Laëty, la fièvre du hip-hop en langue des signes

L’artiste Laëtitia Tual – Laëty, en représentation à la Maison de la Radio, le 6 novembre à Paris (Photo, Thomas SAMSON/AFP).
L’artiste Laëtitia Tual – Laëty, en représentation à la Maison de la Radio, le 6 novembre à Paris (Photo, Thomas SAMSON/AFP).
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Publié le Samedi 07 novembre 2020

Laëty, la fièvre du hip-hop en langue des signes

  • Laëty est chansigneuse, interprète en live en langue des signes
  • Son langage corporel varie en fonction du tempo, soyeux ou hardcore, du rap mis ici en musique avec l'orchestre philharmonique de Radio France

PARIS: On pourrait la prendre pour une danseuse placée non loin des rappeurs, mais dès que le show Hip-Hop Symphonique commence, ses mains prennent la parole : Laëty est chansigneuse, interprète en live en langue des signes.

Elle incarne une autre facette, moins connue, d'une corporation plus en vue actuellement avec ses homologues mobilisés lors des interventions du ministre de la Santé Olivier Véran en pleine crise sanitaire. 

Laëty - Laëtitia Tual hors de scène - livre une vraie performance. L'Adami, société d'accompagnement de carrière artistique, partenaire de l'évènement, la reconnaît d'ailleurs comme une artiste-interprète (il y a une dizaine de chansigneurs professionnels en France).

Son langage corporel varie en fonction du tempo, soyeux ou hardcore, du rap mis ici en musique avec l'orchestre philharmonique de Radio France (5e édition ce samedi, sans public cette fois, depuis l'auditorium de Radio France, diffusée en direct sur Mouv', Mouv.fr et YouTube).

La chansigneuse n'exerce pas que dans le rap, mais évolue dans tous les registres, du gospel à la chanson française - on la voit interpréter « La foule » d'Edith Piaf dans une vidéo sur son site - et touche à tous les domaines d'activité (créations, stages, coaching, etc). 

Mais les représentations annuelles de Hip-Hop Symphonique permettent d'éclairer son métier auprès d'un large public (27 millions de vues cumulées du show sur YouTube). 

Peut-on parler ici de prestation organique ? « J'aime bien le mot organique, oui, merci ; la langue des signes est une transposition qui demande construction et incarnation, on donne à voir, et des influences reggae ou plus ‘dark’ du rap peuvent en effet passer par le corps, parfois par des petits pas de danse », expose-t-elle. 

« Une musicienne de plus »

Cette quadragénaire, qui n'est donc pas sourde, est venue au langage des signes et au chansigne par la découverte d'un livre d'Emmanuelle Laborit, « Le cri de la mouette », à 15 ans. « J'ai ensuite creusé, rencontré des gens, des associations, assisté à des conférences, j'ai compris le côté culturel de cette langue », poursuit-elle.

Ont suivies différentes expériences dans le cadre du théâtre, de comédies musicales, etc. Le premier groupe professionnel qui l'a accueillie en 2007 fut Les Malpolis pour un spectacle satirique sur la politique, « qui changeait chaque jour en fonction de l'actualité, un vrai défi, surtout que les signes politiques n'étaient pas ma spécialité (rires) ».

« Pour moi, Laëty est une musicienne de plus, et cette année nous aurons deux interprètes de plus puisqu'elle sera accompagnée par Adamo, un autre chansigneur », décrit Issam Krimi, tête pensante et chef d'orchestre de l'évènement. 

« Elle est totalement intégrée au spectacle, fait un travail de fond sur le texte avant, se cale avec nous aux répétitions, me demande parfois des précisions sur les réorchestrations, et ce qu'elle a préparé, certains gestes notamment, peuvent aussi être repris par les choristes à un instant précis », poursuit-il.

« On fait des recherches »

« La présence d'un chansigneur est venue d'une demande du Mouv' et de Radio France (qui possède une délégation à l'égalité des chances) », précise le concepteur de Hip-Hop Symphonique.  

Issam Krimi se décrit lui-même comme « un musicien qui doit beaucoup aux sourds : j'ai travaillé dans le milieu du handicap, à un moment je connaissais quelques gestes pour signer. Travailler avec des sourds m'a donné une approche plus sensible de la musique ». 

Comment un public sourd ou malentendant vit-il un show devant sa télé ? « Certains sont bien équipés au niveau enceintes pour profiter des vibrations et la perception des aigus ou des graves dépend des personnes », détaille Laëty.

Cette année, comme les précédentes, toutes les esthétiques et générations du rap sont réunies avec Lous and the Yakuza, Meryl, Passi, Maes et Soolking. Pas trop dur d'ailleurs de se frotter à la langue en ébullition du rap ? « Non, la langue des signes est vivante, inventive ; bon, parfois il faut contacter des collègues d'autres pays quand un mot vient d'une langue étrangère; on fait des recherches (rires) », conclut-elle.


La réalisatrice marocaine Asmae El-Moudir rejoint le jury Un Certain Regard à Cannes

Asmae El-Moudir est la réalisatrice du film « La Mère de tous les mensonges » (AFP)
Asmae El-Moudir est la réalisatrice du film « La Mère de tous les mensonges » (AFP)
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  • Le Festival de Cannes a annoncé jeudi que Asmae El-Moudir fera partie du jury Un Certain Regard lors de la 77e édition de l'événement
  • Un Certain Regard met en valeur les films d'art et de découverte d'auteurs émergents

DUBAÏ: Le Festival de Cannes a annoncé jeudi que la réalisatrice, scénariste et productrice marocaine Asmae El-Moudir fera partie du jury Un Certain Regard lors de la 77e édition de l'événement, qui se tiendra du 14 au 25 mai.

Elle sera accompagnée de la scénariste et réalisatrice sénégalaise Maïmouna Doucouré, de l'actrice luxembourgeoise Vicky Krieps et du critique de cinéma, réalisateur et écrivain américain Todd McCarthy.

Xavier Dolan sera le président du jury Un Certain Regard.

L'équipe supervisera l'attribution des prix de la section Un Certain Regard, qui met en valeur les films d'art et de découverte d'auteurs émergents, à partir d'une sélection de 18 œuvres, dont huit premiers films.

Asmae El-Moudir est la réalisatrice du film « La Mère de tous les mensonges », acclamé par la critique.

Le film a remporté les honneurs de la section Un Certain Regard, ainsi que le prestigieux prix L'œil d'Or du meilleur documentaire au festival de 2023. Le film explore le parcours personnel de la réalisatrice, élucidant les mystères de l'histoire de sa famille avec pour toile de fond les émeutes du pain de 1981 à Casablanca.

Asmae El-Moudir n'est pas la seule Arabe à rejoindre l'équipe de Cannes. 

L'actrice maroco-belge Lubna Azabal a été nommée cette semaine présidente du jury des courts-métrages et de La Cinef lors du festival. Les prix La Cinef sont la sélection du festival dédiée aux écoles de cinéma.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Le plus grand projet de restauration corallienne au monde dévoilé en mer Rouge

La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
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  • «KCRI est le plus grand projet de restauration corallienne du monde et constitue une étape importante vers la restauration des récifs à l’échelle mondiale»
  • «Les événements récents nous rappellent brutalement la crise mondiale à laquelle sont confrontés les récifs coralliens»

RIYAD: Des scientifiques de l’université des sciences et technologies du roi Abdallah (Kaust), en collaboration avec Neom, ont inauguré la première pépinière de l’Initiative de restauration corallienne de la Kaust (KCRI).

«KCRI est le plus grand projet de restauration corallienne du monde et constitue une étape importante vers la restauration des récifs à l’échelle mondiale. Une première pépinière est officiellement opérationnelle et une seconde est en cours de construction. Elles sont toutes deux situées en mer Rouge», indique un communiqué publié jeudi.

La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an.

Les chercheurs se serviront de cette installation pilote pour lancer des initiatives de restauration corallienne à grande échelle, avec notamment la pépinière de coraux terrestre la plus grande et la plus avancée au monde.

Située sur le même site, cette dernière aura une capacité décuplée et pourra produire 400 000 coraux par an. Le projet devrait être achevé en décembre 2025.

Abritant 25% des espèces marines connues, bien qu’ils couvrent moins d’1% des fonds marins, les récifs coralliens sont le fondement de nombreux écosystèmes marins. Les experts estiment que jusqu’à 90% des récifs coralliens de la planète subiront un stress thermique grave d’ici à 2050.

«Les événements récents nous rappellent brutalement la crise mondiale à laquelle sont confrontés les récifs coralliens. Nous avons donc pour ambition de trouver un moyen de faire passer les efforts de restauration actuels, à forte intensité de main-d’œuvre, à des processus industriels afin d’inverser le rythme actuel de dégradation des récifs coralliens», a expliqué le professeur Tony Chan, président de la Kaust.

Cette initiative s’aligne sur la Vision 2030 de l’Arabie saoudite et sur ses efforts pour renforcer la conservation marine en tirant parti des recherches réalisées par la Kaust sur les écosystèmes marins et en servant de plate-forme pour tester des méthodes de restauration innovantes.

«Grâce à notre partenariat de longue date avec la Kaust, nous mettrons également en lumière le rôle des récifs coralliens, qui comptent parmi les systèmes environnementaux marins les plus importants, ainsi que l’importance de leur préservation pour les générations futures», a confié le PDG de Neom, Nadhmi al-Nasr.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’Istituto Marangoni de Milan va ouvrir un campus à Riyad

Au centre, Stefania Valenti, directrice générale mondiale de l’Istituto Marangoni, et Burak Cakmak, directeur général de la Commission saoudienne de la mode. (Photo fournie)
Au centre, Stefania Valenti, directrice générale mondiale de l’Istituto Marangoni, et Burak Cakmak, directeur général de la Commission saoudienne de la mode. (Photo fournie)
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  • La mission de l’institut en Arabie saoudite sera d’explorer de nouvelles voies pour l’accompagnement des talents locaux et de générer des possibilités d’emploi
  • L’institut possède des campus à Milan, à Florence, à Dubaï, à Paris, à Londres et à Miami

RIYAD: L’Istituto Marangoni, basé à Milan, en collaboration avec la Commission saoudienne de la mode, ouvrira à Riyad un institut de formation supérieure proposant des cours spécialisés dans la mode et le luxe, avec l’intention de l’inaugurer en 2025. 

Selon un communiqué, la mission de l’institut en Arabie saoudite sera d’explorer de nouvelles voies pour l’accompagnement des talents locaux et de générer des possibilités d’emploi dans les secteurs concernés. 

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Le nouvel institut de Riyad proposera des diplômes de niveau avancé d’une durée de trois ans, dans des domaines spécifiques, comme la création de mode, la gestion de la mode, les produits de mode, le stylisme de mode et la direction créative, ainsi que la gestion des parfums et cosmétiques et le design d’intérieur. (Photo fournie) 

«Nous sommes très heureux d’établir un partenariat avec l’Istituto Marangoni. Il s’agit de l’un des principaux établissements d’enseignement mondiaux axés sur la mode et le design. Il possède de nombreux campus à travers le monde, mais c’est la première fois qu’il en ouvre un en Arabie saoudite. Il s’agit également du premier établissement d’enseignement au Royaume en tant que destination d’investissement direct étranger, ce qui montre son engagement vis-à-vis du potentiel du marché saoudien, en particulier pour les créateurs et les entreprises. Grâce à ce partenariat, nous serons en mesure de former tous les créateurs locaux en Arabie saoudite et de leur proposer des emplois», déclare à Arab News Burak Cakmak, directeur général de la Commission de la mode du ministère de la Culture d’Arabie saoudite. 

Le nouvel institut de Riyad proposera des diplômes de niveau avancé d’une durée de trois ans, dans des domaines spécifiques, comme la création de mode, la gestion de la mode, les produits de mode, le stylisme de mode et la direction créative, ainsi que la gestion des parfums et cosmétiques et le design d’intérieur. Les étudiants pourront choisir de suivre leurs études à Riyad, avec la possibilité d’intégrer le marché de la mode grâce à un stage de six mois au cours de la dernière année d’études, ou de poursuivre leurs études de licence dans n’importe quel campus international de l’Istituto Marangoni. 

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La mission de l’institut en Arabie saoudite sera d’explorer de nouvelles voies pour l’accompagnement des talents locaux et de générer des possibilités d’emploi dans les secteurs concernés. (Photo fournie) 

L’institut possède des campus à Milan, à Florence, à Dubaï, à Paris, à Londres et à Miami. 

Dans un communiqué, Stefania Valenti, directrice générale mondiale de l’Istituto Marangoni, déclare: «Nous avons établi cet important partenariat avec la Commission saoudienne de la mode parce que nous sommes convaincus qu’elle élaborera un programme solide en vue de créer un système de luxe et de mode en Arabie saoudite.» 

«Nous voulons mettre nos connaissances et nos compétences à la disposition de la nouvelle génération. Les jeunes générations – notamment les femmes – veulent pouvoir suivre des études en Arabie saoudite et non pas seulement à l’étranger», ajoute-t-elle. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com