Assaut du Capitole: Des militants d'extrême droite pro-Trump jugés pour «sédition»

Selon l'acte d'inculpation, les accusés «ont comploté afin de s'opposer par la force au transfert légal du pouvoir présidentiel» (Photo, AFP).
Selon l'acte d'inculpation, les accusés «ont comploté afin de s'opposer par la force au transfert légal du pouvoir présidentiel» (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 04 octobre 2022

Assaut du Capitole: Des militants d'extrême droite pro-Trump jugés pour «sédition»

  • «Ils ne sont pas allés à la capitale pour défendre ou pour aider. Ils y sont allés pour attaquer.»
  • Stewart Rhodes, Kelly Meggs, Thomas Caldwell, Jessica Watkins et Kenneth Harrelson sont les premiers à être jugés

WASHINGTON: Le procès pour sédition de plusieurs membres de la milice américaine d'extrême droite Oath Keepers, dont son fondateur Stewart Rhodes, est entré dans le vif lundi, les procureurs les accusant de s'être lourdement armés le 6 janvier 2021 pour attaquer le Capitole afin de garder Donald Trump au pouvoir.

L'avocat du ministère de la Justice, Jeffrey Nestler, a affirmé que Stewart Rhodes, ancien militaire connu pour son cache-oeil noir et ses diatribes enflammées, savait exactement ce qu'il faisait en conduisant les membres de sa milice vers le siège du Congrès américain.

Montrant des vidéos de la violente attaque menée par des dizaines de membres du groupe habillés en tenue de combat, M. Nestler a déclaré que M. Rhodes les avait dirigés "comme un général sur le champ de bataille", au moment où les élus tentaient de certifier la victoire du démocrate Joe Biden à la présidentielle.

Le 6 janvier 2021, les Oath Keepers "ont mis au point un plan en vue d'une rébellion armée (...), complotant pour s'opposer par la force au gouvernement des Etats-Unis", a-t-il dit.

"Ils ne sont pas allés à la capitale pour défendre ou pour aider. Ils y sont allés pour attaquer."

«Force de maintien de la paix»

L'avocat de Stewart Rhodes, Phillip Linder, a lui assuré que son client, qui est diplômé en droit de la prestigieuse université Yale, était "extrêmement patriote" et "un expert constitutionnel". Selon lui, les Oath Keepers étaient venus à Washington pour assurer la sécurité.

"Les Oath Keepers sont quasiment une force de maintien de la paix. Ils se rendent disponibles pour aider à maintenir la paix dans les rues", a-t-il ajouté.

"Stewart Rhodes n'avait pas l'intention de faire de mal au Capitole ce jour-là. Stewart Rhodes n'avait pas d'intentions violentes ce jour-là", a-t-il insisté.

"C'est la plus grosse publicité mensongère de l'histoire du système judiciaire américain", a abondé David Fischer, avocat d'un autre accusé, membre des Oath Keepers, Thomas Caldwell.

M. Caldwell avait été chargé au sein de l'organisation de créer une "force de réaction rapide" armée pour parer à toute éventualité et elle aurait été "défensive" si Donald Trump avait fait appel à eux, d'après la défense.

Mais cette "force" n'a jamais été mobilisée, Thomas Caldwell n'est jamais entré au Capitole et n'a jamais attaqué personne, selon son avocat.

"Il est allé à Washington pour une soirée avec sa femme", assure M. Fischer.

Rare chef d'inculpation

Stewart Rhodes est jugé en même temps que quatre responsables régionaux de sa milice.

Leurs avocats ont affirmé dans des documents judiciaires qu'ils ne souhaitaient pas renverser le gouvernement mais qu'ils s'attendaient à ce que Donald Trump déclare l'état d'insurrection, en vertu d'une loi de 1807 qui permet aux présidents américains de mobiliser certaines forces armées dans des contextes exceptionnels.

Mais pour Jeffrey Nestler, cet argument est seulement une stratégie de la part de Stewart Rhodes afin de se protéger.

Depuis l'assaut, plus de 870 personnes ont été arrêtées et une centaine ont écopé de peines de prison, notamment les auteurs de violences contre les policiers. Mais jusqu'ici, personne n'avait eu à se défendre de "sédition".

Stewart Rhodes, Kelly Meggs, Thomas Caldwell, Jessica Watkins et Kenneth Harrelson sont les premiers à être jugés à ce titre.

Ce chef d'inculpation émane d'une loi adoptée après la guerre de Sécession pour réprimer les derniers rebelles sudistes.

Passible de 20 ans de prison, il implique d'avoir planifié l'usage de la force pour renverser le gouvernement ou s'opposer à une de ses lois. Il se distingue de l'insurrection, au caractère plus spontané.

Selon l'acte d'inculpation, les accusés "ont comploté afin de s'opposer par la force au transfert légal du pouvoir présidentiel".

Concrètement, Stewart Rhodes est accusé d'avoir commencé à rallier ses troupes dès novembre 2020. "On ne va pas s'en sortir sans guerre civile", leur écrivait-il, deux jours après la présidentielle, sur une messagerie cryptée.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.