La Bosnie vote en pleine crise politique

Les Bosniens votent dimanche aux élections générales dans un pays en pleine crise politique (Photo, AFP).
Les Bosniens votent dimanche aux élections générales dans un pays en pleine crise politique (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Dimanche 02 octobre 2022

La Bosnie vote en pleine crise politique

  • Le petit pays pauvre des Balkans est divisé entre une entité serbe, la Republika Srpska (RS), et une fédération croato-musulmane, reliées par un faible pouvoir central souvent paralysé
  • Les électeurs participent à un scrutin complexe pour désigner entre autres les trois membres de la présidence collégiale de la Bosnie, les députés du Parlement central et ceux deux entités qui composent le pays fracturé

SARAJEVO: Les Bosniens votent dimanche dans un climat de crise marqué par les menaces sécessionnistes, les divisions ethniques croissantes et les craintes de nouvelles turbulences. 

Les électeurs participent à un scrutin complexe pour désigner entre autres les trois membres de la présidence collégiale de la Bosnie, les députés du Parlement central et ceux deux entités qui composent le pays fracturé selon des lignes ethniques. 

Entre menaces sécessionnistes des Serbes orthodoxes, frustrations des Croates catholiques qui ne veulent plus cohabiter avec les Bosniaques musulmans et rêves "d'Etat citoyen" de nombre de ces derniers, beaucoup craignent pour l'intégrité même du pays pauvre des Balkans. 

La Bosnie est divisée entre une entité serbe, la Republika Srpska (RS), et une fédération croato-musulmane, reliées par un faible pouvoir central souvent paralysé. Ce système est hérité des accords de Dayton de 1995 (Etats-Unis) qui ont mis fin à la guerre dans laquelle 100 000 personnes ont été tuées. 

Les différents dirigeants politiques ont promis la stabilité en glissant leur bulletin dans l'urne. Mais les électeurs semblaient partagés entre résignation et espoirs fragiles. 

"Je ne suis pas très optimiste" pour l'avenir du pays, a déclaré Anita Milenkovic, chanteuse de 42 ans,  en votant en Republika Srspka. "Le plus grand problème, c'est qu'ils ne parviennent pas à se mettre d'accord, nos dirigeants". 

"Il y a toujours eu de la corruption et de la manipulation alors j'espère que quelque chose va finalement changer", dit à Sarajevo Edin Drljevic, ingénieur de 44 ans. 

A 13H00 GMT, le taux de participation était de 35%, selon la Commission électorale, en retrait de deux points par rapport à 2018. 

Exode massif  

Dans les trois communautés, des chefs qui occupent depuis longtemps le devant de la scène se livrent à la surenchère nationaliste pour se maintenir au pouvoir pendant que tous ceux qui le peuvent choisissent l'exil face à l'absence de perspectives tant politiques qu'économiques. 

Près de 500 000 personnes ont quitté le pays depuis le dernier recensement de 2013, quand il comptait 3,5 millions d'habitants, selon les estimations de l'Union pour un retour durable, une ONG locale. 

Milorad Dodik, chef politique indéboulonnable des Serbes de Bosnie et représentant serbe sortant de la présidence collégiale, vise cette fois-ci la présidence de la RS. Le nationaliste de 63 ans a multiplié ces derniers mois les menaces sécessionnistes qui lui ont valu des sanctions de Washington et de Londres, tout en répétant à l'envi que la Bosnie était un pays "raté". 

"Les gens sont motivés pour voter pour la stabilité, la paix, une vie sûre dans cette région", a-t-il assuré après avoir mis son bulletin dans l'urne dans son village natal de Laktasi. 

Certains analystes parient sur une victoire de ce grand admirateur du président russe Vladimir Poutine même si sa principale concurrente, Jelena Trivic, universitaire de 39 ans, assure le contraire. 

Elle aussi joue sur la corde nationaliste mais promet de pourfendre la kleptocratie instaurée selon elle par Milorad Dodik. "Notre vengeance s'exercera au moyen de la loi", a-t-elle affirmé. 

boycott 

Dans la communauté bosniaque, Bakir Izetbegovic, chef du principal parti, le SDA nationaliste qui domine la vie politique depuis des décennies, brigue un troisième mandat au fauteuil musulman de la présidence tripartite. Il a appelé les Bosniens à élire des représentants "qui ne vont pas créer des blocus et des crises, qui ne vont pas chasser les jeunes hors de la Bosnie-Herzégovine". 

Fils du premier président de la Bosnie indépendante, il joue cependant une partie plus difficile qu'avant face à un candidat soutenu par onze partis d'opposition. Denis Becirovic, professeur d'histoire de 46 ans, milite pour une Bosnie "pro-européenne et unie". 

De leur côté, les Croates, qui ont menacé pendant des mois de boycotter le scrutin, sont mécontents de devoir partager une fédération avec les Bosniaques. Tous les partis croates réclament une entité propre ou du moins une modification des règles électorales. 

Celles-ci permettent aux Bosniaques largement majoritaires démographiquement au sein de l'entité commune d'élire de fait le membre croate à la présidence collégiale. 

Le co-président croate sortant, Zeljko Komsic, porte-drapeau d'un Etat "citoyen" considéré comme "illégitime" par une grande partie de sa communauté, affrontera Borjana Kristo, candidate du HDZ nationaliste. En cas de victoire du premier, certains craignent de nouveaux tumultes et blocages institutionnels. 

Les bureaux ferment à 17H00 GMT. En l'absence de sondages sortie des urnes, des résultats préliminaires ne sont pas attendus avant tard dans la nuit. 


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
Short Url
  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Short Url
  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".

 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Short Url
  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.