Annexion, sanctions: les prix du blé au rythme de la guerre en Ukraine

Des agriculteurs récoltent un champ de blé dans la vallée de Shiraqi en Géorgie, à environ 150 km de la capitale Tbilissi, le 20 juillet 2022 (Photo, AFP).
Des agriculteurs récoltent un champ de blé dans la vallée de Shiraqi en Géorgie, à environ 150 km de la capitale Tbilissi, le 20 juillet 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 05 octobre 2022

Annexion, sanctions: les prix du blé au rythme de la guerre en Ukraine

  • La tonne de blé tendre, qui avait grimpé jusqu'à plus de 356 euros fin septembre est redescendue autour de 348 euros mercredi en séance sur Euronext
  • A la Bourse de Chicago, peu avant l'ouverture, le boisseau de blé de variété SRW (environ 27 kg) était en légère baisse à 8,9669 dollars

PARIS: Les cours du blé, élevés, restent largement dictés par l'évolution du conflit en Ukraine, des déclarations russes aux sanctions européennes, dans un marché incertain miné par la crise énergétique.

Le président russe Vladimir Poutine a signé mercredi la loi d'annexion des régions ukrainiennes de Donetsk, Lougansk, Kherson et Zaporijjia. Une annexion illégale selon l'Union européenne, qui a annoncé dans la matinée de nouvelles sanctions contre la Russie.

Blé annexé 

Après la mobilisation "partielle" annoncée par Moscou, ces derniers développements n'ont pas fondamentalement changé la donne sur les marchés.

"On navigue à vue. On achète la rumeur et on vend les faits. Les prix étaient fortement remontés avec les menaces nucléaires, mais l'avancée ukrainienne se poursuit sans escalade militaire côté russe. Dans les faits, le blé continue de sortir de la mer Noire", a expliqué à l'AFP Damien Vercambre, courtier chez Inter-Courtage.

Toutefois, demeure un facteur de hausse pour la céréale: la révision à la baisse des estimations de production américaine de blé, le ministère de l'Agriculture (USDA) tablant sur un tassement de la demande, dans un contexte de marasme économique.

La tonne de blé tendre, qui avait grimpé jusqu'à plus de 356 euros fin septembre est redescendue autour de 348 euros mercredi en séance sur Euronext, au même niveau qu'il y a trois mois. A la Bourse de Chicago, peu avant l'ouverture, le boisseau de blé de variété SRW (environ 27 kg) était en légère baisse à 8,9669 dollars.

Dans un contexte géopolitique incertain, se pose la question du statut du blé sortant des régions annexées, qui représentaient avant la guerre 20% de la production ukrainienne de blé (selon l'USDA).

Bien que Moscou ait remis à plus tard la délimitation des frontières des territoires annexés - qu'il ne contrôle pas entièrement -, le ministre russe de l'Agriculture Dmitri Patrouchev a déclaré mardi que la récolte de blé allait être relevée de 5 millions de tonnes à la suite de l'incorporation des quatre régions.

Quel que soit son pavillon, les observateurs estiment que ce blé trouvera acheteur, notamment dans des pays où peut sévir la faim, du Yémen au Soudan.

Quid du corridor? 

L'annexion elle-même n'a eu "à ce stade" aucun effet, selon Andrey Sizov du cabinet SovEcon, qui souligne que ces dernières semaines les exportations se sont accélérées, atteignant un million de tonnes pour le blé russe comme pour le blé ukrainien, via le corridor maritime ouvert le 1e août.

Ce corridor a permis à Kiev d'exporter par bateaux plus de 6 millions de tonnes de produits agricoles, selon le site officiel des Nations unies.

L'accord sur ce corridor, signé en juillet entre l'Ukraine et la Russie, mais critiqué par Moscou, expirera fin novembre. Il a surtout permis d'exporter du maïs, issu de stocks ukrainiens, et plus récemment de plus en plus de blé, provenant de la nouvelle récolte.

"Malgré toutes les critiques de Poutine, l'accord est toujours là. La Russie ne bombarde pas les infrastructures de grains à Odessa (premier port ukrainien). Si l'accord arrivait à échéance demain, la probabilité d'un renouvellement serait assez élevé, selon nous", a déclaré à l'AFP Andrey Sizov.

Pour Gautier Le Molgat, du cabinet Agritel, le marché a besoin du blé russe: "Si les Russes ne sont pas là pour calmer la demande, les prix vont être élevés, car les réserves européennes et américaines ne sont pas énormes".

Andrey Sizov estime que les exportations russes de blé atteindront environ 40 millions de tonnes pour 2022-23 (42 millions selon l'USDA). Il juge que Moscou aurait pu faire mieux sans un démarrage poussif, du fait de difficultés de paiement liées aux sanctions imposées à de nombreux acteurs du système financier russe, mais aussi aux taxes imposées par l'Etat aux exportateurs russes.

Par ailleurs, à la veille de l'hiver, la hausse du pétrole soutient les cours du maïs américain - dont près de la moitié est convertie en éthanol - et du colza, valorisé en biodiesel.

Une tendance fragile alors que la demande semble se tasser au niveau mondial, notamment concernant l'alimentation animale, avec le retour de la grippe aviaire en Europe et la baisse de consommation générale anticipée par l'USDA, relève Agritel.


Tensions diplomatiques: la Chine suspend ses importations de produits de la mer japonais 

Cette photo montre une affiche indiquant « Suspendre la vente de tous les produits de la mer importés du Japon » dans un quartier de restaurants japonais à Pékin, le 27 août 2023. (AFP)
Cette photo montre une affiche indiquant « Suspendre la vente de tous les produits de la mer importés du Japon » dans un quartier de restaurants japonais à Pékin, le 27 août 2023. (AFP)
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  • La crise Chine-Japon trouve son origine dans des propos de la Première ministre japonaise, Sanae Takaichi. Elle avait affirmé le 7 novembre que des attaques armées contre Taïwan pourraient justifier l'envoi de soldats japonais pour défendre l'île
  • La semaine dernière, Pékin a convoqué l'ambassadeur du Japon, conseillé à ses citoyens de ne pas voyager au Japon et à ceux qui y étudient d'être prudent

TOKYO: La Chine va suspendre ses importations de produits de la mer japonais, ont rapporté mercredi des médias nippons, une nouvelle mesure punitive alors que les deux pays sont en pleine querelle diplomatique depuis des propos de la Première ministre japonaise sur Taïwan.

La crise Chine-Japon trouve son origine dans des propos de la Première ministre japonaise, Sanae Takaichi. Elle avait affirmé le 7 novembre que des attaques armées contre Taïwan pourraient justifier l'envoi de soldats japonais pour défendre l'île.

Ces déclarations sont considérées comme une provocation par la Chine, qui estime que Taïwan fait partie de son territoire.

La semaine dernière, Pékin a convoqué l'ambassadeur du Japon, conseillé à ses citoyens de ne pas voyager au Japon et à ceux qui y étudient d'être prudent.

La sortie de deux films japonais a également été reportée en Chine après les propos de Mme Takaichi.

En rapportant la nouvelle suspension des importations de produits de la mer, les médias japonais, y compris la chaîne NHK, ont cité des sources gouvernementales anonymes.

La Chine explique que cette mesure est nécessaire pour surveiller les eaux usées traitées qui sont rejetées de la centrale nucléaire sinistrée de Fukushima, a indiqué la NHK.

Pékin n'a pas immédiatement confirmé cette nouvelle mesure.

La Chine n'avait que très récemment repris l'achat de ces produits après une interdiction imposée lorsque le Japon avait commencé à rejeter des eaux usées de la centrale nucléaire endommagée de Fukushima en 2023.

En 2023, les cargaisons en direction en Chine continentale comptaient pour 15,6% des exportations de fruits de mer japonais, contre 22,5% en 2022.

Hong Kong représentait 26,1% des exportations de produits de la mer japonais et les Etats-Unis 15,7%.

Contacté par l'AFP, le ministère japonais de l'agriculture, qui supervise l'agence des pêches, et le ministère des Affaires étrangères n'étaient pas immédiatement disponibles pour réagir.


Fin des restrictions dans l'espace aérien américain, retour à la normale attendu lundi

Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens. (AFP)
Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens. (AFP)
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  • Malgré la fin du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis mercredi, le seuil des réductions était encore fixé à 3% ce weekend
  • Mais la FAA a expliqué dimanche avoir observé des compagnies aériennes n'ayant pas respecté ces quotas

WASHINGTON: Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens.

"Cela signifie que les opérations normales peuvent reprendre dans l'ensemble de l'espace aérien national" à partir de 6H00 lundi à Washington (10H00 GMT), a écrit la FAA dans un communiqué.

Le 7 novembre, une réduction de 10% des vols domestiques dans 40 des aéroports les plus fréquentés du pays avait été imposée face au manque de personnel dans les tours de contrôle. En pleine paralysie budgétaire, il était demandé à ces fonctionnaires de travailler sans être payé.

Plusieurs milliers de vols avaient été annulés avant que les restrictions ne soient allégées progressivement.

Malgré la fin du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis mercredi, le seuil des réductions était encore fixé à 3% ce weekend. Mais la FAA a expliqué dimanche avoir observé des compagnies aériennes n'ayant pas respecté ces quotas.

Grâce à la fin de ces limitations, "nous pouvons désormais recentrer nos efforts sur le recrutement massif de contrôleurs et la mise en place du tout nouveau système de contrôle du trafic aérien", a dit le ministre américain des Transports Sean Duffy, cité dans le communiqué.

Le retour à la normale va intervenir juste avant les grands départs pour les festivités de Thanksgiving, rendez-vous familial incontournable des Américains le 27 novembre. Un record de passagers aériens est attendu


Royal Mansour Marrakech propulse le Maroc parmi l’élite mondiale de l’hôtellerie

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  • L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise
  • Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde

DUBAI:  Le Royal Mansour Marrakech confirme son statut d’icône de l’hospitalité de luxe en se hissant à la 13ᵉ place du classement mondial des World’s 50 Best Hotels 2025, dévoilé cette semaine à Londres. L’établissement marocain signe ainsi une progression spectaculaire de 25 places par rapport à 2024 et s’impose comme le meilleur hôtel d’Afrique, tout en décrochant le prestigieux prix de la Plus Forte Progression de l’année.

L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise. Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde.

Une reconnaissance mondiale pour le savoir-faire marocain

Conçu par 1 500 artisans marocains, le Royal Mansour Marrakech incarne la quintessence du raffinement et du patrimoine architectural du royaume. À deux pas de la médina, le palace s’étend à travers des jardins luxuriants et des riads privatifs, offrant à ses hôtes une immersion dans l’art de vivre marocain.

Son spa de 2 500 m², baigné de lumière naturelle, est une référence mondiale du bien-être, tandis que son offre gastronomique — signée par des chefs de renom tels que Hélène Darroze et Massimiliano Alajmo — positionne l’établissement au carrefour de la haute cuisine internationale et des traditions marocaines.

Pour Jean-Claude Messant, Directeur général de la Royal Mansour Collection, cette distinction « consacre la vision d’excellence et d’authenticité du groupe ». Il ajoute :« Être reconnu parmi les 15 meilleurs hôtels du monde est une immense fierté pour nos équipes et pour le Maroc. Ces prix reflètent la passion et la rigueur de nos collaborateurs, qui portent haut les valeurs de l’hospitalité marocaine sur la scène internationale. »

Le Maroc, acteur majeur du tourisme haut de gamme

Ce succès s’inscrit dans la dynamique de montée en gamme du secteur hôtelier marocain, qui attire de plus en plus d’investissements internationaux. Marrakech, déjà reconnue comme l’une des capitales mondiales du tourisme de luxe, renforce ainsi sa position face à des destinations emblématiques comme Paris, Dubaï ou Tokyo.

Selon les organisateurs de The World’s 50 Best Hotels, qui reposent sur les votes de 800 experts internationaux issus de l’industrie du voyage, le classement 2025 « illustre l’évolution des attentes des voyageurs vers des expériences culturelles fortes, authentiques et respectueuses du patrimoine local ».

Pour Emma Sleight, Directrice de contenu du classement,« Chaque hôtel de cette liste incarne une approche unique de l’hospitalité. Le Royal Mansour Marrakech, par sa singularité et son attachement à l’artisanat marocain, symbolise cette quête d’exception. »

Une vitrine du savoir-faire marocain à l’international

Avec cette triple distinction — 13ᵉ mondial, meilleur hôtel d’Afrique et plus forte progression — le Royal Mansour Marrakech s’impose comme un ambassadeur du tourisme de luxe marocain, contribuant à renforcer l’image du royaume sur la scène internationale.

Alors que le Maroc ambitionne de doubler ses recettes touristiques à l’horizon 2030, cette reconnaissance mondiale confirme que l’hôtellerie marocaine, entre tradition et innovation, s’impose comme un moteur stratégique de croissance économique et d’attractivité internationale.