Sur les planches à Paris, l'écho des rêves de liberté en Iran

L'auteure et actrice française née d'une famille iranienne Aida Asgharzadeh pose lors d'une séance photo au Théâtre des Béliers, à Paris, le 7 octobre 2022. (AFP)
L'auteure et actrice française née d'une famille iranienne Aida Asgharzadeh pose lors d'une séance photo au Théâtre des Béliers, à Paris, le 7 octobre 2022. (AFP)
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Publié le Dimanche 09 octobre 2022

Sur les planches à Paris, l'écho des rêves de liberté en Iran

  • Lorsqu'Aīda Asgharzadeh écrit en 2018 «Les Poupées persanes», elle ne s'imagine pas que cette pièce va avoir une résonance particulière quatre ans plus tard
  • «Les Poupées persanes», mise en scène par Régis Vallée, s'inspire librement de l'histoire de ses parents, engagés politiquement contre le Chah Mohammad Reza Pahlavi, avant de fuir le pays avec l'instauration du régime islamique

PARIS: Lorsqu'Aīda Asgharzadeh écrit en 2018 "Les Poupées persanes", inspirée de l'histoire de ses parents exilés par la Révolution iranienne, elle ne s'imagine pas que cette pièce va avoir une résonance particulière quatre ans plus tard.

Depuis les manifestations déclenchées fin septembre par le décès en détention de la jeune Mahsa Amini, la metteuse en scène et autrice franco-iranienne de 35 ans ne regarde plus de la même façon sa pièce, un succès récent du festival off d'Avignon qui se joue actuellement au théâtre des Béliers Parisiens.

"Les Poupées persanes", mise en scène par Régis Vallée, s'inspire librement de l'histoire de ses parents, engagés politiquement contre le Chah Mohammad Reza Pahlavi, avant de fuir le pays avec l'instauration du régime islamique.

C'est l'histoire d'un échec, mais aussi un hommage à ses parents: "leur plus grand regret, c'est d'avoir voulu quelque chose, de ne pas l'avoir obtenu, d'avoir obtenu pire. Ils ont vécu une forme de honte pendant longtemps", affirme à l'AFP Aīda Asgharzadeh, qui est née en France.

"Quand j'étais petite, je me souviens que je ne comprenais pas pourquoi mes parents ne cessaient de dire +on a échoué+; ils ne m'expliquaient pas", se rappelle-t-elle.

«Catharsis»

Dans la pièce, elle imagine une histoire un peu différente, celle de deux couples d'universitaires aspirant à un changement de régime dans les années 70; un des couples finit par être séparé brutalement, lui croupissant en prison pendant des années, elle fuyant en France avec sa fille et celle d'une amie, qu'elle élève comme sa propre fille. Les scènes se succèdent avec un flash-back entre l'Iran de cette époque et la France du début des années 2000.

"Quand mes parents ont lu d'abord le texte, ils étaient assez distants, ça a été un choc quelque part et ils avaient besoin de digérer", affirme l'autrice qui a co-écrit entre autres "La Main de Leïla", nommée aux Molières.

"Puis quand ils l'ont vue pour la première fois sur scène, ils étaient extrêmement émus...je n'ai jamais vu mon père pleurer comme ça, ça les a replongés dans les souvenirs", dit-elle.

En Iran, son père était recherché, changeait sans cesse d'appartements; avec sa mère, ils ont pu s'échapper in extremis à travers le Kurdistan iranien, grâce à un passeur. "Ils avaient hésité à prendre ma soeur, alors âgée de quatre ans, tellement ils étaient persuadés qu'ils allaient revenir quelques semaines plus tard".

"En revoyant la pièce, ma mère m'a dit que c'était comme si la pièce avait nettoyé la honte, une sorte de catharsis", affirme l'artiste, également comédienne.

Aïda Asgharzadeh joue elle-même deux personnages, dont celui qui se rapproche de sa mère, une enseignante qui apparaît au départ les bras nus, avant se voiler.

"Le public est frappé immédiatement par la différence et c'est de ça dont il s'agit aujourd’hui: les femmes manifestent pour la liberté de choisir de porter le voile ou pas, de ne pas subir une imposition", assure Mme Asgharzadeh.

Elle se dit émue et fière de cette population qui "risque sa vie chaque jour" et affirme, malgré "la peur d'un nouvel échec", avoir de l'espoir car "cette révolte prend des proportions plus grandes que celles qui l'ont précédée".

L'artiste confie avoir eu, enfant, une relation "trouble" avec l'Iran.

"Quand j'étais à l'école, j'avais envie d'être Française, bien que je parlais le farsi; plus tard, quand j'ai compris ce qui est arrivé à mes parents, j'ai eu honte d'avoir honte", dit-elle.

"Avec cette pièce, je me sens plus Iranienne que jamais, comme la soeur de ces femmes" qui manifestent.


Kehlani réagit à l'annulation de son concert en raison de sentiments «anti-Israël»

Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
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  • La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël"
  • "Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert

DUBAI : La chanteuse américaine Kehlani s'est exprimée sur les médias sociaux après l'annulation de sa participation au concert annuel de l'université de Cornell en raison de sa position pro-palestinienne.

La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël".

"Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert.

"Pour cette raison, j'annule l'invitation de Kehlani et je m'attends à ce qu'une nouvelle programmation pour un grand Slope Day 2025 soit annoncée sous peu".

Il poursuit : "Dans les jours qui ont suivi l'annonce de Kehlani, j'ai entendu de graves préoccupations de la part de notre communauté : beaucoup sont en colère, blessés et confus que le Slope Day présente un artiste qui a épousé des sentiments antisémites et anti-israéliens dans ses spectacles, ses vidéos et sur les médias sociaux. Dans notre pays, tout artiste a le droit d'exprimer des opinions haineuses, mais le Slope Day a pour but d'unir notre communauté, et non de la diviser.

Dans une nouvelle vidéo Instagram réagissant à l'annulation, Kehlani a déclaré : "On me demande et on m'appelle à clarifier et à faire une déclaration encore une fois pour la millionième fois, que je ne suis pas antisémite ni antijuive. Je suis contre le génocide, je suis contre les actions du gouvernement israélien, je suis contre l'extermination d'un peuple entier, je suis contre le bombardement d'enfants innocents, d'hommes, de femmes... c'est ce que je suis contre".

Le jeune homme de 30 ans, qui collabore fréquemment avec le groupe Jewish Voice for Peace, a ajouté une légende : "Je sais que vous avez vu que l'université Cornell a annulé mon spectacle, et maintenant il y a des tentatives d'autres annulations qui s'ajoutent à celles que j'ai déjà subies au cours de l'année écoulée. Si vous voulez me priver d'une opportunité, dites-vous que c'est à cause de votre sionisme. n'en faites pas une question antijuive. c'est un jeu joué. tout cela parce que nous voulons que les gens arrêtent de mourir. J'espère que cela vous aidera.


Comment Netflix fait voyager l'humour français d'Astérix et d'Alain Chabat

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
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  • Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme
  • Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga

PARIS: "C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René.

Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme.

Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga, a assuré à l'AFP Céleste Surugue, le directeur général des Editions Albert René, qui détiennent les droits des albums.

Le géant du streaming, qui n'a pas répondu à l'AFP à ce sujet, s'est notamment appuyé sur les traductions existantes de l’œuvre originale, qui ne manquent pas: avec 120 langues et dialectes au compteur, "Astérix" est la bande dessinée la plus traduite au monde.

"On a travaillé main dans la main, que ce soit sur les noms des personnages (...) certaines phrases célèbres", l'éditeur ayant fait "relire et valider" les scripts avec une société spécialisée partenaire et donné accès à ses traducteurs "quand il y avait des interrogations, des difficultés", selon Céleste Surugue.

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver.

Fastanfurious 

De même, en anglais, Idéfix s'appelle toujours Dogmatix, comme l'a baptisé la traductrice britannique historique d'Astérix Anthea Bell, tout comme Abraracourcix conserve le nom Vitalstatistix.

Quid des ajouts d'Alain Chabat, connu pour son humour ultra-référencé? Sur "un certain nombre d'endroits", le réalisateur et scénariste "est très fidèle, voire très proche dans les dialogues à ce qu'on a dans l'album" sorti en 1966, souligne Céleste Surugue.

Pour les nouveaux personnages, "des noms fonctionnant dans plein de pays" ont souvent été choisis, comme Metadata, Potus (abréviation de "President of the United States") ou encore Fastanfurious (en référence à la franchise centrée sur les voitures).

Quant aux "références culturelles locales", les traducteurs "ont pris soin d'essayer de trouver des équivalents à chaque fois".

Pour autant, certaines blagues semblent impossibles à transposer, comme une allusion au duo français Omar et Fred (Omar Sy et Fred Testot) impliquant... homard et fraises.

Une "problématique" commune aux albums, relève Céleste Surugue, citant l'exemple des Romains "déplaçant des bornes" dans "Astérix et la Transitalique".

Connu dans le monde entier, avec plus de 400 millions d'exemplaires vendus, Astérix "est particulièrement fort en Europe continentale", et est, en langue anglaise, surtout prisé dans "les pays du Commonwealth" comme l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l'Australie ou l'Inde, selon M. Surugue.

Son adaptation sur Netflix devrait permettre de le faire découvrir à un public plus large que les films dédiés au cinéma, notamment aux Etats-Unis et en Angleterre, où ses aventures sont généralement cantonnées aux salles d'art et essai, en version originale, d'après M. Surugue.

Succès public en France en 2023 avec 4,6 millions d'entrées, le long-métrage de l'acteur et metteur en scène français Guillaume Canet, "L'empire du milieu", doublé dans "une petite trentaine de langues", avait bénéficié d'une sortie dans plus de 50 pays.


Le prince héritier jordanien célèbre le 31e anniversaire de la princesse Rajwa

Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
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  • La famille royale partage un nouveau portrait officiel de la princesse.
  • La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière

DUBAI : Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi sur les réseaux sociaux ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire.

"Joyeux anniversaire Rajwa ! Reconnaissant pour l'amour, la gentillesse et la chaleur que tu apportes dans la vie d'Iman et la mienne", a-t-il écrit, faisant référence à leur petite fille, la Princesse Iman.

La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière.

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La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire (Instagram).

La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire. On la voit porter un ensemble composé d'un haut à col bénitier et d'un pantalon à jambe large de la marque Simkhai, basée à Los Angeles. Elle a accessoirisé son look avec le collier lariat two letters de Joy Jewels, qui reprend les premières lettres arabes des noms du prince héritier et de la princesse Rajwa.