Zelensky: Des drones iraniens ont été utilisés dans les attaques de la Russie contre l'Ukraine

Des missiles ont déchiré Kiev, dans les frappes les plus intenses sur la  capitale depuis que la Russie a abandonné de prendre la  ville mi-avril (Photo, AFP).
Des missiles ont déchiré Kiev, dans les frappes les plus intenses sur la capitale depuis que la Russie a abandonné de prendre la ville mi-avril (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 11 octobre 2022

Zelensky: Des drones iraniens ont été utilisés dans les attaques de la Russie contre l'Ukraine

  • La Russie a bombardé des villes à travers l'Ukraine aux heures de pointe lundi matin, tuant des civils et détruisant des infrastructures énergétiques
  • «Des dizaines de missiles Shahed iraniens ont été tirés sur l’Ukraine ce matin», a affirmé le président ukrainien dans une vidéo publiée sur son compte Facebook

KIEV: Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a déclaré que des drones et des missiles de fabrication iranienne avaient été utilisés par les forces russes lundi dans des bombardements intensifs qui ont ciblé des infrastructures énergétiques dans plusieurs villes.

Dans un message vidéo publié sur son compte Facebook, Zelensky a affirmé: «La matinée a été dure. Nous avons affaire à des terroristes. Des dizaines de missiles Shahed iraniens ont été tirés.»

Il a accusé la Russie de cibler les infrastructures énergétiques de l'Ukraine lors des frappes, affirmant qu’«ils veulent la panique et le chaos, et cherchent à détruire notre système énergétique. Ils ne changeront jamais».

«La deuxième cible, ce sont les gens. Le choix d’un tel moment et de tels objectifs a été spécialement déterminé pour causer le plus de dégâts possible», a-t-il ajouté. 

La Russie a bombardé des villes à travers l'Ukraine aux heures de pointe lundi matin, tuant des civils et détruisant des infrastructures dans des frappes manifestes de vengeance après que  Vladimir Poutine a qualifié l’explosion sur le pont menant à la Crimée «d’attaque terroriste».

Des missiles ont déchiré Kiev, dans les frappes les plus intenses sur la capitale depuis que la Russie a abandonné une tentative de prise de la ville lors des premières semaines de la guerre. Des explosions ont également été signalées à Lviv, Ternopil et Zhytomyr dans l'ouest de l'Ukraine, Dnipro et Kremenchuk dans le centre de l'Ukraine, Zaporizhzhia au sud, et Kharkiv à l'est. Un témoin dans la région russe de Belgorod, près de la frontière ukrainienne, a également entendu une explosion dans la zone frontalière.

À Kiev, des attaques ont frappé le cœur animé du centre-ville. Le corps d'un homme en jeans gisait dans une rue à un important carrefour, entouré de voitures en flammes. Dans un parc, un soldat a coupé les vêtements d'une femme allongée dans l'herbe pour essayer de soigner ses blessures. Une autre femme saignait à proximité.

La police municipale a indiqué qu'au moins cinq personnes avaient été tuées et 12 blessées.

Un énorme cratère s’est formé à côté d'une aire de jeux pour enfants dans un parc du centre de Kiev, avec les restes d'un missile dégageant de la fumée. D'autres pluies de missiles se sont de nouveau abattues sur la capitale dans la matinée. Les piétons se cachés à l'entrée des stations de métro et à l'intérieur des parkings.

«Ils essaient de nous détruire et de nous effacer de la surface de la Terre», a déclaré  Volodymyr Zelensky sur l'application de messagerie Telegram. «Les sirènes des raids aériens ne s'arrêtent pas dans toute l'Ukraine. Il y a des frappes de missiles, et malheureusement des morts et des blessés.»

L'ambassade américaine à Kiev a émis une mise en garde en exhortant les citoyens à trouver un abri durant les dures frappes russes, qui «constituent une menace directe pour les civils et les infrastructures civiles».

L'ambassade a également exhorté les citoyens américains à quitter immédiatement l'Ukraine, au moyen d’options de transport terrestre privées lorsque cela était suffisamment sûr.

Pourparlers avec des missiles

Le ministre des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, a réagi sur les réseaux sociaux. «La seule tactique de Poutine est la terreur sur les villes ukrainiennes pacifiques, mais il ne détruira pas l'Ukraine. C'est également sa réponse à tous les conciliateurs qui veulent lui parler de paix: Poutine est un terroriste qui fait des pourparlers avec des missiles», a tweeté le ministre.

À l'un des carrefours routiers les plus fréquentés de Kiev, un énorme cratère a été creusé à l'intersection. Des voitures ont été détruites et des bâtiments endommagés. Des secouristes se trouvaient sur les lieux. Deux voitures et une camionnette près du cratère ont été complètement détruites, noircies et criblées d’éclats d'obus.

Des fenêtres des bâtiments de la principale université Taras Shevchenko de Kiev ont été soufflées. Des soldats de la Garde nationale en tenue de combat et portant des fusils d'assaut étaient alignés devant un bâtiment du syndicat de l'éducation.

«La capitale est attaquée par des terroristes russes! Les missiles touchent des objectifs au centre-ville dans le quartier de Shevchenkivskyi, ainsi que dans le quartier de Solomyanskyi. Les sirènes des raids aériens se déclenchent, et ainsi la menace est continue», a affirmé le maire Vitali Klitschko sur les réseaux sociaux.

«Les rues centrales de Kiev ont été bloquées par les forces de l'ordre, et les services de secours sont  sont sur place.» Il a précisé par la suite que d'importantes infrastructures avaient été touchées.

Les frappes ont eu lieu deux jours après qu'une explosion a endommagé le seul pont sur le détroit de Kertch, vers la péninsule de Crimée, que Poutine a qualifié dimanche «d'acte de terrorisme visant à détruire des infrastructures civiles d'une importance capitale».

«Cela a été conçu, exécuté et ordonné par les services spéciaux ukrainiens», a-t-il déclaré dans une vidéo sur la chaîne Telegram du Kremlin.

L'Ukraine n'a pas revendiqué l'explosion du pont mais l'a célébrée. De hauts responsables russes ont exigé une réponse rapide du Kremlin avant une réunion du conseil de sécurité de Poutine lundi.

Tuer des «terroristes»

Les journalistes de la télévision russe appellent de plus en plus à des représailles massives contre l'Ukraine, les dirigeants militaires faisant l'objet de critiques publiques pour la première fois alors que les forces russes ont été repoussées sur le champ de bataille.

Le pont, que Poutine avait personnellement inauguré, est une voie d'approvisionnement majeure pour les forces russes dans le sud de l'Ukraine et un symbole du contrôle de la Russie sur la Crimée, le territoire qu'elle a annexé après que ses troupes s’en sont emparé en 2014.

Le vice-président du Conseil de sécurité russe, Dmitri Medvedev, a déclaré avant la réunion du Conseil que la Russie devrait tuer les «terroristes» responsables de cette attaque.

«La Russie ne peut répondre à ce crime qu'en tuant directement des terroristes, comme cela se passe ailleurs dans le monde. C'est ce à quoi les citoyens russes s'attendent», a-t-il affirmé, cité par l'agence de presse officielle Tass.

Alexander Bastrykin, chef de la commission d'enquête russe, a affirmé dimanche qu'un véhicule avait explosé sur le pont, après avoir traversé la Bulgarie, la Géorgie, l'Arménie, l'Ossétie du Nord et la région russe de Krasnodar.

Dans le sud-est de l'Ukraine, des bombardements russes ont détruit pendant la nuit un autre immeuble d'appartements dans la ville de Zaporizhzhia, a déclaré lundi le gouverneur régional Oleksandr Starukh. Au moins une personne est morte et cinq ont été blessées dans l'attaque, a indiqué un responsable de la ville.

Les frappes avant l'aube constituent la troisième attaque de missiles russes contre des immeubles d'habitation en quatre jours, dans la ville, la capitale ukrainienne de l'une des quatre régions partiellement occupées que la Russie prétend avoir annexées ce mois-ci.

La Russie a fait face à des revers majeurs sur le champ de bataille depuis le début du mois de septembre, les forces ukrainiennes ayant franchi les lignes de front et reconquis des territoires dans le nord-est et le sud.

Poutine a répondu aux pertes en ordonnant la mobilisation de centaines de milliers de réservistes, en proclamant l'annexion des territoires occupés et en menaçant à plusieurs reprises d'utiliser des armes nucléaires.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Xi Jinping attendu en visite d'Etat en France les 6 et 7 mai, l'Ukraine à l'agenda

Le président chinois Xi Jinping (Photo, AFP).
Le président chinois Xi Jinping (Photo, AFP).
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  • Il s'agit du début de sa première tournée européenne depuis la pandémie de Covid-19
  • Paris évoque une visite très politique sans grands contrats à attendre, même si Emmanuel Macron espère attirer de nouveaux investissements chinois

PARIS: Le président chinois Xi Jinping est attendu en visite d'État en France les 6 et 7 mai pour évoquer avec Emmanuel Macron les crises internationales, dont la guerre en Ukraine, mais aussi célébrer les 60 ans des relations diplomatiques entre les deux pays.

Il s'agit du début de sa première tournée européenne depuis la pandémie de Covid-19, qui avait vu le géant asiatique couper longuement nombre d'interactions avec le reste du monde.

Xi Jinping doit atterrir à Paris dimanche 5 mai au soir, avant d'enchaîner des étapes en Serbie puis en Hongrie, où il est attendu du 8 au 10 mai, ont aussi confirmé lundi les autorités chinoises.

Cette visite en France intervient après celle du président français à Pékin et Canton en avril 2023, a rappelé l'Elysée dans un communiqué.

"Les échanges porteront sur les crises internationales, au premier rang desquelles la guerre en Ukraine et la situation au Moyen-Orient, les questions commerciales, les coopérations scientifiques, culturelles et sportives ainsi que sur nos actions communes face aux enjeux globaux, notamment l’urgence climatique, la protection de la biodiversité et la situation financière des pays les plus vulnérables", a ajouté la présidence française.

Paris évoque une visite très politique sans grands contrats à attendre, même si Emmanuel Macron espère attirer de nouveaux investissements chinois, notamment dans les batteries électriques.

Lin Jian, porte-parole de la diplomatie chinoise, a estimé pour sa part que les deux dirigeants tenteront de "faire de nouvelles contributions à la paix, à la stabilité, au développement et au progrès du monde".

Il y a un an en Chine, Emmanuel Macron avait appelé Xi Jinping à "ramener la Russie à la raison" à l'égard de l'Ukraine "et tout le monde à la table des négociations".

Peu après, le président chinois avait appelé son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky pour la première fois depuis le début du conflit en février 2022. Mais les avancées diplomatiques escomptées par Paris sur le front russo-ukrainien s'étaient arrêtées là.

Un an plus tard, l'analyse française n'a pas varié.

"Il faut continuer d'engager la Chine qui, objectivement, est l'acteur international qui dispose des leviers les plus importants pour changer le calcul de Moscou", dont elle reste le principal allié, glisse-t-on de source diplomatique française, tout en reconnaissant qu'il ne faut pas s'attendre à un tournant majeur du jour au lendemain.

Les autorités chinoises se disent officiellement neutres et appellent à une solution de paix, mais n'ont jamais condamné l'invasion russe. Le président russe Vladimir Poutine doit se rendre en Chine en mai.

"La France, par cette visite, démontre qu'elle fait partie des très rares pays au monde à être en mesure de maintenir des canaux de discussion à tous les niveaux avec la deuxième puissance économique mondiale, avec la Chine, dans un contexte où il y a une relation tendue avec les États-Unis et le Royaume-Uni", avance-t-on encore de source diplomatique française.

Dîner d'État

Le chancelier allemand Olaf Scholz a déjà demandé mi-avril à Pékin au président Xi de faire pression pour que Moscou cesse sa "campagne insensée" en Ukraine, tout en affirmant le soutien germano-chinois à une conférence de paix prévue en juin en Suisse.

Le numéro un chinois a aussi reçu la semaine dernière le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, auprès duquel il a appelé les États-Unis à "être des partenaires, pas des rivaux". Le secrétaire d'État américain a pour sa part dit avoir fait part à la Chine de ses inquiétudes concernant le soutien apporté à la Russie, affirmant que l'invasion de l'Ukraine serait plus "difficile" sans le soutien de Pékin.

Le président chinois et son épouse Peng Liyuan seront reçus le 6 mai par Emmanuel et Brigitte Macron à Paris, où un dîner d'État est prévu à l'Élysée. Le 7 mai, les deux couples se rendront dans les Hautes-Pyrénées où le chef de l'État français veut partager un moment plus intime avec son homologue.

Il s'y est en effet beaucoup rendu dans son enfance pour rendre visite à sa grand-mère maternelle, Germaine Noguès, décédée en 2013 et qui habitait à Bagnères-de-Bigorre (sud-ouest).

L'an dernier, Xi Jinping avait reçu son invité à Canton pour une cérémonie du thé dans la résidence du gouverneur de la province du Guangdong, où son père, Xi Zhongxun, a vécu quand il occupait ce poste de 1978 à 1981.


Le Premier ministre écossais Humza Yousaf pourrait démissionner

Humza Yousaf, Premier ministre écossais et chef du Parti national écossais (SNP) (Photo, AFP).
Humza Yousaf, Premier ministre écossais et chef du Parti national écossais (SNP) (Photo, AFP).
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  • Humza Yousaf, 39 ans, avait été élu à la tête du SNP en mars 2023, après la démission surprise de la charismatique Nicola Sturgeon
  • Si Humza Yousaf démissionne, le parlement aura 28 jours pour se trouver un nouveau Premier ministre

ÉDIMBOURG: Le Premier ministre écossais Humza Yousaf envisage de démissionner, rapportent lundi des médias britanniques, menacé par un vote de défiance quelques jours après avoir mis fin à la coalition gouvernementale entre son parti, le SNP, et les écologistes.

Humza Yousaf, 39 ans, avait été élu à la tête du SNP en mars 2023, après la démission surprise de la charismatique Nicola Sturgeon.

Premier dirigeant musulman à diriger un grand parti britannique, il incarnait la continuité avec sa prédecesseure, dont il était un des plus proches alliés, et avait continué de porter haut le combat pour l'indépendance de l'Ecosse.

Mais jeudi dernier, Humza Yousaf avait annoncé mettre fin à la coalition gouvernementale entre le SNP et les Verts écossais, sur fonds notamment de désaccord sur la politique environnementale. Le SNP, le Scottish National Party, domine largement le Parlement local d'Edimbourg depuis 2007 - avec 63 sièges sur 129 -, mais il gouvernait depuis 2021 grâce à son alliance avec les Verts.

Dans la foulée de la fin de la coalition, les oppositions conservatrice et travailliste avaient déposé chacune une motion de défiance contre Humza Yousaf, dont le vote est prévu cette semaine. Et les Verts ont annoncé qu'ils voteraient contre le Premier ministre.

Mis en minorité, le SNP se cherche donc de nouveaux alliés, mais selon la BBC, il a écarté une alliance avec le parti Alba, autre formation indépendantiste.

Si Humza Yousaf démissionne, le parlement aura 28 jours pour se trouver un nouveau Premier ministre.

Tourmente

Le parti indépendantiste au pouvoir est dans la tourmente depuis la démission surprise en février 2023 de sa dirigeante Nicola Sturgeon.

Il est plombé par une enquête pour détournement de fonds pour laquelle a été inculpé son ancien directeur général.

Au niveau national, le parti, qui compte 43 députés au Parlement à Londres, se trouve menacé d'un retour en force du parti travailliste en Ecosse lors des élections législatives prévues cette année.

Son combat pour l'autodétermination de l'Ecosse se trouve quant à lui dans l'impasse depuis que la Cour suprême britannique a statué fin 2022 que seul le gouvernement britannique pouvait autoriser un nouveau référendum.

Le dernier vote, en 2014, avait été remporté par le "non" à l'indépendance à 55%.

Dans le système politique britannique, le gouvernement écossais est compétent sur de nombreux domaines, comme l'éducation, la santé, la justice et l'environnement, tandis que le gouvernement britannique, basé à Londres, conserve notamment les pouvoirs de défense et de politique étrangère.


Négociations de la dernière chance pour protéger efficacement le monde de futures pandémies

"La prochaine pandémie n'est pas une question de si, mais quand elle aura lieu", a rappelé mercredi le chef de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus. (AFP).
"La prochaine pandémie n'est pas une question de si, mais quand elle aura lieu", a rappelé mercredi le chef de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus. (AFP).
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  • Après deux années de travaux, les négociateurs ont dû se rendre à l'évidence le mois dernier: il leur faut plus de temps pour tenter de se mettre d'accord sur ce texte historique sur la prévention, la préparation et la réponse aux futures pandémies
  • Le temps presse, il doit être adopté lors de l'Assemblée mondiale de la santé qui commence le 27 mai

GENEVE: Il s'agit de protéger efficacement et équitablement le monde de futures pandémies. Les négociations de la dernière chance commencent lundi à l'OMS pour trouver un consensus autour d'un projet d'accord sur un texte déjà édulcoré de certains de ses aspects les plus disputés.

Après deux années de travaux, les négociateurs ont dû se rendre à l'évidence le mois dernier: il leur faut plus de temps pour tenter de se mettre d'accord sur ce texte historique sur la prévention, la préparation et la réponse aux futures pandémies. Le temps presse, il doit être adopté lors de l'Assemblée mondiale de la santé qui commence le 27 mai.

Les 194 pays de l'Organisation mondiale de la santé reviennent donc à son siège, à Genève, de lundi au 10 mai.

"La prochaine pandémie n'est pas une question de si, mais quand elle aura lieu", a rappelé mercredi le chef de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Le souvenir des millions de morts, de la souffrance, des injustices et des immenses dégâts économiques de la pandémie de Covid-19 s'estompe et "si une nouvelle pandémie commençait demain, nous serions confrontés à bon nombre des mêmes problèmes auxquels nous avons été confrontés avec le Covid-19", regrette le patron de l'OMS.

Nouveau projet édulcoré

Malgré un large consensus sur la nécessité d'un texte contraignant pour rendre la réponse de la communauté internationale plus efficace et plus équitable, de grandes divergences subsistent sur la manière de s’y prendre.

Arrivés à une impasse - le document de travail était quasiment illisible à force d'ajouts et de réserves - les négociateurs se retrouvent avec une version simplifiée de 23 pages et un quart de mots de moins.

Les principaux différends tournent autour de l'accès et de l'équité: accès aux agents pathogènes découverts, accès aux produits de lutte contre la pandémie tels que les vaccins développés à partir de ces découvertes et distribution équitable non seulement des tests, traitements et vaccins contre la pandémie mais aussi des moyens de les produire.

Le nouveau projet se concentre sur les points d'accord pour établir un cadre et tenter de trouver l'indispensable consensus.

Il réserve certains des points les plus délicats à de futures discussions au cours des deux prochaines années, tout particulièrement l'accès aux pathogènes et le partage des produits issus de la recherche sur ces microbes.

Rien de concret 

K. M. Gopakumar, chercheur principal au Third World Network - l'une des ONG qui suit de près les négociations et a décortiqué le nouveau texte - estime qu'il "est dépourvu de tout résultat concret en matière d'équité et ne crée aucune obligation juridique pour faciliter un accès prévisible et durable au financement, aux produits et à la technologie liés à la pandémie".

Pour Médecins sans frontières, les obligations en matière de transfert de technologie vers les pays les plus pauvres "restent faibles".

En revanche, la garantie d'un accès équitable aux médicaments issus de la recherche et développement sur des fonds publics a survécu aux coupes claires, salue l'organisation Initiative Médicaments contre les maladies négligées (DNDi).

Mais les obligations "qui auraient garanti que les gens puissent bénéficier du progrès scientifique et avoir un accès équitable aux produits dont ils auront besoin ont été affaiblies ou supprimées du texte et doivent être rétablies", a demandé Michelle Childs, de la DNDi.

« Chronologie féroce »

Les négociateurs pourraient être encouragés à trouver un terrain d'entente par les nouvelles sur le front de l'épizootie de grippe aviaire qui refait des ravages depuis 2020.

Le virus H5N1 a récemment infecté des troupeaux de vaches aux Etats-Unis, une première.

Si pour l'heure aucun cas de transmission d'humain à humain n'a été enregistré, la circulation intense du H5N1 et sa capacité à sauter d'une espèce à l'autre inquiètent.

Deux semaines, "c'est un calendrier très serré", a reconnu vendredi Margaret Harris, une porte-parole de l'OMS.

La Maison Blanche a réaffirmé l'engagement des Etats-Unis pour arriver à un accord.

Tsegab Kebebew Daka, ambassadeur d'Ethiopie à Genève, estime que "les différences dans le texte ne sont pas énormes. Ce sont principalement des différences d'idées, et elles ne sont pas si nombreuses".

Et l'ambassadrice d'Australie Amanda Gorely de résumer: "Toutes les délégations doivent se rassembler et se concentrer sur la recherche d'un consensus".