feu, commencent à apparaître sur les réseaux sociaux.

Le service de fact-checking de l'AFP a pu vérifier que certaines d'entre elles n'avaient jamais été postées auparavant. Plusieurs éléments montrent qu'elles ont été prises en Tanzanie.

Un porte-parole du principal parti d'opposition, Chadema, a estimé vendredi qu'au moins 700 manifestants hostiles au régime ont été tués en Tanzanie en trois jours. Un chiffre estimé crédible par une source sécurité, qui a alors mentionné "des centaines de morts".

Le samedi, ce porte-parole, John Kitoka, a ensuite fait état d'au moins 800 tués.

Des informations crédibles corroborent l'idée que des centaines, et peut-être même des milliers de personnes ont été tuées lors des violences électorales, a de son côté estimé une source diplomatique interrogée par l'AFP.

D'après des "rapports préoccupants", la police utilise également le blocage d'internet pour "traquer les membres de l'opposition et les manifestants qui pourraient avoir des vidéos" de ses atrocités, a poursuivi cette source.

La Mission d'observation électorale de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), dont la Tanzanie fait partie, a pointé lundi dans un rapport préliminaire "un faible nombre d'électeurs dans tous les bureaux de vote" où ses observateurs se trouvaient, avec parfois "plus de policiers que de votants", des irrégularités et des incidents violents "au cours desquels des membres de la police ont fait usage d'armes à feu".

Les écoles restent fermées lundi et les transports publics à l'arrêt. La capitale économique Dar es Salaam et les principales villes du pays ont retrouvé un peu de calme depuis le week-end.

Dimanche, le pape Léon XIV a indiqué prier "pour la Tanzanie" et évoqué les "nombreuses victimes" des affrontements ayant éclaté après les élections.

L'élection présidentielle était couplée avec les législatives.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a réclamé vendredi une "enquête minutieuse et impartiale sur les accusations d'utilisation excessive de la force".


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.