Du Yémen à l'Ukraine, les drones iraniens font des ravages

Drones kamikazes lors d'un exercice de deux jours dans un lieu non divulgué en Iran (Photo, AFP).
Drones kamikazes lors d'un exercice de deux jours dans un lieu non divulgué en Iran (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 04 octobre 2022

Du Yémen à l'Ukraine, les drones iraniens font des ravages

  • Les Houthis du Yémen et d'autres milices ont utilisé des drones de fabrication iranienne pour cibler des installations civiles saoudiennes
  • Le mois dernier, Shahed-136 et Mohajer-6 ont fait leurs débuts au combat en Ukraine au service de la Russie

ERBIL, Kurdistan irakien: Les drones armés conçus et fabriqués par l'Iran ont donné aux milices mandataires de Téhéran au Moyen-Orient des capacités uniques de causer des ravages dans toute la région.

La milice houthie au Yémen, par exemple, a fréquemment utilisé des drones chargés d'explosifs pour cibler l'Arabie saoudite. Téhéran a fourni à ces militants les moyens et le savoir-faire pour assembler et lancer ces drones aux effets dévastateurs.

En septembre 2019, des drones et des missiles de croisière iraniens ont été utilisés pour attaquer les installations de traitement du pétrole à Abqaiq et Khurais, dans l'est de l'Arabie saoudite, ce qui a fortement perturbé les marchés pétroliers mondiaux.

Des drones iraniens ont également été déployés à l'intérieur de l'Irak, ce qui témoigne de l'ampleur de leur prolifération dans cette région instable. La semaine dernière, les forces américaines ont déclaré avoir abattu un drone iranien de type Mohajer-6 qui se dirigeait vers Erbil, la capitale de la région semi-autonome du Kurdistan au nord de l'Irak.

Aujourd'hui, et pour la première fois, les drones iraniens sont mis à l'épreuve dans une tout autre guerre.

En septembre, les drones iraniens ont fait leurs débuts au combat en Ukraine, au service de l'armée russe, où ils semblent prêts à jouer un rôle important dans le conflit qui sévit depuis huit mois en Europe de l'Est. Les forces ukrainiennes ont abattu des drones kamikazes iraniens vendus à la Russie dans le but de cibler des civils, ce qui a conduit le président Volodymyr Zelensky à expulser des diplomates iraniens du pays.

«Il est triste de devoir reconnaître que le gouvernement iranien ment, tout comme le gouvernement de la Fédération de Russie, car nous avons eu des contacts avec les dirigeants iraniens au plus haut niveau. Nous avons parlé à l'ambassade, nous avons fait appeler les ambassadeurs au ministère des Affaires étrangères. Et on nous a assuré que rien n'avait été vendu à la Russie, que ce n'étaient pas leurs drones, rien de tel», a-t-il récemment déclaré à l'émission Frankly Speaking d'Arab News.

«Nous détenons un certain nombre de ces drones iraniens abattus, et ceux-ci ont été vendus à la Russie pour tuer notre peuple. Et ils sont – vous avez raison – utilisés contre des infrastructures civiles et des civils, des civils pacifiques. À cause de cela, nous avons renvoyé des diplomates iraniens du pays. Nous n'avons rien à discuter avec eux.»

Nicholas Heras, directeur de la stratégie et de l'innovation au New Lines Institute, affirme qu'il existe des différences importantes dans la façon dont la Russie et les Houthis choisissent de déployer leurs flottes de drones iraniens.

«Les Houthis déploient ces munitions rôdeuses de manière plus stratégique, en essayant généralement de frapper des cibles de grande valeur à l'intérieur du Yémen mais au-delà de leur zone de contrôle ou à l'intérieur de l'Arabie saoudite. Les drones iraniens servent de force aérienne bon marché aux Houthis», a-t-il expliqué à Arab News.

«En Ukraine, les Russes utilisent les drones iraniens dans un sens plus tactique, pour frapper l'artillerie ukrainienne ou les dépôts d'armes qui se trouvent plus près des lignes de front. Les Russes utilisent essentiellement ces drones comme un autre type de munition, alors que les Houthis les utilisent plutôt comme des missiles intermédiaires.»

Un défilé militaire en septembre 2022 à Sanaa (Photo, AFP/Bureau médiatique des Houthis).

Selon des responsables américains, l'Iran fournit à la Russie des «centaines» de drones armés pour tenter de renverser le cours de la guerre contre les forces armées ukrainiennes soutenues par l'Occident, qui ont reconquis de vastes étendues du territoire oriental du pays ces dernières semaines.

Dans une interview exclusive accordée cette semaine à la présentatrice de Frankly Speaking, Katie Jensen, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré: «Nous détenons un certain nombre de ces drones iraniens abattus, et ceux-ci ont été vendus à la Russie pour tuer notre peuple.» 

«Ils sont utilisés contre des infrastructures civiles et des civils, des civils pacifiques. À cause de cela, nous avons renvoyé des diplomates iraniens du pays. Nous n'avons rien à discuter avec eux.»

La Russie a déjà utilisé dans cette guerre plusieurs de ses munitions rôdeuses iraniennes nouvellement acquises, également appelées drones kamikazes ou drones suicides. Ces drones en particulier sont relativement bon marché et peuvent être utilisés en grand nombre, ce qui leur permet d’envahir les défenses ennemies, d'atteindre leur cible et de s'autodétruire.

La Russie a récemment employé, ou du moins tenté d'employer, cette technique dans le port d'Odessa, dans le sud de l'Ukraine, et dans la ville de Mykolaiv, en utilisant des drones iraniens Shahed-136.

Des drones de fabrication iranienne ont également visé des positions d'artillerie ukrainiennes dans la région de Kharkiv. Les autorités militaires ukrainiennes affirment avoir abattu plusieurs de ces drones, dont le modèle Mohajer-6, plus grand, ces derniers jours.

Le Shahed-136 et le Mohajer-6 sont deux types de drones bien distincts, conçus pour atteindre des objectifs différents.

«Le Shahed-136 est une munition rôdeuse d'une portée importante, tandis que le Mohajer-6 est un drone ISR (intelligence, surveillance et reconnaissance) et de combat de moyenne portée d'environ 200 kilomètres», a déclaré Samuel Bendett, analyste de recherche au Center for Naval Analyses, à Arab News.

«Le seul drone Mohajer-6 qui a été récemment abattu a probablement été victime d'une erreur de l'opérateur, ou des systèmes de guerre électronique ukrainiens.»

Bien qu'ils aient chacun des applications différentes, les deux modèles de drones sont également connus pour être utilisés en tandem.

Les débris d'un Shahed-136 iranien, abattu par les forces armées ukrainiennes près de Kupiansk dans la région de Kharkiv (Photo, Ministère ukrainien de la Défense/réseaux sociaux).

«Les commentateurs russes indiquent que Mohajer pourrait avoir dirigé Shahed-136 vers la cible, étant donné que Shahed-136 n'a pas sa propre caméra et doit compter sur le GPS pour le ciblage», a indiqué M. Bendett.

«Mohajer-6 est à peu près comparable au drone Bayraktar TB2 de fabrication turque en termes de capacités, ce qui donne aux Russes qui l'emploient comme système ISR et de combat une parité approximative avec certaines capacités des drones ukrainiens.»

James Rogers, professeur associé en études sur la guerre au Centre d'études sur la guerre de l'Université du Danemark Sud et chercheur principal non résident au Cornell Tech Policy Lab de l'Université Cornell, a également décrit les drones Shahed-136 et Mohajer-6 comme des systèmes très différents, «conçus pour combler d'importantes lacunes opérationnelles pour l'armée russe».

«Le Shahed-136 peut être utilisé dans des essaims rudimentaires de cinq drones ou moins et est à peu près comparable à une famille croissante de drones rôdeurs, comme le Switchblade 600 (américain) ou le Harop (israélien)», a expliqué M. Rogers à Arab News.

«En revanche, le Mohajer-6 est une plate-forme d'armes qui peut remplir un rôle de surveillance et également déployer ses propres missiles et bombes guidées. Cela le rend largement comparable au type de drone TB2, dans la mesure où il s'agit d'une arme polyvalente de plus longue endurance.»

Selon M. Bendett, certaines sources ukrainiennes estiment que le coût du Shahed-136 ne dépasse pas 20 000 dollars par unité, «ce qui le rend suffisamment bon marché pour être produit en masse par les Russes».

«En fait, certains canaux Telegram russes indiquent que cette production de masse a déjà commencé dans des entreprises russes», a-t-il confié. «S'ils sont utilisés en masse, ils peuvent représenter un défi pour les défenses aériennes ukrainiennes et causer des dégâts.»

En septembre, les drones iraniens ont fait leurs débuts au combat en Ukraine, au service de l'armée russe (Photo, Agence de presse MEHR).

Néanmoins, M. Bendett doute que les nouvelles capacités des drones iraniens puissent changer la donne dans le conflit ukrainien.

«Ils ne seront pas en mesure d'inverser les gains ukrainiens, car ces gains sont réalisés par l'infanterie et les opérations d'armes combinées qui tiennent le territoire», a-t-il affirmé.

«Ils peuvent toutefois créer des problèmes aux Ukrainiens vu la possibilité d'un taux élevé de dégradation des armes, des systèmes et du personnel en raison des attaques continues des Shaheds.»

Pour sa part, M. Rogers estime qu'il est encore trop tôt pour déterminer si les Shahed-136 et Mohajer-6 «auront un impact transformateur» sur l'effort de guerre russe.

«Un certain nombre de drones iraniens ont déjà été abattus par l'armée ukrainienne, mais des rapports indiquent qu'ils ont été utilisés avec succès contre les systèmes de roquettes d'artillerie à haute mobilité fournis par les États-Unis, qui ont été indispensables aux forces ukrainiennes», a-t-il déclaré.

En effet, le Shahed-136 guidé par GPS s'est révélé d'une précision remarquable, comme le prouve le fait que les Ukrainiens ont récemment «reconnu que les Shaheds ont frappé des batteries d'artillerie ainsi que des cibles fixes telles que des bâtiments à Odessa», a ajouté M. Bennet.

Cependant, le modèle de drone ne dispose pas de composants électroniques sophistiqués, et un solide système de défense de guerre électronique «peut interférer avec leur fonctionnement», a-t-il souligné.

Les débris d'un autre Shahed-136 iranien, abattu par les forces armées ukrainiennes près de Kupiansk dans la région de Kharkiv (Photo, Ministère ukrainien de la Défense/réseaux sociaux).

On aurait tort de sous-estimer les avantages considérables que la technologie des drones peut apporter au champ de bataille.

Selon M. Rogers, le Shahed-136 est comparable à un missile de croisière moderne «en ce sens qu'il peut atteindre des cibles avec précision et exploser à l'impact, mais il en diffère par le fait qu'il peut rester en vol, surveiller le champ de bataille et ajuster sa cible en réaction à l'évolution de la situation au sol».

«Il peut également être utilisé dans le cadre d'un déploiement en essaim de plusieurs drones pour saturer les défenses terrestres, ouvrant la porte – pour ainsi dire – à toute une série d'autres missiles et roquettes», a-t-il ajouté.

De même, M. Bendett estime que le Shahed-136 a donné à l'armée russe la capacité «de lancer des munitions rôdeuses de longue portée sur des cibles en grand nombre à différentes profondeurs tactiques et opérationnelles».

Ceci est d'autant plus important que c'est «quelque chose qu'ils ont eu du mal à faire au cours des mois précédents étant donné leurs stocks limités de drones rôdeurs et de combat

nationaux».

«La Russie tire également de précieuses leçons de l'utilisation par l'Iran de ces drones via ses multiples mandataires au Moyen-Orient, ce qui peut contribuer à l'élaboration de nouvelles tactiques et procédures en Ukraine.»

En plus de fournir à la Russie des leçons et des doctrines, ces drones servent également de substituts au stock de missiles de croisière de la Russie, qui s'épuise, et qu'il faudra probablement des années à Moscou pour reconstituer aux niveaux d'avant-guerre.

Un soldat ukrainien dans la ville de Kupiansk, sur la ligne de front, dans la région de Kharkiv, le 24 septembre 2022, en pleine invasion russe de l'Ukraine (Photo, AFP).

«Avec les restrictions commerciales et les embargos imposés à la Russie, les militaires ont eu du mal à remplacer les actifs militaires perdus», a déclaré M. Rogers.

«C'est pourquoi l'arrangement commode avec l'Iran est apparu. Il permet à la Russie d'obtenir des ressources militaires dont elle manque ou qu'elle n'a pas les moyens de produire.»

Plus les drones iraniens accumulent les essais de combat en Ukraine et à travers le Moyen-Orient, plus ils sont susceptibles de devenir sophistiqués. C'est pourquoi M. Heras estime que Kiev et Riyad doivent renforcer leurs défenses aériennes pour faire face à cette menace de manière adéquate.

«Les Ukrainiens ont utilisé des missiles antiaériens portables tirés par des soldats d'infanterie ou des véhicules pour abattre les drones russes de fabrication iranienne, bien qu’avec un mélange de succès et d'échecs», a-t-il indiqué.

Ces dernières années, l'Arabie saoudite a lancé un grand nombre de missiles d'interception Patriot, qui coûtent des millions de dollars par tir, contre des drones houthis dont la fabrication ne coûte que quelques milliers de dollars.

«À terme, les systèmes anti-aériens développés par les Israéliens et les Américains et destinés à des types de roquettes plus petits pourraient être utiles à l'Ukraine et à l'Arabie saoudite», a affirmé M. Heras.

«Surtout pour l'Arabie saoudite, qui aurait besoin de ces défenses pour protéger les cibles stratégiques que les Houthis préfèrent frapper.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Trois personnes tuées par une attaque israélienne dans le nord du Liban

Le Liban a fait état mardi de trois personnes tuées par une attaque israélienne près de la ville de Tripoli, où l'armée israélienne a dit avoir tué un activiste du Hamas, le premier dans le nord du pays depuis la trêve avec le Hezbollah. (AFP)
Le Liban a fait état mardi de trois personnes tuées par une attaque israélienne près de la ville de Tripoli, où l'armée israélienne a dit avoir tué un activiste du Hamas, le premier dans le nord du pays depuis la trêve avec le Hezbollah. (AFP)
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  • L'attaque est intervenue alors que des négociations indirectes de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas se déroulent au Qatar et que cinq soldats israéliens ont été tués au combat à Gaza, dans l'une des journées les plus meurtrières
  • Une deuxième attaque israélienne a fait un mort mardi soir dans le sud du Liban, a indiqué le ministère de la Santé libanais, précisant qu'elle a été menée à l'aide d'un drone sur une voiture à Babliyé

BEYROUTH: Le Liban a fait état mardi de trois personnes tuées par une attaque israélienne près de la ville de Tripoli, où l'armée israélienne a dit avoir tué un activiste du Hamas, le premier dans le nord du pays depuis la trêve avec le Hezbollah.

L'attaque est intervenue alors que des négociations indirectes de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas se déroulent au Qatar et que cinq soldats israéliens ont été tués au combat à Gaza, dans l'une des journées les plus meurtrières pour l'armée israélienne dans le territoire palestinien cette année.

Une deuxième attaque israélienne a fait un mort mardi soir dans le sud du Liban, a indiqué le ministère de la Santé libanais, précisant qu'elle a été menée à l'aide d'un drone sur une voiture à Babliyé.

Israël continue de bombarder au Liban malgré la trêve conclue en novembre avec le Hezbollah, affirmant viser principalement les sites et combattants du mouvement libanais, mais aussi, à l'occasion, des membres de son allié palestinien, le Hamas.

A propos de l'attaque dans le nord du Liban, l'armée israélienne a indiqué dans un communiqué avoir "éliminé le terroriste Mehran Moustafa Baajur", qu'elle présente comme "l'un des principaux commandants du Hamas au Liban", dans une frappe aérienne.

Elle fait savoir qu'elle "continuera d'agir contre l'implantation du Hamas au Liban et poursuivra ses opérations contre les terroristes du Hamas, où qu'ils se trouvent".

Au Liban, le ministère de la Santé a indiqué qu'une attaque israélienne contre un véhicule avait fait "trois morts et 13 blessés", dans une zone proche d'un camp de réfugiés palestiniens.

Un photographe de l'AFP a vu une voiture incendiée entourée par des secouristes et des passants.

Le Hamas a revendiqué des attaques contre Israël depuis le Liban au cours de plus d'un an d'hostilités transfrontalières initiées par le Hezbollah en octobre 2023, en soutien au mouvement palestinien.

Israël a visé des membres du Hamas au Liban, y compris après la trêve.

En mai, le Hamas a annoncé la mort de l'un de ses commandants lors d'une attaque sur la ville méridionale de Saïda, Israël affirmant avoir visé "le chef des opérations de la Brigade occidentale du Hamas au Liban".

Les attaques israéliennes dans le sud du Liban sont fréquentes, mais les raids dans le nord restent rares.

En octobre, le Hamas avait indiqué qu'un de ses membres, ainsi que sa femme et ses deux filles, avaient été tués dans une attaque sur leur maison dans le camp de réfugiés palestiniens de Beddawi, près de Tripoli. L'armée israélienne avait dit viser "un haut responsable de la branche militaire du Hamas au Liban".

Les dirigeants libanais se sont engagés à imposer le monopole de l'Etat sur la détention des armes, tout en exigeant qu'Israël respecte la trêve de novembre.

Plus tôt mardi, l'armée israélienne a annoncé avoir tué deux membres du Hezbollah la veille dans le sud du Liban.


Gaza: le Qatar dit «avoir besoin de temps» pour parvenir à un accord de cessez-le-feu

20 personnes tuées, dont six enfants, dans deux raids aériens israéliens menés peu après minuit sur le territoire palestinien. (AFP)
20 personnes tuées, dont six enfants, dans deux raids aériens israéliens menés peu après minuit sur le territoire palestinien. (AFP)
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  • Deux trêves en novembre 2023 et début 2025, déjà négociées sous médiation du Qatar, de l'Egypte et des Etats-Unis, avaient permis le retour d'otages en échange de la libération de prisonniers palestiniens
  • Mais Israël a repris les combats en mars, faute d'accord sur la poursuite du cessez-le-feu

DOHA: Le Qatar, pays médiateur, a dit mardi "avoir besoin de temps" pour que les discussions indirectes en cours à Doha entre Israël et le Hamas aboutissent à un accord de cessez-le-feu après 21 mois de guerre à Gaza.

Au troisième jour de négociations indirectes entre Israël et le Hamas à Doha en vue d'une trêve assortie de la libération d'otages israéliens, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Qatar, Majed al-Ansari a indiqué que les médiateurs parlaient "séparément" avec les deux délégations "pour établir un cadre pour les discussions".

"Je ne pense pas pouvoir donner de calendrier à ce stade, mais je peux dire qu'on a besoin de temps pour ça", a-t-il dit à des journalistes qui l'interrogeaient sur l'issue des discussions.

Deux trêves en novembre 2023 et début 2025, déjà négociées sous médiation du Qatar, de l'Egypte et des Etats-Unis, avaient permis le retour d'otages en échange de la libération de prisonniers palestiniens.

Mais Israël a repris les combats en mars, faute d'accord sur la poursuite du cessez-le-feu.


Le prince héritier saoudien rencontre le ministre iranien des Affaires étrangères

Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman a rencontré le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi et sa délégation au palais Al-Salam à Djeddah mardi. (SPA)
Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman a rencontré le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi et sa délégation au palais Al-Salam à Djeddah mardi. (SPA)
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  • Les dirigeants discutent des liens et de la stabilité régionale
  • Le prince Mohammed exhorte au dialogue et à la diplomatie comme moyens de résoudre les différends

DJEDDAH : Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a rencontré le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi et sa délégation au palais Al-Salam à Jeddah mardi, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

Leur rencontre s'inscrit dans le cadre des efforts continus visant à renforcer les liens entre les deux pays et à naviguer dans un paysage régional turbulent.

Au cours de la réunion, le prince Mohammed et M. Araghchi ont passé en revue l'état des relations entre l'Arabie saoudite et l'Iran et ont échangé leurs points de vue sur les récents développements dans la région.

Le prince héritier a souligné que le Royaume espérait que l'accord de cessez-le-feu actuel entre l'Iran et Israël contribuerait à jeter les bases d'une sécurité et d'une stabilité régionales renforcées.

Réaffirmant le soutien de longue date de l'Arabie saoudite aux solutions diplomatiques, le prince héritier a souligné l'importance du dialogue pour résoudre les différends régionaux et réduire les tensions.

Pour sa part, M. Araghchi a exprimé sa gratitude pour la position du Royaume dans la condamnation de l'agression israélienne et a salué l'engagement personnel du prince Mohammed dans la promotion de la paix et de la stabilité au Moyen-Orient.

Plusieurs hauts responsables saoudiens ont assisté à la réunion, notamment le ministre de la défense, le prince Khalid bin Salman bin Abdulaziz, le ministre des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan bin Abdullah, et le conseiller à la sécurité nationale, Musaed bin Mohammed Al-Aiban.

Plus tôt dans la journée, le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a reçu son homologue iranien à La Mecque, où les deux responsables ont également discuté des relations bilatérales et exploré les moyens d'encourager la coopération régionale.

Leurs entretiens ont porté sur l'évolution de la situation dans la région et sur les efforts mutuels visant à préserver la sécurité et la stabilité.