Ukraine: Quelques gains russes, mais Kiev garde l'initiative

Maria Zheleznyak, 62 ans, se promène dans son jardin du village de Khreschenivka le 7 octobre 2022 (Photo, AFP).
Maria Zheleznyak, 62 ans, se promène dans son jardin du village de Khreschenivka le 7 octobre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 08 octobre 2022

Ukraine: Quelques gains russes, mais Kiev garde l'initiative

  • L'armée ukrainienne a repris près de 2 500 km2 de territoire aux forces russes depuis la fin septembre
  • La Russie a revendiqué la semaine dernière l'annexion de quatre régions qu'elle contrôle au moins en partie en Ukraine

KIEV: Les forces russes ont revendiqué vendredi la prise de quelques localités dans l'est de l'Ukraine après une série de revers cinglants sur plusieurs fronts, mais Kiev semble garder l'initiative, appelant les soldats russes à choisir la reddition.

L'armée ukrainienne a repris près de 2.500 km2 de territoire aux forces russes depuis la fin septembre, dont près de 800 km2 et 29 localités "rien que cette semaine", a affirmé le président Volodymyr Zelensky vendredi soir dans son allocution quotidienne.

Au même moment à Oslo, le Nobel de la paix récompensait le militant bélarusse emprisonné Ales Beliatski, l'ONG russe Memorial et le Centre ukrainien pour les libertés civiles, un prix hautement symbolique en pleine guerre en Ukraine.

Les grandes capitales occidentales ont salué cette décision, et le secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres a souligné "le pouvoir de la société civile pour faire avancer la paix".

Le président américain Joe Biden, qui a mis en garde contre un risque d'"apocalypse" pour la première fois depuis la Guerre froide, a félicité des lauréats qui se sont dressés face "à l'intimidation et à l'oppression".

Mais en Russie, en guise de réaction, la justice a ordonné la saisie des bureaux de Memorial.

Le Fonds monétaire international (FMI) a quant a lui annoncé vendredi débloquer 1,3 milliard de dollars de financement d'urgence à destination de l'Ukraine, via son nouvel instrument d'aide pour faire face aux chocs alimentaires.

Cette nouvelle enveloppe vise à "soutenir l'Ukraine face à ses besoins urgents en termes de balance des paiements" mais également à "jouer un rôle catalyseur pour de futurs soutiens financiers de la part de donateurs et créanciers de l'Ukraine".

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait annoncé cette aide du FMI plus tôt dans la journée, ajoutant que "les fonds arriver(aient) en Ukraine dès aujourd'hui".

Appel à la reddition 
Sur le terrain, signe de la confiance gagnée par les Ukrainiens après le succès de leur contre-offensive, le ministre de la Défense Oleksiï Reznikov a promis de "garantir la vie, la sécurité et la justice" aux militaires russes qui choisiraient de se rendre.

"Vous pouvez encore sauver la Russie de la tragédie et l'armée russe, de l'humiliation", a-t-il lancé, alors que les défaites ont poussé le président russe Vladimir Poutine à mobiliser plusieurs centaines de milliers de personnes dans l'armée.

Moscou a de son côté annoncé avoir gagné un peu de terrain - trois villages dans l'Est ukrainien - après avoir perdu des milliers de kilomètres carrés de territoires sur plusieurs fronts, plus au nord et au sud ces dernières semaines.

Les trois villages pris sont situés au sud de la ville de Bakhmout qui est, elle, sous contrôle ukrainien. L'armée russe tente de prendre depuis des mois la zone, jusqu'à présent sans succès.

Combats de rue
A Bakhmout vendredi, des journalistes de l'AFP ont entendu des tirs d'artillerie lourde et de lance-roquettes multiples dans cette ville, qui comptait 70.000 habitants avant la guerre.

Des rafales occasionnelles de mitrailleuses étaient également audibles. Un bénévole civil du groupe humanitaire Vostok SOS, Edouard Skorik, 29 ans, a raconté à l'AFP que des "combats de rues" avaient eu lieu près de sa maison, de l'autre côté de la rivière Bakhmouta.

Au sud de la ville, en direction des villages capturés par les Russes, des colonnes de fumée noire s'élevaient après des explosions d'obus, faisant sursauter et parfois plonger à terre les civils.

Dans la région occupée de Kherson (sud), au moins cinq civils ont été tués et cinq blessés par une frappe ukrainienne ayant touché un bus de civils qui se rendaient au travail en traversant un pont, selon le responsable prorusse Kirill Stremooussov.

Kiev a visé des ponts dans cette région à de multiples reprises afin de perturber la logistique russe.

La présidence ukrainienne a rapporté une nouvelle frappe russe sur la région de Zaporijjia (sud), pour la deuxième journée consécutive, faisant un blessé. "Des infrastructures ont été détruites dans deux districts. L'occupant a utilisé pour la première fois des drones", a-t-elle indiqué.

La veille, 11 personnes avaient été tuées dans des frappes russes sur Zaporijjia, selon les services de secours ukrainiens.

Risque d'apocalypse
Le chef des séparatistes prorusses de la région de Donetsk (est), Denis Pouchiline, a relevé que la situation "la plus difficile" se trouvait près de Lyman, noeud ferroviaire repris récemment par les forces ukrainiennes, et où les troupes russes ont échappé de justesse à l'encerclement.

Selon lui, ces dernières fortifient une nouvelle ligne de défense près de Kreminna, plus à l'est, que les forces ukrainiennes "testent jour et nuit".

"Je pense que nous avons toutes les chances d'accumuler des forces et de commencer à libérer des territoires avec de nouvelles réserves", a-t-il ajouté, annonçant l'envoi de renforts.

La Russie a revendiqué la semaine dernière l'annexion de quatre régions qu'elle contrôle au moins en partie en Ukraine, à l'issue de "référendums" dénoncés par l'ONU, Kiev et ses alliés occidentaux.

Quant à la menace nucléaire, elle va crescendo.

Après les menaces de Vladimir Poutine d'employer l'arme nucléaire pour défendre les territoires que le Kremlin considère comme russes, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a évoqué jeudi la nécessité le cas échéant de "frappes préventives" contre la Russie.

Si la présidence ukrainienne a rapidement fait marche arrière en affirmant que M. Zelensky parlait de "sanctions" préventives et non de frappes, les responsables russes ont fustigé ses propos.

Le Kremlin a dénoncé un "appel à débuter une nouvelle guerre mondiale" et le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a estimé que de telles déclarations confirmaient le bien-fondé de l'invasion russe.


Biden recevra le roi de Jordanie «la semaine prochaine»

Le roi Abdallah II de Jordanie a rencontré pour la dernière fois le président américain Joe Biden à la Maison Blanche en février (Photo, AFP).
Le roi Abdallah II de Jordanie a rencontré pour la dernière fois le président américain Joe Biden à la Maison Blanche en février (Photo, AFP).
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  • Il s'agira d'une «rencontre privée» dont un compte-rendu officiel sera publié par la Maison Blanche après sa conclusion
  • Mi-avril, Amman a abattu des drones iraniens tirés sur Israël

WASHINGTON: Le président américain Joe Biden recevra le roi Abdallah II de Jordanie "la semaine prochaine" à la Maison Blanche, a annoncé vendredi sa porte-parole Karine Jean-Pierre.

Il s'agira d'une "rencontre privée" dont un compte-rendu officiel sera publié par la Maison Blanche après sa conclusion, a-t-elle ajouté, sans donner de date précise.

L'annonce intervient alors que les discussions sur un cessez-le-feu à Gaza, accompagné d'une libération d'otages détenus dans le territoire palestinien, sont entrées dans une phase critique.

Le Hamas doit répondre à la dernière proposition israélienne, jugée "extraordinairement généreuse" par les Américains, très investis dans ces discussions.

Rencontre privée 

Mais le mouvement palestinien a accusé vendredi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de chercher à entraver ces efforts, alimentant les doutes sur un accord de cessez-le-feu rapide.

La Jordanie, qui entretient des relations diplomatiques avec Israël et compte une importante population palestinienne, est particulièrement sensible aux tensions au Proche-Orient.

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken s'est récemment rendu dans le royaume, au moment où un premier convoi d'aide humanitaire jordanien partait pour la bande de Gaza, via un passage nouvellement ouvert par Israël.

Mi-avril, Amman a abattu des drones iraniens tirés sur Israël. Tout en travaillant avec les Etats-Unis, le royaume veut éviter d'être touché par un éventuel conflit.


Poutine ordonne des exercices nucléaires en réponse à des «menaces» occidentales

Le président Vladimir Poutine a ordonné à l'armée russe d'organiser des exercices d'armes nucléaires impliquant la marine et les troupes basées près de l'Ukraine (Photo, AP).
Le président Vladimir Poutine a ordonné à l'armée russe d'organiser des exercices d'armes nucléaires impliquant la marine et les troupes basées près de l'Ukraine (Photo, AP).
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  • Parallèlement, au moins six personnes ont été tuées et 35 autres blessées dans la matinée dans une attaque ukrainienne de drones explosifs sur la région russe de Belgorod
  • Depuis le début du conflit en Ukraine en février 2022, Vladimir Poutine a soufflé le chaud et le froid sur un possible recours à l'arme nucléaire

MOSCOU: Le président russe Vladimir Poutine a ordonné la tenue d'exercices nucléaires "dans un futur proche" impliquant notamment des troupes basées près de l'Ukraine, en réponse "aux menaces" de dirigeants occidentaux envers Moscou, selon le ministère de la Défense lundi.

Parallèlement, au moins six personnes ont été tuées et 35 autres blessées dans la matinée dans une attaque ukrainienne de drones explosifs sur la région russe de Belgorod, frontalière de l'Ukraine et régulièrement visée par les forces de Kiev.

Depuis le début du conflit en Ukraine en février 2022, Vladimir Poutine a soufflé le chaud et le froid sur un possible recours à l'arme nucléaire.

Cette fois, les exercices visent à "maintenir la préparation" de l'armée pour protéger le pays, "en réponse aux déclarations provocatrices et menaces de certains responsables occidentaux proférées à l'encontre de la Russie", a déclaré son ministère de la Défense dans un communiqué.

"Une série de mesures seront prises pour s'entraîner à la préparation et à l'utilisation d'armes nucléaires non stratégiques", a-t-il ajouté.

Ces armes, également appelées armes nucléaires tactiques, sont conçues pour être utilisées sur le champ de bataille et peuvent être lancées par missiles.

Le ministère russe a ajouté que la mesure avait été prise "sur instruction du Commandant en chef suprême des forces armées de la Fédération de Russie", Vladimir Poutine.

Cela impliquera l'aviation, la marine et des forces du district militaire Sud, qui est basé tout près de l'Ukraine et couvre notamment des régions ukrainiennes dont Moscou revendique l'annexion.

La date et le lieu de ces exercices n'ont pas été précisés, tout comme le nombre de soldats mobilisés.

Mi-mars, le président russe avait jugé les armes nucléaires russes "plus avancées" que celles des États-Unis, assurant que son arsenal était toujours "prêt" à un conflit nucléaire, mais qu'il n'avait jamais songé à l'utiliser en Ukraine.

Frappe près de Belgorod 

Une frappe ukrainienne de drones explosifs dans le petit village de Beriozovka, dans la région russe de Belgorod, a fait au moins six morts et 35 blessés, selon le gouverneur Viatcheslav Gladkov.

Deux petits camions "qui transportaient des employés vers leur lieu de travail, et une voiture ont été attaquées par l'armée ukrainienne à l'aide de drones kamikazes", a détaillé le responsable sur Telegram.

Un homme se trouve dans "un état grave", a précisé M. Gladkov, tandis que les autres personnes, blessées "plus ou moins gravement en raison des éclats d'obus", ont été transportées "vers des centres médicaux de la région".

Selon les autorités régionales, les véhicules touchés appartenaient à une entreprise locale de production de viande.

Une enquête a été ouverte par le Comité d'enquête russe, en charge des principales investigations dans le pays.

La région de Belgorod est régulièrement visée par des attaques de l'armée ukrainienne, Kiev disant agir ainsi en réponse aux bombardements quotidiens des forces russes sur les villes d'Ukraine depuis plus de deux ans.

Le 30 décembre 2023, la ville de Belgorod, capitale de la région éponyme et située à 60 km du village de Beriozovka, a été frappée par l'attaque la plus meurtrière sur le sol russe depuis l'offensive de Moscou contre son voisin ukrainien en février 2022 (25 morts et une centaine de blessés).

Cette nouvelle attaque ukrainienne intervient à la veille de l'investiture au Kremlin de Vladimir Poutine, qui entamera officiellement mardi un cinquième mandat de président, et trois jours avant les célébrations du 9 mai sur la victoire soviétique contre l'Allemagne nazie.

Une partie de ces festivités, qui attirent généralement de grandes foules partout dans le pays, a été annulée par les autorités pour des raisons sécuritaires liées notamment au conflit en Ukraine.


Les musulmans de Monfalcone, en Italie, privés de mosquée

Des musulmans se rassemblent sur le parking privé d'un chantier pour la demi-journée de prière à Monfalcone, le 26 avril 2024 (Photo, AFP).
Des musulmans se rassemblent sur le parking privé d'un chantier pour la demi-journée de prière à Monfalcone, le 26 avril 2024 (Photo, AFP).
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  • La maire d'extrême droite a interdit aux musulmans de la ville de prier dans leurs deux centres culturels
  • Ils en sont donc réduits à se rassembler dans ce lieu désolé en attendant que la justice tranche sur ce qu'ils considèrent comme une atteinte à leur droit constitutionnel à la prière

MONFALCONE: C'est la prière du vendredi à Monfalcone, ville du nord-est de l'Italie, et des centaines d'hommes sont à genoux sur un parking improvisé, le front au sol.

La maire d'extrême droite a interdit aux musulmans de la ville de prier dans leurs deux centres culturels. Ils en sont donc réduits à se rassembler dans ce lieu désolé en attendant que la justice tranche sur ce qu'ils considèrent comme une atteinte à leur droit constitutionnel à la prière.

Parmi eux, Rejaul Haq, propriétaire du bâtiment et devenu citoyen italien après être arrivé du Bangladesh en 2006, exprime sa frustration envers ce qu'il juge être de la discrimination.

"Dites-moi où je devrais aller. Pourquoi je dois quitter Monfalcone ? Je vis ici, je paye mes impôts ici !", lance-t-il. "Catholiques, orthodoxes, protestants, témoins de Jéhovah... Si tout le monde a son église, pourquoi ne pouvons-nous pas en avoir une ?".

Les immigrés représentent le tiers des habitants de cette ville, qui en compte 30.000, en périphérie de Trieste. Beaucoup d’entre eux sont des musulmans bangladais recrutés à partir de la fin des années 1990 pour construire des navires de croisière pour le groupe de chantiers navals Fincantieri.

Celui de Monfalcone, le plus grand d’Italie, a fait vivre la ville pendant plus d'un siècle. Ces dernières décennies, il a fait de plus en plus recours à des ouvriers employés par des sous-traitants, moins chers et nés à l'étranger.

«Ils sont trop nombreux»

Pour la maire Anna Cisint, cette restriction de prière est une question d’aménagement du territoire, pas de discrimination. En tant qu'élue locale d'une république laïque, elle n'a pas à trouver des terrains pour un lieu de culte.

"En tant que maire, je ne suis contre personne (...), je suis ici pour faire respecter la loi", explique Mme Cisint à l'AFP.

Toujours est-il que la population musulmane immigrée, qui a augmenté avec les regroupements familiaux et les nouvelles naissances, est devenue "trop importante pour Monfalcone", estime-t-elle. "Ils sont trop nombreux (...). Il faut dire les choses telles qu’elles sont".

Les déclarations d'Anna Cisint lui valent une place sur la liste pour les élections européennes de la Ligue, le parti antimigrants de Matteo Salvini, membre de la coalition gouvernementale de Giorgia Meloni.

La Ligue s’oppose depuis des décennies à l’ouverture de mosquées dans son bastion du nord.

Dans une Italie à forte majorité catholique, il y a moins de dix mosquées officiellement reconnues, selon Yahya Zanolo de la Communauté religieuse islamique d’Italie (COREIS).

Même si l'islam est la première religion minoritaire du pays, son manque de reconnaissance par l'État complique la construction de lieux de culte pour les deux millions de musulmans qui y vivent, selon la COREIS, alors que presque la moitié d'entre eux sont des citoyens italiens.

Ce qui laisse la responsabilité des mosquées aux villes et aux régions et relègue les fidèles dans des milliers de lieux de prière improvisés qui "alimentent les préjugés et la peur dans la population non-musulmane", estime Yahya Zanolo.

Anna Cisint, qui bénéficie d’une protection policière depuis qu'elle a reçu des menaces de mort, assure avoir "tout essayé" mais que la communauté musulmane, “très renfermée”, refuse de s'intégrer et impose sa culture à Monfalcone.

Elle s'insurge contre l'enseignement de l'arabe dans les centres communautaires, le fait que des femmes marchent derrière leur mari ou que des écolières portent un voile. Elle assure aussi que Monfalcone dépense 95% de son aide sociale en faveur de la communauté immigrée, un chiffre que l'AFP n'a pas été mesure de vérifier.

Les musulmans de Monfalcone, eux, font valoir leurs permis de travail et leurs passeports.

"Ce n’est pas pour la beauté de la ville que nous sommes venus à Monfalcone", ironise Rejaul Haq. "C’est parce qu’il y a du travail ici".

«Trop c'est trop»

Aux européennes, la Ligue compte une fois de plus sur l'immigration illégale pour gagner des voix, alors que 160.000 personnes sont arrivées par bateau l’année dernière en Italie, principalement en provenance de pays musulmans. Matteo Salvini a présenté le scrutin de juin comme "un référendum" sur l'avenir de l'Europe face à l'afflux de migrants.

Malgré leur statut légal, beaucoup de musulmans ont confié à l'AFP ressentir de la méfiance, voire de la haine, à leur encontre.

Ahmed Raju, 38 ans, est ouvrier chez Fincantieri. "Nous sommes étrangers. Nous ne pouvons pas changer la situation", confie celui qui s'est résolu à prier chez lui.

À la sortie d'un cours d'italien dispensé par des bénévoles à des femmes récemment immigrées, Sharmin Islam, 32 ans, explique que son jeune fils, né en Italie, ressent fortement cette animosité: “Il rentre de l’école et me demande : +Maman, est-ce que nous sommes méchants, nous les musulmans ?+".

Le tribunal administratif de Trieste doit se prononcer le 23 mai sur l’interdiction de prier dans les centres culturels.

En attendant, Gennaro Pomatico, un barman de 24 ans originaire de Naples, se dit tout aussi immigré dans la ville que les derniers arrivés. "Les locaux ne les accepteront jamais", prévient-il, alors qu'"au fond ils ne dérangent personne".