Ukraine: Les dirigeants prorusses réclament l'annexion, l'UE veut des sanctions

Un drapeau ukrainien dans une rue du village récemment libéré de Vysokopillya, dans la région de Kherson le 27 septembre 2022 (Photo, AFP).
Un drapeau ukrainien dans une rue du village récemment libéré de Vysokopillya, dans la région de Kherson le 27 septembre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 29 septembre 2022

Ukraine: Les dirigeants prorusses réclament l'annexion, l'UE veut des sanctions

  • L'Ukraine a de son côté réclamé de nouvelles livraisons d'armes occidentales pour combattre la Russie
  • Les Occidentaux ont dénoncé cette escalade russe et promis de réagir, l'UE proposant notamment de plafonner le prix du pétrole russe

KIEV: Les dirigeants prorusses de régions ukrainiennes occupées totalement ou partiellement par Moscou ont réclamé mercredi l'annexion à la Russie, au lendemain de référendums qualifiés d'"illégaux" par Kiev et ses alliés occidentaux, qui ont promis des sanctions.

L'Ukraine a de son côté réclamé de nouvelles livraisons d'armes occidentales pour combattre la Russie, balayant ses menaces répétées d'utiliser l'arme nucléaire pour protéger les nouveaux territoires qu'elle entend incorporer.

"Cher Vladimir Vladimirovitch (Poutine) (...) je vous demande d'examiner la question de l'adhésion de la République populaire de Lougansk à la Russie en tant que sujet de la Fédération de Russie", a déclaré Léonid Passetchnik, chef séparatiste de la région de Lougansk, dans l'est de l'Ukraine. Il a indiqué son intention de se rendre à Moscou, tout comme son homologue de la région voisine de Donetsk, Denis Pouchiline, pour formaliser l'annexion à la Russie.

Deux lettres similaires ont été envoyées au président russe Vladimir Poutine par les deux chefs des administrations d'occupation de Kherson et Zaporijjia (sud de l'Ukraine), Vladimir Saldo et Evguéni Balitski. M. Saldo y invoque le droit d'autodétermination des peuples.

Ces demandes interviennent au lendemain de référendums sur le sujet organisés par la Russie dans l'urgence, sur cinq jours, dans ces quatre régions qu'elle contrôle totalement ou partiellement en Ukraine.

Les Occidentaux ont dénoncé cette escalade russe et promis de réagir, l'UE proposant notamment de plafonner le prix du pétrole russe et d'ajouter de nouvelles restrictions aux échanges commerciaux avec Moscou.

Les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l'Allemagne et le Canada ont répété mercredi qu'ils ne reconnaîtront "jamais" les résultats des scrutins, une promesse déjà faite par le G7 quelques jours auparavant.

Moscou a de son côté assuré que les régions ukrainiennes occupées ont fait un "choix libre et conscient en faveur de la Russie", un "résultat logique" face à ce qui est présentée comme une répression programmée des russophones d'Ukraine par Kiev.

Le scrutin a eu lieu bien souvent en présence de soldats en armes, avec des officiels qui faisaient du porte-à-porte pour récolter les bulletins. Les résultats annoncés mardi soir flirtent par endroit avec les 100% de "oui" à l'annexion.

Chars, avions et artillerie

Sur le terrain, Kharkiv, la deuxième ville d'Ukraine située près de la frontière russe, a encore été bombardée dans la nuit de mardi à mercredi, laissant 18 000 foyers sans électricité, sans pour autant faire de morts.

Cette région russophone résiste et repousse les troupes russes depuis plus de sept mois, et ici on affirme haut et fort que les votes d'annexion ne changeront rien à la détermination ukrainienne.

"Ce n'est pas légitime, ces votes. On croit en nos forces, on croit dans les forces armées ukrainiennes. Au final, la victoire sera à nous", martèle Denis Kotchkov, un cheminot de 30 ans.

Dans la région russe de Belgorod, près de la frontière ukrainienne, 14 personnes ont été blessées dans une explosion de munitions liée, selon le gouverneur, à une "erreur humaine".

Malgré les menaces nucléaires de Moscou, l'Ukraine s'est refusée à déposer les armes, demandant au contraire aux Occidentaux d'augmenter leurs livraisons d'armes, essentielles à la contre-offensive qu'elle mène depuis début septembre et qui a permis de reprendre des milliers de kilomètres carrés aux Russes.

Kiev veut "des chars, des avions de combat, de l'artillerie longue portée, des systèmes de défense anti-aérienne et antimissiles".

Les Etats-Unis ont annoncé mercredi débloquer 1,1 milliard de dollars d'aide militaire supplémentaire pour l'Ukraine, sous la forme de commandes d'armement à l'industrie de défense américaine.

Exode d'hommes russes

En Russie, l'annonce d'une mobilisation "partielle" pour la guerre en Ukraine la semaine dernière par Vladimir Poutine continue de provoquer un exode des hommes en âge de combattre vers les pays voisins, notamment la Géorgie, le Kazakhstan et la Mongolie.

A la frontière avec la Géorgie, que franchissent chaque jour près de 10 000 Russes, selon Tbilissi, et où des files d'attente géantes se sont formées, la situation est telle que les autorités russes locales ont annoncé restreindre l'entrée des véhicules.

Les autorités russes ont annoncé qu'elles ne délivreraient plus de passeports aux personnes mobilisées.

La campagne de recrutement devant toucher des centaines de milliers de personnes se poursuivait, malgré les doutes pesant sur la qualité, l'expérience et l'équipement de ces troupes.

Rencontrée mardi devant un centre de l'armée à Saint-Petersbourg (nord-ouest), Galina, 65 ans, dont la fille est traitée pour un cancer, dit que la mobilisation de son gendre est "encore un coup du sort" pour sa famille.

La justice russe a ordonné de son côté mercredi l'incarcération de trois jeunes poètes qui avaient participé à une lecture littéraire contre la mobilisation.

Sur le front économique, Moscou a réclamé une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur le "sabotage" des gazoducs Nord Stream reliant la Russie à l'Allemagne sous la mer Baltique, qui ont été tous deux touchés par des fuites spectaculaires précédées d'explosions sous-marines, d'origine inconnue.

Les autorités russes ont ouvert une enquête pour "acte de terrorisme international" dans cette affaire.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.