AL-MUKALLA: Les victimes civiles de la guerre au Yémen et le nombre de personnes déplacées à l'intérieur du pays ont «considérablement» diminué au cours des six mois de la trêve négociée par l'ONU, a déclaré cette dernière.
Cette déclaration intervient alors que le gouvernement yéménite affirme que des dizaines de familles ont fui les zones contrôlées par les Houthis pendant la trêve, profitant de la cessation des hostilités dans les principales villes.
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) a indiqué cette semaine, dans son dernier bulletin mensuel sur le conflit au Yémen, que le nombre de civils tués ou blessés au cours des six derniers mois a été réduit de moitié, atteignant 936 – dont 288 décès – entre le 2 avril et le 21 septembre 2022, contre 2 051 victimes – dont 630 décès – entre octobre 2021 et mars 2022.
Parmi les 936 victimes recensées, 343 civils ont été tués ou blessés à la suite de l’explosion de mines terrestres et de munitions non explosées.
Le cessez-le-feu négocié par l'ONU est entré en vigueur le 2 avril et a expiré le 2 octobre après que les Houthis ont refusé de le prolonger.
Pendant la trêve, l'OCHA a signalé une diminution de 76 % du nombre de familles déplacées.
Entre le 2 avril et le 30 septembre, 12 294 familles ont été déplacées, contre 46 640 au cours des six mois précédant la trêve.
La conclusion de l’OCHA selon laquelle aucun civil n'a été tué à la suite des frappes aériennes de la Coalition arabe confirme le respect de la promesse de cette dernière d'effectuer des frappes pour soutenir les troupes gouvernementales yéménites pendant la trêve.
Toujours pendant la trêve, qui a été renouvelée à deux reprises, la quantité de carburant entrant dans les zones contrôlées par les Houthis via le port de Hodeidah a triplé par rapport à l'année dernière, avec 52 navires transportant 1,435 million de tonnes de carburant, contre seulement 23 navires transportant 468 630 tonnes en 2021, selon l'OCHA.
Un autre avantage de la trêve a été l'ouverture de l'aéroport de Sanaa aux vols commerciaux, ce qui a permis à quelque 26 642 passagers de se rendre du Yémen à Amman et au Caire pour des traitements médicaux ou autres.
«La trêve a entraîné une augmentation substantielle des importations de carburant par les ports de Hodeidah, a ouvert l'aéroport de Sanaa aux vols commerciaux, a amélioré l'accès humanitaire dans certaines zones et a entraîné une réduction significative des déplacements internes et des incidents de sécurité causant des dommages aux civils», a déclaré l'OCHA dans le rapport.
De même, le gouvernement yéménite a indiqué que des dizaines de familles ont fui les zones contrôlées par les Houthis pendant la trêve, profitant de la pause dans les combats et de la réouverture des routes reliant les zones contrôlées par les Houthis et celles contrôlées par le gouvernement.
Najeeb al-Saadi, chef de l'unité exécutive du gouvernement pour les camps de personnes déplacées, a déclaré lundi à Arab News que son unité avait constaté une augmentation du nombre de personnes fuyant vers les zones contrôlées par le gouvernement depuis Sanaa, Thamar, Saada, Jouf et d'autres provinces sous contrôle des Houthis.
«Ils craignent que le système éducatif des Houthis, qui leur lave le cerveau, ait un effet néfaste sur leurs enfants et les pousse à s'engager dans les combats. D'autres sont partis parce qu'il n'y avait pas de travail dans les zones contrôlées par les Houthis», a déclaré M. Al-Saadi.
Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com