COLOMBO: Le gouvernement sri-lankais a annoncé dimanche une baisse des taxes sur les protections périodiques afin de lutter contre la précarité menstruelle dans un pays frappé par une grave crise économique.
Les droits de douane, les taxes aéroportuaires et autres taxes locales sur les matières premières importées pour fabriquer des produits d'hygiène féminine sont supprimés avec effet immédiat, a annoncé dimanche le bureau du président Ranil Wickremesinghe dans un communiqué.
Le prix sur les serviettes et tampons importés va également diminuer de 20% en raison d'une réduction des droits d'importation, a ajouté l'exécutif.
Cette décision vise à rendre ces produits "plus abordables afin de garantir l'hygiène des femmes et des écolières", a expliqué le communiqué.
Depuis fin 2021, le pays de 22 millions d'habitants est secoué par une crise économique sans précédent depuis son indépendance, marquée par de sévères pénuries de nourriture, carburant et médicaments, faute de devises pour financer les importations de produits essentiels.
Ces pénuries ont déclenché des mois d'agitation politique, obligeant finalement le président à fuir le pays et à démissionner.
Le Sri Lanka, qui a fait défaut sur sa dette extérieure de 51 milliards de dollars à la mi-avril, est actuellement en pourparlers avec le Fonds monétaires international (FMI) dans l'espoir de finaliser un plan de sauvetage de 2,9 milliards de dollars.
Avant cette récession, de nombreuses écolières et femmes restaient à la maison lorsqu'elles avaient leurs règles, faute de pouvoir acheter des serviettes hygiéniques.
Selon une étude réalisée cette année par le groupe de réflexion Advocata, la "pauvreté menstruelle", c'est-à-dire le fait de ne pas pouvoir se procurer des produits d'hygiène, concernait environ 50% des 5,3 millions de femmes en âge de procréer au Sri Lanka.
L'île d'Asie du Sud impose des restrictions aux importations depuis mars 2020 afin d'économiser les devises et permettre de financer en priorité l'importation de produits de première nécessité.