Ethiopie: le parlement révoque l'assemblée et l'exécutif du Tigré

Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed (à gauche) aborde les questions nationales et régionales au parlement à Addis-Abeba. (MichaelTEWELDE/AFP)
Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed (à gauche) aborde les questions nationales et régionales au parlement à Addis-Abeba. (MichaelTEWELDE/AFP)
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Publié le Samedi 07 novembre 2020

Ethiopie: le parlement révoque l'assemblée et l'exécutif du Tigré

  • Le parlement éthiopien a voté samedi la révocation du parlement régional et de l'exécutif du Tigré
  • "L'administration par intérim aura pour mandat de préparer une élection constitutionnellement acceptable et d’appliquer les décisions adoptées par le gouvernement fédéral"

Le parlement éthiopien a voté samedi la révocation du parlement régional et de l'exécutif du Tigré, après l'annonce d'une intervention militaire dans cette région du nord du pays qui menace de sécession. 

La chambre haute du parlement "a adopté une résolution visant à révoquer l'assemblée régionale illégale actuelle du Tigré et son gouvernement et mettre en place une administration par intérim", a annoncé la radio télévision publique éthiopienne EBC.

La décision du parlement éthiopien est basée sur les dispositions prévoyant la possibilité d'une intervention contre un Etat fédéral qui aurait "violé la constitution et mis en danger le système constitutionnel", selon la EBC.

"L'administration par intérim aura pour mandat de préparer une élection constitutionnellement acceptable et d’appliquer les décisions adoptées par le gouvernement fédéral", a ajouté la télévision publique.

Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a qualifié vendredi d'"opération de maintien de l'ordre" une intervention militaire lancée depuis mercredi dans le Tigré. 

Il avait appelé la population à éviter les rassemblements pour ne pas être touchée par les "frappes aériennes".

Prix Nobel de la paix en 2019, M. Abiy a annoncé mercredi le lancement de ces opérations militaires au Tigré, en représailles à l'attaque de bases militaires éthiopiennes sur place. 

Les dirigeants tigréens, issus du Front de libération des Peuples du Tigré (TPLF), parti qui a, durant près de 30 ans et jusqu'à l'avènement de M. Abiy en 2018, dominé les structures de pouvoir en Ethiopie, avaient dénoncé un prétexte pour justifier son offensive contre leur région.

Aux termes d'un état d'urgence proclamé mercredi, les troupes fédérales ont notamment pour mission de "désarmer les forces de sécurité de l'Etat régional", avait ajouté le Premier ministre.

Aucune information officielle n'était disponible sur les opérations en cours. La coupure des réseaux internet et téléphoniques au Tigré rendent extrêmement difficile la vérification de la situation sur place.

Des sources diplomatiques ont fait état d'activités militaires sur les principaux axes reliant le Tigré à la région frontalière Amhara et signalé des combats et des tirs d'artillerie sur la route menant à Humera, aux confins du Soudan et de l'Erythrée.

Des mouvements de troupes sont aussi signalés dans la région Afar, également voisine du Tigré.

Pays mosaïque

La tension entre Addis Abeba et le Tigré s'était particulièrement accrue depuis l'organisation en septembre d'élections régionales non reconnues par le pouvoir central.

L'escalade militaire fait craindre un conflit susceptible de menacer la stabilité déjà fragile du deuxième pays le plus peuplé du continent avec plus de 100 millions d'habitants.

Le centre de réflexion International Crisis Group (ICG) a estimé que si "elle n'est pas rapidement arrêtée, l'actuelle confrontation armée (...) sera dévastatrice, non seulement pour l'Ethiopie, mais pour la Corne de l'Afrique toute entière".

L'ICG rappelle que les autorités du Tigré peuvent compter sur "une importante force paramilitaire et une milice bien entraînée, dont les effectifs combinés sont estimés à 250.000 hommes" et "semblent bénéficier d'un soutien significatif des six millions de Tigréens".

Le conflit pourrait mettre à l'épreuve l'unité d'un pays mosaïque ethnique, secoué récemment par des épisodes de violences communautaires, mais aussi la cohésion de l'armée, qui compte de nombreux officiers tigréens.

L'ICG craint également que le conflit finisse par impliquer l'Erythrée, frontalière du Tigré. Le pouvoir d'Asmara, avec qui M. Abiy a conclu une paix historique, est l'ennemi juré du TPLF qui dominait le pouvoir éthiopien durant la guerre frontalière meurtrière entre les deux pays (1998-2000).

Le TPLF accuse M. Abiy - un oromo, ethnie la plus importante en Ethiopie - d'avoir progressivement marginalisé la minorité tigréenne (6% de la population) au sein de la coalition au pouvoir, que le parti a depuis quittée, se positionnant de facto dans l'opposition.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.