La technologie peut rendre la construction plus respectueuse de l'environnement

Le Musée du futur de Dubaï est un exemple des efforts accrus du secteur de la construction du Golfe pour assurer une approche durable des projets. (AFP)
Le Musée du futur de Dubaï est un exemple des efforts accrus du secteur de la construction du Golfe pour assurer une approche durable des projets. (AFP)
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Publié le Samedi 08 octobre 2022

La technologie peut rendre la construction plus respectueuse de l'environnement

  • Les secteurs de la construction et de la fabrication sont responsables de gaspillages énormes et figurent parmi les plus gros pollueurs du monde
  • Les investisseurs dans la technologie et le secteur de la construction pourraient devenir des acteurs verts majeurs au lieu d’être les plus grands ennemis de l'environnement

DUBAÏ : Le secteur du bâtiment et de la construction est l'un des plus importants de l'économie mondiale, avec environ 10 mille milliards de dollars dépensés chaque année en biens et services liés à la construction.

Cependant, il constitue également l'un des secteurs polluants les plus consommateurs d’énergie de la planète.

Selon les chiffres publiés sur le site Web USCAD.com en juillet de cette année, le secteur mondial de la construction est toujours responsable de 38 % des émissions de CO2, de 23 % de la pollution de l'air, de 40 % de la pollution de l'eau, de 50 % des déchets des décharges, de 21 % de l'épuisement des ressources naturelles et de 40 % de la consommation d'énergie.

Ce ne sont pas de nouveaux chiffres. Ce n'est pas comme si le secteur de la construction s'était subitement engagé sur la voie de l'autodestruction.

En 2019, il a été mentionné lors d’une conférence organisée à Las Vegas par la société de logiciels Autodesk que les secteurs de la construction et de la fabrication étaient responsables de gaspillages énormes et qu’ils figuraient parmi les plus gros pollueurs du monde.

En 2021, le tableau général de l'avenir du monde a reçu un nouveau coup dur lorsque les délégués à la COP 26 ont admis qu'ils étaient loin d'atteindre les objectifs qui avaient été fixés et qui visaient à ralentir le réchauffement climatique.

«Notre théorie sur la façon dont nous transformons le secteur de l’AEC (ingénierie, architecture et construction) est inchangée. Nous souhaitons vivement lui apporter de nouveaux processus industriels», a affirmé Andrew Anagnost, PDG d'Autodesk, en marge de la conférence Autodesk 2022 à la Nouvelle-Orléans.

Anagnost a indiqué que les données et la technologie devraient contribuer à rendre le secteur plus efficace sur le plan environnemental et moins gaspilleur.

Il existe déjà des entreprises qui fournissent des informations numériques capables de prévoir les imperfections potentielles ainsi que le matériel nécessaire des plans avant que ceux-ci ne deviennent réalité. Et pourtant, il y avait encore des entreprises qui n'utilisaient pas ces informations, a précisé Anagnost.

«Le plus gros gaspillage constaté dans l'écosystème de l’AEC est celui des gens qui improvisent.»

Il a affirmé en revanche que l'industrie manufacturière respectait généralement ses plans afin que le produit final soit tel que prévu dès le départ.

«Ce type de précision doit évoluer dans l'industrie de l’AEC. C'est la raison pour laquelle nous construisons des choses qui s’assemblent. Une fois ce travail accompli, nous pensons que nous aurons eu un impact sur le fonctionnement de ces secteurs. Jusque-là, ils continuent à tout faire à un rythme qui reste sans égal dans d'autres industries», a-t-il ajouté.

Mais il y a aussi de bonnes nouvelles, puisque des efforts sont déployés en vue de réduire la quantité de déchets à l'aide de la technologie basée sur le cloud, que le Moyen-Orient semble adopter.

Transformer les bâtiments en centres de données

La bonne nouvelle est que le Moyen-Orient a largement mis de l’ordre dans la région, selon Naji Atallah, responsable de la construction et de la fabrication auprès d’Autodesk au Moyen-Orient.

Interrogé par Arab News, il a indiqué que l'amélioration était due à un facteur qui a toujours existé.

Ainsi, les constructions dans la région se font généralement sur des terrains non aménagés, éliminant ainsi la nécessité de prendre en considération les structures existantes, qui pourraient engendrer des coûts supplémentaires.

«Il n'y a pas d'anciens bâtiments, de ponts ni de routes qui doivent être entretenus», a-t-il expliqué, en ajoutant que le secteur de la construction dans la région travaillait effectivement sur une «toile vierge», ce qui a permis aux promoteurs de placer la durabilité au premier plan de leurs projets.

«Prenons l’ exemple de tous les mégaprojets de la région: la durabilité a été l'un de leurs grands objectifs.»

«Nous avons assisté à un changement dans la région du Golfe, et c’est ainsi que nous avons décidé d’opter pour la qualité et l’efficacité plutôt que la rapidité de livraison.»

Lorsqu’il a évoqué le projet de la mer Rouge en Arabie saoudite, ainsi que du musée du Futur de Dubaï, il a affirmé que des efforts accrus étaient désormais déployés pour garantir une approche durable de ces projets.

En utilisant la technologie logicielle, les développeurs ont pu créer des structures qui utilisent moins d'énergie et de matériaux dans leur construction en faisant usage des informations recueillies à partir de la modélisation prédictive qui montre aux concepteurs comment une structure se comportera avant même qu'elle ne soit construite.

Si elle est adoptée, la numérisation de l'industrie du bâtiment pourrait révolutionner son fonctionnement – de la réduction des déchets à la réduction de la pollution, en passant par la réduction des coûts.

«Les capteurs sont si bon marché maintenant qu’ils pourraient être placés dans toute nouvelle structure et collecter toutes sortes d'informations. Nous n'avons même pas besoin de savoir comment ils seront utilisés – ou s’ils le seront», a affirmé Atallah.

Ces données, a-t-il poursuivi, pourraient ensuite être utilisées pour anticiper tout problème de structure. Elles deviendraient une sorte de marchandise vendue pour aider à améliorer les projets futurs.

Combler le fossé

Imaginez un bâtiment – ou n'importe quelle structure – qui commence, dès que sa construction est finalisée, à collecter des données pouvant être utilisées pour résoudre les problèmes avant même qu'ils ne soient remarqués par l'œil humain, pour ainsi aider à perfectionner de futures constructions.

Cela semble futuriste, mais la vérité est que la technologie est déjà là. Il suffit que les personnes travaillant dans le secteur l'utilisent.

La société Dar al-Handasah, qui est d’origine libanaise et dont le siège se trouve à Dubaï, est la 10e entreprise de conception au monde et la troisième au Moyen-Orient. Elle a créé un pont en porte-à-faux construit à partir de plastique recyclé, mélangé à de la fibre de verre, et une imprimante 3D.

À l'aide d'algorithmes, les architectes ont pu proposer une conception créant un pont utilisant un minimum de matériaux qui, une fois fixés avec les capteurs, ont pu leur apprendre à améliorer le produit dans les conceptions futures.

Le pont est constitué d'un système modulaire à partir de 70 % de matériaux recyclés.

Il s'agit d'une démarche différente des méthodes de construction traditionnelles, le pont étant construit en une seule pièce dans une usine avant d'être transporté vers son lieu d'utilisation une fois terminé.

La technologie basée sur le cloud fournie par Autodesk a été utilisée pour créer des modules virtuels du pont afin de calculer la meilleure conception en termes d'utilisation des matériaux, d'apparence et de durabilité de la structure.

Ghassan Zein, directeur libanais de l’usage numérique à Dar al-Handasah, a affirmé que le pont était le premier dans son genre. Comme il était essentiel de voir comment il se comporterait lorsqu'il serait utilisé, on l’a équipé de capteurs.

«Le contrôle de l'intelligence du pont surveillera son fonctionnement car il est nouveau», a dit Zein à Arab News, en marge de la conférence Autodesk 2022 à la Nouvelle-Orléans.

Le pont est une nouvelle forme, un nouveau design, a expliqué Zein. «Nous devons donc savoir s'il fonctionne bien.»

L'entreprise dispose d'une équipe dont le rôle est de surveiller les données recueillies à partir du pont.

«Cette équipe analyse les données et continue de modifier la conception des futurs projets», a-t-il indiqué.

Zein a également affirmé que les ingénieurs de structure avaient abordé la phase de conception en utilisant des données en direct recueillies à partir de capteurs dans la structure du pont.

Du préfabriqué au modulaire

L'approche modulaire de la construction du pont n'est pas un nouveau concept. En Grande-Bretagne, dans les années 1950, des logements sociaux à bas prix ont ainsi été créés.

Ces bâtiments généralement bas et à un étage étaient constitués de murs et de toits conçus hors site, puis assemblés une fois prêts.

Mais ils étaient généralement de qualité médiocre avec des matériaux qui n'étaient pas durables.  Cela aboutissait à des constructions structurellement insalubres, sachant que certains des matériaux étaient même nocifs pour la santé des gens, notamment le revêtement en amiante.

70 à 80 ans plus tard, le concept de construction de pièces ou de structures entières telles que le pont imprimé en 3D hors site, ainsi que le fait de les déplacer vers leur emplacement final, s'avère désormais être une méthode de construction de premier plan, tant au niveau économique qu'au niveau environnemental.

Les villas sur la plage dans le projet de la mer Rouge au large des côtes de l'Arabie saoudite, et le musée du Futur de Dubaï, ont tous été construits dans une usine, avant d'être transportés vers leur destination finale.

Les méthodes proposées dans des institutions telles que l’Université Autodesk sont une révélation pour le secteur.

Les investisseurs dans la technologie et le secteur de la construction pourraient devenir des acteurs verts majeurs au lieu d’être les plus grands ennemis de l'environnement.

Il suffit pour cela que les acteurs de ce secteur regardent vers l'avenir.

La clé de la réussite est de collecter les données, d'apprendre quels sont les pièges avant le début des travaux de construction, puis de se lancer dans l’entreprise elle-même. Finalement, le résultat ne sera que meilleur.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La RATP se cherche un ou une présidente

Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
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  • Après le départ de Jean Castex à la SNCF, l’Élysée s’apprête à nommer rapidement le nouveau président ou la nouvelle présidente de la RATP
  • Plusieurs profils circulent, tandis que la régie fait face à d’importants défis

PARIS: Après le départ de Jean Castex à la SNCF, la RATP se cherche un ou une présidente, dont la nomination pourrait intervenir "rapidement", selon des sources concordantes.

L'annonce se fera par communiqué de l'Elysée en vertu de l'article 13 de la Constitution qui prévoit que le président de la République nomme aux emplois civils et militaires de l'Etat.

Suivront, deux semaines plus tard, deux auditions de l'impétrant devant les sénateurs, puis devant les députés. Les parlementaires ont la possibilité de s'opposer au candidat d'Emmanuel Macron s'ils réunissent trois cinquième de leurs votes cumulés contre le nom choisi par l'Elysée.

En revanche, si le candidat est adoubé par le Parlement, son nom est proposé en conseil d'administration comme nouvel administrateur, puis confirmé dans la foulée par un décret suivant le conseil des ministres.

Depuis l'arrivée de l'ancien Premier ministre Jean Castex à la tête de la SNCF début novembre, les rumeurs se multiplient sur le nom de celui ou celle qui sera chargé de lui succéder aux commandes de la Régie autonome des transports parisiens, vieille dame créée le 21 mars 1948 et désormais plongée dans le grand bain de l'ouverture à la concurrence.

Les articles de presse pèsent les différents "profils" pressentis, politiques ou techniques qui pourraient "faire le job".

Les noms qui reviennent le plus souvent sont ceux de Xavier Piechaczyk, président du directoire du distributeur d'électricité RTE et ex-conseiller énergie-transport de Jean-Marc Ayrault et François Hollande, Alain Krakovitch, actuel directeur des TGV et Intercités à SNCF Voyageurs, Jean-François Monteils, président du directoire de la Société des grands projets (SGP) et selon la Tribune, Valérie Vesque-Jeancard, présidente de Vinci Airways et directrice déléguée de Vinci Airports.

"Si le nom sort de l'Elysée avant la fin de l'année, cela permettrait au PDG de prendre ses fonctions fin janvier-début février" souligne un fin connaisseur des milieux ferroviaires qui requiert l'anonymat.

- "Aller vite" -

"Une entreprise industrielle comme la RATP ne peut pas rester sans pilote très longtemps" souligne une autre source, proche du dossier, qui requiert aussi l'anonymat, avant d'ajouter "il faut aller vite, car c'est aussi une boite politique, la RATP".

Une entreprise aux enjeux d'autant plus complexes, que malgré son ancrage initial parisien, la RATP dépend du financement de la région Ile-de-France pour ses matériels, s'étend de plus en plus loin dans la banlieue, voire en métropole, et gère des réseaux de transports dans 16 pays sur les cinq continents.

En France, elle est notamment pressentie pour gérer les transports ferroviaires régionaux autour de Caen en Normandie à partir de 2027 après avoir répondu - via sa filiale RATP Dev - à des appels d'offre d'ouverture à la concurrence.

A Paris, la RATP est en train d'introduire progressivement de nouveaux matériels sur son réseau. Le nouveau métro MF19 construit par Alstom, ira d'abord sur la ligne 10 puis sept autres lignes (7 bis, 3 bis, 13 d'ici 2027, puis 12, 8, 3 et 7 d'ici 2034).

L'ensemble du processus prendra une dizaine d'années environ de travaux de modernisation sur les lignes concernées: beaucoup d'ingénierie fine à organiser pour réaliser les travaux pendant la nuit sans interrompre le trafic diurne et de désagréments pour les voyageurs.

A échéance plus lointaine, le ou la future patronne devra déterminer la stratégie du groupe dans les nouvelles ouvertures à la concurrence qui se dessinent: les tramway en 2030 puis le métro en 2040.

Sur le réseau de bus francilien, où la RATP a d'ores et déjà perdu son monopole, elle est parvenue à conserver l'exploitation de 70% des lignes d'autobus qu'elle gérait à l'issue des dernières vagues d'appels d'offre de mise en concurrence qui se sont achevées cet automne.

En particulier, elle continue d'exploiter via RATP Dev tous les bus de Paris intra-muros et a engagé un processus de verdissement de sa flotte de bus, financé par Ile-de-France Mobilités (IDFM), l'autorité organisatrice des transports.

Ses concurrents Keolis (filiale de la SNCF), Transdev et l'italien ATM ont pris les rênes le 1er novembre des lignes remportées.


Pourquoi le chocolat reste cher avant Noël malgré la baisse du prix du cacao

Des producteurs récoltent du cacao dans une plantation à Agboville, dans la région d'Agneby-Tiassa, le 4 décembre 2025. (AFP)
Des producteurs récoltent du cacao dans une plantation à Agboville, dans la région d'Agneby-Tiassa, le 4 décembre 2025. (AFP)
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  • Après des récoltes déficitaires ayant fait exploser les prix du cacao en 2024, la production repart en Côte d’Ivoire et au Ghana grâce à la hausse du prix payé aux producteurs, entraînant une baisse des cours mondiaux
  • Malgré cette accalmie, les consommateurs ne verront pas les prix du chocolat baisser pour Noël, car les coûts élevés ont déjà conduit à des hausses tarifaires, des réductions de portions et une baisse de la teneur en cacao

LONDRES: Après être montés en flèche pendant deux ans, les cours du cacao sont largement retombés cette année, mais sans répercussion sur les prix du chocolat à quelques jours des fêtes de fin d'année. Explications.

- L'Afrique de l'Ouest est le coeur de la production -

La Côte d'Ivoire et le Ghana sont les principaux fournisseurs de cabosses, les fruits du cacaoyer, desquels sont extraits les fèves de cacao utilisées pour le chocolat.

Ces deux pays d'Afrique de l'Ouest concentrent plus de la moitié de la production mondiale, le reste étant principalement réparti entre le Nigeria, le Cameroun, ainsi que l'Equateur, l'Indonésie et le Brésil.

Cette concentration de la production mondiale dans quelques zones géographiques rend le marché très vulnérable aux aléas climatiques de l'Afrique de l'Ouest et aux maladies des cacaoyers.

- Les prix ont battu des records en 2024 -

Les récoltes des "saisons 2021-2022, 2022-2023, et 2023-2024 ont été déficitaires" par rapport à la demande, entraînant une hausse mécanique des prix, explique à l'AFP Oran Van Dort, de Rabobank.

Ce déficit s'explique selon lui par les mauvaises conditions météorologiques, mais aussi des problèmes systémiques dans les plantations ghanéennes et ivoiriennes, comme "le vieillissement des arbres, la propagation du "swollen shoot virus" (oedème des pousses du cacaoyer) ou la faible utilisation d'engrais et de pesticides", faute de revenus suffisants.

Résultat, en décembre 2024, le prix du cacao a atteint le niveau inédit de 12.000 dollars la tonne à la Bourse de New York, lui qui s'échangeait entre 1.000 et 4.000 dollars depuis les années 80.

- La récolte de fèves a redécollé ces derniers mois -

Au Ghana et en Côte d’Ivoire, le prix payé aux producteurs est fixé par l'État, qui l'a largement augmenté pendant l'année 2025, après l'avoir longtemps maintenu inchangé malgré la hausse des cours.

"Pour la première fois depuis des années, j'ai l'impression que nous cultivons avec le soutien du gouvernement", témoigne auprès de l'AFP, Kwame Adu, de la région d'Ahafo au Ghana.

La hausse des revenus a permis aux producteurs d'acheter des engrais et des machines pour améliorer la récolte, ainsi que de planter de nouveaux arbres, favorisant leurs perspectives.

"L'année passée (saison 2024/2025, ndlr), ça s'est bien passé parce qu'au moment où le cacao a donné les fruits, il y avait la pluie", explique aussi à l'AFP Jean Kouassi, agriculteur ivoirien de 50 ans, qui possède 4 hectares de plantation.

- Il y a moins de cacao dans les produits -

"Le coût record des matières premières a contraint les fabricants de chocolat à prendre une série de décisions impopulaires: réduction des quantités, augmentation des prix", mais aussi la "dilution discrète de la teneur en cacao" dans les produits, souligne Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.

La pratique peut même coûter l'appellation "barre au chocolat" à certains produits, comme c'est arrivé aux biscuits Penguin et Club de la marque McVitie's cette année au Royaume-Uni, qui impose un minimum de teneur en cacao.

La demande des géants comme Mondelez, Mars, Ferrero ou Nestlé s'est affaiblie, ce qui, ajouté à la bonne récolte 2024-2025, a entraîné une baisse des cours. La tonne de cacao évolue désormais à New York aux alentours de 6.000 dollars.

- Le chocolat reste cher -

La baisse des prix du cacao ne profitera pas aux amateurs de chocolat durant les fêtes, celle-ci arrivant "bien trop tard pour affecter les assortiments de Noël déjà produits et dont les prix ont été fixés il y a plusieurs mois", tranche Ole Hansen

"Les récentes fluctuations des prix du cacao sont encourageantes, mais le marché reste volatil (...) il est encore trop tôt pour se prononcer sur des changements spécifiques concernant les prix", reconnaît Nestlé, interrogé par l'AFP.

L'espoir demeure pour les oeufs et les lapins de Pâques, selon M. Hansen, à condition que le marché se stabilise autour des niveaux actuels.


EDF inaugure en Guadeloupe son premier compensateur synchrone pour stabiliser le réseau

Le logo du géant français de l'énergie EDF est visible au siège social de l'entreprise à Marseille, dans le sud de la France, le 10 octobre 2025. (AFP)
Le logo du géant français de l'énergie EDF est visible au siège social de l'entreprise à Marseille, dans le sud de la France, le 10 octobre 2025. (AFP)
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  • EDF a inauguré en Guadeloupe un compensateur synchrone de 180 tonnes, une première mondiale destinée à stabiliser un réseau insulaire en forte transition vers les énergies renouvelables
  • L’équipement, sans émission de CO₂, doit réduire les coûts et renforcer la sécurité électrique

PARIS: EDF a inauguré mercredi en Guadeloupe son premier compensateur synchrone, une machine de 180 tonnes destinée à stabiliser un réseau insulaire non interconnecté, une "première mondiale" pour l'électricien.

Installé sur le site industriel de Jarry, près de Pointe-à-Pitre, l'équipement sera "mis en service très prochainement", a indiqué à la presse Hugo Gevret, qui a piloté ce projet. Il s'agit d'"un gros alternateur qui tourne à vide" et contribue à maintenir la tension et à soutenir la fréquence du réseau, deux paramètres essentiels dans un système isolé.

Dans les systèmes électriques traditionnels, cette stabilité est assurée par les turbines lourdes des centrales thermiques ou nucléaires. Leur masse en rotation fournit une inertie mécanique qui amortit naturellement les variations de fréquence.

Mais la Guadeloupe, engagée vers la décarbonation et l'autonomie énergétique d'ici 2035, doit intégrer davantage d'énergies renouvelables, dont l'intermittence ne fournit pas cette sécurité. "L'éolien et le photovoltaïque (...) n'apportent pas cette inertie qu'on recherche dans un système électrique: c'est le rôle du compensateur", souligne encore Hugo Gevret.

Son rotor en rotation permanente imite l'inertie mécanique d'une centrale classique, sans brûler de combustible. La machine peut absorber ou injecter de l'énergie réactive pour maintenir la tension, et réagir en quelques millisecondes aux fluctuations du réseau, un paramètre crucial dans un territoire non interconnecté.

L'investissement, engagé en 2019, atteint plus de 20 millions d'euros. La machine doit "faire économiser cinq millions d'euros à la collectivité et 30.000 tonnes annuelles de CO2", précise Hugo Gevret car contrairement aux turbines à combustion utilisées jusqu'ici pour stabiliser le système, elle n'émet aucun gaz à effet de serre.

Ce dispositif constitue pour l'électricien une "première mondiale", a rappelé Marie-Line Bassette, directrice régionale d'EDF. Selon elle, d'autres installations sont prévues dans les territoires ultramarins, pour lesquels des appels d'offres ont été lancés.

L'archipel a été frappé ces dernières années par des délestages et coupures à répétition, aggravés par des conflits sociaux dans le secteur de l'énergie. En 2024, une grève avait même provoqué un black-out total de plus de 36 heures.