Biden élu, le profond soulagement des défenseurs de la planète

En Alsaka, jeux d’enfants sur la glace fondue (AFP)
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Publié le Dimanche 08 novembre 2020

Biden élu, le profond soulagement des défenseurs de la planète

  • Militants et scientifiques craignaient que la planète n'encaisse un nouveau coup dur avec quatre années supplémentaires à la Maison Blanche d'un président qui a contrarié les efforts de la lutte contre le dérèglement climatique
  • Pour le groupe Climate Action Tracker, la victoire de Joe Biden pourrait être un "point de bascule" pour se rapprocher "tout près" de l'objectif de +1,5°C

PARIS : La communauté des défenseurs du climat a exprimé son profond soulagement après l'élection de Joe Biden, y voyant un espoir pour la planète malgré les réformes titanesques à mettre en œuvre pour limiter les impacts dévastateurs du réchauffement.

Militants et scientifiques craignaient que la planète n'encaisse un nouveau coup dur avec quatre années supplémentaires à la Maison Blanche d'un président qui a contrarié les efforts de la lutte contre le dérèglement climatique.

Mais la victoire de Joe Biden change la donne : le démocrate a promis de faire revenir les Etats-Unis dans l'Accord de Paris sur le climat - dont la décision de Donald Trump les a sortis officiellement le 4 novembre -, et il a présenté un plan de 1.700 milliards de dollars pour atteindre la neutralité carbone d'ici 2050.

"La victoire historique de Joe Biden est la première étape pour éviter la catastrophe climatique", a commenté sur Twitter la directrice exécutive de Greenpeace, Jennifer Morgan, appelant Joe Biden à être le "champion" pour le climat dont le monde a besoin.

"L'administration Biden-Harris a une occasion historique de mettre en œuvre l'un des plus grands efforts de relance écologique au monde, afin d'orienter l'économie américaine vers une réduction durable des émissions tout en reconstruisant le pays et en créant une société plus juste", a déclaré de son côté Laurence Tubiana, une des architectes de l'Accord de Paris qui vise à limiter le réchauffement sous +2°C, idéalement +1,5°C, par rapport à l'ère pré-industrielle.

"C'est un jour nouveau pour le climat, l'environnement et le peuple américain. Des lendemains meilleurs sont possibles", a renchéri Andrew Steer, patron du think tank World Resources Institute.

Mais "il n'y a pas une minute à perdre", a-t-il insisté.

Pour ne pas dépasser +1,5°C et limiter l'ampleur des catastrophes climatiques qui se multiplient déjà à travers la planète, il faudrait en effet réduire de presque 50% les émissions mondiales de gaz à effet de serre d'ici 2030, selon les experts climat de l'ONU (Giec).

Une baisse qui nécessite des réformes radicales de l'économie mondiale. Mais une ambition qui serait un peu moins hors de portée avec Joe Biden à la Maison Blanche, estiment certains experts.

"Sombre réalité"

Pour le groupe Climate Action Tracker, cette victoire pourrait ainsi être un "point de bascule" pour se rapprocher "tout près" de l'objectif de +1,5°C. Il faudrait pour cela que la promesse de neutralité carbone des Etats-Unis d'ici 2050 soit tenue, tout comme les récents engagements chinois, européens et japonais en la matière.

"Si les Etats-Unis adoptent l'objectif de neutralité carbone pour 2050, les quatre plus grandes puissances économiques du monde seront en phase avec la science et montreront la voie vers un avenir sûr, propre et moderne", a de son côté commenté Pr Johan Rockström, co-directeur du Potsdam Institute for Climate Impact Research (PIK).

Encore faudra-t-il passer de la parole aux actes, que ce soit à Bruxelles, Pékin, Tokyo ou Washington.

"Ne vous y trompez pas. La sombre réalité est que même si chaque Etat respecte ses engagements en vertu de l'Accord de Paris (et beaucoup, dont les Etats-Unis et l'UE ne sont aujourd'hui pas à la hauteur), cela nous mènera à moins de la moitié du chemin" pour limiter le réchauffement à +2°C, a mis en garde sur Twitter le climatologue Michael Mann, de la Pennsylvania State University, "prudemment optimiste" après la victoire de Joe Biden.

La marge de manoeuvre du futur président américain dépendra en particulier de sa capacité à faire adopter des législations climatiques ambitieuses.

Et il aura besoin pour ce faire du Sénat, qui pourrait rester aux mains des Républicains. Il faudra attendre le 5 janvier, date du second tour d'une sénatoriale en Géorgie, pour le savoir.

Sans majorité au Sénat, Joe Biden pourra toujours compter sur les milliers d'entités non fédérales (Etats, villes, entreprises...) dont l'engagement ces dernières années devrait permettre aux Etats-Unis d'atteindre malgré tout leurs anciens engagements en vertu de l'Accord de Paris (26 à 28% de baisse des émissions d'ici 2025 par rapport à 2005), selon Climate Action Tracker.

A un mois du 5e anniversaire de l'Accord de Paris, les défenseurs du climat espèrent dans tous les cas un retour du leadership américain sur la scène climatique mondiale.

"En revenant dès son premier jour dans l'Accord de Paris, le président-élu Biden peut stimuler la confiance dans la coopération internationale", a ainsi estimé Andrew Steer.

"Les générations à venir se souviendront de l'administration Biden-Harris comme celle qui a déçu de grandes attentes, ou comme celle qui a vraiment été utile au peuple américain, et au monde", a résumé Ottmar Edenhofer, autre co-directeur du PIK.

 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.