La Russie isolée et sous pression après l'annexion de nouveaux territoires en Ukraine

Le président russe Vladimir Poutine signe les traités d'annexion officielle de quatre régions d'Ukraine occupées par les troupes russes - Lugansk, Donetsk, Kherson et Zaporizhzhia, au Kremlin à Moscou, le 30 septembre 2022. (AFP).
Le président russe Vladimir Poutine signe les traités d'annexion officielle de quatre régions d'Ukraine occupées par les troupes russes - Lugansk, Donetsk, Kherson et Zaporizhzhia, au Kremlin à Moscou, le 30 septembre 2022. (AFP).
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Publié le Samedi 01 octobre 2022

La Russie isolée et sous pression après l'annexion de nouveaux territoires en Ukraine

  • L'Union européenne (UE), les Etats-Unis, et d'autres pays tels que la Turquie ont rejeté l'annexion de ces nouveaux territoires et Kiev a annoncé saisir la Cour internationale de justice (CIJ)
  • A Washington, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a assuré que son pays et le Canada étaient favorables à cette adhésion

MOSCOU : La Russie se retrouve samedi isolée et sous pression au lendemain de l'annexion officielle de quatre territoires ukrainiens qui a suscité une pluie de condamnations internationales et le rejet de Kiev, déterminé à reconquérir son territoire.

L'Union européenne (UE), les Etats-Unis, et d'autres pays tels que la Turquie ont rejeté l'annexion de ces nouveaux territoires et Kiev a annoncé saisir la Cour internationale de justice (CIJ).

"Après les tentatives d'annexion de Poutine, l'Ukraine a officiellement informé la Cour internationale de justice que cette étape est une violation flagrante" de l'ordonnance rendue par la CIJ le 16 mars demandant à la Russie de suspendre immédiatement ses opérations militaires en Ukraine, a tweeté le ministre des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba.

"Nous exhortons la Cour à se saisir du dossier le plus vite possible", a-t-il ajouté.

Le président russe Vladimir Poutine a, lui, clos vendredi soir la journée de cérémonie d'annexion devant plusieurs milliers de personnes réunies pour un concert festif sur la Place Rouge à Moscou. "La victoire sera à nous", a-t-il lancé, alors qu'au même moment son armée éprouve des difficultés en Ukraine.

Peu avant au Kremlin, M. Poutine a signé les documents d'annexion, aux côtés des dirigeants des régions séparatistes d'Ukraine de Donetsk et Lougansk (est), et de celles occupées par les troupes russes de Zaporijjia et de Kherson (sud).

Dans son discours, il a appelé Kiev à cesser "toutes les hostilités et à revenir à la table des négociations", malgré les récents revers infligés à l'armée russe par les forces ukrainiennes, auxquels s'ajoute depuis vendredi l'encerclement partiel de la ville stratégique de Lyman (est) par les Ukrainiens.

Les soldats russes à Lyman, un important nœud ferroviaire, combattent "à bout de force" et la situation y est "difficile", a reconnu vendredi un haut responsable séparatiste prorusse, Denis Pouchiline.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui s'est félicité des "résultats significatifs" de la contre-offensive de ses troupes, a rejeté toute négociation avec Moscou tant que Vladimir Poutine sera président, tout en annonçant qu'il allait "signer la candidature de l'Ukraine en vue d'une adhésion accélérée à l'Otan".

A Washington, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a assuré que son pays et le Canada étaient favorables à cette adhésion.

"Nous soutenons fermement l'entrée dans l'Otan de pays qui souhaitent y adhérer et qui peuvent y apporter leurs capacités", a-t-il déclaré à l'issue d'une entrevue avec la ministre canadienne des Affaires étrangères Mélanie Joly. Mais, a-t-il ajouté, "il existe un processus pour cela et les pays continueront à suivre ce processus".

Le président américain Joe Biden a lui juré d'"appuyer les efforts de l'Ukraine pour regagner le contrôle de son territoire" et affirmé que les Etats-Unis et leurs alliés ne se laisseraient pas "intimider" par le président Poutine.

La Turquie «rejette» les annexions russes en Ukraine

La Turquie "rejette" l'annexion de nouveaux territoires ukrainiens par la Russie, comme elle a refusé de reconnaître l'annexion de la Crimée, a indiqué samedi le ministère des affaires étrangères.

"La Turquie n'a pas reconnu l'annexion de la Crimée lors d'un référenum illégitime en 2014 et a toujours exprimé son ferme soutien à l'intégrité territoriale de l'Ukraine, à son indépendance et à sa souveraineté", insiste le ministère dans un communiqué publié dans la nuit, après la célébation en grande pompe à Moscou des annexions.

"Conformément à cette position, arrêtée depuis 2014, nous rejetons la décision russe d'annexer les régions de Donetsk, Lougansk, Kherson and Zaporijjia. Cette décision, qui constitue une grave violation des principes du droit international, ne peut être acceptée".

Le ministère turc avait déjà condamné la semaine dernière les référendums "illégitimes" conduits dans ces quatre régions.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui ne s'est pas directement exprimé sur le sujet, tente depuis le début du conflit de maintenir des relations avec Kiev et avec Moscou et a offert sa méditaion pour ouvrir des pourparlers entre la Russie et l'Ukraine, auquel Ankara fournit des drones de combat.

Mais après avoir à plusieurs reprises rencontré son homologue Vladimir Poutine et passé des accords notamment sur des livraison de gaz, payables en partie en roubles, il semble désormais prendre plus nettement ses distances, appelant à la tribune de l'ONU à une "sortie digne pour tous" de la guerre.

Sous la pression américaine et par craintes de représailles, les banques turques qui l'acceptaient se sont progressivement cette semaine retirées du système de paiement russe Mir qui permettait aux ressortissants russes de continuer de retirer de l'argent en Turquie.

Condamnations et sanctions

Les dirigeants des pays de l'UE ont publié vendredi une déclaration "rejetant" et "condamnant" cette "annexion illégale".

La Turquie "rejette" cette annexion comme elle a refusé de reconnaître l'annexion de la Crimée, a pour sa part indiqué samedi le ministère des affaires étrangères.

L'Otan a dénoncé une annexion "illégitime", tandis qu'à New York le Conseil de sécurité de l'ONU a examiné une résolution condamnant les "pseudo-annexions" en Ukraine, qui a immédiatement été bloquée par un veto de la Russie.

En dehors du veto russe, la résolution a recueilli 10 voix en sa faveur et quatre pays se sont abstenus (la Chine, l'Inde, le Brésil et le Gabon).

Dans son discours au Kremlin, M. Poutine a fustigé l'Occident, qu'il a accusé de vouloir préserver un "système néocolonial qui lui permet de parasiter et, en réalité, de piller le monde entier".

Ces annexions interviennent après sept mois d'offensive russe en Ukraine et des "référendums" organisés en urgence dans les régions occupées.

Signe de cette précipitation et d'une certaine désorganisation, le porte-parole du Kremlin a annoncé devoir "clarifier" si la Russie annexait la totalité des régions ukrainiennes de Kherson et de Zaporijjia, ou uniquement les parties qu'elle occupe effectivement.

Balayant les critiques, M. Poutine a assuré qu'il "n'aspirait pas" à restaurer l'URSS. Il a également signé un décret facilitant l'accès à la nationalité russe pour les étrangers s'engageant dans l'armée, une mesure destinée visiblement à recruter des migrants venus d'ex-URSS travaillant en Russie.

Arrestation et frappes meurtrières

La Russie a arrêté vendredi Igor Mourachov, le directeur général de la centrale nucléaire de Zaporijjia, située sous contrôle russe dans le sud de l'Ukraine, a affirmé samedi l'opérateur nucléaire ukrainien Energoatom.

Une "patrouille russe" l'a extrait de sa voiture et "conduit, les yeux bandés, vers une destination inconnue", a indiqué Petro Kotine, patron d'Energoatom, sur un réseau social.

Dans une zone restée sous contrôle ukrainien de la région de Zaporijjia, l'un des quatre territoires annexés par Moscou, au moins 30 personnes ont été tuées et 88 blessées vendredi par une frappe russe, selon la police ukrainienne. Un responsable prorusse en a, en retour, accusé les forces ukrainiennes.

Et au moins 11 civils ont été retrouvés morts sur une route, tués par balles, après le retrait des troupes russes d'une grande partie de la région de Kharkiv (nord-est), a constaté une équipe de l'AFP.

Depuis le début de l'offensive, Kiev a dénoncé des exactions de l'armée russe, des accusations systématiquement rejetées par Moscou.


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.