Face au réchauffement climatique, l'Egypte, «dernier refuge des coraux»

Les coraux blanchis peuvent se rétablir si les conditions météorologiques s'améliorent (Photo, AFP).
Les coraux blanchis peuvent se rétablir si les conditions météorologiques s'améliorent (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 10 octobre 2022

Face au réchauffement climatique, l'Egypte, «dernier refuge des coraux»

  • Les coraux ne couvrent que 0,2% des fonds marins mondiaux mais ils abritent au moins un quart de la faune et de la flore marines
  • Cependant, «si le réchauffement se poursuit», les coraux les moins profonds «ne devraient pas survivre jusqu'à la fin du siècle»

MARSA ALAM: Le long de la côte égyptienne, une longue barrière de corail brille de mille couleurs. Ici, en mer Rouge, s'étend ce qui pourrait devenir "le dernier refuge de coraux" au monde, observent des chercheurs.

"Nous avons des preuves solides que cette barrière de corail représente l'espoir pour l'humanité de conserver un écosystème corallien", affirme Mahmoud Hanafy, spécialiste de l'environnement marin à l'Université du Canal de Suez.

Car l'immense récif de la mer Rouge - 5% des coraux du globe - est "très tolérant au réchauffement des eaux", explique-t-il à l'AFP.

Un atout pour cette côte connue des plongeurs du monde entier, alors que réchauffement climatique et pollution ont déjà emporté 14% des coraux de la planète entre 2009 et 2018.

Sur les côtes égyptiennes, cependant, un autre danger menace le récif corallien: l'humain avec son tourisme de masse, sa surpêche et le béton qu'il coule.

Morts en 2100? 

Les coraux ne couvrent que 0,2% des fonds marins mondiaux mais ils abritent au moins un quart de la faune et de la flore marines et plus de 500 millions de personnes en dépendent directement, pour pêcher, attirer les touristes ou simplement continuer de vivre sur leurs terres, car le récif corallien protège de l'érosion.

Cependant, "si le réchauffement se poursuit", les coraux les moins profonds "ne devraient pas survivre jusqu'à la fin du siècle", préviennent les experts du climat à l'ONU.

Même avec un réchauffement de la planète limité à +1,5 °C en 2100 par rapport à l'ère pré-industrielle, un objectif fixé en 2015 par "l'accord de Paris" mais pour l'heure hors d'atteinte, 99% des coraux seraient incapables de survivre à des canicules marines de plus en plus fréquentes.

Cet été encore, l'une de ces canicules a fait blanchir 91% de la Grande Barrière de corail d'Australie, longue de 2 300 kilomètres et classée au patrimoine mondial de l'Unesco.

Les coraux blanchis peuvent se rétablir si les conditions météorologiques s'améliorent, à l'exception de ceux qui ont fortement blanchi ou qui subissent des canicules à répétition.

Mémoire de l'époque glaciaire 

En Egypte, les coraux semblent défier cette règle. La raison? "Une mémoire biologique développée au fil de l'évolution", explique Eslam Osman, de l'Université King Abdullah en Arabie saoudite, sur l'autre versant de la mer Rouge.

Avec d'autres chercheurs, M. Osman a établi que les larves de coraux de la mer Rouge sont arrivées de l'océan Indien via le golfe d'Aden, à la fin de la dernière ère glaciaire, il y a de cela 12 000 ans.

"En arrivant par le sud de la mer Rouge, ces larves ont dû traverser des eaux très chaudes qui ont agi comme un filtre et n'ont laissé passer que les espèces pouvant survivre jusqu'à 32 degrés", explique-t-il à l'AFP.

Plus au sud, au Soudan où l'eau est plus chaude, des canicules marines ont créé des épisodes de blanchissement.

Dans un pays déchiré par les conflits, les études sont néanmoins rares et "surveiller" les récifs est "difficile" sans argent, plaide le Conseil suprême pour l'Environnement et les Ressources naturelles.

Dans le nord de la mer Rouge, en revanche, où les températures sont plus clémentes, "les coraux peuvent encore tolérer une hausse d'un, deux ou même trois degrés", souligne M. Osman.

Zone à défendre 

Une telle résilience des récifs coralliens implique une "responsabilité", prévient pour sa part Mahmoud Hanafy. Les acteurs du tourisme en mer Rouge - qui constituent 65% de ce secteur vital pour l'économie égyptienne en pleine crise - doivent en être conscients, poursuit-il.

Il réclame au ministère de l'Environnement de déclarer zone protégée l'intégralité des 400 kilomètres carrés de barrière corallienne quasiment collés à la rive.

Cela permettrait de renforcer "la tolérance et la résilience des coraux": "en régulant l'activité des plongeurs et des pêcheurs et en y faisant disparaître les sources de pollution".

A l'heure actuelle, seule la moitié du récif est protégée et certains sites de plongée dépassent dix à quarante fois leur capacité recommandée, tandis que la pêche devrait être divisée par six pour être durable, ajoute ce spécialiste de l'environnement.

"Il faut absolument préserver le nord de la mer Rouge comme l'un des derniers refuges pour les coraux car cette zone pourrait servir de pépinière pour les projets de régénération (des coraux) à l'avenir", plaide pour sa part Eslam Osman.

En Egypte comme en Arabie saoudite, M. Osman a constaté les dégâts des constructions côtières: "eaux usées" et "sédimentation" de particules provenant des chantiers de construction étouffent les coraux.

C'est un cercle vicieux, dit-il: la résistance des coraux et leurs mille couleurs attirent les touristes... pour lesquels on construit des infrastructures qui font du tort à la barrière de corail.


Eurovision: Nemo rend son trophée 2024 pour protester contre la participation d'Israël

Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
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  • L’artiste suisse Nemo, vainqueur de l’Eurovision 2024, rend son trophée pour protester contre la participation maintenue d’Israël, dénonçant une contradiction avec les valeurs d’unité et de dignité affichées par l’UER
  • Cinq pays — Islande, Espagne, Pays-Bas, Irlande et Slovénie — ont déjà annoncé leur boycott de l’édition 2026, sur fond de critiques liées à la guerre à Gaza et d’accusations d’irrégularités de vote

GENEVE: L'artiste suisse Nemo, qui a remporté l’Eurovision 2024 en Suède, a annoncé jeudi rendre son trophée pour protester contre le maintien de la participation d'Israël dans la compétition, qui a déjà provoqué le boycott de cinq pays.

"En tant que personne et en tant qu'artiste, aujourd'hui, je ne pense plus que ce trophée ait sa place sur mon étagère", a déclaré dans une vidéo postée sur Instagram Nemo, qui s'était déjà joint aux appels réclamant l'exclusion d'Israël du plus grand événement musical télévisé en direct au monde.

"L'Eurovision prétend défendre l'unité, l'inclusion et la dignité de tous (...) Mais la participation continue d'Israël, alors que la commission d'enquête internationale indépendante (mandatée par) l'ONU a conclu à un génocide, démontre un conflit évident entre ces idéaux et les décisions prises par" l'Union européenne de Radio-Télévision (UER), a déclaré le chanteur de 26 ans.

"Il ne s'agit pas d'individus ou d'artistes. Il s'agit du fait que le concours a été utilisé à maintes reprises pour redorer l'image d'un État accusé de graves atrocités", a ajouté Nemo, devenu en 2024 le premier artiste non binaire à être sacré à l'issue d'une édition déjà marquée par une controverses sur la participation d'Israël en pleine guerre dans la bande de Gaza.

Mercredi, la télévision publique islandaise RUV a annoncé boycotter l'édition 2026 de l'Eurovision après le feu vert donné à la participation d'Israël, devenant le cinquième pays à ne pas participer au prochain concours à Vienne.

Début décembre, la majorité des membres de l'UER avaient estimé qu'il n'était pas nécessaire de voter sur la participation d'Israël avec sa télévision publique KAN.

Cette décision a déclenché instantanément les annonces de boycott des diffuseurs de l'Espagne, des Pays-Bas, de l'Irlande et de la Slovénie, sur fond de critiques de la guerre dans la bande de Gaza mais aussi d'accusations d'irrégularités dans les votes lors des précédentes éditions.

"Quand des pays entiers se retirent, il est évident que quelque chose ne va pas du tout. C'est pourquoi j'ai décidé de renvoyer ce trophée au siège de l'UER à Genève, avec gratitude et un message clair : incarnez vos valeurs", a ajouté Nemo, avant de déposer son trophée dans une boite.


Layali Diriyah réchauffe le cœur historique du Royaume

Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
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  • L’événement constitue un pilier de la Diriyah Season, célébration vibrante de la culture saoudienne
  • La gastronomie y occupe une place majeure, avec un large éventail de cuisines saoudiennes et internationales

​​​​​​RIYAD : Layali Diriyah est de retour comme pièce maîtresse de la Diriyah Season de cette année, attirant les visiteurs vers un Al-Murayih transformé en une célébration en plein air de la culture, de la cuisine et de l’artisanat saoudiens.

L’événement se tient tous les jours de 17h à 2h du matin jusqu’en mars 2026. Des allées bordées de palmiers illuminées de guirlandes scintillantes instaurent une atmosphère mêlant l’héritage traditionnel najdi à la créativité saoudienne contemporaine.

Pour de nombreux visiteurs, le cadre lui-même fait partie de l’expérience. Shatha Abdulaziz, une visiteuse, a confié à Arab News : « Mon expérience a été merveilleuse et très agréable. Ce qui m’a réellement impressionnée, c’est l’atmosphère paisible, le thème traditionnel, l’organisation et les détails.

« Bien que je sois déjà venue lors des saisons précédentes, je pense qu’il y a eu une amélioration significative cette année. »

La gastronomie est un attrait majeur, avec un large choix de cuisines saoudiennes et internationales, dont des spécialités italiennes et méditerranéennes proposées par des restaurants exclusifs présents cette année.

« Ce fut une excellente expérience », a déclaré le visiteur Mohammed Fahad, ajoutant que l’attention portée aux détails était remarquable, tout comme « l’authenticité historique dans chaque recoin de Diriyah Nights ».

Il a ajouté : « Cela mêle véritablement le présent et le passé avec une touche raffinée et artistique. »

Des boutiques et stands proposent des articles en édition limitée à ceux en quête d’une expérience de shopping singulière.

Rawan Alsubaie, habituée de Diriyah mais présente à Layali Diriyah pour la première fois, a souligné le caractère exclusif des produits.

Elle a expliqué : « J’ai regardé certaines boutiques et stands et je les ai trouvés uniques, avec des produits introuvables en dehors de Diriyah Nights.

« Il y a des parfums que je n’ai trouvés nulle part ailleurs. J’ai même demandé aux commerçants s’ils avaient d’autres points de vente, mais ils m’ont dit que non, ce que je trouve remarquable.

« Je suis venue en m’attendant à découvrir quelque chose d’exceptionnel et, effectivement, l’endroit est magnifique, surtout durant la saison hivernale. C’est parfait. »

La Diriyah Season de cette année continue de mettre en valeur la richesse de l’héritage najdi tout en embrassant la créativité qui façonne l’Arabie saoudite moderne.

À travers des spectacles, des expositions et des expériences immersives, les visiteurs découvrent les traditions qui définissent Diriyah, ainsi que l'énergie qui anime son renouveau culturel.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La durabilité à l’honneur à Médine pour la Journée mondiale des sols

Les sols de la région sont confrontés à des défis, notamment la salinisation due à une irrigation déséquilibrée et au changement climatique. (SPA)
Les sols de la région sont confrontés à des défis, notamment la salinisation due à une irrigation déséquilibrée et au changement climatique. (SPA)
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  • Médine renforce ses efforts de conservation des sols face à la salinisation et au changement climatique grâce à des programmes durables et une meilleure gestion des ressources
  • La Journée mondiale des sols rappelle l’importance de protéger le patrimoine agricole et de soutenir les objectifs environnementaux de la Vision 2030

MÉDINE : Médine s’est jointe au monde pour célébrer la Journée mondiale des sols le 5 décembre, mettant en lumière l’importance de la conservation des sols pour la sécurité alimentaire et les écosystèmes, selon l’Agence de presse saoudienne (SPA).

La journée revêt une importance particulière à Médine en raison de sa riche histoire agricole, de la diversité de ses sols — allant de l’argile au sable en passant par les formations volcaniques Harrat — et de son lien historique avec la production de dattes.

Le sol de la région fait face à plusieurs défis, notamment la salinisation due à un déséquilibre de l’irrigation et au changement climatique, ajoute la SPA.

Les autorités y répondent par des programmes de protection des sols, l’amélioration des techniques d’irrigation et la promotion de pratiques agricoles durables.

Le sol joue un rôle essentiel dans la purification de l’eau, agissant comme un filtre naturel. Avec l’arrivée de l’hiver, c’est une période opportune pour préparer les sols en vue du printemps, étendre les cultures et favoriser les récoltes, rapporte la SPA.

Le ministère de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture à Médine met en œuvre des initiatives visant à améliorer l’efficacité des ressources, renforcer la sensibilisation des agriculteurs et lutter contre la désertification. Les agriculteurs contribuent également en utilisant des fertilisants organiques et en recyclant les déchets agricoles.

La Journée mondiale des sols souligne la nécessité d’une collaboration entre les organismes gouvernementaux, les agriculteurs et les parties prenantes pour assurer la durabilité des sols, préserver le patrimoine agricole et soutenir les objectifs de développement durable de la Vision 2030.

Approuvée par l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture en 2013, la Journée mondiale des sols vise à sensibiliser au rôle crucial des sols dans la santé des écosystèmes et le bien-être humain.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com