La guerre des Ukrainiens, une affaire de famille

Des militaires ukrainiens Andriy Dolgopolov, 35 ans, et sa femme Tetiana Dolgopolova en Ukraine (Photo, AFP).
Des militaires ukrainiens Andriy Dolgopolov, 35 ans, et sa femme Tetiana Dolgopolova en Ukraine (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 09 octobre 2022

La guerre des Ukrainiens, une affaire de famille

  • La romance au front d'Andriï et Tetiana n'est que normalité en Ukraine où nombre de couples ou familles comptent plusieurs membres mobilisés
  • Avec le départ de 7,6 millions d'Ukrainiens en Europe avec la guerre, il reste une population de 32 millions d'habitants

KIEV: Leur histoire pourrait s'intituler : "Amour sous les roquettes". Mais la romance au front d'Andriï et Tetiana n'est que normalité en Ukraine où nombre de couples ou familles comptent plusieurs membres mobilisés depuis la guerre.

Lorsque l'AFP les rencontre dans le sud de l'Ukraine, Andriï commande une batterie de lance-roquettes multiples BM-21 Grad et attend sa cible russe. Sa compagne, qui prépare le café sur une plaque de cuisson posée à même le gazon, est secouriste dans son unité.

Courts échanges, regards: beaucoup de complicité émane du couple. Depuis trois ans, bien avant que l'invasion russe de l'Ukraine ne démarre le 24 février, alors que les deux camps se battaient déjà dans le Donbass (Nord-Est), Andriï Dolgopolov, 35 ans et Tetiana Dolgopolova, 26, traversent la guerre côte à côte.

"L'amour remplit mon cœur", déclame Andriï, dont le surnom militaire "Démon" détonne avec le romantisme qu'il affiche. "L'amour pour ma femme et pour (les roquettes Grad)", plaisante-t-il, "le plus important" étant "qu'ils ne soient pas jaloux l'un de l'autre !".

Alors que l'artillerie décide pour l'instant largement de l'évolution du conflit sur le front sud, où l'armée ukrainienne a engrangé des succès ces derniers jours, il est rappelé à sa tâche. Un objectif russe a été localisé.

Savoir où l'autre se trouve
Andriï se rue aussitôt dans sa petite voiture, Tetiana à ses côtés, talonnant le lourd BM-21 Grad à six roues. Arrivé en zone de tir, il donne les coordonnées à viser. Une roquette est tirée dans un souffle infernal.

Puis tous vont se cacher sous des arbres, à l'abri des drones russes. La manœuvre n'a pas duré trois minutes, pour éviter d'éventuelles représailles.

"Cela fera bientôt trois ans et chaque jour a été comme un rendez-vous amoureux, trois ans sans jamais se séparer: à la guerre, à la maison", poursuit le militaire, visage avenant, les cheveux rasés.

Tetiana, grande blonde coiffée d'un béret marron, est plus pudique. Tout juste consent-elle à dire qu'elle admire Andriï "comme homme et comme commandant".

Et elle n'envisage pas sa vie autrement. "Mon mari est ici, mes camarades depuis des années aussi, insiste-t-elle. Quitter, cela n'aurait aucun sens".

Et faire la guerre ensemble, c'est un avantage en cas de bombardement, car on sait toujours où l'autre se trouve, affirment-ils.

Tetiana et Andriï ne sont pas une rareté en Ukraine. Ils disent connaître trois couples dont les deux membres sont mobilisés. Mais aussi des frères militaires. La sœur de Tetiana est également soldate.

Donner l'exemple
Le jour où l'AFP les rencontre, Viktor Zalevskyi, l'officier de presse qui a facilité le rendez-vous, arrive accompagné de sa fille, Jana, 22 ans, elle aussi en uniforme. Masseuse, elle est désormais secouriste.

Avec le départ de 7,6 millions d'Ukrainiens en Europe avec la guerre, il reste une population de 32 millions d'habitants, dont un million font partie des forces de sécurité, selon le ministre de la Défense Oleksiï Reznikov.

"Dans chaque famille ukrainienne, il y a probablement quelqu'un sur le front", assure Oksana Kobets, une porte-parole militaire sollicitée par l'AFP. "Et 90% d'entre eux ont des frères, des pères, des fils" appelés à les y rejoindre, s'ils ne se battent pas déjà.

Le mari de Mme Kobets est lui-même soldat, précise-t-elle, sa fille aînée termine l'école militaire et son cadet, qui sait, pourrait suivre.

Pour le philosophe ukrainien Volodymyr Yermolenko, cette guerre "en famille" est motivée par la poussée de patriotisme ou encore la volonté de venger les atrocités dont sont accusées les troupes de Moscou, mais aussi parce que "contrairement à la Russie, où tout est décidé par le chef", en Ukraine "l'initiative vient des communautés".

"Une personne qui va sur le front va donner l'exemple à d'autres, à ses amis, à sa famille, qui vont la suivre", explique-t-il.


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.