Les victimes civiles au Yémen ont diminué de moitié pendant la trêve, selon l'ONU

Un garçon tient des éclats d'obus sur le site d'une attaque au missile des Houthis à Marib, au Yémen, le 3 octobre 2021 (Photo, Reuters).
Un garçon tient des éclats d'obus sur le site d'une attaque au missile des Houthis à Marib, au Yémen, le 3 octobre 2021 (Photo, Reuters).
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Publié le Mardi 11 octobre 2022

Les victimes civiles au Yémen ont diminué de moitié pendant la trêve, selon l'ONU

  • Le nombre de civils tués ou blessés au cours des six derniers mois a été réduit de moitié, atteignant 936 – dont 288 décès – entre le 2 avril et le 21 septembre 2022
  • Le gouvernement yéménite a déclaré que des dizaines de familles ont fui les zones contrôlées par les Houthis pendant la trêve

AL-MUKALLA: Les victimes civiles de la guerre au Yémen et le nombre de personnes déplacées à l'intérieur du pays ont «considérablement» diminué au cours des six mois de la trêve négociée par l'ONU, a déclaré cette dernière.
Cette déclaration intervient alors que le gouvernement yéménite affirme que des dizaines de familles ont fui les zones contrôlées par les Houthis pendant la trêve, profitant de la cessation des hostilités dans les principales villes.
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) a indiqué cette semaine, dans son dernier bulletin mensuel sur le conflit au Yémen, que le nombre de civils tués ou blessés au cours des six derniers mois a été réduit de moitié, atteignant 936 – dont 288 décès – entre le 2 avril et le 21 septembre 2022, contre 2 051 victimes – dont 630 décès – entre octobre 2021 et mars 2022.
Parmi les 936 victimes recensées, 343 civils ont été tués ou blessés à la suite de l’explosion de mines terrestres et de munitions non explosées.
Le cessez-le-feu négocié par l'ONU est entré en vigueur le 2 avril et a expiré le 2 octobre après que les Houthis ont refusé de le prolonger.
Pendant la trêve, l'OCHA a signalé une diminution de 76 % du nombre de familles déplacées.
Entre le 2 avril et le 30 septembre, 12 294 familles ont été déplacées, contre 46 640 au cours des six mois précédant la trêve.
La conclusion de l’OCHA selon laquelle aucun civil n'a été tué à la suite des frappes aériennes de la Coalition arabe confirme le respect de la promesse de cette dernière d'effectuer des frappes pour soutenir les troupes gouvernementales yéménites pendant la trêve.
Toujours pendant la trêve, qui a été renouvelée à deux reprises, la quantité de carburant entrant dans les zones contrôlées par les Houthis via le port de Hodeidah a triplé par rapport à l'année dernière, avec 52 navires transportant 1,435 million de tonnes de carburant, contre seulement 23 navires transportant 468 630 tonnes en 2021, selon l'OCHA.
Un autre avantage de la trêve a été l'ouverture de l'aéroport de Sanaa aux vols commerciaux, ce qui a permis à quelque 26 642 passagers de se rendre du Yémen à Amman et au Caire pour des traitements médicaux ou autres.
«La trêve a entraîné une augmentation substantielle des importations de carburant par les ports de Hodeidah, a ouvert l'aéroport de Sanaa aux vols commerciaux, a amélioré l'accès humanitaire dans certaines zones et a entraîné une réduction significative des déplacements internes et des incidents de sécurité causant des dommages aux civils», a déclaré l'OCHA dans le rapport.
De même, le gouvernement yéménite a indiqué que des dizaines de familles ont fui les zones contrôlées par les Houthis pendant la trêve, profitant de la pause dans les combats et de la réouverture des routes reliant les zones contrôlées par les Houthis et celles contrôlées par le gouvernement.
Najeeb al-Saadi, chef de l'unité exécutive du gouvernement pour les camps de personnes déplacées, a déclaré lundi à Arab News que son unité avait constaté une augmentation du nombre de personnes fuyant vers les zones contrôlées par le gouvernement depuis Sanaa, Thamar, Saada, Jouf et d'autres provinces sous contrôle des Houthis.
«Ils craignent que le système éducatif des Houthis, qui leur lave le cerveau, ait un effet néfaste sur leurs enfants et les pousse à s'engager dans les combats. D'autres sont partis parce qu'il n'y avait pas de travail dans les zones contrôlées par les Houthis», a déclaré M. Al-Saadi.


Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


L’Arabie saoudite condamne l’attaque contre un convoi humanitaire au Soudan

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  • Le ministère saoudien des Affaires étrangères « rejette catégoriquement » tout acte menaçant la sécurité des civils et des travailleurs humanitaires
  • La Ligue musulmane mondiale condamne également fermement l’attaque contre le convoi d’aide

​​​​​​RIYAD: L’Arabie saoudite a condamné jeudi une attaque survenue la veille contre un convoi d’aide du Programme alimentaire mondial dans la région du Darfour-Nord, au Soudan.

Trois camions ont pris feu lorsque le convoi, composé de 16 véhicules, a été ciblé mercredi alors qu’il tentait de livrer de l’aide dans une zone frappée par la famine au nord d’El-Fasher.

Le ministère saoudien des Affaires étrangères a déclaré que le Royaume rejetait catégoriquement « tout ce qui menace la sécurité et la sûreté des civils, ainsi que des travailleurs humanitaires et de secours ».

Il a ajouté : « Le Royaume appelle toutes les parties soudanaises à respecter les engagements pris dans la Déclaration de Djeddah du 11 mai 2023, notamment la protection des civils et la sécurisation des corridors humanitaires. »

La Ligue musulmane mondiale (LMM) a également fermement condamné l’attaque, la qualifiant de « violation grave des valeurs religieuses et du droit international, alors que le peuple soudanais subit les ravages de la guerre », selon l’agence de presse saoudienne SPA.

Dans un communiqué, la LMM a exhorté les parties en conflit à se conformer aux dispositions de la Déclaration de Djeddah, signée en mai 2023, et à accorder la priorité à « un dialogue sérieux et constructif » en vue d’une solution politique au conflit.

La Déclaration de Djeddah, parrainée par l’Arabie saoudite et les États-Unis, a été signée en mai 2023 par les deux principaux belligérants de la guerre civile : les Forces armées soudanaises et les Forces de soutien rapide.

Elle engageait les deux camps à garantir la libre circulation de l’aide humanitaire à travers le pays.

Le conflit, déclenché en avril 2023, est à l’origine de l’une des pires crises humanitaires mondiales. Le Darfour-Nord est le théâtre des combats les plus violents, mettant plus d’un million de personnes au bord de la famine. À l’échelle nationale, 25 millions de Soudanais souffrent de la faim aiguë.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: Netanyahu ordonne des négociations pour libérer les otages, l'armée pilonne Gaza-ville

De la fumée s'élève après une frappe israélienne dans la ville de Gaza, jeudi, dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire sur le territoire dévasté. (Reuters)
De la fumée s'élève après une frappe israélienne dans la ville de Gaza, jeudi, dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire sur le territoire dévasté. (Reuters)
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  • Benjamin Netanyahu a ordonné l’ouverture de négociations pour la libération de tous les otages détenus à Gaza, dans le cadre d’une proposition de trêve de 60 jours soutenue par l'Égypte, le Qatar et les États-Unis
  • Malgré cette ouverture diplomatique, l’armée israélienne poursuit ses préparatifs pour une offensive massive sur Gaza-ville, dernier bastion stratégique du Hamas, aggravant la crise humanitaire sur place

Jérusalem: Benjamin Netanyahu a ordonné jeudi l'ouverture de négociations pour libérer "tous" les otages à Gaza, en réponse à une nouvelle proposition de trêve dans le territoire palestinien, où l'armée israélienne resserre son étau sur la ville de Gaza en vue d'une offensive annoncée.

"J'ai donné des instructions pour lancer immédiatement des négociations pour la libération de tous nos otages et mettre fin à la guerre dans des conditions acceptables pour Israël", a déclaré le Premier ministre.

Sans la citer explicitement, il répondait ainsi à la dernière proposition des médiateurs - Egypte, Qatar et Etats Unis - en vue d'un cessez-le-feu dans le territoire palestinien, ravagé par plus de 22 mois d'une guerre qui y a fait des dizaines de milliers de morts.

Le plan a été accepté lundi par le Hamas, dont l'attaque sans précédent en Israël le 7 octobre 2023 a déclenché le conflit. Il prévoit selon des sources palestiniennes une trêve de 60 jours durant laquelle doivent être liberés en deux temps les otages du 7-Octobre toujours captifs à Gaza, au nombre de 49 dont 27 morts selon l'armée.

M. Netanyahu a en parallèle affirmé être sur le point d' "approuver les plans" militaires "visant à prendre le contrôle de la ville de Gaza", la plus grande du territoire palestinien, considérée comme un des derniers bastions du Hamas, et à "vaincre" ce dernier.

- "Evacuation complète" -

Signalant que cette offensive pourrait être imminente, l'armée a annoncé avoir commencé à appeler hôpitaux et responsables médicaux de Gaza-ville pour les prévenir d'une prochaine "évacuation complète" et leur enjoindre de "préparer un plan pour transférer le matériel médical du nord au sud".

L'armée a dit avoir assuré ces interlocuteurs qu'elle leur fournirait "un lieu pour opérer, que ce soit un hôpital de campagne ou tout autre hôpital".

Le ministère de la Santé de Gaza, sous l'autorité du Hamas, a rejeté ces exigences, affirmant que cela "affaiblirait ce qui reste du système de santé", et "priverait plus d'un million de personnes de leur droit aux soins médicaux".

Cinq divisions doivent, selon l'armée, participer à l'assaut contre Gaza-ville et ses environs. L'armée va aussi rappeler pour début septembre 60.000 réservistes supplémentaires.

Le ministre de la Défense Israël Katz a approuvé mercredi l'opération, l'armée disant être désormais positionnée "en périphérie" de Gaza-ville.

- 48 morts selon la Défense civile -

Sur le terrain, les bombardements ont continué à Gaza-ville, en particulier dans les secteurs périphériques de Jabalia et Nazla (nord-ouest) et de Sabra, un quartier oriental déja pilonné depuis une semaine comme celui voisin de Zeitoun, selon des témoins.

Une journaliste de l'AFP, du côté israélien de la frontière a entendu jeudi de très fortes explosions provenant de la ville de Gaza, dont au moins une après un bombardement par un avion militaire.

Des panaches de fumée étaient visibles s'élevant vers le ciel, et le rythme des explosions s'est accéléré en début de soirée.

Débarqués par camions, près d'une centaine de soldats ont pris place à bord d'un convoi d'une trentaine d'engins blindés stationnés sur la frontière, où l'activité militaire semblait néanmoins relativement normale.

La Défense civile de Gaza a fait état d'au moins 48 personnes tuées jeudi par des tirs et bombardements israéliens. Comme elle le fait quotidiennement, l'armée a rejeté ce bilan.

Le cabinet de sécurité présidé par M. Netanyahu a approuvé début août un plan de conquête de Gaza-ville et des camps de réfugiés du centre du territoire, pour prendre le contrôle sécuritaire de toute la bande de Gaza et libérer les otages.

Israël contrôle aujourd'hui environ 75% du territoire palestinien, dont les plus de deux millions d'habitants assiégés et affamés, confrontés à une catastrophe humanitaire.

- "Sauver les otages" -

La proposition des médiateurs prévoit une trêve de 60 jours, la remise de 10 otages vivants et des dépouilles de 18 otages décédés en échange de la libération de prisonniers palestiniens, ainsi que l'entrée de plus d'aide humanitaire à Gaza, selon des sources du Hamas et du Jihad islamique, son allié.

Les captifs restants seraient libérés lors d'une deuxième échange, dans le délai de la trêve, durant laquelle doivent se tenir des négociations en vue d'un cessez-le-feu permanent.

Les proches d'otages plaident pour qu'Israël accepte cette proposition, "qui peut sauver des otages" souligne Lishay Miran Lavi, épouse du captif Omri Miran. son rejet par Israël "condamnerait les otages vivants à mort et les morts à l'oubli", a-t-elle mis en garde.

Deux précédentes trêves en novembre 2023 et début 2025 avaient permis le retour d'otages ou de corps de captifs en échange de la libération de prisonniers palestiniens. Mais les efforts des médiateurs ont échoué jusque-là à aboutir à un cessez-le-feu durable à Gaza.


Le ministère saoudien des affaires étrangères accuse Israël de "génocide" à Gaza

Une femme palestinienne est assise à côté de ses affaires sur le site d'une frappe israélienne sur un camp de tentes abritant des personnes déplacées, à Deir Al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 21 août 2025. (Reuters)
Une femme palestinienne est assise à côté de ses affaires sur le site d'une frappe israélienne sur un camp de tentes abritant des personnes déplacées, à Deir Al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 21 août 2025. (Reuters)
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  • Le ministère condamne les "crimes" de Tel-Aviv concernant l'expansion des colonies et le déplacement des Palestiniens

RIYAD : Le ministère saoudien des Affaires étrangères a accusé Israël d'actes équivalant à un "génocide" à Gaza, dans un communiqué publié sur X jeudi.

Le Royaume "condamne avec la plus grande fermeté la persistance des autorités d'occupation israéliennes dans leurs crimes contre le peuple palestinien et sa terre occupée".

Tel-Aviv continue de "déplacer" les Palestiniens sur leurs terres et de les empêcher de créer un État indépendant.

"Cela inclut l'expansion continue de la construction de colonies autour de Jérusalem occupée, ainsi que l'expansion de leurs opérations et de leurs agressions, qui s'apparentent à des crimes de génocide contre des civils sans défense dans la bande de Gaza", a déclaré le ministère.

Le ministère a condamné ce qu'il a qualifié de "graves violations du droit international" et des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies.

La "mise en œuvre de ces plans israéliens dangereux ... sans dissuasion" menace la "sécurité et la stabilité" régionales et la "légitimité de l'ordre international", a déclaré le ministère.

Israël est actuellement accusé de crimes de guerre et de génocide par la Cour internationale de justice. En outre, la Cour pénale internationale a émis des mandats d'arrêt à l'encontre du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et de l'ancien ministre de la défense Yoav Gallant.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com