Le Liban va soumettre ses remarques sur la délimitation de sa frontière maritime avec Israël

Le 2 octobre, Israël a salué la proposition américaine qui vise à résoudre le différend relatif à la démarcation des frontières maritimes entre ce pays et le Liban, ce qui a donné un nouvel élan à la conclusion d'un accord entre ces deux pays techniquement en état de guerre. (AFP).
Le 2 octobre, Israël a salué la proposition américaine qui vise à résoudre le différend relatif à la démarcation des frontières maritimes entre ce pays et le Liban, ce qui a donné un nouvel élan à la conclusion d'un accord entre ces deux pays techniquement en état de guerre. (AFP).
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Publié le Mardi 04 octobre 2022

Le Liban va soumettre ses remarques sur la délimitation de sa frontière maritime avec Israël

  • Le Premier ministre sortant, Najib Mikati, s'est entretenu lundi avec M. Aoun et le président du Parlement, Nabih Berri
  • Un cabinet israélien restreint se réunira jeudi prochain afin de valider le projet d'accord et de soumettre sa réponse aux États-Unis, à la lumière de la position du Liban

BEYROUTH: Au Liban, les pôles du pouvoir affichent une position unifiée dans les médiations engagées avec les États-Unis au sujet de la démarcation de la frontière maritime du pays avec Israël. Le président du pays, Michel Aoun, a annoncé lundi dernier que le Liban présenterait ses remarques finales dans les jours à venir.

Cependant, afin de dissiper les craintes liées à une normalisation avec Israël, le Premier ministre a assuré que le Liban ne signerait pas de traité direct avec le pays voisin (en l'occurrence, Israël, NDLR).

M. Aoun a ajouté: «Les revendications et les points auxquels s'attache le Liban sont pris en compte dans la proposition du médiateur américain Amos Hochstein en ce qui concerne la démarcation de la frontière maritime sud. Nous soumettrons certaines remarques à M. Hochstein.»

Le Premier ministre sortant, Najib Mikati, s'est entretenu lundi avec M. Aoun et le président du Parlement, Nabih Berri. Il a précisé à l’issue de cette réunion qu'il avait fait plusieurs observations que le comité technique a pleinement prises en compte. «Le Liban enverra demain sa réponse au médiateur américain», a-t-il affirmé.

Selon M. Mikati, «l'accord de démarcation de la frontière maritime est sur la bonne voie et la position libanaise est “unifiée”.»

M. Aoun a présidé une réunion du comité technique chargé du dossier qui a examiné la proposition écrite de M. Hochstein au sujet de la démarcation de la frontière maritime sud. Il a ensuite tenu une réunion avec MM. Berri et Mikati à laquelle s'est jointe l'équipe technique.

Nabih Berri a déclaré que «la position est unifiée et le résultat obtenu se révèle amplement satisfaisant». Il a ajouté que la proposition américaine prenait en considération les demandes du Liban.

Le vice-président du Parlement libanais, le député Elias Bou Saab, a supervisé les négociations avec le médiateur américain depuis le début. «La réponse du Liban sera soumise à M. Hochstein dans les prochaines vingt-quatre heures et le processus se poursuit à un rythme soutenu», a-t-il précisé.

«Nous avons formulé des remarques sans donner de réponse et les détails qui restent à régler sont minimes», a-t-il poursuivi.

«Le Liban a obtenu la totalité du champ gazier de Cana. Les remarques que nous avons formulées sont légales et logiques. Si celles du Liban sont prises en considération, ce sera une question de jours pour signer l’accord. Il reste à résoudre la question des zones contestées. Nous ne reconnaîtrons pas l'ennemi israélien et nous ne signerons avec lui ni traité ni convention. Le médiateur américain s'est attaché à respecter ce souhait et les modalités nécessaires à la signature sont en place», a-t-il par ailleurs indiqué.

«L'ennemi israélien est conscient de la puissance du Liban. Les pourparlers entre le Liban et Israël partent de cet équilibre qui provient de la formule “armée, peuple et résistance” ainsi que de la position unifiée du Liban.»

La première réponse du Hezbollah à la proposition américaine est venue du président de son bloc parlementaire, Mohammed Raad, qui a fait savoir que son parti «veillera à préserver les droits du Liban», ajoutant que «la démarcation de la frontière ne changera rien au conflit avec Israël».

C'est la semaine dernière – plus précisément samedi – que l'ambassadrice des États-Unis au Liban, Dorothy Shea, a remis la proposition du médiateur américain aux responsables libanais (président, président du Parlement et Premier ministre). Cette proposition a également été présentée à Israël afin que les deux parties puissent exprimer leurs remarques avant d'entamer la prochaine étape des négociations.

Selon des personnes bien informées au sujet de l'accord et des négociations actuelles, l'accord fait office de compromis entre le Liban et Israël. Il prévoit de partager la zone contestée sur la base de la ligne 23 et de reporter les discussions qui portent sur le point terrestre à partir duquel la frontière maritime sera délimitée avant de passer à la phase de délimitation de la frontière terrestre.

Des spécialistes ont été chargés de traduire en anglais la proposition rédigée qui sera soumise au président, au président du Parlement et au Premier ministre. Ils ont également procédé à une révision approfondie des textes, des chiffres et des coordonnées jointes au document.

Une source officielle parfaitement informée de ces négociations indique que «le Liban s'abstiendra de signer un traité direct avec Israël qui porte sur l'accord convenu; ce dernier ne sera pas soumis au Parlement pour être ratifié dans la mesure où il enfreint le principe de normalisation».

Cette même source précise : «L'accord ne sera donc pas soumis au Cabinet pour approbation. Le Liban adressera plutôt aux Nations unies une lettre qui émane de certains acteurs libanais et qui comprend notamment l'approbation du Liban sur la démarcation des frontières maritimes».

«Israël devra agir de la sorte pour que l'accord entre en vigueur en vertu du droit international.»

Deux copies distinctes de la proposition américaine seront probablement signées au quartier général de la Force intérimaire des nations au Liban (Finul), à Naqoura. Elles seront alors signées par le Liban et par Israël sur des feuilles séparées de manière à dissiper les inquiétudes liées à la normalisation.

En raison des fortes divisions politiques en Israël dues aux élections législatives prévues le 1er novembre, des informations relatives à la proposition américaine ont été divulguées. Ces dernières font état de débats sur les compensations et les garanties de sécurité applicables si de nouvelles réserves de gaz sont détectées dans le champ gazier de Cana.

Un cabinet israélien restreint se réunira jeudi prochain afin de valider le projet d'accord et de soumettre sa réponse aux États-Unis, à la lumière de la position du Liban.

Amos Hochstein «s'attache à mener à bien les discussions», selon le département d'État américain, qui précise que «les États-Unis ont présenté une proposition d’accord finale sur la démarcation des frontières maritimes entre le Liban et Israël, et nous saluons l'esprit de concertation qui anime les deux parties pour aboutir à une solution».

«Il est possible de régler cette question de manière permanente», a-t-il conclu.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le président libanais accuse Israël de répondre à son offre de négociations en intensifiant ses attaques

Le président libanais Joseph Aoun a accusé vendredi Israël de répondre à son offre de négociation en intensifiant ses frappes aériennes, dont la dernière a tué un homme à moto dans le sud du Liban. (Reuters/File)
Le président libanais Joseph Aoun a accusé vendredi Israël de répondre à son offre de négociation en intensifiant ses frappes aériennes, dont la dernière a tué un homme à moto dans le sud du Liban. (Reuters/File)
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  • Le président libanais Joseph Aoun accuse Israël d’avoir répondu à son offre de négociations par une intensification des frappes, qui ont tué deux personnes dans le sud du Liban
  • En visite à Beyrouth, le ministre allemand Johann Wadephul appelle à un retrait israélien du sud du Liban et à un désarmement du Hezbollah, condition jugée essentielle pour la reprise du dialogue

BEYROUTH: Le président libanais, Joseph Aoun, a accusé Israël de répondre à l'offre de négociations du Liban par une intensification de ses frappes, les dernières ayant tué vendredi deux hommes dans le sud du pays selon Beyrouth.

"Le Liban est prêt à des négociations pour mettre fin à l'occupation israélienne, mais toute négociation (...) a besoin d'une volonté réciproque, ce qui n'est pas le cas", a affirmé M. Aoun à l'issue d'un entretien avec le ministre allemand des Affaires étrangères, Johann Wadephul.

Le chef de l'Etat s'était déjà prononcé le 13 octobre pour des négociations entre les deux pays voisins, toujours formellement en état de guerre, et qui ont émergé en novembre dernier d'un an de conflit meurtrier entre Israël et le Hezbollah libanais.

Israël "répond à cette option en menant davantage d'attaques contre le Liban (...) et en intensifiant la tension", a déploré M. Aoun

Selon le ministère de la Santé libanais, deux personnes ont été tuées vendredi lors de deux frappes israéliennes dans le sud du pays.

L'Agence nationale d'information libanaise (Ani, officielle) a indiqué qu'un drone avait notamment visé un homme à moto dans le village de Kounine.

L'armée israélienne a affirmé avoir tué un "responsable de la maintenance du Hezbollah", qui oeuvrait selon elle à rétablir des infrastructures du mouvement pro-iranien.

La veille, une unité israélienne s'était introduite dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

M. Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

- "Condition sine qua non" -

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban disant viser des cibles du mouvement chiite, et a intensifié ses raids ces derniers jours.

L'armée israélienne se maintient aussi dans cinq positions dans le sud du Liban.

Selon un bilan de l'AFP basé sur des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées en octobre.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Le chef de la diplomatie allemande a apporté son soutien au président libanais, affirmant qu'il exhorterait son homologue israélien, Gideon Saar, à retirer l'armée israélienne du sud du Liban.

"Il doit y avoir un retrait des troupes israéliennes. Je comprends qu'Israël ait besoin de sécurité (...) Mais nous avons maintenant besoin d'un processus de confiance mutuelle. Et je m'engage à ce que les deux parties se parlent", a dit le ministre allemand.

Il a également "encouragé le gouvernement libanais à veiller à ce qu'un processus crédible, compréhensible et rapide de désarmement du Hezbollah soit mis en place", une "tâche colossale" mais, a-t-il estimé, "la condition sine qua non" pour régler les relations avec Israël.

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.


Frappe israélienne sur le sud du Liban: un mort 

Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
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  • Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé
  • Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal

BEYROUTH: Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre.

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban, affirmer viser la formation pro-iranienne.

Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé.

Israël n'a pas réagi dans l'immédiat.

Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

Le président Joseph Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

Ces derniers jours, l'aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Selon un bilan compilé par l'AFP à partir des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées depuis le début du mois.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Lors d'un entretien vendredi avec son homologue allemand Johann Wadephul, en visite à Beyrouth, le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Rajji lui a demandé "d'aider à faire pression sur Israël pour qu'il cesse ses agressions".

"Seule une solution diplomatique, et non militaire, peut assurer la stabilité et garantir le calme dans le sud", a assuré le ministre libanais, selon ses propos rapportés par l'Ani.

Il a assuré que "le gouvernement libanais poursuit la mise en œuvre progressive de sa décision de placer toutes les armes sous son contrôle".

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.