Des milliers de Britanniques dans la rue face à l'inflation

Des manifestants défilent dans les rues lors d'une manifestation à Londres le 1er octobre 2022. (Photo, AFP)
Des manifestants défilent dans les rues lors d'une manifestation à Londres le 1er octobre 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 01 octobre 2022

Des milliers de Britanniques dans la rue face à l'inflation

  • « Soutenez les grèves», « Gelez les prix, pas les gens» ou encore « Des impôts pour les riches», pouvait-on lire sur les pancartes brandies par des manifestants à Londres
  • La majorité des Britanniques ont accueilli froidement le « mini-budget» présenté par le gouvernement la semaine dernière

LONDRES : Des milliers de Britanniques sont descendus dans les rues samedi pour protester contre la crise du coût de la vie, brûlant parfois des factures alors que le gouvernement assume tant bien que mal sa politique budgétaire après une semaine de chaos sur les marchés financiers.

Inflation au plus haut, livre sterling au plus bas, inquiétudes à l'approche de l'hiver... Le nouveau gouvernement conservateur de Liz Truss avait promis une action immédiate pour faire face à la crise, mais l'annonce la semaine dernière de baisses d'impôts massives à destination des plus riches a suscité plus de colère et d'incompréhension qu'autre chose.

"Soutenez les grèves", "Gelez les prix, pas les gens" ou encore "Des impôts pour les riches", pouvait-on lire sur les pancartes brandies par des manifestants à Londres, qui convergeaient à l'appel de plusieurs organisations vers Westminster, dans le centre de la capitale.

Les gens "en ont marre" affirme Lily Holder, une manifestante de 29 ans à Londres. "Ils ne sont plus prêts à accepter la façon honteuse dont les Tories les traitent." L'hiver -qui s'annonce rude pour de nombreux ménages ayant du mal à payer leurs factures- "va montrer la vraie cruauté de notre gouvernement", selon elle.

Pas d'autre option

La majorité des Britanniques ont accueilli froidement le "mini-budget" présenté par le gouvernement la semaine dernière. Les annonces ont aussi affolé les marchés et fait descendre la livre sterling à un plus bas historique, entraînant une intervention du Fonds monétaire international et de la banque centrale.

Mais "ne rien faire n'était pas une option", a affirmé le ministre des Finances Kwasi Kwarteng dans le Telegraph vendredi soir pour justifier les baisses d'impôts massives, dont le financement reste flou.

"Imaginez le prix pour l'économie britannique du chômage de masse, un effondrement de la consommation et des entreprises qui mettent la clé sous la porte", a-t-il dit.

M. Kwarteng a promis un plan pour réduire la dette à moyen terme mais l'agence de notation Standard & Poor's s'est montrée sceptique, revoyant à la baisse sa prévision de soutenabilité de la dette souveraine britannique.

En attendant, à l'incompréhension des marchés s'ajoute désormais la colère des Britanniques. Selon un récent sondage YouGov, plus de la moitié (51%) de la population estime que la Première ministre Liz Truss, en poste depuis moins d'un mois, devrait démissionner.

"Can't pay, won't pay

Souvent étranglés par une inflation qui frôle les 10% et inquiets de savoir s'ils pourront se chauffer ou rembourser leurs prêts cet hiver, certains refusent de payer leur facture au mois d'octobre. Le gouvernement a annoncé un gel du plafond des prix de l'énergie mais ces derniers ont quand même doublé en un an.

"Can't pay, won't pay", chantaient des manifestants devant la gare londonienne de King's Cross samedi, brûlant de fausses factures énergétiques.

Dans ce contexte de grogne sociale exacerbée, les mobilisations qui se multiplient depuis juin dans tous les secteurs ont repris de plus belle, après une trêve observée après le décès d'Elizabeth II le 8 septembre.

Les cheminots sont en grève -la plus importante depuis le début de l'année- samedi dans tout le pays, avec seulement 11% du trafic assuré.

Malgré les fortes perturbations, la mobilisation du rail est comprise et soutenue par la plupart des Britanniques, selon un sondage Ipsos. Dans les rues de Londres comme dans d'autres villes du Royaume-Uni, de nombreux manifestants brandissaient des affiches appelant à soutenir les débrayages.

Participant aux manifestations, les militants pour le climat du groupe "Just Stop Oil" ont eux bloqué plusieurs ponts de Londres, demandant au gouvernement conservateur "de résoudre la crise du coût de la vie et la crise climatique en stoppant les nouveaux investissements dans le pétrole et le gaz", selon un communiqué de l'organisation.

Plus impopulaires que jamais, les Tories se retrouvent à partir de dimanche à Birmingham pour leur congrès annuel. Mais vu le contexte, cette grand messe s'annonce morose.

Selon la presse britannique, les lettres de défiance affluent déjà contre Liz Truss. Certains conservateurs sont stupéfaits par des annonces budgétaires floues qu'elle a formulées tandis que d'autres regrettent déjà l'ancien Premier ministre Boris Johnson, malgré ses frasques et ses mensonges.


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.