Poutine veut finaliser l'annexion de régions ukrainiennes vendredi

Le président russe Vladimir Poutine va formaliser vendredi à Moscou l'annexion par la Russie de quatre régions ukrainiennes, largement dénoncée par Kiev et ses alliés occidentaux (Photo, AFP).
Le président russe Vladimir Poutine va formaliser vendredi à Moscou l'annexion par la Russie de quatre régions ukrainiennes, largement dénoncée par Kiev et ses alliés occidentaux (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 30 septembre 2022

Poutine veut finaliser l'annexion de régions ukrainiennes vendredi

  • Le Kremlin accueillera vendredi à 12H00 GMT une cérémonie lors de laquelle l'annexion des régions ukrainiennes de Donetsk et Lougansk (est) et Kherson et Zaporijjia (sud) sera formalisée
  • Confronté à une vaste contre-offensive ukrainienne, la Russie a organisé à la hâte ces annexions avec des scrutins

MOSCOU: Le président russe Vladimir Poutine va formaliser vendredi à Moscou l'annexion par la Russie de quatre régions ukrainiennes, largement dénoncée par Kiev et ses alliés occidentaux, mais qu'il a menacé de défendre même avec l'arme nucléaire.

Dans des décrets publiés jeudi soir, M. Poutine a reconnu l'indépendance des régions ukrainiennes de Zaporijjia et Kherson, une étape préalable à leur annexion. La Russie avait déjà reconnu fin février l'indépendance des deux autres régions qu'elle se prépare à annexer, celles de Donetsk et de Lougansk.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a de son côté convoqué pour vendredi une réunion d'urgence de son Conseil de sécurité. Loin de déposer les armes, Kiev en réclame au contraire plus de ses alliés occidentaux pour poursuivre sa contre-offensive face à Moscou.

Une demande à laquelle le Sénat américain a répondu en votant jeudi une nouvelle enveloppe de plus de douze milliards de dollars, avec un volet militaire de quelque trois milliards pour former, équiper et rémunérer les troupes ukrainiennes.

Pour le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, un tel comportement n'a "pas de place dans le monde moderne".

Les succès militaires de Kiev début septembre ont contraint M. Poutine à organiser à la hâte des "référendums" d'annexion et à mobiliser des centaines de milliers de Russes dans l'armée, une mesure qui a conduit des foules vers un exode de Russie.

Vladimir Poutine a assuré jeudi que l'offensive qu'il a lancée contre l'Ukraine le 24 février était l'un des résultats de l'"effondrement de l'Union soviétique", tout comme les conflits qui couvent en d'autres endroits du vaste espace de l'ex-URSS.

Il a assuré qu'un "ordre mondial plus juste" était en train de se former via "un processus difficile".

Le Kremlin accueillera donc vendredi à 12H00 GMT une cérémonie lors de laquelle l'annexion des régions ukrainiennes de Donetsk et Lougansk (est) et Kherson et Zaporijjia (sud) sera formalisée. Vladimir Poutine prononcera à cette occasion "un discours volumineux", selon son porte-parole Dmitri Peskov.

La capitale russe se préparait aussi à des festivités avec circulation restreinte vendredi et l'organisation d'un concert à l'ombre des murs du Kremlin, auquel M. Poutine pourrait faire une apparition.

Les responsables installés par Moscou dans les régions de Donetsk et Lougansk, Zaporijjia et de Kherson sont eux déjà dans la capitale russe, selon les médias locaux.

Biden n'acceptera «jamais, jamais, jamais» les revendications russes en Ukraine

"Je veux être très clair à ce sujet: les Etats-Unis ne reconnaîtront jamais, jamais, jamais les revendications de la Russie sur le territoire souverain de l'Ukraine", a affirmé le président américain lors d'un sommet à Washington réunissant des dirigeants d'îles du Pacifique.

"Les soi-disant référendums ont été une parodie, une absolue parodie. Les résultats ont été orchestrés à Moscou", a ajouté le président Biden, saluant au passage le "sacrifice" des Ukrainiens pour "sauver leur peuple et maintenir l'indépendance de leur pays".

Faisant référence au président russe Vladimir Poutine, il a encore estimé que "l'agression de la Russie en Ukraine, dans le but de poursuivre les ambitions impériales de Poutine, est en violation flagrante de la charte des Nations unies et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine".

Bataille pour Lyman

Confronté à une vaste contre-offensive ukrainienne, la Russie a organisé à la hâte ces annexions avec des scrutins, sous surveillance d'hommes en armes, qualifiés de "parodie" et de "simulacres" par Kiev et ses soutiens occidentaux.

La Russie a déjà annexé en 2014 la Crimée, une péninsule du sud de l'Ukraine.

L'Ukraine a, elle, dénoncé ces annexions et balayé les menaces de recours à l'arme nucléaire de M. Poutine, poursuivant sa contre-offensive dans l'Est et le Sud.

Après avoir reconquis l'essentiel du Nord-Est, l'Ukraine semble lancée dans la reprise de Lyman, une ville de la région de Donetsk et important noeud ferroviaire que l'armée russe contrôle depuis mai.

"L'adversaire entreprend des tentatives régulières d'attaque pour créer les conditions d'un encerclement", a expliqué à la télévision russe un haut responsable séparatiste local prorusse, Alexeï Nikonorov.

Les bombardements russes continuaient de frapper les villes ukrainiennes, tuant notamment un enfant dans la nuit de jeudi à vendredi à Dnipro. Au moins cinq civils ont été tués mercredi dans la partie sous contrôle ukrainien de la région de Donetsk.

Les forces ukrainiennes avaient aussi repris le contrôle total du noeud ferroviaire de Koupiansk, dans le nord-est, parvenant à chasser les troupes russes de la rive Est de la ville, ont constaté jeudi des journalistes de l'AFP, qui ont vu cinq cadavres en uniforme militaire près de véhicules portant des signes de reconnaissance russes.

«Toujours mieux que de tuer»

En Russie, la mobilisation de centaines de milliers de civils réservistes pour venir renforcer les lignes russes se poursuivait, tout comme l'exode de dizaines de milliers de personnes craignant d'être mobilisés.

Un jeune homme d'une vingtaine d'années, arrivée en Mongolie par la frontière terrestre, préfère garder l'anonymat pour expliquer les raisons qui l'ont poussé à fuir.

"C'était très difficile de tout laisser derrière moi. Ma maison, ma patrie, mes proches. Mais c'est toujours mieux que de tuer des gens", dit-il à Oulan-Bator, la capitale.

Alors que le mécontentement monte en Russie face une mobilisation souvent chaotique, Vladimir Poutine a reconnu jeudi des "erreurs à corriger", demandant à "faire revenir à la maison ceux qui ont été convoqués sans raison appropriée".

Sur le front international du conflit, ce sont les fuites dues à de mystérieuses explosions sur les gazoducs Nord Stream 1 et 2 qui nourrissent de nouvelles tensions russo-occidentales.

Les deux camps s'accusent désormais à demi-mot d'avoir saboté les tubes sous-marins, infrastructure cruciale pour l'approvisionnement européen en gaz russe.

M. Poutine a ainsi dénoncé un "acte de terrorisme international" et "un acte de sabotage sans précédent". Une réunion du Conseil de sécurité de l'Onu est prévue vendredi sur le sujet, à la demande Moscou.


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.