Moins énergivore, l'avenir de la blockchain Ethereum reste semé d'embuches

 se transformer pour réduire drastiquement son impact environnemental, mais selon des spécialistes, ce changement pourrait être lourd de conséquences. (AFP)
se transformer pour réduire drastiquement son impact environnemental, mais selon des spécialistes, ce changement pourrait être lourd de conséquences. (AFP)
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Publié le Dimanche 09 octobre 2022

Moins énergivore, l'avenir de la blockchain Ethereum reste semé d'embuches

  • Baptisée «The Merge», cette opération périlleuse a consisté à changer l'un des piliers du fonctionnement d'Ethereum - son mode de validation des opérations - pour aller vers un système moins consommateur d'énergie
  • Comme elle fonctionne sans autorité centrale, il revient à certains des utilisateurs d'Ethereum de valider les opérations qui prennent place sur ce vaste registre

PARIS: Ethereum, la deuxième "blockchain" la plus importante dans le monde des cryptomonnaies après celle utilisée pour les bitcoins, a réussi à se transformer pour réduire drastiquement son impact environnemental, mais selon des spécialistes, ce changement pourrait être lourd de conséquences.

Lancée en 2015, Ethereum héberge aujourd'hui des milliards de dollars de transactions, notamment grâce à la cryptomonnaie Ether, et sert aussi de support à de nombreux actifs comme les NFT, des certificats d'authenticité numérique infalsifiables.

Après des mois de préparation, cette "chaîne de bloc" - terme qui désigne un vaste registre informatique - a accompli avec succès le 15 septembre l'une des plus importantes mises à jour logicielles de l'histoire du secteur.

Baptisée "The Merge" ("la fusion", en anglais), cette opération périlleuse a consisté à changer l'un des piliers du fonctionnement d'Ethereum - son mode de validation des opérations - pour aller vers un système moins consommateur d'énergie.

Comme elle fonctionne sans autorité centrale, il revient à certains des utilisateurs d'Ethereum de valider les opérations qui prennent place sur ce vaste registre.

Jusqu'à la mi-septembre, pour appartenir à ce cercle de "validateurs", il fallait résoudre un calcul très complexe demandant une grande puissance de calcul informatique. L'exercice, appelé "Proof of Work" en anglais ("Preuve de travail"), consomme une grande quantité d'électricité.

Désormais, ses "validateurs" doivent placer une mise en Ether pour avoir le droit de valider. Une méthode appelée "Proof of Stake" ("Preuve d'enjeu" en français) qui permet de se débarrasser des lourdes infrastructures pour n'avoir plus besoin que de logiciels.

Près d'un mois plus tard, cette mue a bien eu pour effet d'effacer plus de 99% de la consommation d'électricité de la blockchain, qui équivalait jusque-là peu ou prou à la consommation d'un pays comme la Nouvelle-Zélande, selon Alex de Vries, économiste à l'Université libre d'Amsterdam.

L'estimation des 99% est réaliste et représente une étape positive vers "la durabilité des cryptomonnaies", appuie Moritz Platt, un chercheur spécialiste de la crypto au King's College de Londres.

Sa transition très attendue a en revanche provoqué un véritable séisme pour les "mineurs", ces individus charger de valider les opérations qui avaient investi dans du matériel informatique très performant.

Avant "The Merge", ce secteur pouvait engranger quelque 22 millions de dollars par jour rien qu'avec Ethereum, selon Alex de Vries. Or, la nouvelle méthode de validation des transactions les a rendus obsolètes.

"On ne peut pas revendre comme par magie toutes ces infrastructures et récupérer son capital investi", s'est plaint un mineur de crypto seulement connu sous le nom de "J", qui opère entre Singapour et Hong-Kong.

Centralisation 

Autre conséquence indésirable de l'opération "The Merge", la plus forte centralisation d'Ethereum.

Quiconque pouvant gager une certaine somme d'Ether peut désormais valider. Plus la somme gagée est élevée, plus on a de possibilité de valider, et donc d'en tirer des profits.

Le système donne ainsi un avantage aux plus gros acteurs et trois entreprises représentent actuellement plus de la moitié des "validateurs", selon une étude du cabinet Dune Analytics.

Un comble pour les cryptomonnaies, créées à l'origine comme une alternative décentralisée aux banques et gouvernements après la crise de 2008.

Aux Etats-Unis, le président de l'autorité de régulation des marchés (SEC) Gary Gensler a déjà suggéré que le système de la "preuve d'enjeu" pourrait assimiler les cryptos à un marché de valeurs mobilières, entraînant de fait une plus forte régulation.

Le scénario catastrophe pour Ethereum serait alors que suffisamment d'utilisateurs mécontents lui préfèrent des alternatives utilisant encore la "preuve de travail", notamment la principale baptisée Ethereum Classic.

Selon Alex de Vries, les mineurs pourraient potentiellement réaliser d'importants profits si le marché venait à tourner dans leur sens.

Une ruée de la blockchain la plus écologique vers la plus énergivore serait alors "tout à fait envisageable", a-t-il ajouté.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com