Le who's who des élections en Bosnie

Une photo prise dans la ville de Bijeljina, dans le nord-est de la Bosnie, le 24 septembre 2022, montrant un panneau d'affichage de campagnes en vue des élections législatives (Photo, AFP).
Une photo prise dans la ville de Bijeljina, dans le nord-est de la Bosnie, le 24 septembre 2022, montrant un panneau d'affichage de campagnes en vue des élections législatives (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 30 septembre 2022

Le who's who des élections en Bosnie

  • Fils du premier président de la Bosnie indépendante, Alija Izetbegovic, il s'appuie beaucoup sur l'héritage de son père, évoqué régulièrement en campagne
  • Universitaire et professeur d'histoire de 46 ans, Denis Becirovic est le seul candidat sérieux susceptible de contrarier les ambitions de Bakir Izetbegovic

SARAJEVO: Entre le Serbe Dodik, le musulman Izetbegovic et le Croate Komsic, les élections générales de dimanche en Bosnie mettent aux prises plusieurs chevaux de retour qui dominent de longue date la vie politique. Avec une nouveauté cependant, plus de femmes candidates.

Voici quelques éléments sur les principaux protagonistes du scrutin dans le pays divisé entre entité serbe et Fédération croato-musulmane réunies par de faibles institutions centrales.

Milorad Dodik 

Milorad Dodik, 63 ans, est le chef politique incontesté des Serbes de Bosnie depuis 2006. Soutenu initialement par les Occidentaux, ce colosse devenu nationaliste est sous le coup de sanctions américaines et britanniques, affiche volontiers sa proximité avec le président russe Vladimir Poutine ou le Premier ministre hongrois Viktor Orban. Il méprise ouvertement la Bosnie, un pays "impossible" selon lui et brandit régulièrement la menace d'une sécession de l'entité des Serbes, la Republika Srpska (RS).

Membre sortant de la présidence collégiale tripartite du pays des Balkans, il prétend cette fois-ci à la présidence de la RS, un poste qu'il a occupé deux fois déjà.

Jelena Trivic

A 39 ans, cette universitaire professeure d'économie est la candidate de l'opposition à la présidence de la RS et l'ennemie jurée de Milorad Dodik. La députée est soutenue par le PDP, une formation modérée. Mais consciente de l'attachement de l'écrasante majorité des Serbes de Bosnie à leur autonomie, elle joue sur la corde nationaliste en affirmant que "la Republika Srpska est la plus grande victoire serbe du XXe siècle".

Parallèlement, elle promet d'éradiquer la corruption, un programme social de hausse des retraites et de développer l'agriculture et la production locale.

Zeljko Komsic 

Ce Croate de Sarajevo, juriste de 58 ans, brigue son quatrième mandat à la présidence tripartite sous les couleurs du parti qu'il a créé, le Front démocratique porte-drapeau d'une Bosnie "citoyenne".

Vétéran de la guerre intercommunautaire de 1992 à 1995, il a combattu dans les rangs de l'armée bosnienne à majorité musulmane. Cela lui vaut d'être apprécié des électeurs musulmans qui votent aux côtés des Croates au sein de la Fédération croato-musulmane. Pour cette raison, il est honni par une grande partie des Croates et par les dirigeants des formations croates qui lui dénient toute légitimité pour représenter cette communauté.

Borjana Kristo 

Cadre du HDZ, le principal parti des Croates de Bosnie (HDZ), elle sera la principale concurrente de Zeljko Komsic. A 61 ans, elle a fait toute sa carrière politique dans l'ombre du chef du HDZ Dragan Covic, mais toujours à des postes importants: présidente de l'entité croato-musulmane, députée...

Zeljka Cvijanovic 

Cette juriste de 55 ans  membre du parti de Milorad Dodik vise le fauteuil serbe à la présidence collégiale. Présidente sortante de la RS, elle fut professeure d'anglais et traductrice pour l'Union européenne en Bosnie avant d'entrer en politique en 2006 comme conseillère de Dodik dont elle est très proche.

Mirko Sarovic 

L'un des poids-lourds politiques de la RS, il préside le principal parti d'opposition serbe (SDS), une formation fondée en 1990 par Radovan Karadzic condamné à la perpétuité pour crimes de guerre par la justice internationale. Il vise lui aussi la présidence collégiale.

A 66 ans, il a la réputation d'être un homme de dialogue et de réalisme. "Je ferais autrement que (Dodik) et j'agirais dans l'intérêt de la RS et de toute la Bosnie-Herzégovine".

Bakir Izetbegovic 

Fils du premier président de la Bosnie indépendante, Alija Izetbegovic, il s'appuie beaucoup sur l'héritage de son père, évoqué régulièrement en campagne. Chef du principal parti bosniaque musulman (SDA), une formation réputée nationaliste, cet architecte de 66 ans vise un troisième mandat à la présidence tripartite après une pause de quatre ans et n'hésite pas pour cela à jouer sur les émotions.

"Mon devoir est d'avertir le peuple qui a fait l'objet d'un génocide qu'il ne doit pas être faible et endormi, qu'il ne doit pas être désuni, afin de ne plus jamais revivre l'année 1992", celle du début du conflit, dit-il.

Denis Becirovic 

Universitaire et professeur d'histoire de 46 ans, il est le seul candidat sérieux susceptible de contrarier les ambitions de Bakir Izetbegovic. Député du Parti social-démocrate (SDP) du Parlement central bosnien depuis 2006, il est soutenu par onze partis d'opposition. "Je propose une Bosnie-Herzégovine européenne et unie", souligne-t-il. "Les gens sont fatigués de ceux qui sèment la peur".


La flottille pour Gaza quitte la Tunisie, direction le territoire palestinien

Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
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  • Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place
  • Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser"

BIZERTE: Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire.

"Nous essayons d'envoyer un message à la population de Gaza, (de lui dire) que le monde ne l'a pas oubliée", a dit à l'AFP la militante écologiste suédoise Greta Thunberg avant d'embarquer dans le port de Bizerte, dans le nord de la Tunisie.

"Lorsque nos gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités, nous n'avons pas d'autre choix que de prendre les choses en main", a-t-elle ajouté.

Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place.

Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser", "nous partons par solidarité, dignité et pour la justice".

Les embarcations arrivées d'Espagne s'étaient transférées à Bizerte après un séjour mouvementé à Sidi Bou Saïd, près de Tunis.

La "Global Sumud Flotilla", accueillie par des rassemblements de soutien, a indiqué que deux de ses bateaux avaient été visés par des attaques de drones deux nuits de suite la semaine passée, publiant des vidéos à l'appui. Après la deuxième annonce, les autorités tunisiennes ont dénoncé "une agression préméditée" et dit mener une enquête.

L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan qui, comme Greta Thunberg, avait été détenue à bord du "Madleen" lors d'une précédente traversée vers Gaza, a dit à l'AFP redouter "bien entendu" de nouvelles attaques, ajoutant: "on se prépare aux différents scénarios".

Selon elle, les personnalités les plus en vue - dont l'actrice française Adèle Haenel - ont été réparties entre les deux plus gros bateaux de coordination "de manière à équilibrer et (ne) pas concentrer toutes les personnalités visibles dans un seul et même bateau".

Le départ de Tunisie a été repoussé à plusieurs reprises en raison de motifs de sécurité, de retard dans les préparatifs pour certains bateaux et de la météo.

La Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe), qui comprend aussi des embarcations parties ces derniers jours de Corse (France), Sicile (Italie) et Grèce, avait initialement prévu d'atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.

 


Les ministres du Groupe E3 condamnent les frappes israéliennes à Doha

Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
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  • Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza
  • Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas

PARIS: Les ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni ont condamné, dans une déclaration conjointe, les frappes israéliennes ayant visé Doha le 9 septembre. Ils estiment que ces attaques constituent une violation de la souveraineté du Qatar et représentent un risque d’escalade supplémentaire dans la région.

Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza. « Nous appelons toutes les parties à intensifier leurs efforts pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat », ont-ils insisté.

Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas. Ils appellent les parties à « faire preuve de retenue » et à saisir l’opportunité de rétablir la paix.

Les ministres ont réaffirmé que la priorité devait rester la mise en place d’un cessez-le-feu permanent, la libération des otages et l’acheminement massif d’aide humanitaire à Gaza pour enrayer la famine. Ils demandent l’arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes dans la ville de Gaza, dénonçant les déplacements massifs de civils, les pertes humaines et la destruction d’infrastructures vitales.

Ils exhortent par ailleurs à garantir aux Nations unies et aux ONG humanitaires un accès sûr et sans entrave à l’ensemble de la bande de Gaza, y compris dans le Nord.

Enfin, le Groupe E3 a rappelé sa condamnation « sans équivoque » des crimes commis par le Hamas, qualifié de mouvement terroriste, qui doit, selon eux, « libérer immédiatement et sans condition les otages, être désarmé et écarté définitivement de la gouvernance de la bande de Gaza ».


L’ONU adopte une résolution franco-saoudienne pour la paix israélo-palestinienne sans le Hamas

L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
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  • Résolution adoptée par 142 voix pour, 10 contre — dont Israël et les États-Unis
  • Le vote précède un sommet de haut niveau co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre

​​​​​​NEW YORK : L’Assemblée générale des Nations unies a voté massivement vendredi en faveur de l’adoption de la « Déclaration de New York », une résolution visant à relancer la solution à deux États entre Israël et la Palestine, sans impliquer le Hamas.

Le texte a été approuvé par 142 pays, contre 10 votes négatifs — dont Israël et les États-Unis — et 12 abstentions. Il condamne fermement les attaques du Hamas du 7 octobre 2023, exige le désarmement du groupe, la libération de tous les otages, et appelle à une action internationale collective pour mettre fin à la guerre à Gaza.

Intitulée officiellement « Déclaration de New York sur le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux États », la résolution a été présentée conjointement par l’Arabie saoudite et la France, avec le soutien préalable de la Ligue arabe et de 17 États membres de l’ONU.

Le texte souligne la nécessité de mettre fin à l’autorité du Hamas à Gaza, avec un transfert des armes à l’Autorité palestinienne, sous supervision internationale, dans le cadre d’une feuille de route vers une paix durable. Celle-ci inclut un cessez-le-feu, la création d’un État palestinien, le désarmement du Hamas, et une normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

L’ambassadeur de France, Jérôme Bonnafont, qui a présenté la résolution, l’a qualifiée de « feuille de route unique pour concrétiser la solution à deux États », soulignant l’engagement de l’Autorité palestinienne et des pays arabes en faveur de la paix et de la sécurité. Il a aussi insisté sur l’urgence d’un cessez-le-feu immédiat et de la libération des otages.

Ce vote intervient à quelques jours d’un sommet de haut niveau de l’ONU, co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre, où le président Emmanuel Macron s’est engagé à reconnaître officiellement un État palestinien.

La représentante américaine, Morgan Ortagus, s’est vivement opposée à la résolution, la qualifiant de « coup de communication malvenu et malavisé » qui récompenserait le Hamas et nuirait aux efforts diplomatiques authentiques.

Elle a dénoncé la mention du « droit au retour » dans le texte, estimant qu’il menace le caractère juif de l’État d’Israël.

« Cette résolution est un cadeau au Hamas,» a déclaré Mme Ortagus, ajoutant que le désarmement du Hamas et la libération des otages étaient la clé de la fin de la guerre. Elle a exhorté les autres nations à se joindre aux États-Unis pour s'opposer à la déclaration.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com